Être à sa place: Habiter sa vie, habiter son corps

by Claire Marin

Ca commence parfois par une inquiétude ou un malaise. On se sent en décalage, on craint d'agir de manière déplacée. On a le sentiment de ne pas "être à sa place". Mais qu'est-ce qu'être à sa place, dans sa famille, son couple, son travail ? Quels sont les espaces, réels ou symboliques, qui nous accueillent ou nous rejettent ? Faut-il tenter de conquérir les places qui nous sont interdites, à cause de notre genre, notre handicap, notre âge, notre origine ethnique ou sociale ? Peut-être faut-il transformer ces lieux de l'intérieur et s'y créer une place à soi ?

Dans cet ouvrage aussi passionnant que sensible, la philosophe Claire Marin explore toutes les places que nous occupons - quotidiennement, volontairement ou contre notre gré, celles que nous avons perdues, celles que nous redoutons de perdre - et interroge ce qui est à la fois la formulation d'un désir personnel et un nouvel impératif social.
Encore reste-t-il à savoir si l'on finit tous par trouver une place, ou si le propre d'une place n'est pas plutôt de sans cesse se déplacer, ou de déplacer celui qui croit pouvoir s'y installer...

Genres: Nonfiction, Philosophy, Essays, France

213 pages, Kindle Edition

First published February 16, 2022

About the author

Claire Marin est professeure de philosophie en classes préparatoires aux grandes écoles et membre associé de l’ENS-Ulm. Ses recherches portent sur les épreuves de la vie. Elle est notamment l’auteure de Hors de moi (Allia ; J’ai Lu), L’homme sans fièvre (Armand Colin), La maladie, catastrophe intime (PUF) et La Relève : portraits d’une jeunesse de banlieue (Éditions du Cerf). Son dernier ouvrage à l’Observatoire, Rupture(s), a été un très gros succès critique et public.

Reviews

[Clémence · Rating 5 out of 5]

L'impression d'assister à un très bon cours de prépa et d'en sortir avec un regard changé sur le monde et l'envie d'ouvrir une dizaine de bouquins. Les questionnements sont très intéressants et pour certains, qui m'ont touchée, très beaux: les transfuges, les chambres d'hôtel et la conclusion sur l'espace du livre et ses marges.
Ce qui est beau chez Claire Marin c'est la variété des références, tant du point de vue des auteurs que du croisement des sciences humaines: littérature, philosophie, sociologie et psychologie. J'ai eu la chance de la voir en conférence aux Rebelles à La Rochelle. Je lui ai posé la question de sa méthodologie pour croiser toutes ces références. Elle m'a dit travailler par affinité d'auteurs, peu importe leur discipline. Et avoir aussi une bibliothèque très désordonnée où se produisent des rencontres improbables mais génératrices de sens. Je m'en vais donc de ce pas remettre ma bibliothèque en désordre puisque, comme elle le rappelle dans l'essai, chaque chose n'a pas une seule place définie.

[The Sporty Bookworm · Rating 1 out of 5]

Beaucoup d'ennui, trop de blabla...je n'ai vraiment rien appris d'intéressant que je n'avais lu ailleurs (Chez soi de Mona Chollet, Edouard Louis, Didier Eribon, Annie Ernaux...) C'est parfois même pénible à lire. Ce livre n'aura pas sa place, dans ma bibliothèque. (C'est un puissant somnifère néanmoins, nuits de 8h minimum garanties !)

[Marion · Rating 3 out of 5]

C'est un essai philosophique dont je tire un grand nombre de réflexions, et de prochaines lectures (sont beaucoup cités Ernaux, Perec, Zweig, Bourdieu...). J'ai cependant eu du mal parfois à trouver une cohérence dans l'enchaînement des chapitres, et le tout devenait finalement un peu redondant.

[Marcos · Rating 5 out of 5]

4’5 ⭐️

Chicas!!!!!!! Concluyó mi lectura de hiperfoco espacial. Ha sido bonito que yo me haya terminado este libro que tanto habla sobre ocupar un espacio, buscar el hueco, hacerte la ranura, huir y habitar y cuyo último capítulo se titula En los márgenes en un no-lugar (el tussam de vuelta a casa). Doy todo por un ensayo reincidente en la misma idea o concepto desde distintas ópticas y leer este me ha llevado por momentos a ansiar mi espacio propio y en ocasiones a preguntarme qué es eso del espacio propio, si existe y para qué lo quiero, si es que lo quiero en realidad. Hablar de espacios es hablar de habitaciones (en tanto que sitios que habitar), pero también es hablar de fronteras, límites, distancias, cuerpo, voz, pensamiento, lo propio, lo ajeno, lo omnipresente, lo apartado, lo cercano, lo invisible, lo rezagado, lo apartado, la huida, la pérdida. Hablar de espacios, lugares y huecos es hablar de identidad.

