1960. Cette année-là, une maison de tôle est livrée au bout de Veronica Lane à Bay City. Une famille s'y installe. Deux soeurs, Denise et Babette, vont donner tour à tour naissance à de petits Américains. Elles ont quitté l'Europe et la dévastation de la guerre pour l'Amérique. L'avenir paraît alors appartenir à ce continent où tout est plus gai, plus neuf.
Mais l'Histoire ne se laisse pas mettre de côté. La fille de Denise va découvrir dans le sous-sol de la petite maison de tôle, cachés et tremblants de peur, ses grands-parents pourtant morts à Auschwitz.
Roman puissant, traversé par la soif de l'Amérique et la volonté désespérée d'en finir avec le passé, Le ciel de Bay City dresse un réquisitoire contre l'indifférence du ciel à l'endroit de notre souffrance.
Catherine Mavrikakis est née le 7 janvier 1961 à Chicago, d’une mère française et d’un père grec qui a grandi en Algérie. Elle a partagé son enfance entre Ville d’Anjou, Montréal-Nord, Villers-Bocage en Normandie et Bay City (Michigan) et a été élevée avec son plus jeune frère par le poste de télévision auprès duquel elle dormait. Elle a subi une éducation stricte dans un lycée français à l’ “étranger” où elle a appris beaucoup de choses, dont l’injustice. En 1979, elle choisit vraiment Montréal, où elle fait des études de littérature et une dépression, qui la conduira à de longues années de psychanalyse. Il lui en restera toujours quelque chose… Pendant dix ans elle a enseigné à l’Université de Concordia où elle était heureuse. Mais tout à dégénéré dans le monde après le 11 septembre. Elle s’est donc retrouvée en 2003 à l’Université de Montréal, ce qui lui laisse beaucoup de temps pour écrire: Depuis 2000, elle a publié quatre romans : Deuils cannibales et mélancoliques (Trois, 2000), Ça va aller (Léméac, 2002), Fleurs de crachat (Leméac, 2005), Le ciel de Bay City, (Héliotrope, 2008) et une pièce de théâtre Omaha Beach (Héliotrope, 2008). Elle a écrit un essai-fiction sur la maternité avec Martine Delvaux: Ventriloquies (Leméac, 2003) et rédigé un essai: Condamner à mort. Les meurtres et la loi à l’écran (PUM, 2005). Elle anime une émission “Rêvez pour moi” sur Radio-Spirale où les invités doivent parler de leurs rêves, ce qu’ils ne font pas toujours de bonne grâce.
Elle fait du yoga et de la méditation. Sa pose préférée est savasana. Elle a une fille de presque huit ans, un mari assez rustre, des amies roumaines, un filleul adorable et bavard et deux marraines extraordinaires pour sa fille. C’est pourquoi elle partage une devise avec les Républicains, des Conservateurs et les Grecs: Vive la Famille!
ENFIN, j'ai terminé ce roman qui me persécute depuis juillet. Je mettrais pas d'étoile pantoute si j'avais pas peur que goodreads pense que je l'ai juste pas lu. (Je vais me dire que c'est pour les parties de récits de voyage, que j'ai un peu moins haïes que le reste. Même si j'aime pas trop quand les livres font des sauts dans le temps sans arrêt.)
Devant les critiques dithyrambiques qui fusent de partout (et la joie du monde littéraire à l'idée d'un nouvel opus de Mavrikakis) je ne peux que conclure que y'a quelque chose que j'ai vraiment pas compris. J'ai tout détesté de ce livre: le personnage principal (je la trouvais dégoûtante, chialeuse et en sérieux besoin de thérapie), le style (les paragraphes sont des choses qui existent!!!), l'absence totale d'"histoire", la critique bizarre de la société...
Tiens, ça doit être ça mon bogue, je suis probablement trop assimilée à notre culture américaine. Désolée, je trouve pas ça si horrible que ça, vouloir écouter la TV à l'air climatisé.
Poésie cruelle, obsédée et obsédante où règne la mort et le ciel multicolore. Une écriture qui force à la réflexion, qui refuse de se laisser digérer facilement. Rien n'est parfait, certes, mais c'est tout comme, tant la beauté de la mort vient racheter l'irritant de l'obsession.
Авторка скільки заводно може бути франкофонною мешканкою Квебеку з канадським громадянством, донькою іммігрантів, але ця проза видає в ній стовідсоткову американку.
