Donner à voir des manuscrits, d'ordinaire inaccessibles, rendre visible le travail d'écriture, en montrant les mouvements d'une plume qui trace, rature, avance, revient, dessine parfois, se glisse entre les lignes ou envahit les marges, tel est le propos de la collection Manuscrits. Chaque volume présente un dossier manuscrit complet reproduit en fac-similé. En regard, page à page, une transcription aide au déchiffrement. La préface éclaire les processus de la genèse du texte. Sido (1930) : texte magique pour conjurer une ombre. C'est la troisième fois que Colette (l873-1954) fait revivre sa mère. C'est la première fois qu'elle l'élève à la dimension mythique, au coeur de la Rose des vents, dans ce tryptique familial où la rejoignent " Le Capitaine " et " Les Sauvages ", son mari et ses enfants. Le manuscrit montre que cette figure idéale s'est faite de pièces et de morceaux. Relié dans une robe de Sido, " d'un bleu doux, et ramagée de blanc ", le voilà à son tour objet mythique, identifié à son modèle : " elle habille encore et toujours ma très chère "Sido" ".
Colette was the pen name of the French novelist and actress Sidonie-Gabrielle Colette. She is best known, at least in the English-speaking world, for her novella Gigi, which provided the plot for a famous Lerner & Loewe musical film and stage musical. She started her writing career penning the influential Claudine novels of books. The novel Chéri is often cited as her masterpiece.
L'éditeur intellectuel du volume commence par en torpiller le principe : selon lui, si "Sido" a été rapproché des "Vrilles de la vigne", c'est uniquement pour faire un volume de taille convenable. Il est vrai que les deux titres, plutôt prestigieux dans la bibliographie de Colette, sont remarquablement courts, surtout "Sido". "Sido", en effet, comme chacun sait, est un recueil de souvenirs d'enfance, un genre dans lequel les auteurs tendent à s'étaler avec complaisance. Au contraire, "Sido" frappe par sa remarquable densité. Colette y évoque son enfance en Puisaye, en trois chapitres centrés respectivement sur sa mère Sidonie, dite Sido, sur son père, et sur ses frères. Mais outre la préséance qui lui est ainsi accordée, Sido apparaît vite comme le personnage dominant, autour duquel s'organisent une série d'épiphanies pleines de sens ; Colette la présente d'ailleurs comme celle qui lui a enseigné l'observation des êtres et des choses. Le récit entier tourne littéralement autour d'elle. D'abord elle est décrite en majesté, dans son jardin, communiquant avec ses voisins des jardins mitoyens, au centre d'une "rose des vents". Douée d'une sensibilité remarquable aux êtres et à l'univers, qui l'amène à prédire infailliblement les caprices de la météorologie, Sido est présentée comme une sorte de divinité païenne, aux mystérieuses accointances avec la nature, autour de laquelle tourne tout le petit monde du village. Si le récit tourne autour de Sido, c'est également dans le sens où son apparence se modifie comme celle d'une statue (toujours la déesse-idole) quand l'observateur a la possibilité de tourner autour. L'ouverture la saisit dans son observation acerbe de ses voisins, et la présente immédiatement comme une moraliste acérée dont on peut craindre qu'elle ne soit impitoyable. À la fin, un geste plutôt douteux de son fils aîné, certes chéri entre tous, lui inspire un commentaire d'une grande indulgence, qui montre sa compréhension et sa sympathie pour les motivations du jeune garçon. La femme qui paraît dure révèle ainsi, sous la plume de sa fille, sa face tendre et cachée. "Les vrilles de la vigne" sont un recueil de textes relativement disparates, qui vont du poème en prose extrêmement travaillé à l'article de circonstance pour la presse dite féminine, en passant par le conte animalier ou par quelque supplément au recueil précédent, "Dialogues de bêtes". Alors que "Sido" est une oeuvre de la maturité, "Les Vrilles de la vigne" date de 1908, époque où Colette affirmait sa personnalité artistique en sortant de l'ombre abusive de son mari. À certains moments, le style est celui du genre ou de l'époque — cette prose poétique aux effets un peu théâtraux dont Proust eut, lui aussi, à s'extraire. À d'autres, et parfois par surprise, il devient très personnel, souvent dans des passages qui naissent de l'observation concrète ; Colette alors se dégage de toute pose et de toute mode, et devient pleinement elle-même. Mais ce qui frappe particulièrement dans "Les Vrilles de la vigne", c'est que soit directement, soit allusivement, soit par le biais d'allégories animales (ses deux familiers Toby-chien et Kiki-la-doucette semblent incarner deux faces de sa personnalité, et anticipent de façon frappante sur le Milou-ange et le Milou-démon de Hergé), soit par la confrontation avec une amie qui respecte les convenances bourgeoises, ou même avec son double de fiction Claudine, Colette fait le point sur son existence, au moment précis où sa séparation d'avec Willy (dont elle plaisante volontiers les manies stylistiques) devient irrémédiable, et où elle s'impose comme autrice sous son propre nom. L'autoportrait est d'une courageuse franchise qui inspire, rétrospectivement, un immense respect : divorcée, bisexuelle, artiste scandaleuse, Colette assume tranquillement tous ces aspects de sa personnalité, en même temps qu'elle témoigne de son inscription dans une tradition familiale (celle, déjà, de Sido, ancrée dans l'observation de la nature et des choses), et de sa compréhension amusée des ressorts de la société dont elle a choisi les marges.
