Personne ne s’y était attendu : nous avons d’abord cru à une gigantesque farce, puis nos sourires incrédules se sont figés sur nos visages, les étoiles dans nos yeux se sont éteintes. Les fées sont arrivées, sorties d’on ne sait où, et ont transformé le monde et ses habitants. Elles nous ont offert une apocalypse couleur arc-en-ciel. Eau courante, électricité, infrastructures moderne, tout a disparu. Sans parler des Chimères. Ces hommes et ces femmes qui ont été transformés par les fées en créatures improbables. Dinosaures, minotaures, kangourous verts ou petits lapins roses, un véritable feu d'artifices. Sarah, Maylis la licorne et Léa la dragonne ont survécu. Ensembles, avec leur bibliothèque itinérante, elles mènent une existence calme au milieu du chaos. Jusqu'au jour où les fées confient une mission à Sarah : un assassinat...
Comme ce fut le cas pour les romans "Félicratie" ou "Jimmy Diamond est une merde", quand j'ai vu ce roman, et pas que sa couverture, la fibre en moi qui résonne aux cas atypique a vibré. Non, mais regardez moi cet objet! Rose radioactif pour la tranche, un titre paradoxal dont la police et l'arc-en-ciel laisse entendre du vieux rock des années 80 ( en atteste les noms de groupes sur le manteau et le sac de la demoiselle enrosée [ Black Sabbath, Metallica, Nirvana et un autre que je n'arrive pas à lire], une dragonne couleur gomme balloune et une licorne qui semblent copines avec ladite demoiselle, qui a une dégaine qui rappelle à la fois van Helsing, Mad Max, Star Lord et Lara Croft réunis. Et là, on découvre que la quatrième évoque un monde post-apocalyptique peuplé de créatures issues du monde Merveilleux, mais dans un contexte où des Fées franchement pas commodes ont conquit le monde. Woh. Y a "Welcome to the jungle"de Guns N'Roses qui commence à jouer dans ma tête. Bref, impossible d'y résister.
Donc, au-delà de cette couverture assez équivoque, qu'avons nous? Un monde, le nôtre, près de huit ans après la conquête des fées sur celui-ci. Elles ont rasé des villes, fait disparaitre l'électricité, transformé nombre de citoyens en créatures au coloris ostentatoire (et très peu sérieux) et ramené l'humanité au temps du troc, des villages et des méthodes d'armement traditionnelles. À comprendre: si vous voulez poursuivre votre campagne d'autodestruction débile, abrutis d'humains, allez-y, mais faites le sans armes à feu. Dans ce monde où le colorie du drapeau de la parade gay semble bien banal, nous trouvons notre personnage central. Sarah Zenari, 20 ans, tient une bibliothèque ambulante avec ses deux collègues, la licorne Maylis et la dragonne Léa. Sur leur route, elles croisent une station-service, objet aussi inusité qu'une piscine hors-terre dans un désert, complètement neuve et d'une propreté fort louche. Et puis, il faut vous demander si vous risquez d'en croiser souvent en pleine forêt. Sarah décide d'y entrer ( vu les magazines cochons qu'on y trouve, c'est une trouvaille rarissime qui va ajouter de la valeur à son actuel catalogue). Mal lui en prit, car une Fée, Kala, débarqua et l'accusa non seulement d'avoir fait apparaitre cette immonde insulte à l'originalité, mais aussi d'avoir tué l'une de ses congénères. Après avoir défendu sa vie à grand coup de Manuel de mathématique, niveau seconde générale, Sarah parvient à rejoindre le prochain village, mais elle sera kidnappée en pleine nuit par une fée très singulière: Zerka,une administratrice, "scusez-la. Sarah est investie de la mission de trouver l'homme qui a fait apparaitre la station-service, dont les pouvoirs sont très dangereux. Une mission qui réveillera certains de ses vieux talents et qui impliquera une formidable quantité de personnes: plusieurs factions plus ou moins bras-cassées, quelques fanatiques évidemment timbrés, deux-trois couillon.ne.s qui se prennent bien trop au sérieux, une fée revancharde et nos trois bibliothécaires. Welcome to the jungle.
