Issu d'une famille de pêcheurs, Liesse doit quitter son village natal à la mort de son père. Fruste mais malin, il parvient à faire son chemin dans le comptoir commercial où il a été placé. Au point d'être pris comme secrétaire par Malvine Zélina de Félarasie, ambassadrice impériale dans l'Archipel, aristocrate promise aux plus grandes destinées politiques. Dans le sillage de la jeune femme, Liesse va s'embarquer pour un grand voyage loin de ses îles et devenir, au fil des ans, le témoin privilégié de la fin d'un Empire.
Un long voyage est le premier roman de Claire Duvivier et a attiré beaucoup d’attention en 2020, avec tout un tas de critiques élogieuses et un prix Elbakin du meilleur roman de fantasy francophone. Intrigué par tout ce bruit, et vu que la place de la fantasy est légèrement importante sur ce blog, c’était évident que je me pencherai dessus un jour ou l’autre.
Liesse est un enfant Tabou, une charge dont sa famille a du se séparer par manque de moyens, il va devoir se démerder et se retrouve placé sur un comptoir commercial, sous la garde de… d’un gars qui passait par là. Par quelques hasards de la vie, il va finir au service de l’ambassadrice impériale Malvine Zélina de Félarasie, et va assister de ce point de vue à des évènements troublants qui vont remettre en question la toute-puissance de l’Empire. On ne va pas trop en dire sur l’intrigue, sachant que la découverte de leur trajectoire fait partie du plaisir.
Un long voyage se présente comme un témoignage écrit que ferait Liesse à un mystérieux personnage, à postériori. L’identité de ce destinataire sera une des nombreuses énigmes que l’autrice a éparpillé dans son roman. Et elle prend manifestement un grand plaisir à ne pas répondre aux questions qu’elle pose devant le lecteur. Sadique. Le bouquin est relativement court, 300 pages qui retracent pourtant un paquet d’années de la vie de Liesse, et tous les bouleversements qu’il a connu. Du coup certaines choses passent très vite, la narration garde un point de vue très éloigné de ses personnages pour jouer son rôle de « témoignage d’un humble fonctionnaire » et c’est ce qui, je pense, n’a pas fonctionné pour moi (bien qu’étant cohérent).
J’aime vivre des émotions avec les protagonistes des romans que je lis, et ici les émotions que fait passer Claire Duvivier ne viennent pas forcément de ses personnages. Liesse est relativement froid dans ses descriptions et explications, encore une fois c’est cohérent avec la forme du bouquin mais m’éloigne de ce qui, moi, me touche dans un roman. Pourtant l’autrice provoque bien des émotions dans Un long voyage, un sens de l’échelle, un vertige provoqué par ses mystères, le même genre de Sense of wonder qu’on peut attribuer à certaines œuvres de SF par son côté « explosion cérébrale ». Parce que le roman s’amuse à disséminer des énigmes sans y répondre, pour faire ensuite un déballage qui retourne la table et te laisse sur le popotin. Enfin, si t’aimes ce genre de trucs, moi j’étais tellement pas dedans que ça m’est passé à côté.
Je comprends la démarche de vouloir faire une fantasy non-héroïque, une fantasy vue par les gens du commun, mais là il a posé une distance qui a longtemps freiné mon immersion et mon implication. Même quand il y a des moments personnels pour Liesse, des moments à priori déchirants (un en particulier), j’ai trouvé ça assez froid et on passe relativement vite. Cette distance m’a du coup empêché de m’immerger dans les thèmes présents comme la colonisation, la guerre et ses conséquences, le cycle des civilisations. Je les vois mais je ne les ressens pas. Le roman donne l’impression de s’éclater avec ses énigmes, de tendre un traquenard à nos méninges, et dans cette optique il est objectivement réussi, ça fonctionne mais ce n’est pas le genre d’histoire que j’apprécie.
Oui, Un long voyage explore des thèmes, des concepts, casse les barrières et les échelles… Mais ne m’a jamais touché. Aussi brillant qu’il soit, le roman se tient à distance, il m’a raconté sans me faire vivre. Tiens, j’avais souvent l’impression de lire un livre de SF !
Sous forme de récit écrit à l'attention d'une personne mystérieuse mais chère au cœur du personnage principal, Un long voyage est un roman avec très peu d'action. Il se concentre sur le récit d'une vie atypique, d'un jeune enfant vendu en esclavage alors que la pratique a été abolie depuis un certain temps, dans un empire de monde de fantasy (sans éléments fantastiques.) À travers l'évolution du personnage au sein de l'administration d'une île lointaine d'un empire en déclin, on découvre les mœurs de cette société.