Le style est un délice, doux, poétique et en même temps plein de vérité. Les portraits de Colette, d'humains ou d'animaux, sont originaux, drôles et émouvants. J'ai adoré le personnage de Sido, l'incarnation des animaux et ses descriptions de la nature et de l'océan
La magie de ce livre réside dans le style inimitable de Colette, extrêmement riche et poétique : un vrai régal pour tout amoureux des mots et de la langue française ! Et puis il y a le ton, légèrement nostalgique, qui donne une atmosphère magique à ces écrits... On est littéralement transporté à une époque révolue, et plus belle, plus "vraie" que maintenant en quelque sorte, qui fait écho au passé de nos grand-parents que tout un chacun porte en soi...
enfin finit j’en pouvais plus 😖 j’ai largement préféré la partie Sido que les vrilles de la vigne. en vrai c’est bien écrit mais je suis trop bête pour comprendre. y’a tellement de nouvelles où j’ai rien compris à ce que je lisais c’était ennuyeuuuuuuux
J'ai lu que Sido et je pense pas lire les vrilles de la vigne (en tout cas pas maintenant) mais j'ai vraiment beaucoup aimé ! Vraiment sa plume >>> Les chapitres sur son père étaient mes préférés et j'ai hâte de l'étudier en cours au final hehe
Je m'attendais à pire mais quand même, ce n'était pas incroyable, loin de là...
Vous autres, vous ne pouvez pas vivre n’importe comment…C’est là votre supplice, votre orgueil et votre perte.
Pour être très honnête, je trouve que ce livre n'avait pas beaucoup de sens. Il revenait en arrière incessament ce qui était quelque peu déroutant et ne permettait pas de tout comprendre (pour la partie Sido ). Il parlait de tant de choses diverses et variées qui n'avait pas de lien entre elles. Il mélangeait les genres en incluant des souvenirs mais aussi de la fantaisie. Bref, j'espère qu'avec son étude au cours de l'année ma compréhension de cet ouvrage s'agrandirera afin que je puisse le comprendre et l'analyser autant qu'il me le sera demandé.
Y’a des belles paroles et la passion de la vie se ressent à travers les mots, Colette est une auteure très intéressante, qui se démarque et un peu sassy des fois. Mais parfois c’est trop stop, en plus les dialogues de bêtes c’est pas fun
Un livre pour les fans de Colette uniquement. J'en fais partie, je n'aurais pas aimé sinon car il n'est intéressant que si on connaît les personnages dont elle parle. Je crois que les gens qui aiment Colette ont toujours un avis très tranché sur elle de toute façon.
On y retrouve ses thèmes récurrents : les chats, les chiens, les fleurs. Au milieu des souvenirs personnels et pas mal d'ironie, du Colette pur.
Mais les deux recueils sont inégaux. - 5 étoiles pour Sido, où elle parle de sa mère, son père, ses frères et soeurs. Tout le style de Colette est là. Coup de coeur total pour la partie consacrée à son père, le capitaine. - 3 étoiles pour les vrilles de la vigne. Un recueil de textes trop décousus les uns des autres, parfois peu intéressants.