Bien que ce roman fasse parti du sous-genre de Science-Fiction appelé Post-apocalyptique, je lui ai trouvé un sous-sous-genre: le "Merveilleux Assombri". Loin des gentils lapins, des licornes pimbêches et des princesses écervelées, ont a au contraire un univers impitoyable, avec des créatures "magiques" qui ont plus en commun avec des mercenaires, des losers et des citoyens lamdba bien ordinaires. Rien de mignon ou de joyeux ici, on traite de forêts dangereuses, de Fées toute-puissantes qui ont une très mauvaise réputation et une santé mentale questionnable, des humains qu'on a transformés en griffons, en licornes, en lapins, en nagas, en dragons, en dinosaures plumés, etc. L'humanité n'est plus suprématisme, au contraire, elle survie comme elle peut. Tant mieux, au fond, la Nature a reprit ses droits, la pollution a disparu et on ne regrettera pas le fast food numérique qui enfarinait l'esprit des gros consommateurs d'écrans. Pas la peine de vous faire des films, ce roman là ne traite pas du retours à la normale d'une humanité orgueilleusement supplantée. "Merveilleux Assombri", donc. Un cauchemars au nuancier de jelly beans.
Contrairement à ce que pourrait laisser présager la couverture, quoique la dégaine de Sarah est un bon indice, il y a beaucoup de violence et même une partie vers la fin qui est carrément "trash". Le contrat qui lie Sarah aux fées est de l'ordre de l'assassinat et même si certaines péripéties restent généralement tranquilles, certaines impliquent des meurtres, des bagarres sanglantes et des sévices psychologiques. Surtout vers la fin.
Le roman est raconté au "je" une bonne partie du livre, quand nous suivons Sarah. Quand nous sommes avec Maylis ou une autre personnage, on tombe au "il". Les chapitres sont relativement courts, près de 40 chapitres pour 400 pages.
À partir d'ici la critique contient des divulgâches - et des quelques commentaires un brin insolant.
Sarah est le genre de personnage que j'aurais adoré étant ado,parce qu'elle est d'un style très rare chez les personnages féminins et que c'est un personnage féminin réellement badass- pas l'une de ces pseudo rebelles qui revêtent du cuir, une couleur de cheveux funky et boivent avant l'âge légal, mais sont incapable de ne pas tomber dans la dépendance affective la plus affligeante. Sarah est un personnage "gris foncé", en ce sens où elle a un code moral boiteux, mais un minimum d'humanité. Elle ne cherche pas forcément à paraitre bonne et elle sait que son passé est peu glorieux, truffé de violence et ayant impliqué des actes de nature criminelle. Néanmoins, elle en est sortie et aspire à changer de vie, ce qui dénote une certaine forme d'indépendance de caractère et une capacité à faire un minimum d'introspection. Tout au long de sa mission, on perçoit que Sarah tâche avant tout de survivre et que les grandes aspirations de reconquête ou de théorie raciale la laisse de glace. C'est un personnage pragmatique et un brin cynique, mais elle attache de l'importance au sort de ses deux collègues et comprend que le monde ne se divise pas entre Blanc et noir. Et chapeau au concepteur graphique, Patrick Connan, qui lui a fait cette apparence aussi badass que stylée. Qui a dit que le rose ne pouvait pas être "virile"? Un dernier aspect que j'ai vraiment apprécié de Sarah est le fait qu'à aucuns moments elle ne se soit arrêté au physique des gars ou pâmée sur l'un d'eux. Sarah est l'une des rares héroïnes qui n'a véritablement pas d'intérêts amoureux ou sexuel et ça fait vraiment du bien de voir une fille penser à tout sauf à l'Impératif Masculin. Ah, et Sarah, toute proportions gardés, jouit d'une chance un brin insolente.