Mes premiers sentiments furent de comparer l'ambiance à celle de L'assassin royal (le tout début en est même extrêmement proche), mais sans la même saveur et allant trop vite pour s'attacher au personnage et son entourage. J'ai eu du mal à cerner Liesse, le fait que le récit se fasse à la première personne et sans jamais l'inclure dans les dialogues y a sans doute fait pour beaucoup. À part ses origines uniques, son cœur d'artichaut et sa loyauté, je ne saurais pas quoi dire de plus sur lui. J'aime bien l'idée de suivre des événements travers les yeux d'un personnage qui pourrait être vu comme secondaire, mais sans aucun sentiment pour lui c'est plutôt difficile de se sentir passionné.
Bien qu'étant un roman comportant certaines qualités littéraires et des éléments intéressants dans la seconde moitié, je me suis ennuyée ferme en lisant Un long voyage. L'autrice devait s'en douter car son personnage écrit à une ou deux reprises à son amie de prendre son mal en patience, que les choses qui l'intéressaient allaient arriver. Devoir attendre les 30 derniers % du récit pour entrer dans le cœur du sujet n'est pas quelque chose que j'apprécie personnellement. J'ai été plutôt déçue car les idées étaient sympa, mais elles arrivent si tard dans le récit que je n'ai pas pu m'empêcher de penser "tout ça pour ça ?". En effet même si j'avais ce sentiment d'impatience dès le début, le récit semble toujours promettre que quelque chose va arriver, mais c'est trop tardif pour moi. Le titre même semble promettre quelque chose et en donner une autre à la place.
J'ai apprécié l'importance des personnages féminins, leur place dans des rôles clés au sein de l'administration ou de la société. Cette joie de voir des femmes représentées de cette manière naturellement à toutefois eu un goût amer après le sort que l'une d'elle doit subir.
En bref, Un long voyage est un roman plutôt contemplatif qui se penche sur les aspects politiques et commerciaux d'un empire en fin de vie, qui prend une direction inattendue dans sa deuxième moitié.
Pour plus de détails qui sont plutôt des spoilers mais qui ont aussi leur importance :
Avertissement de contenu : viol (d'une personne que l'on peut lire comme asexuelle, en plus), grossesse non désirée, esclavage, meurtres en masse
Suite à la mort de son père, Liesse devient un enfant Tabou et doit quitter son île natale. Il va alors partir vivre sur l’île de Roh-Henua où il va rencontrer Malvine Zélina de Félarasie, ambassadrice impériale qui va changer le cours de son existence. ⠀ Parler de ce roman n’est pas évident tant il est atypique pour un roman de fantasy. Ce n’est clairement pas un livre fait pour tout le monde mais pour ma part, j’ai adoré ma lecture. Je n’étais pourtant pas forcément très confiant après les premiers chapitres. ⠀ L’histoire commence extrêmement lentement. La narration m’a un peu fait penser à L’enfant de poussière puisque c’est un Liesse plus âgé qui nous raconte son passé en ajoutant régulièrement ses sentiments et son analyse sur des événements qu’il a vécu de nombreuses années auparavant. Tout cela participe à rendre le récit assez contemplatif. ⠀ Je dois avouer que les tous premiers chapitres m’ont laissé un peu dubitatif : l’écriture était tout à fait agréable (et plus accessible que dans Citadins de demain, d’après moi) mais je n’arrivais pas à me dire que les enjeux allaient finir par vraiment m’embarquer. En effet, on commence presque sur un récit tranche de vie où l’action n’est pas du tout présente, et malgré des thèmes forts en filigrane, on peut se demander où l’on va. Il faut aussi bien bien avancer dans le roman (à peu près dans le dernier tiers) pour que l’aspect fantasy se fasse ressentir, ce qui peut sembler long. ⠀ Ceci étant dit, après 4 ou 5 chapitres, j’ai réussi à pleinement rentrer dans le récit et j’ai passé un excellent moment. Oui, l’aspect fantasy a tardé à se faire pleinement ressentir (même si les indices étaient là depuis le début), mais c’est tellement bien fait qu’on ne peut qu’être enthousiaste. Tout repose sur une mécanique que j’aime beaucoup mais que je ne veux pas détailler pour vous laisser la surprise. D’un côté je sais qu’en parler explicitement pourrait attirer pas mal de personnes, mais je trouve que ce petit twist doit se mériter. Il en vaut vraiment la peine en tout cas ! ⠀ Si vous espérez un roman de fantasy épique, je vous invite d’ores et déjà à passer votre chemin. En revanche, si vous voulez lire un beau roman qui parle de thématiques fortes (esclavage, colonialisme, métissage), ponctué de petites touches de linguistique (personnellement j’adore ça dans les romans, je trouve que ça enrichit grandement un univers), foncez sur ce très joli titre.
If I had to choose the best thing about this book, it would be its humane simplicity - one could even say humbleness.
I do recommend the book, and am currently considering reading it again.
