Pas une semaine ne s’écoule sans qu’éclate une nouvelle polémique sur les migrations : violences policières, voile dans l’espace public, quotas, frontières… Les débats sur ces sujets sont devenus tendus, polarisés et passionnels, tandis que la parole raciste s’est libérée. Collectivement, on a accepté de penser les migrations à partir des questions posées par l’extrême droite. Quant à nous, chercheurs, nous en sommes souvent réduits à débusquer rumeurs et mensonges.
Nos sociétés resteront malades de ces questions tant qu’elles continueront à les envisager sous l’unique prisme des idéologies. C’est toute l’ambition de ce livre : montrer qu’il est possible de penser ces sujets de manière rationnelle et apaisée, en les éclairant de réflexions et de faits, trop souvent absents des débats.
Les questions d’identité collective doivent être des enjeux qui nous rassemblent, plutôt que de nous opposer. À condition de reconnaître et d’affronter les problèmes structurels de racisme dans nos sociétés. Après tout, on a tous un ami noir.
François Gemenne est chercheur du FNRS à l’Université de Liège. Il enseigne les politiques du climat et des migrations dans diverses universités, notamment à Sciences Po.
A specialist of environmental geopolitics and migration dynamics, François Gemenne is a FNRS senior research associate at the University of Liège, where he is the Director of the Hugo Observatory. He also serves as co-director (with Bastien Alex) of the Observatory on Defence and Climate of the French Ministry of Defence. He lectures on environmental and migration policies in various universities, including Sciences Po (Paris and Grenoble) and the Free University of Brussels, where he holds the Bernheim Chair on Peace and Citizenship. He has published in various journals, including Science and Global Environmental Change, and has authored several books and he is also the director of the Sustainable Development series at Presses de Sciences Po.
J’ai pas grand chose à dire, ayant déjà lu d’autres ouvrages sur les migrations, ce n’est pas une surprise, c’est simplement expliqué mais très clair et ça aborde la plupart des sujets auxquels on peut penser. Par contre, j’en ressors toujours autant frustrée : forcez tous les gens qui ont avis tranché sur « les migrants » à lire ce livre, pour remettre les idées en place :)
Livre très fluide et facile à lire. Ce livre aide à déconstruire de nombreuses idées reçues, à ré-humaniser le sujet de l’immigration, et surtout à rendre injustifiées certaines questions posées par la droite comme par la gauche: la fermeture/le contrôle des frontières par exemple n’aurait aucune incidence sur la taille des « flux migratoires » mais elle est pourtant au centre des débats. Il apporte de nombreux nouveaux axes de réflexion et j’ai apprécié ce livre pour ça. J’aurais cependant aimé un peu plus de sources diverses, quand certains chiffres importants pour poser la base du sujet sont corroborés par une seule étude ou un article de journal. Mais l’auteur précise justement que les données sur l’immigration sont assez pauvres en général et que l’on gagnerait beaucoup à créer des panels tels que le GIEC sur le sujet.
Livre d’utilité publique : tout le monde devrait le lire. Le vocabulaire utilisé et les informations données sont super accessibles. De nombreuses études et statistiques appuient les propos, sans pour autant rendre la lecture trop lourde. Seul bémol (qui n’en est pas vraiment un) : ça ne fait qu’amplifier mon sentiment d’injustice, déjà envahissant au quotidien 😜
Livre qui se lit très facilement, résumant (et démontrant) de façon claire et précise qu'au final le coté "humain" des migrations n'a plus sa place ni dans le discours politique ni dans l'opinion publique. En s'appuyant sur des rapports lisibles par tout un chacun, l'auteur démonte toutes les fausses idées, le plus souvent diffusées par l'extrême droite, reprises par toutes les classes politiques et qui aujourd'hui sont dominantes dans une grande majorité des francais...
Un coté effrayant qui explique aussi toutes les difficultés rencontrées sur le terrain par les associations et autres organismes humanitaires , que ce soit a Calais, Briancon, Vintimille ou toute métropole accueillant un nombre important de ces personnes que l'on appelle "migrants" (et j'approuve l'auteur pour son rapprochement au coté péjoratif que recouvre désormais ce mot)