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Paresse pour tous #1

Paresse pour tous

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Et si on ne travaillait plus que trois heures par jour ?
Telle est la proposition iconoclaste d’Émilien Long, prix Nobel d’économie français, dans son essai Le Droit à la paresse au XXIesiècle. Très vite le débat public s’enflamme autour de cette idée, portée par la renommée de l’auteur et la rigueur de ses analyses. Et si un autre monde était possible ? Débordé par le succès de son livre, poussé par ses amis, Émilien Long se jette à l’eau : il sera le candidat de la paresse à l’élection présidentielle. Entouré d’une équipe improbable, il va mener une campagne ne ressemblant à aucune autre. Avec un but simple : faire changer la société, sortir d’un productivisme morbide pour redécouvrir le bonheur de vivre.

384 pages, Mass Market Paperback

First published May 6, 2021

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Hadrien Klent

4 books14 followers

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Community Reviews

5 stars
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368 (35%)
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2 stars
28 (2%)
1 star
6 (<1%)
Displaying 1 - 30 of 135 reviews
Profile Image for charlie medusa.
593 reviews1,459 followers
May 23, 2024
update deuxième lecture : mon avis a drastiquement changé puisque autrefois j'adorais ce livre désormais je lui suis MARIÉE. c'est rare, les livres qui donnent de la joie, et a fortiori de la joie politique. tu bouffes ce bouquin en vingt-quatre heures et tu en ressors avec la conviction que rien n'est foutu et l'énergie de contribuer à commencer à défoutre ce monde bientôt foutu. ça ne dure pas, bien sûr. après quelques semaines le souvenir de lecture se fait plus abstrait et le quotidien roule et écrase et la morosité revient. ce n'est qu'un livre face à un réel qui est loin de lui ressembler. mais ça compte. ça compte énormément parce que ça crée quelque chose et que plus de 40 000 exemplaires de ce livre ont été vendus et que c'est important. parce que si on est 40 000 à ressentir cette joie, cet espoir, même temporaire, alors c'est 40 000 fois plus de chances que l'un.e d'entre nous se retrouve à pouvoir agir, à pouvoir commencer, et alors les 40 000 autres pourront reconvoquer la joie et l'espoir qu'ils ont éprouvés à la lecture de ce livre, et là on pourra avancer. c'est comme ça, je crois, que les livres peuvent changer le monde.

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un de mes livres extrêmement préférés depuis très très longtemps j'ai adoré j'ai savouré je l'ai lu une fois et demie tellement j'avais pas envie que ça s'arrête non content d'être drôle et pédagogique et entraînant et très intelligent politiquement le livre est freaking brillant dans sa démonstration et donne un espoir politique d'une force telle que je n'en avais pas ressentie depuis un bon paquet d'années - sentiment très particulier d'enthousiasme et de frustration face à cet idéal politique TELLEMENT accessible et réalisable mais qui ne sera probablement jamais adopté, du moins pas tel quel, si seulement tout le monde pouvait lire ce livre peut-être ça changerait ou pas je sais pas je suis zinzin j'ai envie de pleurer Emilien Long n'existe pas le père Noël à côté c'est de la gnognotte rendez-moi Emilien Emilien président non mais imaginez la vie si on avait une semaine de 15 heures de taf salaires plafonnés à 6000 net heures sup taxées à 100 % non la vérité le monde serait très grand bref lisez ce roman c'est un banger livre je l'ai déjà recommandé à 6 personnes dans la vie réelle dont 3 inconnues venues me voir en dédicace c'est dire
Profile Image for Lea Saurusrex.
601 reviews60 followers
September 9, 2024
En fait, plus je relis ma chronique plus je m'énerve et plus je rajoute des choses, alors je vais finalement baisser ma note : un trois étoiles qui peut partir sur du 3,5 pour ses bonnes idées sur le fond (et l'utopie qui fait du bien), mais pour le reste faudrait revoir un peu la copie.