For those making a choice: if you like the “slice of life” genre, and if you enjoy reading stories from a very humane, warm, yet possibly narrow (as it should) perspective then this book is for you. It will probably surprise you in many ways. Instead, if you don’t like not getting a “whole” picture of a fictional world, or if you want an epic story with fights and magic, then maybe not that much.
All along the read, it is difficult to predict where the narrator (who retraces his own story) will lead us, a quality that I do find very appropriate: it is told by a character that since early on rather kept to himself, despite living a very colorful life. I imagine that the “no spoiler” attitude of the narrator comes from there: his humble tendency not to oversell. An analysis of the book along the theme of a “long held secret, told with difficulty” would be a very rich entreprise which I however leave in your care.
This first point already delineates the importance and humanity of the character of the narrator. In my view, a second point corroborates this idea: the rythm of narration. This rythm may seem very imbalanced: temporally some short periods of time get an intense focus, while others go by in a flash. Then, thematically, (let’s not forget this is a fantasy book) the magic and other exotic elements do have a strange place: central elements in terms of intrigue, yet do not take much space in terms of narration. The action and the tumultuous bits come too late to pretend being the focus of the book, etc. In brief the story may seem quite imbalanced. However, this all makes sense thinking of the narrator, and his background and skills renders this narratively awkwardness totally on point. There are two main levels to the character building: how he is described by his own narration, and whay the narration itself hints at. For me, this was an excellent point, and probably one of the reasons for which I enjoyed a lot this book.
Then finally some elements of world and character building. The world the story is set in does share some similiarities with ours, but the author does a great job at making more with less, using the pockets of mystery and voids of description to let the reader imagine, and all the nations and powers have a lot of charm, especially when opinions on them diverge between characters. But even more than nations that mostly serve as a stage, also the characters work well. Aside from the narrator who imparts a good dose of humane attributes, the most detailed character is his superior Malvine Zelina, who from her energy yet containment quickly becomes very likable. This character is probably the most important for the narrator, and I was left with a strong impression for her. The other characters, especially when they are close, are also charming and have their imperfections, even though we often do not know too much factually about them. But again, the author does more with less. A couple of well thought encounters and the impressions of the narrator can go a long way and make for simple yet frank characters. E.g. I recall fondly the youthfulness of Merle Pyrart, who is another important character for the narrator.
Finally this review wouldn’t be complete without mention of the “voyage” theme, following book’s title. In all perspectives, it will take you on a long trip: the long voyage of a tumultuous life, the long geographical and “who-knows-where-life-will-lead” voyage that the narrator does, the long meta-voyage of some of the characters, and finally the beautiful and surprising evasion that Duvivier offers to her readers.
As closing words, two things. First, this book has style, and as mentioned previously it would deserve a more in-depth analysis! Second... it could have been longer and or deeper ! If I could send a letter to Liesse the narrator, asking to tell me more about this or that, I would do so. But I also have the indistinct feeling that the story could have gone a bit further, and make the voyage(s) even a bit longer !
Pendant le premier tier, je me suis dit que ce n'était pas pour moi. Et puis il s'est passé quelque chose, et j'ai fini les deux derniers tiers en une après-midi. Quelques jours après la fin de ma lecture, j'y pense encore...
Having seen this book pass by numerous times, followed by mostly raving reviews, I decided to take the plunge, eh, buy a copy. Only 314 pages to read, but it's a book that requires its reader to take it easy and not fly through the pages.
In this novel, marketed as fantasy (still a dirty word for many, especially those unfamiliar with the large spectrum fantasy occupies), we follow the evolution and the life of a young boy (Liesse), whose mother can no longer take care of him, because life on the island has become difficult, also for a fisherman's family like his, having a slave background. With a heavy heart, his mother chooses to (has to) give him up for adoption by the local trading point. This doesn't go all too well - as its people haven't fully adjusted yet that slavery has been abolished -, but after some insisting, and through a sort of contract (based on an old law), they accept. There, Liesse will be trained and educated, especially to learn to read and write, something he will prove to be quite proficient at.
Little by little, he will ascend the hierarchical ladder, under the command of local, imperial ambassador Malvine Zélina de Félarasie; Zélina being a grand name in the history of the empire. Her task was to make the Archipelago attractive again, especially economically, although the imperial mainland doesn't really have an eye for the Archipelago or some of the islands. Instead of having the islands go through the classic steps towards modernisation, she skipped a few of those and tried projecting the people into the contemporary era. A bit like how certain African countries, in order to keep track with Western countries, skipped steps and instantly switched to the current, digital age.
Liesse is the main character, but we follow his doings through him and through the people who contribute to his upbringing and evolution; his girlfriends, his in-laws, his colleagues, his superiors, the other people he gets in touch with, ...