[Nancy Castro · Rating 4 out of 5]

Como una persona que nunca ha sentido que pertenece a algún lugar, que ha huído de sitios, que le ha dolido tratar de hacer raíces, este libro fue un abrazo y cachetada por igual.

[CharlesJoli · Rating 3 out of 5]

Un livre qui me faisait très envie quand je l'avais repéré, et puis finalement... meh. C'est peut-être de l'avoir lu sur une période trop longue, mais j'en retire un sentiment mitigé.

J'ai pourtant mis pas mal de post-it sur ses pages, et souligné de nombreuses phrases. J'y ai trouvé des éléments intéressants voire passionnants, pour mes réflexions personnelles comme pour mes recherches, et je sais que j'en relirai certains passages. J'ai même le sentiment qu'il figurera en bibliographie de ma thèse, alors que je le lisais pour mon propre enrichissement. La question de la place est proche de celle de l'habitat, qui me passionne, et elles se rejoignent parfois, mais ici moins souvent que je ne l'aurais souhaité. Dans le fond, ça reste donc un ouvrage qui m'a apporté certaines choses.

C'est la forme qui ne m'a pas convaincue. Bien que déjà relativement court, l'ouvrage est découpé en de très nombreux chapitres. Certains ne font que deux ou trois pages. Chaque chapitre aborde le sujet sous un angle différent, on a donc vite l'impression de sauter d'une réflexion à une autre. Et si le lien entre certains chapitres est évident, ce n'est pas toujours le cas. Je me suis parfois demandé comment on était passé d'une question à une autre. Un decoupage en grandes parties thématiques m'aurait paru plus pertinent, et aurait en tout cas facilité ma lecture.

Il est probable que je creuse le sujet par d'autres lectures, mais je sais que je serai plus attentive à la forme avant de les choisir.

[Fanny · Rating 4 out of 5]

Beaucoup de thèmes mais tout y est clair et approfondi grâce aux références données, qu'elles soient littéraires ou philosophiques.

[Cleym · Rating 4 out of 5]

Un bel essai philosophique qui nous invite à réfléchir sur nos choix, nos perceptions et croyances.
J'ai adoré certains chapitres, délaissé d'autres.
Une question de temps, d'humeur, d'envies.

[marhubs · Rating 4 out of 5]

conclusion : jsp si je suis à ma ma place mais interessant

[Julie Heng · Rating 4 out of 5]

Très bien écrit , pas trop compliqué malgré la densité de pistes étudiées et de références à des travaux de sociologues. Certains passages sont très intéressants car résonnent avec des questions que chacun peut se poser un jour dans sa vie, et ce livre permet de s'en rendre compte et de les formaliser. Un peu long sur les chapitres de la fin.

[Henning · Rating 2 out of 5]

Eher ein Ratgeber als Philosophie und auch nicht wirklich originell

[makort7 · Rating 2 out of 5]

Está ok (6/10). Me ha aburrido un poquito porque da muchas vueltas a los mismos temas desde distintos ángulos. Además los temas tienen que ver con realizar una introspección bastante profunda, algo que no es que me apasione mucho. Aun así, está genial escrito y cita una cantidad ingente de ensayos y literatura de autoría francesa que resulta muy interesante. Hay además uno de los bastantes capítulos en el que se explora el tema del libro a través de la familia, y ese sí que me ha encantado.

Recomendadísimo a quien le guste mucho este tipo de ensayo.

[laeti_bulles · Rating 4 out of 5]

Accessible, bourré de références qu’on a toutes envie de lire après coup. Le style est fluide et à la portée de toutes et tous. Le propos est tantôt philosophique, tantôt sociologique, ou simplement fait de questions qu’on se pose à soi-même pour découvrir où est notre véritable place. Un livre comme un guide, offert dans une langue délicate

[Canleen · Rating 2 out of 5]

Le sujet m’a semblé intéressant à explorer et le propos n’était pas dénué de sens, avec cette idée que l’on se trouve principalement quand on n’est pas à sa place. Je n’ai pas spécialement passé un mauvais moment, mais l’exposé était parfois long et soporifique, et ne me donnait pas spécialement envie de reprendre la lecture… Sur le même sujet j’ai préféré Chez Soi de Mona Chollet

[Julia Faure · Rating 3 out of 5]

Bonne lecture, des passages superbes notamment sur l'expérience de migration et de déplacement. Malgré tout j'ai trouvé qu'il manquait de structure et de synthèse, comparé à Ruptures qui était plus incisif et percutant.