J'ai beaucoup de mal avec cette manière de romancer très scolaire : tout y est assez factice, des personnages "hauts en couleurs" (qui font un peu office de tokens) aux dialogues poussifs, jusqu'aux rebondissements qu'on voit arriver de loin... ça fait très roman français feel-good qui tente d'être provocateur mais qui reste presque trop lisse. J'y ai trouvé en plus en sous-texte un genre d'ego trip qui se cache non seulement derrière le roman mais aussi derrière le personnage d'Émilien Long, et je ne peux pas m'empêcher de trouver le tout un peu dommage.

Le fond est très intéressant, et en tant qu'anticapitaliste, je suis plus que convaincue par le genre de modèle disruptif qui est proposé dans ce bouquin. Mais en même temps, je trouve qu'il reste aussi parfois beaucoup en surface.

Il propose une vision utopique (ce n'est pas un mal), enrobée dans un peu de papier brillant et de caramels goût bons sentiments (là c'est moins bien), et j'y vois une rupture avec la réalité du terrain, quelque chose qui me fait grincer des dents. Car ce roman-essai balaie vraiment hors du champ des luttes importantes qui ne doivent pas être oubliées sous le prétexte que le Capital est le plus grand ennemi : on fait partie d'un système où toutes les discriminations sont intrinsèquement liées, et on ne peut pas en oublier des pans pour avancer plus vite, parce qu'on avancera surtout dans le mur.

Ainsi, mettre de côté la réalité des personnes handicapées, mais aussi des personnes perçues comme racisées et des personnes LGBT+, voire même des femmes (le cabinet d'Émilien Long n'est pas paritaire, c'est une femme qui chapeaute tout le travail au point de s'épuiser à la tâche, la référente tech est vue comme une nana aux idées trop radicales, et même la journaliste est montrée comme une empêcheuse de tourner en rond... et puis le thème des violences sexistes n'est jamais abordé, alors qu'encore aujourd'hui des femmes meurent régulièrement sous les coups de leur conjoint, que des enfants sont victimes d'inceste, que les viols sont quotidiens), c'est oublier tout un champ de luttes qui doivent se mener ensemble. Forcer tout le monde à prendre son vélo c'est oublier qu'un·e français·e sur 5 actuellement est porteur de handicap, et que parmi ces 20% de la population, il y en a sans doute qui ne peuvent pas prendre le vélo et qui auront besoin d'un réseau étendu de transports en communs et d'espaces aménagés. Ce n'est jamais évoqué, pourquoi ? Pareil pour la fin de la technologie : on ne veut plus de robots sans penser au fait que la mécanisation a justement permis aux êtres humains d'effectuer des tâches moins difficiles. L'idée, à la base, c'était de mécaniser pour libérer. On a mécanisé pour empirer les choses (la productivité, les rendements, la nature...), je pense qu'on peut trouver un juste milieu entre un environnement avec une vision low-tech (moins surconnectée) tout en ne crachant pas sur les progrès qui viennent améliorer la vie des êtres humains. L'idée c'est de vivre plus heureux et de profiter, non ? Alors pourquoi me taper le linge à la main quand une machine peut le faire pour moi ?

J'aime pouvoir rêver, encore mieux de pouvoir rêver à un monde meilleur qui propose des choses intéressantes, à une vision enfin utopiste de notre avenir, pour nous rappeler que tout n'est pas mort, ni foutu : nous pouvons encore inverser le cours des choses, il y a des solutions, elles existent, elles peuvent être mises en oeuvre, il nous suffit d'un élan, d'une impulsion, d'accepter de nous remettre en question et de faire des concessions. D'ailleurs, des mesures comme celles évoquées dans ce livre ont été proposées par le Nouveau Front Populaire lors des élections législatives de 2024, et j'y étais (et j'y suis encore) plus que favorable, car elles me semblent le socle d'un mieux-aller, d'une nouvelle voie bien plus optimiste que les autres.