His life will be turned upside down along the way. He'll learn about structure, about the empire, about politics and more. One problem, though: Liesse comes from a slave background, is not recognised as imperial civilian. Once a slave, always a slave, especially in an era and in a region where former slaves never were accepted as proper civilians. His past will continue to pursue and haunt him, even if for a long time, he can hide behind the political power of his ambassador, who will also be faced with resistance when she returns to the mainland with Liesse as assistant/secretary.
'Un long voyage' (transl.: A long voyage/journey) is a correct title, as Liesse not only progresses into adulthood and more, but also learns to live a new life, opposite of that of his parents and siblings. The same goes for ambassador Malvine Zélina de Félarasie, whose life will also be quite different from before. She will serve as example for Liesse further evolution, as he will have much respect for her and how she tackles the various assignments and missions, no matter the hardships.
In the end, all's well that ends well, one way or another. We finally learn who this Gémétous is, for whom Liesse wrote his memoires.
As mentioned by Yuyine, the writing style is indeed not of the most accessible ones, although the story is beautifully written. Does the style affect the story, its desired effect? Perhaps. On the other hand, you could look at it from this point-of-view: Liesse was a quick learner, and had to learn quick to be able to execute his tasks. Hence the style can be considered as a reflection of the skills he had to master in an important position like the one he occupied for many years.
As Anne Grimm wrote, a map would have been of added value, in order to follow Liesse's and Malvine's journey.
The story itself, the setup reminded me of - when I look at the books I've read so far - The Farseer Trilogy (Robin Hobb), Tigana (Guy Gavriel Kay), or even The Goblin Emperor (Katherine Addison). Maybe The Name of the Wind (Patrick Rothfuss), which I haven't read, can also be used as an example, when it comes to the coming-of-age aspect. And of course many other, similar novels, be it regarding the character, the setting, or the whole picture.
In short: A journey that is very much recommended!
C'est un premier roman, qui avait tout pour me plaire ; une histoire de chute (d'Empire / de ville, peu importe ici puisque tout est intrinsèquement lié), du point de vue d'un jeune fonctionnaire. Si le personnage en lui-même a la chance de fréquenter les grands décideurs, les héros et ce qui auraient habituellement été des protagonistes, il est surtout balloté dans tout cela au gré de décisions de gens qui n'ont que faire de sa présence ou son avis.
Le faire sous forme de mémoires écrites à destination d'une autre personne permettent également de sauter les passages longs, et de passer outre les données qu'il n'aurait pas pu avoir de lui-même à l'époque.
Il y a beaucoup de très bonnes idées , il y a également quelque chose de glaçant dans la vie quotidienne de gens pour qui tout ce qui se passe au sommet est trop abstrait et qui ne peuvent de toute façon que continuer leur vie en espérant qu'elle garde la beauté des meilleurs jours.
Cependant, le ressort scénaristique justifiant tout ça m'a semblé tomber comme un cheveu sur la soupe, les justifications n'avaient aucun sens et sortaient vraiment le roman, jusqu'ici fantastico-fantasy, dans quelque chose de réellement fantasy. Cela aurait pu être intéressant si cela avait été annoncé avant par d'autres amorces ou s'il n'y avait pas eu une tentative trop importante d'expliquer le phénomène qui a finalement détruit toute suspension d'incrédulité.
Une très belle lecture, originale et riche, qui m'a surprise et m'a fait voyager dans cet Empire qui s'effondre lentement...
Liesse est un tabou, un enfant abandonné et vendu alors que l'esclavagisme n'existe plus vraiment. Il raconte dans ce roman son histoire et la manière dont elle est intimement liée à Malvine, jeune prodige de l'Académie qui va venir sur l'Archipel pour des raisons diplomatiques et politiques. On part alors pour un long voyage, et peut-être pas celui que l'on croit, à travers un Empire qui essaye de survivre à ses contradictions.
C'est poétique, touchant, assez difficile à résumer finalement, c'est un récit qui se lit et se savoure, un roman où l'humain a toute sa place. C'est fantasy, oui, mais c'est tellement plus que ça. J'ai été embarquée et n'ai pas pu m'arrêter avant de savoir ce qu'il était advenu de cet étrange duo qui s'apprécie et se respecte, tout en conservant leurs propres secrets.
L'idée de raconter un monde à travers son organisation politique et administrative était intéressante, mais j'ai eu du mal à accrocher avec l'histoire. Peut être que ça tient au livre audio et qu'en format papier, ça passe mieux, mais il y a beaucoup de noms et de concepts lâchés ici et là sans qu'on sache vraiment à quoi ça renvoie exactement. Ca m'a fait penser à une espèce de chute de Rome revisitée par certains aspects, en tout cas, c'est l'image à laquelle je me suis raccrochée pour mieux visualiser l'Empire et son fonctionnement. Le début du récit est assez plat jusqu'à un revirement un peu soudain et que je n'ai pas exactement compris sur la seconde moitié. Je n'ai pas beaucoup accroché aux personnages, le format de narration les rend un peu distants, il y a peu d'émotions qui passent.
