" Tu es amoureux en ce moment ? - C'est quoi cette question ? - C'est une question qu'on se pose tous les jours. C'est la meilleure question. "
Nico chante dans un groupe et étudie l'histoire de l'art. Il a pour sujet une série de toiles que Francis Bacon a dédiées à la figure de Vincent Van Gogh. Dans une soirée, il rencontre la captivante Laura dont il tombe fou amoureux. Une passion qui va se révéler aussi insaissisable que les trajectoires qui s'offrent à lui en cette dernière année de fac. C'est le début d'un apprentissage, d'une traversée de Paris, aux confins de cet âge délicat où il faut s'engager sur une voie parmi d'autres sans jamais renoncer à qui l'on est.
Un jeune adulte en fin d'études qui cherche l'amour, les rencontres, a du succès, des déceptions. Mais qui surtout dans son parcours, se cherche lui-même. Que va-t-il trouver? Un stade par lequel tout le monde passe dans sa vie, où on le voit d'ailleurs dans ce roman: certains se sont trouvés, d'autres se perdent. Une écriture simple et réaliste qui permet de facilement se projeter dans le personnage principal.
Et un magnifique voyage à travers Paris: ses rues, ses parcs, ses cafés, ses clubs. On pourrait presque en sentir ses odeurs.
Il est de ces livres qui nous marquent et qu’on ne peut classer dans la catégorie “J’ai aimé” ou “Je n’ai pas aimé”.
Le narrateur, Nico, s’est révélé être un homme auquel il est facile de s’identifier. Au-delà de ces études et de son groupe de musique, c’est aussi et surtout un personnage qui doute de lui, des autres et de l’avenir. À l’âge où les études se terminent et où chacun emprunte sa propre route, les doutes sont monnaie courante. Et c’est d’ailleurs la beauté de ce roman : il n’y a pas que Nico qui doute, mais nous avons aussi tous ces personnages qui avancent dans leur vie à tâtons. Parmi les doutes les plus violents, il y a tous ceux qui se rattachent à l’amour. On l’interroge, on tente de le définir sans pour autant parvenir à quelque chose de convenable. Loin des romances dans lesquels tout semble tracé, ici le trait est brouillon, parfois même effacé. Et c’est beau, c’est agréable à découvrir, car à chaque ligne, on est surpris par la situation.
Je découvre l’écriture de Jérôme Attal avec ce roman et je n’en suis pas déçue du tout, sa plume nous emmène avec une certaine mélancolie dans un monde réaliste qui fascine. Ce roman est comme une fresque contemporaine dans lequel on accepte, ou non, de se laisser emporter.