La restauration est un «monde à part». L'auteur, qui est par ailleurs sociologue, a travaillé en restauration pendant trois ans. Il en est ressorti avec cet étrange sentiment d'avoir découvert un univers singulier. Cette expression, «monde à part», exprime ce sentiment flou mais généralisé que les restaurants et les bars forment un univers distinct régi par des codes qui leur sont propres. Dans cet essai, l'auteur nous offre un menu élaboré pour mieux saisir cet univers. Pour ce faire, il s'est intéressé au vécu des employés ordinaires et anonymes, au quotidien de la vie en restaurant. En guise d'entrée, il propose une exploration en trois chapitres des éléments de base de la culture du monde de la restauration : on apprend d'abord comment on décroche un emploi en restauration et comment on apprend le métier, puis l'auteur dresse un survol des éléments importants du service pour ensuite nous amener dans les coulisses de celui-ci. Ce qui permet au lecteur de se familiariser avec les codes culturels spécifiques à l'univers de la restauration. Viennent ensuite les plats de résistance : le pourboire et la sociabilité. Dans une fine analyse, l'auteur montre comment on acquiert le pourboire et comment on le dépense. Puis, comme dessert, un dernier chapitre aborde la dimension esthétique des relations sociales dans les restaurants et les bars. En additionnant les observations faites sur le terrain, à partir de nombreuses entrevues menées auprès de travailleurs de la restauration, on peut entre autres répondre à certaines questions ayant émergé au cours de l'enquête : comment se fait-il que les personnes interrogées affirment avoir la dépense facile? Et pourquoi le monde de la restauration est-il si absorbant? Si la restauration est si pénible, pourquoi tant d'individus veulent travailler dans ce domaine? Pour parvenir à répondre à ces questions, l'auteur propose une sociologie compréhensive qui tente de tracer les contours d'une raison commune et d'un système de valeurs.
C'était une lecture fort intéressante. Je l'ai commencée en pensant lire une œuvre critique sur le système de pourboire, mais on plonge plutôt dans l'univers de la restauration et de ses codes sociaux. N'ayant jamais travaillé en restauration, j'ai beaucoup appris sur l'envers du décor de «l'industrie» qui, franchement, a l'air assez toxique.
On retrouve beaucoup de ladite culture décrite par l'auteur dans le livre Le plongeur de Stéphane Larue
c’est pas mauvais, dans le sens que certaines conclusions sont intéressantes et, provenant moi-même de l’industrie du service, j’ai apprécié accéder à une description théorique des pratiques et dynamiques que j’observe au quotidien, mais auxquelles je ne réfléchis pas nécessairement. ça fait naître des réflexions à travers des axes intéressant et j’apprécie ça. par contre, l’écriture et la structure du roman est tellement scolaire que, par moment, je me sentais comme si l’auteur encrais sa recherche à partir des idées d’auteurs classique (comme ceux vus en cours), puis, construisais un raisonnement logique permettant de coller ses observations aux théories de ces auteurs. un peu pour les confirmer/prouver. Littéralement, comme un travail de cégep. ça j’ai moins aimé, car on est resté, selon moi, dans une sociologie assez classique.
Très bon aperçu du milieu de la restauration. On peut se reconnaître avec plusieurs comportements décrits par l'auteur aussitôt qu'on a déjà travaillé dans le milieu.
Travailler en restauration, c'est bien sûr un emploi, mais c'est plus que ça. Tous ceux qui ont eu la chance d'affronter un gros rush, de surmonter des circonstances impossibles par manque de personnel ou parce que la commande n'est pas rentrée savent qu'un restaurant, c'est un univers unique.
Avant tout, ce sont les humains qui composent les histoires de cette industrie. Le livre de Pector-Lallemand se penche justement sur les personnes et leurs motivations. J'étais un peu craintif qu'un sociologue tente de décrire un monde qui est tout sauf académique. Les premiers chapitres sont justement un peu plus théoriques et lourds, mais la suite du livre est vraiment réussie.
En fait, à aucun moment de la lecture j'ai roulé des yeux en me disant ''il ne comprend rien''. Au contraire, l'auteur a saisi l'essence des humains, notamment en transcrivant verbatim leurs témoignages parfois crus. Le résultat est juste, à la bonne place.
On y parle de pourboire (évidemment), mais aussi du sentiment d'appartenance, de la quête de la nouveauté, de la fraternité, des bons et des mauvais gestionnaires et bien d'autres choses encore. C'est intéressant de lire sur papier ce qu'on a vécu et exploré soi-même par le passé.
Bref, je recommande le livre pour tous ceux qui aiment ou ont aimé la restauration, ça aide à nous comprendre. Pour ceux qui pensent y faire carrière ou simplement y effectuer un passage pour payer des études, c'est un must de lire le livre avant de s'y lancer et d'y gagner une longueur d'avance.
J’ai adoré le premier essai de Jules Pector-Lallemand ! Avec beaucoup d’humour et d’intelligence, l’auteur nous transporte dans le monde de la restauration où il analyse ce monde sous différents angles.
Le ton est tantôt intime, tantôt plus scolaire, le tout dans un cadre très charmant et j’ai été conquise dès les premières pages. C’est assez rare que j’ai envie de qualifier un essai de « page turner ».
Ma seule déception ? Avoir 33 ans et n’avoir jamais travaillé en restauration. On dirait que je suis passée à côté de quelque chose 😂. Je vais me reprendre en allant dans des buvettes commander des vins nature style « punk » et des petites assiettes à partager. Pis je paierai une tournée de shots à la cuisine, pour me sentir un peu dans gang.
J’ai adoré ce livre ! je n’ai jamais travaillé en restauration, mais ce monde m’a toujours suscité beaucoup de questionnements. Questionnements que l’auteur a su bien répondre. Par exemple, pourquoi l’industrie de la restauration est si envoutante? Pourquoi malgré les conditions souvent douteuses, les gens restent dans le milieu? Qu’est ce qui les retient? Bref, l’auteur et sociologue décortique les codes culturels englobant cette industrie. Il explique d’abord comment accéder à ce milieu, puis une fois à l’intérieur, comment on apprend la job. En interviewant différentes personnes du milieu, on en apprend beaucoup sur les coulisses du monde de la restauration. Ensuite, l’auteur nous parle du fameux pourboire. Quelle est la signification de cet argent, et pourquoi sommes-nous plus enclins à le dépenser rapidement.
Au départ, j'avoue avoir emprunté ce livre à la bibliothèque surtout, car je croise son auteur à ma Ligue de soccer l'été et qu'il fait partie de mon entourage large. Le sujet m'interpellait peu et mes connaissances étaient très limitées sur le sujet.
Et bien, ce fut une lecture impressionnante. Facile et instructive, j'ai dévoré cet essai en quelques séances. J'ai l'impression d'avoir suivi un cours d'introduction à la méthode pratique sociologique dans le confort de mon salon.
J’aime le regard que porte l’auteur sur l’industrie, mais je n’ai rien appris. Je m’attendais à plus pistes de réflexion sur l’avenir du pourboire en restauration, mais il souligne ne pas vouloir s’y aventurer. Il remplit son mandat.
Le monde de la restauration tel que décrit dans ce livre est assez comme je le croyais/avais pu observer deuis que je fréquente les restos/bars de Montréal. Je serais curieuse de voir la même étude dans d'autres grandes villes du monde.
Pas buzzant du tout de voir un sociologue debunk et expliquer les procédés et les dynamiques en apparence anodines que je côtoie activement et quotidiennement!