Très belle découverte d'une fantasy plus centrée sur l'homme que sur la magie, très peu présente. Il s'agit du récit fait par le personnage principal sur sa vie et celle de la "Gouverneuse" personnage illustre qu'il a eu l'occasion de cotoyer. De sa tendre (pas du tout) enfance à l'âge adulte, il devient par une succession d'événement le secrétaire de cette femme, d'une noble famille et d'un rang important dans l'Empire. Pendant 100 pages, rien d'intriguant, pas véritablement d'élément perturbateur, qui tarde. Mais peu à peu des éléments mystérieux, qui donnent envie de lire la suite. Vraiment prenant, même si la fin manque peut-être d'un poil de panache.
Enfant abandonné, Liesse est recueilli par des fonctionnaires de l'Empire et finit par devenir le secrétaire de la noble Malvine Zélina lorsque celle-ci est nommée ambassadrice dans une autre région. Commence alors pour Liesse un voyage qui changera sa vie.
Un long voyage m'a d'abord attiré par sa couverture que je trouvais sympathique avec sa promesse d'un récit de voyage. Sachez que si comme moi lors de l'achat, vous vous attendez à une aventure itinérante, il n'en est rien. Le voyage dont il est question sera tout autre et sur ce point je n'en dirai pas plus afin de préserver l'intégralité du scénario. Concernant ledit scénario, mon appréciation est quelque peu nuancée. J'ai beaucoup aimé toute la première moitié, voire les deux tiers du roman. Malheureusement, les grandes révélations ainsi que la fin du livre m'ont beaucoup moins touché et je suis resté quelque peu de marbre face ce qui aurait du avoir le plus d'impact sur moi (à un événement près, qui m'a tout de même bien marqué pour le coup).
Ce qui fait cependant la plus grande particularité de ce roman, c'est à mon avis son style. Claire Duvivier nous livre ici à travers Liesse un témoignage assez distant des événements, certains diront probablement trop froid. J'ai pour ma part beaucoup aimé cette distance induite par la narration à travers ce qui semble être des mémoires rédigées et j'ai souvent trouvé que, contrairement à ce qu'il semble induire, le style choisi par Duvivier laissait place à une certaine poésie implicite dans les descriptions de lieux ou d'événements, ne me laissant pas insensible.
Enfin, si Un long voyage se veut avant tout l'histoire de Liesse, il n'en est pas moins également celle de Malvine Zélina. Alors que Liesse semble assez "ordinaire", la personnalité de Malvine, pourtant absente durant une partie de l'oeuvre, domine cette dernière et fascine le lecteur tout comme elle fascine Liesse. Il s'agit incontestablement pour moi d'un des facteurs de réussite de ce roman.
Pour conclure Un long voyage n'est pas parfait mais il n'en reste pas moins un livre qui m'a marqué par certains de ses aspects et qui encore aujourd'hui me revient parfois en tête là où d'autres œuvres lues plus récemment m'ont déjà déserté.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture très originale. Tout d'abord, je suis restée admirative du word building (que ce soit sur la politique, les cultures, les langues, le commerce etc...), qui était très détaillé (notamment dans la première partie) et passionnant. Le roman aborde aussi les questions de racisme et d'esclavage là où je ne m'y attendais pas particulièrement. Cependant, un de mes gros regrets est l'absence de carte pour m'aider à visualiser l'univers de l'histoire. L'écriture était très fluide, soignée et délicate. J'ai beaucoup apprécié le fait que ça soit le personnage principal qui nous raconte son histoire, et à travers sa vie et son regard, l'histoire de Melvine et de l'Empire. J'ai trouvé Liesse, le narrateur, très attachant, et les situations qu'il rencontre très touchantes. J'ai trouvé l'ensemble des personnages très vrais et bien construits, j'avais souvent envie d'en apprendre plus sur eux. Si la première partie était peut-être plus difficile à appréhender par les éléments politiques et administratifs très présents, le récit change de style dans la seconde partie plus tragique et poignante. J'ai été très touchée par le retournement de situation que j'ai trouvé très original et avec beaucoup d'implications différentes donnant à réfléchir. J'ai donc été totalement immergée dans l'univers construit par l'autrice, j'ai été touchée par les différents personnages, et j'ai trouvé l'intrigue très originale de par son gros retournement de situation et de par le choix de sa construction.
Dans un long récit adressé à Gémétous, Liesse raconte l'histoire de Malvine Zélina de Félarasie, jeune politicienne ambitieuse dont il deviendra vite le secrétaire et bras droit. A travers le destin de cette jeune femme, Liesse dépeint aussi sa propre histoire et sa construction sociale. Nous embarquons alors pour un long voyage, dans l'espace et dans le temps, pour découvrir toutes les facettes de ces personnages.