D'ailleurs, et ça aussi c'est rare en littérature ado: Aucune romance! Yeah! Qui plus est, il n'y a pas de "compagnon" masculin, vous savez, ce personnage secondaire qu'on colle au principal histoire d'être politiquement correct pour le lectorat ou en vue de la romance obligatoire susmentionnée? Nope, ici, on a nos trois protagonistes, les deux fées qui sont des alliés par procuration pas toujours sympa, plusieurs femmes à la tête de divers groupes, une Caporal, bref, beaucoup de personnages féminins qui ont une bonne tête et aucuns des rôles ultra-stéréotypés féminins. Je ne dis pas qu'il n'y a pas de personnages masculins, mais pour une fois, ils sont moins nombreux, souvent moins importants et je note qu'à aucuns moments ils n'ont été macho. Aucunes allusions sexuelles, pas un geste sexuellement déplacés, pas de viols, pas d'allusions à un physique avantageux chez un personnage féminin. J'ignore si Monsieur Valroff s'en est rendu compte ou a conçu son roman volontairement en ce sens, mais pour une fois, je trouve que le roman met en valeur les filles sans tous les stéréotypes sous-jacents et implicites qui sont le lot des romans pour ado avec des héroïnes. C'est donc du vrai féminisme, à savoir, l'égalité entre hommes et femmes.
Maylis aussi était un personnage original. Elle a la réplique acerbe et sardonique, bien souvent, et elle ne laisse aucunement impressionner. Sauf quand la vie d'une amie est en jeu. Maylis est intelligente, perspicace et intuitive. Elle a aussi un côté très coquet, un trait qu'elle avait quand elle était humaine et qu'elle continue d'assumer. J'aime bien cette combinaison de "j'aime prend soin de moi sans être une cloche pour autant".
Léa a treize ans et la petite dragonne a assisté au massacre des siens, de sa mère plus spécifiquement. Elle en garde donc un état anxieux. Léa est naïve, parce qu'elle est jeune et que certains aspects lui échappent encore dans ce monde d'adultes, mais elle n'est pas non plus crédule. C'est un personnage au tempérament doux, qui n'aime pas la dispute et la confrontation. Sarah et Maylis ont souvent une attitude de grandes sœurs face à elle. Ceci-dit, Léa étant une dragonne, elle a officiellement le rôle du "garde-du-corps" puisqu'elle crache le feu ( maladroitement).
Les deux Fées, Kala et Zerka , tout comme la plupart des personnages, sont aussi très nuancés. Parfois, on sent leur volonté d'être droites et empathiques, alors qu'à d'autres moment, elles sont à la limite de la cruauté. Elles vivent avec une condition particulière: les Fées ne peuvent pas tuer. Sinon, elles se corrompt et cela signifie qu'elles seront rejetées par les leurs. Les fées sont globalement peu logiques, imprévisibles et peu enclines à faire de grandes réflexions. À certains égards, on dirait des petites filles un peu fofolles qui détestent tout ce qui est cartésien, froid, anguleux et cohérent. Sauf Zerka, qui est la tête administrative de sa région. Il en faut bien une pour penser logiquement et faire des stratégies. Fait notable: les Fées sont gay, puisqu'il n'existe pas de mâles fées. Kala tend dangereusement vers les travers moraux humains, pour sa part, mais s'adoucie au contact des trois héroïnes. C'est un personnage qui change beaucoup.
Je dois souligner un truc sur les fées. Oui, on les décrit comme des êtres qui ont l'air d'avoir une approche de la vie chaotique, voir une tête en l'air carrément encastrée dans les nuages. Certes lecteurs ont évoqué que cela n'avait pas de sens alors qu'elles sont aux commandes du monde. Je vous pose cette question : Ça fait du sens, peut-être, que les huit milliards d'abrutis que nous sommes courent à leur perte parce que l'argent, le pouvoir et le sexe nous rendent à ce point aveugles et débiles que la planète est pratiquement vouée à griller comme une toast? J'dis ça comme ça...