Bref, ce genre de récit, j'y souscris sans réserve, mais je ne peux m'empêcher de regretter la forme qui manque un peu de maturité, et qui vient parfois même complètement entraver le fond : comment peut-on faire confiance à un homme dont l'expertise est la charge mentale quand il passe son temps à pester contre son ex-femme et la garde alternée ? Comment peut-on faire confiance à un personnage qui, une fois que la question de son statut et de sa classe sociale est abordée, fait une pirouette démago pour dire que les combats peuvent être portés par des non-concernés pourvu qu'ils soient portés ? Et par là, se dédouaner complètement des autres luttes importantes et entièrement corrélées au combat anticapitaliste. Le NPA (L'Anticapitaliste) l'a compris, pourquoi pas Émilien Long et son auteur ? D'autant qu'il ne s'embarrasse pas de tacler ces gens d'extrême-gauche qui font le boulot depuis bien avant Émilien Long alors que celui-ci les regarde d'un air paternaliste en affirmant qu'ils (je paraphrase) votent peu, ont des idées intelligentes, mais sont pénibles.

En bref, même si ce roman me fait beaucoup réfléchir sur beaucoup de choses (mes pratiques au quotidien, mes choix de consommation, et ce que je peux faire pour améliorer tout ça), il n'en reste pas moins qu'il me semble révélateur d'un écrit d'homme blanc d'extrême-gauche : bien éloigné de toute une réalité dont il ne peut pas avoir conscience.
On me dira que c'est un premier pas, et qu'une fois qu'on a fait chuter le Capital, on peut s'occuper du reste : je répondrai que quitte à faire un premier pas autant qu'il soit commun, et que toutes les discriminations sont intrinsèquement liées et ne pourraient se satisfaire de la chute que de l'une d'elles. Les anticapitalistes ne sont pas moins racistes ou homophobes, et penser qu'on peut mettre une lutte au-dessus de toutes les autres n'est pas ce qui nous permettra d'aller vers une société plus juste.

Sinon, je vous assure que j'ai apprécié ma lecture et même que je la recommenderais... Mais pas aux plus militant·es de mes ami·es, car je pense qu'elle les frustrera autant que moi. Et je ne suis pas sûre que les plus sceptiques se laisseraient convaincre non plus. On tombe dans un entre-deux qui est bon pour les personnes déjà convaincues qui aimeraient juste rêver un peu, en moins de 400 pages.
Profile Image for Maëch.
133 reviews39 followers
January 3, 2024
J’avoue j’ai pas trop compris l’engouement pour ce livre ici, notamment des personnes queer politisées. Alors certes c’est agréable à lire, l’idée fait rêver, c’est plein de bons sentiments mais j’ai trouvé ça trop, trop facile, très complaisant notamment au niveau « social », voire caricatural notamment pour certains personnages, la diversitey ça semble forcé, et à chaque page je me disais « c’est vraiment un cishet blanc qui a écrit ça », peut-être que j’ai juste plus l’habitude mais ça m’a en tout cas souvent gênée (d’ailleurs les références à la fin du livres sont à 99% masculines et blanches oups)
Profile Image for The Sporty  Bookworm.
463 reviews98 followers
November 13, 2021
Ce livre l'histoire d'un prix Nobel d'économie qui pendant le confinement a l'idée d'écrire un livre sur la paresse au XXIème siècle. Il propose de réduire la durée de travail à 3h par jour minimum (soit la semaine de 15h) en plafonnant les salaires à 6000€ net/mois et en imposant des charges patronales fortes aux entreprises pour les éventuelles heures supplémentaires. Le but n'étant pas que les gens glandent mais trouvent un autre sens à leur vie que le travail que ce soit le bénévolat, l'acquisition de compétences, la permaculure, l'apiculture, l'art, les relations sociales, la famille, le sport, le bien-être, des moyens de déplacement plus sains... Toute sa thèse et théorie sont corroborées par des études scientifiques dont certaines sont étonnantes. Exemples : le taux de grossesse n'arrivant pas à leur terme est tombé à 0 pendant le confinement car les femmes n'étaient pas stressées à courir partout entre boulot, vie domestique, familiale, trajet boulot/maison, courses...oui 0, une personne qui va au travail en vélo plutôt qu'en voiture perd 6 mois de sa vie de par ce moyen de transport mais gagne 2,5 ans d'espérance de vie en moyenne... Il s'ensuit une réflexion de la part de cet homme Emilien Long qui décide que sachant tout ce qu'il sait, ayant lu toutes ces études pour sa thèse, il doit agir pour la planète et l'humanité. Il décide alors de se présenter à la présidentielle 2022. Ce livre raconte sa campagne électorale, la lutte entre les productivistes adeptes de la croissance à tout crin et des modernes qui veulent retrouver le temps de vivre. Et vous, pour qui voteriez vous ?
Profile Image for Jo.
1,217 reviews223 followers
October 6, 2023
⚠️ ALERTE MÉGA GIGA COUP DE ♥️

