C’est un lac au Canada où, le matin, seules les femmes ont le droit de se baigner. A la faveur de ce rituel, le temps d’un été inoubliable, l’auteure renoue avec une féminité jusqu’ici contrariée. Est-ce la beauté réparatrice de la nature ? Le lien avec ces femmes bavardant sur les rochers ? Tout ce qui lui faisait fait peur – partager un repas avec des inconnus, nager la tête sous l’eau, dire les choses et mener sa vie – semble désormais possible.
Une lecture-voyage, dans un style qui emporte. J’ai été très touchée par tout ce que raconte l’autrice de son histoire familiale, de sa construction en tant que femme adulte. L’aspect presque mystique de son lien avec le lac m’a moins transportée, mais je soupçonne que c’est dû à une espèce de jalousie que j’ai face à tous les récits autobiographiques de Révélations™️, moi qui n’ai rien vécu de transformateur comme ça (= un truc tellement dingue et puissant qu’on le vit en se disant « je sens que ça me transforme », dans un laps de temps relativement court, ici un petit mois je crois). Ça donne envie, en tout cas. De se baigner nue dans un lac, d’être entre femmes, de se révéler.
Une lecture tombée au bon moment, comme un cadeau du hasard. Un court récit d'autofiction qui parle de se découvrir, de se retrouver, de se transformer. Et qui m'a donc beaucoup parlé, prise comme je suis dans ce même mouvement. Pour l'autrice il s'agissait du contact presque magique de l'eau d'un lac contre sa peau nue, qui lui a permis de renaître chaque matin pendant un mois. Pour ma part, ça a été le processus de nidification dans une vie célibataire retrouvée, me levant chaque jour de ce premier mois avec la joie d'être seule chez moi. Deux expériences, que la lecture relie de manière inattendue. J'aime quand les livres nous parlent de nous-mêmes.
C'est un roman acheté sur un coup de tête suite à une belle reco de ma libraire, je ne savais pas trop à quoi m'attendre, si ce n'est le fait que j'allais clairement quitter mes habitudes livresques le temps d'un livre.
Je dois tout de même dire d'emblée que j'ai été déconcertée par la progression du récit, qui n'est pas toujours linéaire. Il est question de quête de soi, de fémininité, de sororité, mais aussi de maternité, de remise en question. Le temps d'un été, la narratrice va se (re)découvrir et s'autoriser à avoir une identité qui lui est propre, en dehors de celle d'une fille, mère, épouse ...
Le lac dont il est question dans le titre fait office de lieu de partage, mais aussi de "purification" ou du moins de renaissance. Les bains quotidiens et ce rituel de marche (mais aussi de nudité lors de la baignade) permettent à la narratrice de renouer avec elle-même et d'apprendre à se connaître, comme une forme de renaissance. Et en cela, il m'a été impossible de ne pas assimiler ce lac à un utérus, d'où l'idée de renaissance ...
Voilà donc une histoire surprenante, très éloignée de mes habitudes. C'est le genre de roman qui fait réfléchir, n'apporte pas forcément toutes les réponses, et reste empreint de mystère une fois la dernière page tournée.
J’ai pensé (à tort), en entendant parler de ce livre une première fois, qu’il s’agirait d’un récit fantastique et féministe sur le fait de découvrir sa propre fémininité dans un lac uniquement accessible par des femmes. C’est vrai, à peu de chose près qu’il s’agit d’un récit autobiographique, non d’un conte ou d’une histoire. Ce qui a malheureusement beaucoup diminué mon intérêt, surtout que je ne me suis pas attaché à l’auteure. Quand il s’agit de la voix principale du récit, c’est dommage mais c’est plus un coup manqué de ma part.
Cela donne tout de même à voir une fenêtre sur une personne très enfermée dans son propre corps, sa propre histoire et qui parvient petit à petit à laisser cela derrière elle. Les thèmes étaient lourds à la lecture, surtout dans leur répétition, mais intéressant et nécessaire pour la démarche personnelle.
Une lecture agréable et fluide qui touche à plein de sujets liés au fait d’être une femme, une mère, une compagne… des moments très poétiques et assez jouissifs tant le plaisir que prend l’autrice à se libérer au contact de l’eau du lac est communicatif !
Je me suis juste demandée pourquoi l’accent était parfois mis sur la rivalité entre les femmes du groupe, ça n’apportait pas grand chose au récit, au contraire même.
Une belle histoire de la féminité, la maternité, l’espoir et la possibilité de renaître chaque journée.
J’ai adoré ce livre. Même si je ne partage pas le même héritage que l’autrice ni ai-je éprouvé de telles périodes difficiles pareilles, il y avait beaucoup dans son écriture qui m’a vraiment touché et qui me résonnait. J’ai marqué pleine de pages et de passages auxquelles retourner et me rappeler des citations, qu’elles m’inspirent ou qu’elles me soulagent. Un vrai triomphe et une lecture infiniment agréable.
En plus, c’était sympa de me rendre compte que je peux lire en français plus ou moins sans avoir trop de difficulté à comprendre. Un succès qui va me motiver de lire plus :)
Ce livre arrivait au bon moment dans ma vie de jeune maman post rupture. Comme un édredon pour réconforter la femme fragilisée que j'étais. Il m'a donné envie de nager nue dans un lac et ma conforté dans ma pratique des cercles de parole entre femmes/mamans.
Mon besoin de rentrer dans la psychologie du personnage était un peu frustré de rester dans les faits mais je crois que c'est un récit qui se prêterait a merveille a un médium tel que la bd, l'illustration ou le cinéma.
Elle part vivre au Québec et s’installe quelques temps dans une cabane près d’un lac dans les Laurentides avec son mari et ses deux filles. Ses voisines lui proposent de les rejoindre pour leur rituel quotidien : se baigner nues, entre femmes, dans ce lac. Commence alors une introspection de sa vie, de ses choix, profondément bouleversée par ces instants volés à sa vie de mère et d’épouse. Histoire familiale complexe, addictions, rapport compliqué au corps et à la féminité, angoisses existentielles… Elle passe tout en revue.
Le lac magique est une plongée en eaux profondes dans la psyché abîmée d’une femme au passé douloureux. Mais c’est aussi le récit d’une libération, de la réappropriation de son être par le corps. L’eau bienfaisante lave, purifie et fait renaître. Ce baptême insolite fait émerger une foule de questionnements, rebat les cartes de sa vie, et l’aide à faire la paix avec son enfance.
C’est doux et tumultueux à la fois, la présence de la nature et de l’eau donne une furieuse envie de se baigner avec ces femmes libres, de se laver au sens propre et figuré. Les liens qu’elles tissent entre elles sont puissants, une complicité naît d’être toujours reléguées à leur genre. Elles y font face ensemble. La sororité est une force, que découvre progressivement la narratrice. On peut être femmes et frangines comme le tonne la si belle chanson d’Anne Sylvestre.
Un récit emprunt de bienveillance envers soi-même. On sent bien que se mêle le combat intérieur d'avoir souffert mais de vouloir avancer et ne plus ressentir de colère, la laisser derriere soi. Et aussi l'envie d'offrir mieux à ses enfants et de réaliser que pour ça il faut être pleinement soi pour soi-même.
3,5 j’ai apprécié le cheminement du personnage pour se libérer de ses démons du passé et se libérer en tant que femme. Les descriptions du lac étaient très belles.
Une lecture intéressante, qui interroge sur la féminité, sur les relations amicales et familiales, sur ce que les parents nous laissent, de leurs épreuves et de leurs angoisses... Intéressant.