Parlant de changement, il me semble que "le changement" est un thème central. D'abord, nous avons un antagoniste qui opère des changements dans l'espace lui-même. Une station-service, une bécosse/toilette chimique, des cigarettes à la tonne, une station de Métro, il semble avoir des pouvoirs nihilistes et on l'appelle "le sorcier". Les changements qu'il apporte sont de plus en plus marqués et semblent devenir de plus en plus malsains. le mystère quand à son "pouvoir" est l'élément mystérieux du récit, surtout combiné au comportement pour le moins étrange de son dépositaire.
Le changement se voit aussi dans le monde en lui-même, forcé à se réinventer pour survivre. Certains ramènent des notions archaïques comme les théories raciales, d'autres tentent de ramener une forme d'ordre, qui rappelle le capitalisme et la monarchie. D'autres encore, ramènent le commerce. Ce qu'on voit dans cette histoire, c'est l'absurdité de certaines de ces idées, parce que le monde a définitivement changé. Pourquoi ramener des concepts qui étaient déjà mauvais "avant" l'invasion? Nostalgie? Espoir? Bêtise humaine?
Enfin, et j'aime bien cette dimension, il y a le changement des personnages. Sarah est non la moindre. Elle tient d'ailleurs un touchant discours sur ce qui l'avait menée à être ce qu'elle était: une meurtrière, une tortionnaire et une membre de gang. Ce qu'on en comprend est que les gens se retrouvent parfois dans des situations qui les dépassent eux-même, entrainés par l'effet de groupe, aveuglés par le besoin de survis et incapables de discerner le "besoin" du "crime". Dans un contexte de survie, les codes moraux, les conceptions du bien et du mal deviennent floues. Ce qui importe alors, c'est la capacité d'introspection, de pouvoir se regarder soi-même et se demander si ce qu'on y voit est en accord avec nos valeurs profondes, notre tempérament et notre code moral personnel. Si cela correspond à son "soi idéal", comme on dirait en psycho. En ce sens, Sarah est le genre de personnage qui a réussi à faire cette démarche, mais comme on le dit souvent, changer n'est pas simple. On ne change pas tant le tempérament ou les traits de personnalités, ils font parti de nous. En revanche, on peut changer les valeurs auxquelles on adhère et on peut tendre vers un idéal de soi. Dans la veine des changements chez les personnages, il y aussi toute la question des liens entre les trois héroïnes, qui sont malmenés, mais finalement plutôt solides.
Seul petit détail technique qui manquait au récit: les besoins de base. J'avais l'impression que Sarah et ses amies n'avaient jamais faim, jamais sommeil et ne vivaient aucun inconfort lié à l'hygiène. Compte tenu du contexte, ils auraient du souffrir des trois au moins de temps de temps. Je pourrais ajouter qu'elles n'ont jamais envie d'aller au toilettes, mais de manière générale, les personnages de roman semble n'avoir aucune vessie...
Aussi, j'apprécie le degré de vraisemblance du récit. Je m'explique: je reproche souvent aux auteurs/autrices américain.e.s de faire dans le sensationnel outrancier, rajoutant couches sur couches des drames inutiles et grandiloquents, du "sérieux" à la limite du ridicule et des improbabilités de scénarios à la Chuck Norris lassantes. Mais ici, les personnages sont parfois maladroits, ils font des erreurs stupides et ils ne sont pas parfaits. Certaines situations cocasses ne sont même pas le fruit des personnages, mais d'éléments extérieurs hors de contrôle. C'est ça la "vraisemblance". Une certaine forme de réalisme, pas dans le sens de "réel", mais dans le sens de "crédible". Ici, on reste à un niveau local, quelque part en France, avec une situation pénible, mais pas de taille à refaire le monde grâce à un micro-groupe de personnes, façon Divergente ( un exemple typique d'Invraisemblance totale).