Histoire touchante, sur fond politique complexe, qui développe tout un panel de personnages profonds. Il est très satisfaisant de voir comment l'intrigue se développe, et comment les éléments s'imbriquent jusqu'au dénouement final. Une super lecture !
J'ai d'abord été intriguée et perdue par la première partie, peut-être un peu maladroite et au cours de laquelle j'ai eu du mal à me représenter le lore. Mais la seconde partie du récit m'a retournée et enthousiasmée ! Un beau virage ! Je ne dirai rien de plus, à vous de découvrir pourquoi.
Je mets 1 étoile pour la couverture et la couverture uniquement. D'ailleurs je pense que c'est pour ça que les gens ont été attirés par ce livre.
Par quoi commencer ?
J'ai été saoulée dès le 2ème mot du livre ce qui est un record personnel. Placer des mots compliqués n'est pas un talent donné à tout le monde. C'est bien de les connaître, encore faut il les utiliser dans le bon contexte.
Je me suis forcée pour arriver jusqu'au bout de ce livre et ce fut vraiment galère.
Sur la forme, c'est un livre écrit à la première personne, très mal écrit et très lourd avec malheureusement ce qui fait le défaut de beaucoup de livres de fantasy : de l'info et du name dumping au début ce qui noie totalement le lecteur et fait qu'on n'y comprend rien. Le fait qu'il n'y ait pas de carte ne facilite pas non plus les choses. Le worldbuilding est extrêmement mauvais, on nous raconte des choses sans nous expliquer comme "l'empereur Ravi" ou l'histoire de l'Empire ou pourquoi il s'effondre.
Sur le fond, l'histoire ne tient vraiment pas debout. Il y avait quelques idées intéressantes comme celle de la "glissade" dans un espace temps parallèle mais tout va beaucoup trop vite et est raconté en 3 pages. Il y a une potentielle histoire d'amour dont on ne parle plus jusqu'à la fin du livre sauf pour dire qu'elle a refusé car elle voulait "rester chaste et pure" (on ne sait pas pourquoi) et au final elle finit par être violée par son mari et être trois fois enceinte. Bref rien n'a de sens, tout part dans tous les sens, épargnez votre argent et votre temps. La fantasy regorge de merveilleux auteurs, il y a le choix !
Je vous avoue tout de suite que je ne fais pas parti de la majorité envoûtée par ce titre à mon grand désespoir. J’attendais un bouleversement majeur, j’espérais le coup de coeur, je rêvais de la claque que ce roman semble avoir offert à la plupart des lectrices et lecteurs. Mais je n’ai ressenti qu’une vague caresse. Sans être mauvais, bien au contraire, ce voyage fut pour moi plus pénible qu’enivrant et je vais essayer de vous expliquer pourquoi. Il me semble, d’après les autres retours mitigés que j’ai pu recevoir pendant ma lecture, que le style d’écriture est ce qui divise le plus. Soit, dès les premières pages, on est happé par le récit de Liesse et on embarque pour un voyage coup de coeur, soit, comme moi, le style nous rebute et nous maintient à distance de cette belle promesse. Ce style m’a semblé [...]
Très déçue par ce long voyage. Les personnages sont mous, l'intrigue politique incompréhensible, les péripéties sentimentales sans grand intérêt enlisent le récit qui ne démarre jamais. Ref ça ne m'a pas plu mais le style est correct.
Un roman de fantasy dont le résumé et les quelques avis que j'avais parcourus m'avait intrigué, peut-être parce qu'il propose autre chose que ce à quoi on s'attend en ouvrant un livre de littérature de l'imaginaire ?
Parce qu'en effet, l'aspect purement fantasy est très peu développé - pas de créatures magiques, d'elfes, de sorciers ou que sais-je encore dans ce très court roman. C'est d'ailleurs un peu déstabilisant, et ne m'attendais pas au récit du quotidien un peu ennuyeux d'un fonctionnaire insulaire.
Car le début du roman c'est ça : Liesse qui nous raconte sa vie, depuis le début ou quasi, et au début, ce n'est pas franchement passionnant. Il n'y a guère que l'apparition de Malvine qui intrigue, vu qu'elle est un personnage central au caractère intéressant et qui semble avoir beaucoup de force (vive les personnages féminins qui ont de la substance dans la fantasy ! ).
Mais quelque part au milieu du roman, quand Liesse arrive à Solmeri, je n'ai plus eu envie de le lâcher. Et si quelque part je pense que je m'attendais à plus, en terme de récit, je crois que j'ai quand même beaucoup aimé l'ensemble, sans adorer, certes, mais c'était un voyage intéressant dans sa simplicité, dans sa façon de parler de l'Histoire à travers le vécu d'un personnage somme toute assez banal.