Aucun livre n’a jamais autant agité et enivré mes convictions contre le capitalisme et le productivisme.

C’est presque un essai et, bordel, qu’est-ce que c’est jouissif.

LE roman qui prouve que le rêve de renverser le système est réalisable (et qui, accessoirement, donne envie de voter aux présidentielles pour un candidat qui n’existe - malheureusement - pas).

Brillant. Grandiose. Incontournable.
À lire et à offrir, j’ai adoré.
Profile Image for Momotte.
127 reviews20 followers
September 1, 2024
Plutôt 3,5/5 car j'ai fini le livre un peu mitigée.
J'ai beaucoup apprécié le propos de fond et les thèses politique et socio-économique portées par le récit, mais j'ai justement été déçue par le récit.
Le narrateur a commencé par me braquer dès le début en apportant une réflexion aux vieux relents sexistes : ça se passe au début du confinement en temps de covid, il a une garde alternée de ses enfants avec son ex femme, et celle-ci vient lui demander un coup de main parce que, guess what, gérer solo un job à temps plein + deux gamins à qui il faut faire l'école à la maison, c'est chaud. Et le personnage principal ne peut s'empêcher d'être dérangé par son ex et semble totalement occulter le concept de charge mentale, et se permet en passant de tacler avec mépris son emploi (scénariste de séries : "gngn c'est que des réunions qui servent à rien alors ça va hein"). Apparemment, les mères de famille n'ont pas le droit à la paresse, elles. Ce mépris pour son ex femme a continué d'apparaître en pointillé le long du livre, et quand on y ajoute une ou deux autres sorties de route, ça fait que j'ai eu du mal à ne pas revenir à ce livre en gardant systématiquement une position de méfiance critique.
A cela j'ajoute que les personnages n'ont aucune profondeur et sont caricaturaux. Ils ne servent qu'à porter le personnage principal pendant sa campagne et à appuyer la thèse politique. A ce compte là, pourquoi ne pas directement écrire un essai ? Je pense que j'aurais beaucoup plus apprécié, mais peut-être que le but de l'auteur était de toucher plus de monde à travers la fiction ?
Enfin, même si le personnage principal explique bien qu'il se garde de ne faire campagne que pour des classes bourgeoises intellectuelles, j'ai quand même eu le sentiment que ça restait très bobo-gaucho-élite-intellectuelle.

Tout n'est heureusement pas à jeter : je suis plutôt convaincue par les arguments portés par le personnage principal concernant le temps de travail et l'organisation de la société, et j'ai trouvé originales les manières de faire campagne présidentielle proposées par son équipe et lui. C'est ce qui sauve le bouquin pour moi : si vous voulez lire une histoire prenante et trépidante, passez votre chemin, mais si vous avez envie de lire des propos politiques et une autre vision de la société, c'est le bon livre.