En conclusion, je dirais que derrière les répliques comiques, l'humour noir, les éléments parfois absurdes et la présence des éléments de l'univers Merveilleux réappropriés, on a un degré de profondeur bien réel et une dimension très humaine. Un peu à la manière de Félicratie, de H.Lenoir. On oublie que les romans qui ont la fibre humoristique peuvent être très pertinents et humains. Je suis agréablement surprise par le traitement des personnages féminins, très moderne et féministe, par l'audace du style et par l'efficacité du rythme. Une chose est sure, on sort des sentiers battus et j'ai ici un roman de plus qui illustre qu'on a tort de bouder les personnages féminins. Des personnages comme Sarah, Maylis et Léa, on en mérite davantage et des genres malmenés comme le Merveilleux, ça s'apprécie. Un "Olibrius" comme je les aime.
Pour un lectorat du second cycle secondaire, 15 ans +, qui peut aussi plaire aux jeunes adultes.
Pour les profs et les bibliothécaires: Il y a présence de jurons et termes grossiers, rien de très sévère, cependant. La dernière partie du roman contient de scènes d'un bon niveau de violence, et il y a des meurtres. Aucune présence de violence sexuelle.
* Qu'est-ce que cette mention? Une petite nouveauté personnelle de libraire qui aime mettre de l'avant les romans atypiques, originaux et inclassables ( ou presque). Ça n'a donc rien de très "glorieux", mais ça vous donne une idée du genre de livre présent ici.
Entrons dans le vif du sujet: ce livre est une pépite. J'avais flashé sur la couverture décalée de celui-ci, mais au-delà de ça, j'ai tout aimé de ce Post-Apo sous acide à la sauce arc-en-ciel, qui est original et très bien mené.
Nos héroïnes sont, Sarah bibliothécaire, Léa une jeune dragonne rose et garde du corps et Maëlis une licorne acariâtre, que l'on découvre déjà plongées dans cet univers, après huit ans à apprivoiser une nouvelle vie et pour certaines, une nouvelle forme.
J'ai adoré leur contexte de bibliothèque itinérante, qui dans cette ambiance m'a beaucoup fait penser à "La route" que j'avais adoré.
Le délire "prise de contrôle de fées" m'a aussi donné des petites réminiscences de ce que j'avais adoré dans les premiers tomes d'Artémis Fowl.
On y trouve tout ce qui fait un bon récit post-apocalyptique, que ce soit des guerres de gang ou la manière dont différentes communautés tentent de reconstruire un monde fonctionnel après avoir perdu tous leurs repères.
On y trouve une dimension écologique et une réflexion très intéressante concernant très intéressante concernant notre perception de la normalité.
Sarah se retrouve à enquêter sur des événements, où le "normal" pré apocalypse refait son apparition, désormais doté d'une aura de légende, alors que croiser des griffons, de dinos fluos et autres créatures féériques est devenu banal, les rôles s'étant inversés.J'ai trouvé ça génial et c'est ce qui m'a fait accrocher à l'intrigue sans me poser plus de question.
J'ai été transportée par cette aventure, c'est une histoire excellente, dans un univers qui sort de l'ordinaire, des anti-héroïnes vraiment trop chouettes, de l'action, beaucoup d'humour et des situations décrites avec beaucoup de talent.
En bref: Si vous n'avez jamais trop aimé le Post-apocalyptique mais que vous aimez la fantasy, les licornes et les fées, lancez-vous, vous ne serez pas déçu.e du voyage, cette lecture est parfaite et j'ai hâte de savoir quel sera le prochain produit de l'imagination de l'auteur.
Oh que c'est déjanté! J'ai adoré! C'est sûr que ça devient plus rough vers la fin, mais même là, on y trouve des pépites d'humour. Pour les fans de cynisme, vous allez être servis!
