Le système Bolloré, c’est la logique d’un empire médiatique mis au service d’une pensée qui trouvera facilement d’autres pantins pour la représenter. Pour sortir du système B comme de la dystopie Z, il est grand temps de réinvestir la question de la gouvernance et de la propriété des médias – et de créer enfin des télés véritablement libres. De garantir les conditions de la survie d’une pensée libre. De mettre fin à l’OPA de quelques milliardaires sur l’ensemble du débat d’idées.
« Le combat pour une télévision libre n'est pas un combat d'un autre temps, pour un média passé et dépassé qu'il faudrait laisser prendre son envol en dehors de tout cadre législatif afin de lui permettre de survivre à la concurrence des géants du numérique. C'est un combat pour la démocratie. Il ne s'agit pas de se battre pour une technologie obsolète, pour une profession, pour telle ou telle personne qui aurait subi la censure ou été licenciée pour de mauvaises raisons - il s'agit de se battre pour notre droit à être informé.e.s. Pour une télévision libre. Des idées libres. Des essais libres. […] Je voudrais dire à mes grands-parents qui allument CNews innocemment, comme il y a quelques années ils l'auraient fait d'une cigarette : attention, danger. Risque de cancer pour la pensée. Le leur dire sans aucun reproche, car il ne leur revient nullement de savoir ce que les industriels ont associé à leur tabac. Mais les informer des risques que leur geste fait courir à leurs idées. »
« Et pourtant je voudrais dire à mes grands-parents qui allument CNews innocemment, comme ils l’auraient fait d’une cigarette : attention, danger. Risque de cancer pour la pensée. Le leur dire sans aucun reproche, car il ne leur revient nullement de savoir ce que les industriels ont associé à leur tabac. »
Un texte court et droit au but sur l'importance de l'indépendance des médias et de la pluralité des points de vues sur les chaînes de grandes écoutes.
Un média comme une chaîne télé ne doit pas servir une idéologie ou le projet politique de l'actionnaire qui en a le contrôle mais informer avant tout ! Et malheureusement... c'est ce que nous sommes en train de perdre.
Une chaîne de télévision n'est pas un journal papier ou un site Internet d'information [...]. Quelle différence ? Sur le marché de la télévision "classique", du fait de l'existence de contraintes techniques, les acteurs ne sont pas libres d'entrer et de sortir selon leur bon vouloir. Pour le citoyen/téléspectateur, cela a des conséquences très concrètes : zapper sur le canal n°16, ce n'est pas comme aller chez le kiosquier au numéro 16 de ma rue - si je ne suis pas tentée par la Une de Society je peux toujours me replier sur XXI. Le canal n°16, c'est CNews, et tant pis si cela ne me plaît pas. [...] Ces programmes sont diffusés parce que le CSA - qui représente en cela l'État, c'est-à-dire l'ensemble des citoyens - a donné à ces propriétaires l'opportunité de bénéficier de l'usage - à titre privatif - du domaine public. Ce qui sur le papier n'est pas une mauvaise chose en soi - d'autant plus que cela s'accompagne d'un droit de regard sur les contenus et d'obligations de financement de la création audiovisuelle. Mais ce qui le devient lorsqu'un Vincent Bolloré privatise l'usage du domaine public pour le mettre au service d'un projet politique et de ses seules idées. (14-15)
Panorama du paysage médiatique et de l'empire Bolore. Pas de grande surprise, mais des éléments pour affirmer que c'est une grave entrave à la démocratie.