Les ressources à la fin du livre donnent envie de creuser les différents sujets abordés (par contre petit ego trip en s'auto-citant dans les ressources et recommandations ?).
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Profile Image for Margaux.
650 reviews29 followers
July 25, 2021
Un roman qui aurait pu être un essai. On ne peut pas faire plus d'actualité puisqu'il se déroule pendant les prochaines élections présidentielles. Et c'est passionnant. Dans ce roman on parle économie, durée du travail, décroissance, utopie? S'en est une sans surprise, mais elle fait du bien parce que on a envie d'y croire. L'auteur arrive à nous donner l'impression que c'est possible. Et je voudrais bien un Emilien aux prochaines élections moi je dois bien l'avouer.
Profile Image for poutre.
43 reviews3 followers
November 30, 2025
j’ai lu ça pendant mes heures de travail en montrant bien le titre aux patrons c’était super

édit fin novembre 2025 :
en repensant à ce livre c’est moins la sensation agréable de ma première lecture mais plutôt une énorme frustration qui en ressort. Ça reste une politique de rupture très blanche/anticapitaliste cool et assez utopique mais qui omet des luttes essentielles (autour des questions queers, de race, de handicap, des enfants, des personnes âgées, du couple, de l’organisation de la famille) meme si on y accorde pas forcément la meme importance. ce qui marche moins aussi c’est la construction caricaturée des personnages on retrouve un trait saillant chez chacun et le rôle de l’homme économiste au milieu c’est de mesurer tout le monde et c’est particulièrement agaçant à la longue avec les personnes féminins et ou plus « radicaux » (notamment l’informaticienne). dommage aussi que dans l’idée de « devoir abandonner des idées radicales parce qu’il faut se rendre compte que ça passera jamais auprès du grand public » on questionne peu ou mal l’idée que pour certain.es c’est impossible de se passer de cette radicalité pour vivre parce que ça concerne l’existence. et ce malgré un réformisme assumé.

les relations interpersonnelles et les destinées des persos n’en parlons pas
Profile Image for Léo Maisonneuve.
57 reviews7 followers
December 19, 2025
je pensais vraiment pas être autant happé par un roman de politique (et encore moins par une campagne présidentielle), mais Paresse pour tous m’a complètement eu

je vais faire comme si tout le monde connaissait l’idée de base ahah, mais en gros on suit un économiste un peu fatigué du monde tel qu’il va, qui propose un truc totalement à contre-courant : travailler beaucoup moins pour vivre beaucoup mieux en gros. dit comme ça, ça paraît presque naïf, et pourtant… tout le livre te montre à quel point ça pourrait être logique, désirable, et même nécessaire

ce que j’ai adoré, c’est que ça ne part jamais dans le grand discours moralisateur. on est vraiment dans le quotidien d’une idée qui circule, qui dérange, qui fait rire, qui agace, qui enthousiasme. on voit la machine politique, médiatique, sociale se mettre en marche autour de cette proposition de “paresse”, et c’est à la fois hyper réaliste et assez jubilatoire. le personnage principal est très touchant justement parce qu’il n’est pas héroïque. il doute, il fatigue, il se laisse parfois dépasser par ce qu’il a déclenché. et ça rend tout beaucoup plus crédible. on sent que la paresse dont il est question n’a rien à voir avec l’inaction, mais plutôt avec le fait de se redonner du temps pour penser, ressentir, créer