Au-delà de l'humour et des scènes de violence, j'ai vraiment aimé les personnages. Chacune est attachante à sa façon. Oui, même les fées nous font ressentir de l'empathie envers elles.
Pour une critique plus approfondie, je suggère celle de Shaynning: tout y est dit, et bien dit. Juste un rajout de ma part:
Petite parenthèse pour finir: comme plusieurs, ce roman m'a fait penser à Félicratie pour son côté déjanté, ses personnages attachants et son histoire originale. Mais j'avoue avoir préféré Félicratie à celui-ci. :)
Un beau jour, les fées sont arrivées et puis… Boum ! Apocalypse arc en ciel. Plus aucune technologie n’a subsisté, les forêts ont repoussé, certains humains et animaux se sont transformés en chimères. Et la terreur des fées s’est installée. Bien inconscient celui qui oserait les défier ! Sarah essaie de tirer son épingle du jeu vaille que vaille avec sa bibliothèque itinérante et ses deux amies, Maylis la licorne et Léa la dragonne. Mais un jour elles tombent sur une anomalie : une station service toute neuve là, au milieu de la forêt. Sarah, curieuse, veut aller voir et elle tombe sur une fée. Une fée pas commode qui lui demande des comptes. Sarah réagit à l’instinct, et… C’est le début des ennuis ! Cette histoire complètement loufoque, c’est Rainbow Apocalypse de Tristan Valroff et paru chez Rouergue. J’avais ce roman depuis des lustres dans ma PAL et je l’ai enfin sorti sur un coup de tête. J’ai bien fait, car j’ai passé un bon moment avec cette histoire d’apocalypse à paillettes, menée par une plume qui va bien avec. Aucun temps mort dans cette histoire portée par un langage familier, des jurons et de l’action à chaque page. J’ai beaucoup aimé les personnages qui ont une psychologie très approfondie et bien menée. Les relations entre les personnages sont également très cohérentes et rien n’est pardonné d’un coup de baguette magique. Une belle découverte et un bon moment passé avec ce roman. Le connaissiez-vous ? L’avez vous dans vos PAL ?
L’écriture fluide et moderne est familière et donc assez relaxante à la lecture. C’était un peu comme lire une fanfiction sur papier – j’imagine que la couverture et le côté un peu « déjanté » à la base de l’histoire ne sont pas pour rien dans cette impression. Mais voilà, j’aurais voulu « plus ». J’ai trouvé que l’histoire n’était qu’une suite d’actions et qu’elle manquait un peu de profondeur. Idem pour les personnages qui restent assez superficiels. Alors oui, j’ai vu que c’était une histoire « à partir de 10 ans ». Mais perso je ne la ferais pas lire à un enfant de 10 ans. La violence est très présente, descriptive, et peu condamnée. Il n’y a pas de réponses non plus au « pourquoi » de cette apocalypse, de l’origine des fées, ce que sont les portes, ect. Sans doute que cette superficialité ne m’aurait pas dérangée dans un autre contexte, pour un véritable livre pré-ados. Là, de mon point de vue personnel, ce n’est pas le cas, alors cela m’a dérangée.
J'ai adoré ! L'auteur a une très belle plume et une imagination débordante ! Et ce livre ne manque pas d'humour ! L'histoire commence vraiment dès le début, donc on est tout de suite pris(e) dedans, sans pour autant être perdu(e) dans ce monde surnaturel. Les personnages ont chacun un caractère bien marqué et sont tous attachants. J'ai adoré Sarah ! Elle est badass et marrante. J'ai été un peu surprise par ce livre, la couverture est assez trompeuse (tout en étant magnifique!!) : je m'attendais à une histoire toute rose et mimi, mais il y a pas mal de moments assez sombres (et Sarah n'a RIEN d'un personnage rose & mimi haha). Je pense que c'est ce qui m'a le + plu dans cette histoire ! En bref, c'était une belle découverte et je vous la recommande <3
Ça commence par un des meilleurs prologue que j'ai pu lire. Ce fut très bonne lecture dans l'ensemble : un monde fantasy bien barré, une écriture simple et efficace, et une histoire originale. Et ça fait du bien une histoire qui se passe en France! Malheureusement, la construction des personnages est parfois incohérente (surtout pour Sarah, les fées et la fille au katana) et la fin est presque bâclée, comme un soufflé qui gonfle et gonfle et gonfle, avant de retomber alors qu'on attendait une explosion. Dommage... Au début c'est très YA, très frais, mais le langage grossier et la fin assez gore me laisse perplexe : YA, vraiment?