[Romance P. · Rating 5 out of 5]

Un livre d'une beauté et d'une justesse étourdissantes, que j'ai eu la chance de faire dédicacer par son autrice lors d'un festival littéraire l'année dernière.

Je connaissais déjà Claire Marin par son ouvrage Ruptures, que j'avais lu en 2021 lorsque je traversais... une rupture. Cette lecture m'avait beaucoup apporté, en me nourrissant de réflexions salutaires pour faire face à ma propre tempête intérieure.

Plusieurs années plus tard (et la rupture déjà loin derrière moi), c'est une coïncidence tout à fait miraculeuse qui m'a amenée à découvrir Être à sa place. Lorsque je suis tombée sur ce livre l'année dernière, j'étais en effet dans une phase de ma vie marquée par la conviction intime d'avoir trouvé ma place, tout en étant secouée par des soubresauts réguliers d'incertitude quant à cette conviction.

J'ai été profondément touchée et affectée par ce livre, qui a beaucoup résonné avec mes propres intuitions. La lecture de ce livre est comme une balade par un après-midi d'été : on chemine au gré des sentiers, sans forcément suivre l'itinéraire principal. On s'arrête parfois à l'ombre d'un pin pour savourer la fraîcheur d'une idée. On rebrousse parfois chemin. Toujours, on est en mouvement, à l'image de cette vie chaotique, désordonnée, qui nous habite.

Si je devais résumer le propos de ce livre, c'est qu'il n'y a pas de place attitrée, de destinée, de position optimale que nous devrions à tout prix rechercher. Les places que nous occupons sont le fruit du jeu des relations sociales, des hasards, des failles et des trajectoires que l'on essaye de se donner. Nous occupons tous-tes plusieurs places dans nos vies, et c'est tant mieux. Ne pas être assigné-e (ou, plutôt, ne pas s'assigner) à une place, une seule et unique, qui nous irait "comme un gant", est le signe de notre liberté, de notre condition de vivant en perpétuelle métamorphose.

Ce livre est très agréable à lire, tant parce qu'il est écrit dans un langage qui n'est pas jargon que parce qu'il nous allège - de l'injonction à trouver notre voie, à rentrer dans un cadre, à occuper la place qui nous est destinée. J'en recommande la lecture sans hésiter !

[Alice Shams · Rating 4 out of 5]

Encore un livre de Claire Marin qui résonne, et en cela fait beaucoup de bien à qui était venu pour y trouver cette résonance, éclairée par l’érudition de la philosophe et le prisme toujours lumineux choisi par celle-ci.
Toujours agréablement accessible et didactique, Marin se lit bien. Mais j’ai trouvé l’ouvrage très en-dessous de Débuts, et surtout de l’excellent Ruptures. Une tendance à la redondance et au traitement un peu superficiel de certains sujets, le recours répété à un « soi dit en passant » qui laisse deviner une commande d’éditeur.

[Fanny Vals · Rating 4 out of 5]

Coup de cœur pour ce livre. Les propos sont incarnés par les nombreuses références littéraires poétiques philosophiques. En le fermant on a envie de se plonger dans les romans d’Amandine Dhée, Dino Buzzati, Sarah Chiche, Maria Pourchet et tous les autres, dans l’univers poétique d’Henri Michaux, dans l’œuvre de George Perec, d’accéder aux concepts de Lacan et comparses. C’est un livre qui donne du souffle, de l’espoir, de la confiance. Prendre conscience que toutes les places sont provisoires, que notre identité se construit de toutes ces places occupées au gré de rencontres, opportunités. Lieux intérieurs, extérieurs à soi. Contingents, précaires. Oscillations permanentes. Déplacements qui nous font avancer. “Se dégager de l’hypnose des routines mécaniques, somnambuliques, sortir de l’horlogerie de la mort” (Mémoires d’Outre-Mer, Mickaël Ferrier). C’est cette prise de conscience de la plasticité des êtres qui me fait grand bien. Une seconde chance est toujours possible. Les déchirements intérieurs, la difficulté d’être, de s’installer dans une identité sont nécessaires et normaux, salvateurs, libérateurs. C’est rassurant. “Les désordres de nos vies permettent de gais appariements et des collisions fécondes”. Ce livre fait écho à mon intérêt pour l’astrologie et les mémoires karmiques. Il n’y a pas de hasard dans la vie.

[Lucie Delemotte · Rating 5 out of 5]

De très belles réflexion sur la notion de place, en a ton réellement une? A quoi sert t’elle une fois qu’on l’a trouvée. Beaucoup de thèmes abordés dont la migration et la notion de place qui m’a beaucoup plu.

