Jonas Fortier est d'avis que son recueil précédent, Chansons transparentes, présentait un ensemble de poèmes sereins et ancrés, mais un peu flottants et hors d'atteinte, alors que les poèmes de Courbure de la terre, dit-il, « sont plus endeuillés, plus inquiets de leur sort, ils palpitent, ils ont des vertiges, des étourdissements, ils sont comme des paysages ou des villes vus de très haut : on embrasse du regard, de loin, on voit plein de choses en sachant très bien qu'il y en a plein d'autres qu'on ne voit pas. Ils sont des élans pour vivre avec les choses rendues loin : tout finit par s'éloigner de nous, mais comment ne pas souhaiter que la vie continue, que tout vive, que rien ne cesse.... »
c'est vrai qu'il y a quelque chose d'inquiet dans les poèmes. Quand je l'ai feuilleté j'ai pas senti ça du tout, mais en le traversant ça saute au yeux je trouve: c'est agité, ça cherche, c'est venteux, lunaire.
J'ai passé une super belle lecture. J'adore l'Oie de Cravan, c'est jamais des lectures neutres.
Quel beau recueil plein d'une simplicité lourde et d'un quotidien agité de toutes ses ouvertures, doutes, absences, présences. Beaucoup de jeu, beaucoup de nuit, je sors de ma lecture avec l'envie de vivre davantage.
Ce recueil était tout ou rien, pour moi. Ceci dit, même dans les poèmes qui m'ont moins touchée, j'ai pu observer une excellente maîtrise de la langue et de puissantes métaphores.