Трансгенераційна травма — це, звісно, цілком правдивий і дуже складний феномен, але що робить авторка? Ставить в центр геноциду головну героїню, яка належить до другого покоління вцілілих, і змальовує її як головну жертву обставин. Геноцид і загиблі в ньому не є цінними самі по собі, вони крутяться довкола героїні.
Головна героїня типова в своєму, назвімо це делікатно, крайньому індивідуалізмі: відмовляється "чинити зло" там, де це їй пасує ("після Аушвіца я не можу їсти м'яса"), а там, де ні — шукає виправдань, і чинить його як тільки може настирливо. Класична подорож до Індії в пошуках духовного просвітлення, ненависть до поляків з приводу Голокосту (про німців головна героїня не згадує).
Зважаючи на те, що авторка пише не про себе, а просто охудожнює геноцид, вона плутається в свідченнях - одного дня її героїня снідає пластівцями з молоком, а вже через тиждень (і п'ятдесят сторінок) тітка і мати героїні не терплять в тому самому домі ані пляшки молока, бо їхні європейські шлунки не переносять лактози.
Текст затягнутий, буцімто глибокі метафори — банальні. Видається, що авторка — просто чергова тонка душа, яку бентежить наявність геноцидів у світі, але яка через свою тонку душевну організацію нездатна ні до чуйних розмов зі справжніми вцілілими в геноцидах і слухання, ні до розмов про геноциди нині. Заради Бога, ця жіночка навіть не спромоглася з'ясувати, що газова камера і крематорій — це не одне і те саме. Ось тобі і дослідження трансгенераційної травми вцілілих в Голокості.
Ну і куди ж без класики — зображення психіатричної лікарні і її пацієнтів як у "Польоті над гніздом зозулі", неможливо обійтися без екзотизації психіатричних хвороб.
Може я помиляюся, і, зрештою, не варто судити про людину по одній (на мій погляд, вкрай невдалій) книжці, але на мою думку, це видає крайню обмеженість. Не дивно, що ця книжка здобула якісь там нагороди, оце ковиряння в пупку з доданою shock value дуже добре заходить такій самій західній публіці, яка полюбляє порозмірковувати про геноцид з відстані — бажано не лише відстані в просторі, а й у часі.
Нестерпно черговий раз спостерігати цей синдром головного персонажа, та ще й написаний немов би підліткою, яка вирішила пережувати всі заяложені метафори про небо на світі з думкою про те, що оце-то і є справжнє вишукане і поетичне письмо.
Ну і, врешті, авторка, звісно, до цього стосунку не має, але переклад, на мою думку, був трохи недбалий (займенники, синтаксис, "хибні друзі" тощо). Зрозуміло, що досвід читання він не покращив.
Wäre die Leserunde zum Buch "Der Himmel über Bay City" von Catherine Mavrikakis nicht gewesen, hätte ich das Buch sehr wahrscheinlich abgebrochen. Es war zu Beginn schon sehr bedrückend von der Stimmung her und das zog sich wirklich hier durch das ganze Buch! Es blieb am Ende kein Funken Hoffnung, nicht ein kleiner Lichtschimmer... und das war für mich persönlich einfach zu viel vom Lesegefühl und eben dem bitteren, traurigen und hoffnungslosen Gefühl was am Ende bleibt. Mir ist schon klar, dass dieses Trauma sich eben durch die Generationen zieht, aber diese immer wieder beschriebenen Szenen des Grauens, dieser Wahn... irgendwie machte einen das fast selbst schon verrückt. Es blieb einfach nichts als Schmerz, Wahn und Grauen, was ich am Ende mitnehmen konnte und irgendwie hätte ich mir wenigstens den kleinen Funken Hoffnung gewünscht um nicht ganz so sehr in das dunkle kalte schmerzvolle Loch zu sehen. Sprachlich war dieses Buch sehr eindringlich, jedoch machte die Autorin es einem nicht immer leicht, den Zeilen zu folgen. Zum einen war es für mich wirklich dieses beklemmende Lesegefühl, was mich immer wieder förmlich vom Buch anstieß, aber auch die Art, wie sie erzählt war für mich manchmal so brüchig... anders kann ich es gar nicht b eschreiben.
Thematisch ein wirklich wichtiges Buch, aber die Umsetzung hat mich hier leider nicht so erreichen können, wie ich es mir gedacht hatte.
Description corrosive de la vie de banlieue en Amérique et du désabusement qui s'est emparé, au fil des années, de ceux et celles qui ont fuit l'Europe en ruine et l'horreur de l'Holocauste pour tout recommencer au Nouveau Monde. Mérite amplement une note de 4 1/2. Sans nul doute, le meilleur livre québécois de 2008.