j’ai évidemment refermé le livre avec plein de questions: est-ce que ce serait vraiment possible ? jusqu’où on irait ? qu’est-ce qu’on ferait de tout ce temps libéré ?
Profile Image for Romain.
934 reviews58 followers
October 12, 2021
Émilien Long est un économiste récemment couronné par le prix Nobel que l’on classerait à gauche, voire à l’extrême gauche – en gros, une sorte de Thomas Piketty. Son sujet de prédilection, sa spécialité disons, est le travail et, plus particulièrement, le temps de travail. Il a minutieusement étudié son évolution au fil des décennies et a la conviction que 3 heures de travail quotidien serait le bon rythme à adopter. Ce nouveau rythme serait à la fois suffisant pour subvenir à nos besoins, mais nous permettrait surtout de profiter du temps libre restant pour réaliser des activités qui n’auraient pas comme seule utilité d’enrichir le capital. Ce qui pourrait passer pour une douce utopie fait son chemin et l’économiste se retrouve – peut-être un peu malgré lui – à porter ce projet en se présentant à l’élection présidentielle parmi des candidats que l’on reconnait à peine …
On a un candidat d’extrême gauche qui n’en finit plus d’agacer par sa mégalomanie débordante et ses humeurs changeantes … Une candidate d’extrême droite qui …

Cette idée de paresse n’est pas très bien nommée, mais elle n’est pas si bête que ça notamment si l’on considère que nos ancêtres les chasseurs-cueilleurs (fourrageurs) travaillaient beaucoup moins que nous pour se nourrir – je vous renvois à la très bonne BD Sapiens pour plus de détail sur le sujet.
La paresse, ce n’est ni la flemme, ni la mollesse, ni la dépression. La paresse, c’est tout autre chose : c’est se construire sa propre vie, son propre rythme, son rapport au temps – ne plus le subir.

Cette même BD nous apprend que c’est avec le début de la sédentarisation, puis, pire encore, la révolution industrielle que les problèmes ont commencé. J’ai d’ailleurs souri lorsque j’ai appris la sortie récente d’un livre très sérieux consacré au travail intitulé Travailler: La grande affaire de l’humanité, voici ce que confiait dans une interview son auteur, James Suzman, au magasine Lire[1].
Donc, travailler signifie dépenser de l’énergie à en capturer.
Songez aux jouets: ils supposent des industries très compliquées [et bien souvent un transport polluant] pour fournir à nos enfants une demi-heure de satisfaction. Tout ce que nous consommons aujourd’hui est de cet ordre. Il n’y a donc aucun [sic] paradoxe: la plupart de l’énergie que nous déployons aujourd’hui ne bénéficie plus à quiconque.

Il y a évidemment quelques lieux communs, quelques clichés, mais Hadrien Klent – un pseudonyme – a plutôt bien réussi son roman. J’ai trouvé cette lecture particulièrement d’actualité pour plusieurs raisons – dont l’imminence de l’élection présidentielle en France, mais aussi la pandémie et les débats sur le travail et le télétravail – et plutôt très intéressante. Y aura-t-il une suite, vous le saurez en lisant ce livre.

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[1] Entretien de James Suzman dans Lire Magazine Littéraire d’octobre 2021.