[Mehdi Hamel · Rating 4 out of 5]

Lecture parfaite pour accompagner un voyage à vélo ! l'essai se lit très bien, facile à comprendre avec pas mal d'exemple (malheureusement beaucoup de littérature classique que je connais peu). il peut se lire chapitre apres chapitre ou dans le desordre. Une lecture qui fait du bien 😊

[Chantal Chevalier · Rating 5 out of 5]

Facile à lire impression d assister à une conférence de l auteur .
J ai adoré
Belle découverte

[Paula López · Rating 2 out of 5]

It made me want to read the books she quotes but it just felt like an endless encyclopedia entry!!!!! Happy to be done

[Laura Prades · Rating 5 out of 5]

«Lo que debería de hacer un espacio es liberarme de mí mismo, algo imposible de conseguir en un lugar propio.»
p:188

[Desayunoxx · Rating 5 out of 5]

Un libro para manosearlo llorarlo pisarlo escupirle y subrayarlo hasta atravesar la última página. Un lugar que resuena porque siempre vuelves. Al final todos los lugares los conocemos cuando dejamos de habitarlos.

[Fernanda Hincapié · Rating 5 out of 5]

Este ensayo filosófico que explora la relación entre el cuerpo, la vida y el lugar que ocupamos en el mundo. La experiencia existencial compartida de habitar un cuerpo y un lugar en el espacio y el tiempo. La obra de Marin se caracteriza por su enfoque fenomenológico, analizando cómo experimentamos nuestro ser en el mundo a través de la corporalidad y la espacialidad. No hay una "biografía" en el sentido tradicional, sino un análisis profundo y reflexivo sobre la condición humana y la búsqueda de sentido en nuestra existencia. «Esos encuentros a lo largo de la vida, externos a nuestro linaje, ¿no nos transmiten a menudo legados más decisivos que los de nuestra ascendencia?»

[Jean-François · Rating 5 out of 5]

Super découverte de lecture ici … Si vous avez la chance de mettre la main sur ce livre n’hésitez pas une seconde : c’est brillant, fluide, stimulant et franchement pertinent. Une synthèse de la vie qui pourrait aider beaucoup de gens … Qui, me concernant, a trouvé écho à certains mes questionnements et m’a ému aux larmes parfois, notamment lors de la lecture du dernier chapitre. Quel plaisir de découvrir une nouvelle autrice aussi stimulante.

[Dina Rahajaharison · Rating 5 out of 5]

"Tout n'est pas joué. Une part d'impertinence appartient à chacun, à chacune. Un peu de lest. Un autre regard sur les choses. Transformer le mythe familial. Ajouter son grain de sel. Prendre de la distance. Déplacer l'angle de vue."

[Elisa Cab · Rating 4 out of 5]

Excellent !

[Nagozeta · Rating 5 out of 5]

Gran parte de mis traumas desmantelados en un libro. No lo he puesto ni en la estantería porque seguiré leyéndolo una y otra vez.

[Nina · Rating 5 out of 5]

« Il lui manque ces lieux qui nous identifient, nous contiennent, nous rassurent. Ces lieux qui nous habitent durablement comme des repères, des ressources. Des lieux liés à notre naissance, notre histoire, qui témoignent de notre présence, la confirment et la soutiennent symboliquement. On ne parle pas de places extraordinaires, mais de places banales dans le déroulé de chaque histoire, de places «normales », dans la grammaire d'une vie. Il en va des places de l'existence comme des règles grammaticales.
Ètre objet puis sujet d'une affection, maîtriser les
conjugaisons, apprivoiser le conditionnel. Si je n'ai pas connu l'insouciance de l'enfance, si l'on m'a refusé cette première place, ma vie d'adulte pourra être fragilisée par cette ellipse douloureuse. Cette grande absence prend toute la place jusqu'à obscurcir ce qui est là, vivant, mais toujours à distance, voilé. Les béances du passé, comme des gouffres de tristesse où l'on s'enfonce parfois, continuent à aspirer nos élans. Dans cette existence «jouée» plus que vécue, l'esprit reste absorbé par l'irréparable.
Dans son ouvrage Par instants, la vie n'est pas
sure , l'écrivain et cinéaste Robert Bober relate une anecdote surprenante : lorsque Perec donna pour la première fois son manuscrit à lire à Maurice Nadeau, l'éditeur ne s'aperçut pas de l'absence de la lettre E. Peut-on passer ainsi à côté d'une telle absence? Oui, sans doute. À chaque instant, l'absence, malgré son évidence, nous échappe, parce que nous ne voulons pas la voir. Pourtant, même dans ce déni, nous construisons autour de ce vide, déterminant en négatif ses contours.
Ainsi l'absence dessine sa place, en creux, par
le biais de nos évitements, nos détours, nos
silences. »