Le ciel de Bay City est un roman incroyablement bien écrit. Catherine Mavrikakis a une écriture musicale, recherchée, sans trop en faire. Les éléments paranormaux sont incorporés de façon subtile, naturelle, et viennent enrichir le propos du texte, qui est la question de la survivance des ancêtres chez les membres de la deuxième génération, ici déchirée entre la promesse du rêve américain et les spectres de la Shoah.
J’ai trouvé ce livre intelligent et bien écrit, mais il m’a semblé long par moments. Il y avait trop de redites à mon goût, même si je crois que cela était voulu par l’autrice. Bref, une œuvre savamment construite (la progression des chapitres est particulièrement bien faite!) mais qui ne m’a pas procuré un aussi bon moment de lecture que j’aurais espéré.
Jag tror tyvärr detta kan vara det sämsta jag läst i år.. Så förklaringen som ges till Amys handlingar är att hon påverkas av den ondsinta lila himlen ovanför sig (som det tjatas om på ungefär varje sida) samt bär på ett genetiskt nedärvt (?) minne av sina förfäders upplevelser av Auschwitz. Detta bidrar då till att hon bränner ner familjens hus (med familjen i det), blir vegeterian och anorektiker enligt samma HELT obskyra skäl. Jag läste bara ut den för att se om den skulle ge några logiska svar, men min enda slutsats är att huvudpersonen av en eller annan anledning blivit sinnessjuk.
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Painful to read at moments manifesting in some of the best examples of abject prose i've read. Maybe Kristeva meets americana. All the sad and gross bits volley up the softer more uninfected moments of which there are so few.
Je mets 5 étoiles même si j’ai trouvé la lecture ardue et que j’ai mis beaucoup de temps à embarquer. Quelle langue belle et poisseuse, intriguante, poésie noire obsédée et obsédante qui finira par m’aspirer. Quel fabuleux essai sur le trauma intergénérationnel, le leg de l’histoire, qui se manifeste d’abord subtilement, pluriel, et de plus en plus limpide jusqu’à l’image finale, époustouflante. On navigue dans les chapitres comme on rame dans un fleuve tourmenté, les mots nous portent et nous ballotent. Marquant.
Ce livre met la barre haut dès les premières pages, avec la description saisissante d'une famille dysfonctionnelle au Michigan dans les années 1950 à 1970. Au centre de cette famille se trouvent deux soeurs juives, orphelines qui tentent de complètement réinventer leur vie dans l'Amérique et ses excès de consommation. La volonté des deux soeurs de tout de même conserver certains aspects de leur culture française d'origine est un des aspects les plus intéressants du livre. Mais crédibilité et pertinence diminuent au fur et à mesure que l'on avance, victimes des excès dans l'histoire qui nous est racontée, de la présence de clichés regrettables, victimes aussi des mauvais choix stylistiques de Catherine Mavrikakis. Pour le côté excessif de l'histoire: je ne parle pas de la présence des grand-parents pourtant morts à Auswitz; c'est une des bonnes idées, en fait. Je fais plutôt référence aux péripéties du personnage principal, la fille d'une des deux soeurs, et à la description du mode de vie américain, avec tout un tas de choses grotesques qui sont pourtant présentées comme des réalités par l'autrice. Un exemple? Selon Mavrikakis, les adolescents mâles désoeuvrés du midwest américain ont pour habitude d'avoir une chienne à la maison, qu'ils baisent lorsqu'ils ressentent le besoin de vider leurs gonades. Vraiment? Pour les problèmes de style: comme d'autres l'ont fait remarquer ici, les multiples répétitions de choses simples (comme l'explication de la couleur du ciel du Michigan) sont pénibles. Aussi, l'autrice est vraiment trop explicative des concepts, ellipses... il y a une bonne dose (lire: trop) de moments psychopop dans le livre, et elle tient à les expliquer en toutes lettres à chaque fois, même lorsqu'ils sont assez évidents pour le lecteur. Le fond du baril est atteint dans la dernière partie, où on la voit aller en Inde pour un ressourcement (ah, l'Inde comme pays pour se régénérer, quel cliché éculé!) et qu'elle nous montre comment elle élève sa fille en caricature de parfaite petite woke écolo-féministe - à y réfléchir, ce dernier personnage aurait pu avoir été écrit par un certain commentateur conservateur du Journal de Montréal... Mavrikakis a une certaine réputation au Québec, donc je suis sûr que parmi ses autres écrits, il y a quelque chose de plus satisfaisant... mais ce n'est pas celui-ci.