Une lecture qui m’a un peu ennuyée mais qui n’était pas mauvaise pour autant. J’ai trouvé certaines phrases beaucoup trop longues, ou certains textes des Vrilles de la vigne inutiles mais la plume de l’auteure est vraiment belle et poétique. J’ai beaucoup aimé comment elle racontait le souvenir de sa famille, c’était vraiment très joli. Dans les vrilles de la vigne, les passages avec les animaux m’ont beaucoup plu (surtout quand le chien parlait), car ils montraient vraiment la force et l’intelligence de la nature. Un des derniers textes sur "la chienne" m’a vraiment intrigué, je l’ai beaucoup aimé pour son mystère. Elle célèbre le monde en écrivant un livre entier sur la nature et les animaux, sa diversité. On remarque qu’elle compare souvent les humains aux animaux, comme s’ils étaient plus forts.
Mon Dieu... que l'avenir me préserve d'un jour avoir à lire un livre autant ou plus chiant que celui-ci, rares sont les fois où je me suis autant forcé à lire, c'est d'un ennui.
*Sido*: La première partie regroupe Sido, le Capitaine et Les sauvages. 3 textes décrivants tout à tour, sa mère, son père et ses frères. Vraiment d’une beauté rare, tout à la fois piquants et mélancoliques. Je les relirai avec plaisir. “Ne valions-nous pas, lui et moi, l'effort réciproque de nous mieux connaître ?”
*Les vrilles de la vigne*: Composé de nombreuses nouvelles aux thèmes variés. Encore une fois d’une plume délectable, j’ai trouvé d’une justesse absolue la nouvelle “De quoi est-ce qu’on a l’air?”. La douceur des nouvelles où dialogues ses bêtes, qui lui ont été si chères, et où l’on apprend finalement beaucoup sur la grande Colette. “Vous n'avez pas l'air de comprendre. Vous ne savez pas ce que c'est, vous.. J'abaisse mes paupières, je retiens un sourire apitoyé, devant cette ingénue vanité de souffrir, de souffrir mieux et plus que les autres...”
Réel coup de cœur et un grand oui à la narration magnifique d’Elsa Lepoivre de la comédie française pour la version audio que j’ai écoutée livre en main.
C'était vraiment génial. Mention spéciale : - Les parties « Sido » et « Le capitaine » qui semblent étrangement inspirées de mes propres parents. - « Chanson de la danseuse », parfaite illustration du male gaze : « Tu me nommes danseuse, et pourtant je ne sais pas danser... ». - « Nuit blanche », un texte tendre et onirique sur ces nuits, avec son amant, où le sommeil nous abandonne pour laisser l'amour et le désir nous enivrer : « Mon insomnie heureuse palpite, allègre, et je devine, en ton immobilité, le même accablement frémissant... Tu ne bouges pas. Tu espères que je dors. Ton bras se resserre parfois autour de moi, par tendre habitude, et tes pieds charmants s'enlacent aux miens... Le sommeil s'approche, me frôle et fuit... ». - Tous les textes qui parlent de chat. Dois-je expliquer pourquoi ?
je crois mon livre favori. exaltant, onirique, passionné et passionnant. d'un romantisme accru, les synesthésies fines transpercent encore mon âme. "Nuit Blanche" , "Sido" et "Le Capitaine" sont mes passages favoris.
J’ai découvert l’écriture de Collette avec cette œuvre Sido et avec cette édition qui a la particularité de regrouper d’autres écrits de l’auteure « Les vrilles de la vigne ». Colette a l’art de rendre la moindre scène de la vie quotidienne poétique.
Dans Sido, l’auteure dresse le portrait de sa mère, son père surnommé « le capitaine » et de ses frères les « sauvages ». Cette œuvre autobiographique est un condensé de ses souvenirs : ses observations du jardin avec sa mère ( les descriptions du jardin sont super agréables et donnent clairement envie de jardiner :)), sa relation avec chacun des membres de sa famille...
L’écriture m’a plus d’une fois fait sourire, les comparaisons et descriptions qu’elle fait me rappellent par moment des souvenirs passés ou des réalités.
how could i dislike when i feel so connected to her family ? the importance of nature in the portraits of her parents is so touching and beautiful. that’s a yes. i will reread it.