Le style de l'autrice m'a semblé élégant, et inhabituel - autant de passé simple dans un roman (qui certes se lit comme une longue lettre laissé à l'adresse de la mystérieuse Gémétous) ce n'est pas habituel non ? Il me semble en tout cas que c'était un pari audacieux, d'avoir adopté ce style de narration, même si ça ne plaira pas à tout le monde.
En revanche, ce choix de narration a induit un peu de distance, de froideur - difficile de s'attacher véritablement au personnage principal, Liesse, tant il ne montre pas trop d'émotions, mais il en va de même avec le reste du récit. Cette distance temporelle crée de la distance tout-court pour le/la lecteur‧ice je crois...
Bref, finalement il y a beaucoup à dire sur ce court roman qui ne laisse pas indifférent. J'ai aussi un peu mélangé les noms des personnages secondaires, et peu porté d'attention à certains détails concernant l'Empire décrit dans le récit, mais ça n'a pas trop dérangé ma compréhension globale.
Les thèmes évoqués par le roman (esclavage, xénophobie, la colonisation...) sont intéressants, même si je me suis plus attachée à la dimension intime de la vie de Liesse je crois. (mais bon tout est politique, même l'intime)
Je suis très embêtée avec ce roman car j'ai dévoré, jusque tard dans la nuit, toute la 2nde partie, alors même que je me suis demandé longtemps si j'appréciais vraiment ma lecture. Il faut dire que le résumé de la 4e de couverture est trompeur : jamais on n'assistera à la fin de l'Empire à proprement parler. De même, la première page nous annonce nous emmener sur les traces de l'histoire de Malvine Zélina de Félarasie, mais finalement, est-elle si centrale au roman ? En sait-on réellement plus sur elle à la fin de ces 300 pages ? Difficile à dire en réalité. On se demande même pendant longtemps si c'est réellement un roman de fantasy que l'on lit, tant l'élément "magique" met de temps à se manifester. C'est peut-être malheureusement la raison pour laquelle quand il se manifeste, il semble si peu intégré au reste de l'histoire. La forme du récit, écrit comme un témoignage, un écrit de mémoires à la fin d'une longue vie, participe de ce détachement puisque rien ne semble réellement vécu par le personnage principal et narrateur de ce roman : Liesse, simple fonctionnaire impérial au destin quelque peu chaotique, racontant des épisodes qu'il n'a même pas forcément lui-même vécus. Je ne sais pas si toute la longue première partie était réellement nécessaire alors qu'une fois le cœur de l'intrigue atteint, j'avais finalement l'impression de lire une très bonne nouvelle qui se serait suffit à elle-même. J'ai quand même apprécié cet univers, son histoire riche bien travaillée, même si je regrette que l'élément de fantasy ne soit pas davantage expliqué et exploité. Les derniers chapitres ont été les plus intéressants pour moi : une belle réflexion sur l'éducation et la survie en tant que crise, la reconstruction... Malgré toutes ces réserves, je ne saurais dire ce que je n'ai pas apprécié dans ce roman car j'ai réellement dévoré toute la dernière moitié, ce qui m'arrive rarement. Peut-être l'impression de conclusion qui se fait assez vite après les chapitres d'action m'a-t-elle tenue en haleine jusqu'à la fin, en tout cas j'ai tout lu d'une traite et j'aurais presque envie de tout relire pour remettre ensemble toutes les pièces du puzzle disséminées au cours du récit et qui retracent l'histoire de cet univers, vraie héroïne de ce récit.
J'ai parfois du mal à expliquer ce que j'aime en terme de lecture. Et bien ce livre là, c'est exactement ce que j'ai envie de retrouver et il m'a totalement embarqué dans son histoire. Ce n'était pourtant pas gagné par avance parce que le personnage que l'on suit, ce n'est sans doute pas celui qui serait le personnage principal dans n'importe quel autre livre. Liesse est un peu insignifiant, un peu à la marge. Il est impliqué dans les évènements qui se passent bien entendu, mais toujours sur le côté, jamais directement et on aurait pu s'attendre à ce que ce soit le point de vue de Malvine qui soit plutôt mis en avant.
Pourtant, c'est ce qui fait la grande force du récit parce que Liesse apporte la distance parfaite pour qu’on soit à la fois assez proche de ce qu’il se passe mais qu’il nous reste quelques surprises. Vivre avec lui les évènements qui se déroulent était à la fois un plaisir et un déchirement, avec cette ambiance de fin d’époque que j’aime tant.
C'est l'histoire d'une vie, une simple vie, de son début sur une île lointaine, à sa fin dans un endroit tout autant lointain et désormais un peu oublié. C'est l'histoire de la fin d'un Empire mais sans que le personnage n'y joue le moindre rôle. C'est une histoire fantastique, mais dans laquelle il ne sera impliqué que de très loin. C'est l'histoire de rencontres, d'amitiés, d'amour, de gens qu'on oublie et d'autres qui restent dans une vie.