Également publié sur mon blog.
Profile Image for Anouk Loisel.
45 reviews
October 18, 2025
J'avais compris que c'était un roman et pas un essai mais je m'attendais quand même à plus de données/réflexions profondes qui attesteraient qu'une société avec moins de travail serait soutenable. Ça reste très en surface et trop plein de bons sentiments + j'ai pas accroché à l'écriture (trop "parlée" à mon goût)
Profile Image for Aurèle.
2 reviews
March 2, 2024
Fan fiction très "Hamon mentale", s'imaginant que le bloc de gauche n'est qu'à une bonne idée (en l'occurrence une semaine de travail à 15h) de la prise du pouvoir avec un peu bonne volonté. La lutte est globalement absente du récit (malgré quelques ref bien de gauche) et nourrit la fable que la politique ne serait au final qu'un marché d'idées, incarné par des personnages centraux caricaturaux.
Tiède.
Profile Image for Laurent.
433 reviews4 followers
May 8, 2022
Plus intéressant sur le fond que sur la forme, une réflexion essentielle portée par une histoire un peu mièvre.
Profile Image for Jules.
85 reviews1 follower
July 6, 2023
10 étoiles, 20, 100, si c’était possible ! J’ai ADORÉ du début à la fin. C’est léger, facile à lire, incroyablement réel, inspirant, et c’est éducatif. Une fiction dans un univers réel, dans notre pays, à une époque pas moins lointaine que celle de la dernière présidentielle.
Petit (gros) + pour la bibliographie d’ouvrages recommandés par le perso principal à la fin !
1 review
April 14, 2025
Vraiment j’ai appliqué À LA LETTRE le programme 😅
6 reviews1 follower
Read
August 10, 2025
Si un candidat comme lui en 2027 se présente , je vote pour lui !
7 reviews
August 26, 2021
Cet excellent livre qui mêle essai et roman remet aux goûts du jour les idées de Lafargue et nous présente un économiste candidat à la présidentielle qui joue sur le thème de la paresse. J'avais lu La Grande Panne, qui m'était tombé des mains, j'ai trouvé ce roman ci bien mieux écrit, moins éparpillé, les personnages sont plus développés et plus attachants. Les enjeux et idées sont passionnantes, rendent réelle une utopie comme le promet Émilien Long ! Une excellente lecture
Profile Image for Julie-Christine Denoncourt.
51 reviews3 followers
May 23, 2024
Plutôt 3.5 ⭐ mais un livre qui traite de mes sujets préférés (décroissance et réduction du temps de travail) de manière romancée c'est si rare!

Ça tourne peut-être un peu trop sur le discours et les idées et pas assez sur de possibles péripéties/événements alors qu'il aurait pu y en avoir étant donné que le récit se passe pendant une campagne électorale présidentielle. Les personnages sont aussi un peu trop simplistes et caricaturaux.
5 reviews
November 23, 2025
« Il faut se méfier des étiquettes de folie, d’absurdité, d’extrémisme : ce peut être tout simplement de bonnes idées qui font peur. »

(Coluche) « J'espère qu'un jour les jeunes pourront se promener dans les rues sans que la police les agresse. J'espère qu'un jour les vieux auront une retraite décente et qu'ils pourront s'arrêter de travailler à un âge où l'on peut encore profiter de la vie. J'espère qu'un jour les journalistes pourront exercer leur métier sans être obligés de cirer les pompes du pouvoir. J'espère qu'on arrêtera les programmes militaire et atomique. J'espère, j'espère, espérons, il n'y a que ça à faire eh bien merde. »

« Je suis noir. Je suis un écrivain noir. Mais, prenez garde ! ce sont deux choses différentes : je suis un écrivain, et je suis noir. Comme noir, je sais être militant, rappeler encore et toujours le racisme systémique qui irrigue la France de bas en haut, de droite à gauche. Mais comme écrivain, je veux qu'on me laisse libre de faire ce que je veux de ma parole. Je veux qu'un écrivain noir, qu'un poète noir, puisse ne jamais écrire sur la négritude, sur l'Afrique, d'où je viens pourtant—je veux pouvoir écrire des poésies sur le cap Sizun si je veux. Sur mon chien et sa truffe. Sur les oiseaux de Patagonie. […] J'aime la maturité, j'aime la langue qui a roulé sa guenille dans les bosses et les replis du monde, j'aime être libre. Libre de ne pas être noir en étant noir. »

« Je ne dis pas que nous sommes tous artistes — mais nous sommes tous des êtres sensibles, pouvant faire quelque chose de notre sensibilité.
Et pour qu'elle s'exprime, il faut la libérer des contraintes, des horaires de bureau, des privations aussi : il faut une société juste et dégagée. Il faut une société où l'oisiveté rend tout le monde actif. Mais actif dans le bon sens du terme. En actes. Pas actifs comme une catégorie économétrique. »
Profile Image for Camille Bulle.
73 reviews12 followers
April 15, 2024
Mais oui !

2020, la France est confinée. 