Je recommande quand même aux ados, mais je ne le garderait pas dans ma bibliothèque :-/
« Habituellement, vous vous comportez comme des gosses sous psychotropes. »
Avec Rainbow apocalypse, Tristan Valroff nous sert un récit postapocalyptique nouveau genre, où les méchants sont des fées, ou les groupes organisés se battent entre eux (et ne font pas dans la dentelle), où la magie est vue comme dangereuse et où un des meilleurs moyens de défense, ce sont les règles de grammaire.
3.5/5. Ce livre est rempli d'idées originales et joue sur les codes de la fantasy en décalant l'utilisation des personnages clichés (les fées sont ici méchantes ou insensibles, les dragons aiment les livres et sont végétarien, etc.). Les deux seuls hics de ce livre sont la qualité d'écriture un peu basique et la finale qui manque de profondeur et se conclue trop rapidement. À découvrir si vous aimez les histoires décalées, l'humour premier niveau et les livres...
Une bonne lecture mais sans plus je pense que le côté fée et apocalypse aurait pu être plus développé, je m'attendais à quelque chose de plus déjanté mais j'ai quand même bien aimé la tournure de l'histoire
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Histoire vraiment originale ! Un univers super bien amené. Le style est fluide et addictif. Des personnages haut en couleur et très attachant. Beaucoup d'humour. Seul bémol, certaines choses auraient pu être plus approfondie, l'auteur n'est resté qu'à la surface.
Livre à l'univers décalée, j'adore j'adhère et je valide. Les personnages sont prenant et bien ficelé grâce à cela, on s'y attache vite l'univers est familié mais reste méconnaissable. Un très très bon livre
Alors effectivement, c'est absolument déjanté... mais ça se lit très bien ! la fin est un peu trop rapide à mon goût mais le reste de l'aventure est très bien ficelé.
Attention, roman barré ! Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais en prenant ce livre, probablement pas à ça, c'est un peu WTF sur les bords, surprenant, décalé, un peu drôle et atypique. Et c'était bien ! On débarque dans ce monde post-apocalyptique avec des airs de fantasy déjantée où les humains sont devenus des chimères farfelues et colorés. J'ai bien aimé le contre-pied sur les fées, ici elles sont manipulatrices, méchantes, froides et dangereuses, mais elles ont une faiblesse (les maths !). Même si on se situe dans un univers "merveilleux", on est loin de l'ambiance gentille et des bisounours, les gens tentent de survivre et ça implique de la violence, des guerres de clans et autres. La nature a repris ses droits et elle les gardera, coûte que coûte. Autre point cool : Pas de protagoniste masculin qui colle aux basques de Sarah et ses copines. NADA. Et ça fait du bien, pas de romance non plus, yeah ! Juste de l'action pure et des personnages bien construits, à la moralité parfois tendancieuse et ambivalente, qui doivent s'adapter et survivre. Même Sarah est grise, entre deux, faisant de son mieux, maladroite par moment, émotionnelle, humaine en somme.
Mention spéciale à la couv avec la tenue de Sarah et ses patchs de groupes de rock. Ça pose les bases d'un univers complétement rock'n'roll. En bref, un roman atypique avec de chouettes valeurs et plein d'actions !