J’avais un peu deviné le gros twist raconté en milieu de roman, mais ça ne m’a pas du tout dérangée parce que ce n’est qu’une péripétie parmi d’autres, qui arrive au milieu de la vie de quelqu’un que j’ai particulièrement aimé. Il y a de la mélancolie et de la poésie, une écriture magnifique. J’ai beaucoup aimé les premiers chapitres, j’ai adoré les derniers. C’était assez merveilleux.
J’ai beaucoup aimé le personnage principal de Liesse, et comme d’autres personnages, la manière qu’a l’auteur de lui faire atteindre et faire comprendre au lecteur les raisons de son prénom seulement en approchant la fin du récit. Je ne m’y suis pas attachée facilement mais solidement après les premiers chapitres de son enfance passés.
J’ai également apprécié les mondes et cultures imaginaires exposés au cours de son voyage, et surtout, sans spoiler, le coté fantasy de l’événement « incroyable » - pour citer Liesse - qui va retourner le cours de sa vie et de celles de sa famille. Des thèmes très forts comme l’esclavage et l’assimilation culturelle mènent le récit et contribuent à le rendre très atypique pour de la fantasy.
Par contre, je n’ai pas aimé le format du roman ; récit de voyage sans dialogues, avec trop peu de place pour de l’action et du suspense, et de courtes mais fréquentes déceptions quand certaines scènes qui auraient pu être magiques, poétiques, morales… sont résumées en une demie ligne et les années ont déjà passées dés le prochain paragraphe.
Dans ce court roman, on suit les pas de Liesse, esclave acheté par des fonctionnaires d'un quelconque empire qui devient le secrétaire d'une femme intelligente et ambitieuse, laquelle va l'emmener dans un voyage étrange. Ce roman qui prend une forme quasi épistolaire est bien raconté, et présente des événements souvent touchants. C'est d'ailleurs bien expliqué par le narrateur qui revendique la nature insulaire de son récit : en centrant le récit sur les événements de la petite histoire du narrateur, celui-ci peut aborder les événements de la grande histoire. C'est intelligent, parce que ça permet de laisser le brouillard de la guerre planer sur ces événements trop gros (et parfois trop bizarres). Mais d'un autre coté, ca frustre l'amateur de l'histoire spectaculaire que je suis Pour le dire autrement, l'histoire est souvent touchante, mais la chronique de la vie de famille de Liesse prend le pas sur les événements menant à la fin de l'empire. C'est un choix que je comprends, mais qui ne correspond pas à mes goûts personnels. De ce fait, et aussi parce que ce roman est avant tout une biographique complète de Liesse, les événements les plus spectaculaires prennent place dans sa jeunesse, ce qui fait que les passages marquants se situent dans les deux premiers tiers du roman. Et ce choix assez inhabituel déséquilibre à mon sens l'histoire, qui semble traîner en longueur dans les dernières pages. Je ne dis pas que l'histoire d'amour entre deux personnes vieillissantes, et qui devraient se détester, n'est pas touchante, je dis plutôt qu'elle ne prend pas vraiment pour moi sa place dans ce récit. Malgré ces défauts d'équilibre (pour moi), c'est quand même un roman écrit avec une plume aussi expressive que lisible. Et c'est tout-à-fait remarquable. Mais ça n'est pas pour moi.
Imaginez que votre grand-père prenne la plume pour enfin vous raconter ses histoires. Vous savez, celles qu’il pense sans importance, qu’il révèle au détour d’une conversation.
Un long voyage, c’est comme dire « Tiens, j’étudie telle figure historique », et on vous répond : « j’étais son secrétaire pendant 25 ans ». Claire Duvivier invente la fantasy administrative avec une plume magnifique et joue sur des émotions universelles très fortes. J’ai terminé le roman en retenant mes sanglots dans le train pour ne pas faire peur à ma voisine de siège.
Le témoignage d'un homme a qui il arrivera plusieurs péripéties. Une amitié forte. Un destin tragique. Une reconstruction. Un Long Voyage. Le livre est appaisant à certains moments et brutals à d'autres. J'ai globalement aimé le lire. Hâte de découvrir les prochains livres de Claire Duvivier.
C'est rare de trouver en fantasy des personnages centraux dont les fonctions pourraient s'apparenter aux miennes (même si Liesse est avant tout un témoin et pas un acteur), je me sens vue et ça fait du bien.
Quatre ou cinq étoiles pour cet univers extrêmement cohérent et profond, une belle écriture sans aucun poncif sexuel. On y croit à chaque page ou presque, une impressionnante réussite.
Il porte bien son nom: c'est un livre qui m'a fait voyagé! L'ateur réussit à bâtir un lieu exotique en quelques coups de plume à peine, sans s'étendre avec de longues explications. Et si les éléments plus fantastiques arrivent sur le tard, on ne s'ennuie pas un seul instant à les attendre.