Imaginez une France où la durée du travail est réduite à 15h par semaine (3h par jour) et les salaires plafonnés à 6000 euros. C'est la vision proposée par Emilien Long, prix Nobel d'économie, pour la présidentielle 2022. Moins de productivisme, moins de consumérisme, moins d'impact sur l'environnement. Plus de temps pour soi, pour les choses importantes de la vie, le bénévolat, la santé, le jardinage, plus de temps pour vivre quoi.

Paresse pour tous est un roman qui aurait pu être un essai, ou un manifeste politique. On suit le candidat, son équipe de campagne, ses doutes, la construction de son programme. C'est satyrique, didactique, pédagogique, moins frustrant qu'un débat d'entre deux tours, assurément moins démago/megalo qu'un meeting de Mélanchon, plus drôle qu'une couv' de Libé ou même du canard enchaîné, plus poétique qu'une profession de foi du NPA, plus ambitieux et cohérent que le programme du PS depuis 20 ans, plus charismatique que... la gauche. Bref, votons Emilien, Emilien Long for President !

(La vérité c'est que c'était tellement convaincant que je m'en vais demander une réduction de mon temps de travail tout de suite).

#ParessePourTous #HadrienKlent #hellocamsbooks
Profile Image for fanny is probably reading.
46 reviews
August 25, 2024
J’aurais voulu mettre 2,5, en fait j’ai bien aimé, très divertissant, facile à lire, il fait germer un discours construit et critique sur notre société actuelle,l’auteur est une figure mystérieuse inconnue cachée derrière un pseudonyme MAIS

je suis restée un peu en dehors parce que je crois qu’il faut faire partie d’une certaine classe sociale pour l’apprécier pleinement: les bobos, les neoruraux et qu’en tant qu’issue d’un milieu rural j’ai parfois grincé des dents face à ces portraits fantasmés de la “vie à la campagne”, à la redécouverte de la nature, le glamour de la “slow life” mais quand même dans une résidence secondaire dans les calanques 😰

Ceci dit j’ai apprécié la lecture et je n’avais jamais lu un livre dont l’action se déroule pendant le covid et c’est drôle de se dire que le covid peut-être un lieu littéraire 🤔
546 reviews50 followers
April 8, 2022
En voilà un programme politique qui interpelle et secoue ! Emilien Long, prix Nobel d’économie et auteur du « Droit à la paresse au XXIème siècle » propose de ne travailler que 3 heures par jour. A travers cette idée, il projette un nouveau modèle qui laisse le temps de vivre. Un roman de haute volée, intelligent et réjouissant qui donne l’espoir d’un monde nouveau.
Profile Image for Mélanie.
912 reviews188 followers
December 11, 2024
Nous suivons avec curiosité le parcours d'une campagne politique et d'un programme à première allure loufoque. Emilien Long, candidat improbable et utopiste nous fait repenser notre conception du travail. Un récit pas si fictif, au coeur de l'actualité. Alors, à quand la semaine de 15h et la paresse pour tous ?
29 reviews
June 18, 2024
Lecture Juin 2024. Une aventure à laquelle on croit.
« La paresse, ce n’est ni la flemme, ni la mollesse, ni la dépression. La paresse, c’est tout autre chose : c’est se construire sa propre vie, son propre rythme, son rapport au temps - ne plus subir »
Profile Image for Sacha.
42 reviews
January 21, 2025
Peu convaincue par les 100 premières pages du récit construit par cette fiction politique, je me suis finalement laissée emportée par l’utopie livrée par l’auteur. Les références économiques, politiques et philosophiques diluées ça et là sont percutantes et nous font oublier des personnages et une intrigue parfois un peu clichés. Un livre accessible et assez unique dans son genre !
Profile Image for Marie Leray.
34 reviews
November 15, 2025
"La paresse, ce n'est ni la flemme, ni la mollesse, ni la dépression. La paresse, c'est tout autre chose: c'est se construire sa propre vie, son propre rythme, son rapport au temps - ne plus le subir."
Displaying 1 - 30 of 135 reviews

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