Le ciel est noir. Le ciel est gris. Le ciel est rouge. Le ciel est mauve. Il est tout sauf bleu dans la tête d'Amy. L'atmosphère est lourde. La complainte souvent répétitive. C'est l'histoire dont Amy porte tout le poids sur ses épaules. Cette histoire qui la hante malgré toutes les précautions de sa mère pour la lui cacher. C'est une vie récitée comme une liturgie. C'est le poids d'une dynastie de la tristesse et de l'horreur. Ce sont les ténèbres qui assombrissent une Amérique qui tente de rêver à coup de produits cheaps et de rêves superficiels. Le roman de Mavrikakis, c'est le désenchantement de vivre un bonheur éphémère au beau milieu d'un monde et d'un passé monstrueux. C'est le peu d'espoir que le futur puisse vivre sans tout ce poids. Le roman commence à être fascinant aux deux tiers. Mais il révèle ses secrets dans une monotonie de la lourdeur et de la verbe. Bonne chance! C'était bon, je l'ai aimé, je ne l'ai pas aimé. C'est une lecture d'amour-haine.
J’ai eu énormément de mal à terminer ce roman. Heureusement, le dernier tiers m’a semblé moins pénible que le reste.
C’est très rare que je n’aime pas un livre, mais j’ai trouvé celui-ci lourd et répétitif, et partant dans tous les sens. Maintenant que je l’ai terminé, je ne suis même pas certaine de vraiment savoir ce qu’il racontait.
Heureusement, il y avait des parties plus intéressantes- définitivement celles qui racontent l’événement clé de juillet 1979 -, mais pour le reste, c’était, pour moi, sans intérêt. Ce roman de 292 pages aurait pu n’être qu’une nouvelle et je l’aurais ainsi beaucoup plus apprécié.
Un peu trop répétitif à mon goût. L’histoire est diluée dans un style très imagé et poétique et ça manquait de concret à mon goût. Le personnage principal tourne en rond dans ses propos je trouve. Je pense que ce n’est tout simplement pas un type d’écriture qui m’accroche.
J’ai eu l’impression que les réflexions sur la mort et l’héritage des souffrances dans une famille, du personnage principal, étaient à la fois en surface et sans fondement réel.
Bref, beaucoup de trop de mots pour ce petit brin d’histoire.
Bien écrit, mais déprimant. Malgré moi, j'avais hâte de connaître la suite et les raisons profondes qui ont amené Amy à vouloir faire brûler sa famille. Aussi, je pensais qu'on allait plus m'expliquer si les grands-parents étaient vraiment des fantômes ou une métaphore. Finalement, je n'ai pas vraiment compris... Je pense que c'était voulu comme ça. En somme, ça m'a laissée mitigée.
Ma relecture fut encore meilleure que la 1e, faite il y a maintenant 10 ans..! Un roman punché à souhait, avec une narratrice tour sauf fiable, qui nous fait douter de tout. Le récit d'une filiation douloureuse et de morts et de deuils dont on ne peut jamais se séparer.
j’ai pas du tout aimé ??? l’écriture était super bizarre, j’ai pas du tout retrouvé celle d’un autre roman que j’avais lu de l’autrice et que j’avais beaucoup aimé. je suis assez déçue, je l’ai quand même fini histoire de, mais vraiment one star is all i can give...
« le ciel de l’Amérique est toujours en deuil du mal qu’il a su enfanter. Le ciel de l’Amérrique est bleu, saignant. C’est une plaie béante, une hémorragie. »
l’appel de la mort, le ciel sous toutes ses formes, les blessures du passé. ça se lit tout seul.
J’oscillais entre le 3,5 et le 4. J’ai trouvé difficile au début le style d’écriture qui amène une certaine lourdeur. J’ai tout de même aimé la plume de l’autrice et je me suis laissée envoûtée par l’histoire !
Une histoire si intrigante! L'autrice nous capture par une phrase à la fin du 1er ou 2e chapitre. Même à la fin, on ne saura pas tout, sinon que le passé ne nous quitte vraiment jamais.
Écriture baroque, so IT'S WEIRD. Mais j'ai bien apprécié. C'est très bien écrit, mais j'ai l'impression que c'est un peu long comme livre. La trame narrative est vraiment intéressante par exemple.