À première vue, on ne voit pas le rapport entre l’auteur de L’Énigme du retour et le poète japonais. D’autant qu’ils sont nés à quelques siècles d’écart. On se demande alors comment ils vont faire pour voyager ensemble. Qu’ont-ils à se dire ? Si Bashô fait parler le paysage, Laferrière interroge les visages. Ce qui les relie, c’est d’abord le fait d’être des insulaires, de savoir danser sur une terre qui tremble et ce goût immodéré des choses minuscules. Bashô est un contemplatif qui n’hésite pas à traverser le Japon pour aller voir un coucher de soleil, alors que l’univers de Laferrière est chaotique, urbain et oppressant. Il a déjà affirmé qu’il était un écrivain japonais. On ne s’étonne pas alors qu’entre Kerouac, avec qui il partage une Amérique de vitesse, et Bashô, qui va comme un escargot par les chemins étroits du nord du Japon, il ait choisi de faire la route avec Bashô.
Né à Port-au-Prince en avril 1953, Dany Laferrière a grandi à Petit-Goâve. Il écrit pour le journal Le Petit Samedi soir et fait partie de l’équipe de Radio Haïti. Il quitte son pays natal à la suite de l’assassinat de son collègue et ami, le journaliste Gasner Raymond. Il s’installe au Québec où il occupe plusieurs emplois avant de commencer à écrire.
Son premier roman, Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer, paraît en 1985 (VLB). Le succès est immédiat et les réactions nombreuses. Laferrière devient alors l’un des principaux représentants d’une nouvelle génération d’écrivains dans le paysage littéraire québécois.
Dany Laferrière écrit ensuite Éroshima (1987), puis L’Odeur du café (VLB, 1991), qui est récompensé par le prix Carbet des Caraïbes. En 2000, près de vingt-cinq ans après son arrivée au Québec, il signe Le Cri des oiseaux fous (Lanctôt), roman dans lequel il témoigne des raisons qui l’ont poussé à quitter Haïti et qui remporte le prix Carbet des Lycéens. En 2006, le prix du Gouverneur général du Canada est décerné à son album jeunesse Je suis fou de Vava.
Habitant en alternance Montréal, New-York et Miami, l’auteur se considère avant tout comme un citoyen de l’Amérique. C’est dans cet esprit qu’il rédige ce qu’il appellera son Autobiographie américaine, un grand projet regroupant une dizaine de ses titres et qui dresse un portrait de l’Amérique, d’Haïti à Montréal, en passant par les États-Unis.
Dany Laferrière mène, parallèlement à ses activités littéraires, une carrière de journaliste et de chroniqueur, tout en faisant quelques apparitions à la télévision et au cinéma. Il a également scénarisé quelques longs-métrages, le plus souvent des adaptations cinématographiques de ses romans.
Édités en France chez Grasset, les livres de Dany Laferrière ont été traduits dans une douzaine de langues, dont le coréen et le polonais.
Laferrière a publié cinq romans aux Éditions du Boréal. Son plus récent livre, L'Énigme du retour, est en lice pour le prix France Télévision, le prix Wepler et le prix Décembre. En plus, il se trouve déjà en deuxième sélection pour le prix Médicis 2009 ainsi que pour le prix Fémina 2009.
Biographie tirée du site Internet des éditions Boréal.
Magnifique! Une fois de plus Dany Laferière m’épate! Le meilleur de ses romans illustrés selon moi. Très court, mais une économie de mots parfaite et vraiment efficace. Des réflexions fortes, des dessins plus aboutis aussi, certaines pages sont particulièrement belles. J’ai adoré!
Bon livre je dirais un 3,5 fort metton. Honnêtement j’ai bien aimé le concept de caméra momentanée. Dany prend vraiment une photo d’un instant particulier et il l’interprète à sa façon. Sa calligraphie et ses dessins se sont raffinés par contre les lettres « M » me donnent toujours du fil à retordre mais il faut croire que ça sera ça à vie. Belle utilisation des couleurs mais j’aurais vraiment aimé l’avoir en grand format comme ses autres livre.
The name Basho jumped off the shelves at me. The Japanese poet’s work has visited me throughout my life. Opening up this beautiful book or better called notebook, I was instantly enchanted with the unselfconscious colors, animated figures, and relaxed handwriting. On the road with Basho. I understood the connections to Kerouac and Basho instantly. The fact that I was a beginner to the French language did not hold me back from coveting and eventually purchasing it. With the help of Google translate and weeks of Duolingo I have managed to finish reading this book. It will stay on my shelves to revisit when I need to transport away from this sad world.
Un ouvrage dense, beaucoup plus iconographique que les précédents romans graphiques de l'auteur. C'est véritablement un voyage que l'on fait, au détour des pensées de Laferrière, au gré des haïkus de Bashō, le long des représentations picturales de l'auteur. Un vrai bonheur pour les yeux et l'esprit.
Le dernier Laferrière se lit de préférence sur une terrasse avec un rosé. Il peint le monde avec ses mots et ses couleurs, sans prétention. Un air de printemps.