La fin de la trêve hivernale approche, et Mathilde découvre que ses voisins sont menacés d'expulsion. Les recours légaux n'ont rien donné. Mathilde n'a pas toujours été travailleuse sociale. Mathilde porte en elle de sombres secrets. Mathilde ne dit rien, mais Mathilde va prendre les choses en main.
Mathilde habite depuis une dizaine d'années un appartement dans un immeuble au 1er étage de la Place Carrée. Fonctionnaire au Conseil Général, elle aide ses voisins ds leurs démarches administratives. Taiseuse, révoltée par une situation subie par son voisin arabe, elle s'érige en justicière ou du moins va user de la menace pour que Mohammed obtienne son dû... Voici le début de ce roman noir, dont la couverture ne trompe pas sur le genre. L'auteur nous fait découvrir le passé de Mathilde par de courts chapitres qui sont autant de retours en arrière en 1991, 2000, 2005. On découvre alors Mathilde étudiante à Tours, qui pratique le judo à haut niveau mais délaisse les entraînements pour celui dont elle est follement amoureuse, Thibault. Mais Jusqu'où peut-on aller par amour ?... J'ai été séduite par l'écriture de Tristan Saule, précise, détaillée parfois à la façon de Laurent Mauvignier dans Histoires de la nuit. J'ai aimé cette extrême lenteur qui crée la tension narrative et installe le cadre d'un thriller intriguant. Ce roman est le premier tome des Chroniques de la Place Carrée. Vivement le prochain !
Mathilde occupe un bon boulot, fait ses choses sans déranger personne, entretient des relations polies avec ses voisins. Bref, son existence est monotone et sans accro, jusqu’à ce qu’elle tombe dans l’illégalité pour empêcher l’expulsion de ses voisins. Ce geste impulsif vient bouleverser son existence tranquille et des souvenirs d’une existence disparue revienne hanter Mathilde? Qui est réellement cette femme? . J’ai vu ce roman passé sur la page de @lynemarjolaineroy et ma curiosité a immédiatement piqué par la couverture sobre et la citation qui avait été partagée. J’ai plongé dans ce roman et j’ai totalement été happé par la mystérieuse Mathilde! Alternant entre le présent et les souvenirs, le rythme nous rend rapidement accro! Chapeau à l’auteur, les secrets de Mathilde m’ont pris par surprise et m’ont conquis!
« Depuis cette nuit de 2005, sa vie est un multiple de huit minutes, un instant permanent où tout est joué et où personne ne le sait, ou n’en a conscience. » p. 237
À la fois travailleuse sociale et criminelle, Mathilde ne se laisse intimidée par personne. Elle ne ressent plus la douleur, il ne lui reste plus que la crainte que le soleil ne s’éteigne et la haine contre l’injustice.
Dans la série « Parallèle noir » j’avais l’attente d’un roman policier ou d’intrigue. Ne faisant pas partie de ces catégories, le livre m’a un peu laissé sur ma faim. Il est toutefois bien écrit et les allés-retours dans la vie de Mathilde sont intéressants. J’ai hâte de lire la suite pour voir ce que Tristan Saule nous réserve !
Excellent. Le récit est fluide, tellement bien écrit. On suit la vie de Mathilde et on veut connaître la suite, tout le temps. Difficile de s'en détacher. Je vais de suite lire le tome suivant, en espérant ne pas être déçue après une si bonne surprise.
Mathilde ne dit rien, mais elle n'en pense pas moins ! Elle travaille au bureau de l'aide sociale d'une petite ville de province et elle en voit passer des dossiers de petites gens à l'équilibre financier précaire qui, du jour au lendemain, peuvent basculer dans la misère et qui viennent solliciter une aide d'urgence. Mais parfois les recours légaux n'ont rien donné et Mathilde va tomber dans l'illégalité pour empêcher l'expulsion de ses voisins... C'est un véritable thriller social que nous a concocté Tristan Saule ! Thriller parce qu'on se demande comment Mathilde va se sortir du guêpier où elle s'est fourrée et si elle va tenir face aux petits mafieux du quartier et on tourne les pages pour en savoir plus .. Social parce que l'histoire est ancrée dans la France de 2020, celle des gilets jaunes, des zones pavillonnaires et des quartiers « sensibles », avec toute une galerie de personnages très bien vus, une chronique de la vie ordinaire , le tout sans misérabilisme ni excès. Et puis il y a bien sûr le personnage principal, cette Mathilde « grande, large, robuste » , qui n'a pas d'amis, qui parle peu et surtout pas d'elle-même, dont on ne sait rien même dans le quartier où elle vit depuis une dizaine d'années, la fameuse « Place carrée » qui sert de décor principal à l'intrigue. Mais au fil du roman, on va en apprendre beaucoup sur Mathilde et son passé douloureux... J'ai passé un très bon moment avec Mathilde ( et avec l'attachant petit Idriss ! ) , et j'espère les retrouver dans la suite programmée de ces « Chroniques de la place carrée ».
Mathilde est travailleuse sociale, mais ça n'a pas toujours été le cas.
Lorsqu'elle apprend que ses voisins risquent l'expulsion, Mathilde décide de prendre les choses en mains.
Son passé refait tranquillement surface.
Elle qui a une obsession du chiffre 8. 8 pour 8 minutes afin que la lumière du soleil atteigne la terre. 8 minutes de lumières avant de savoir si le soleil s'est eteint éternellement.
Va-t-elle se battre jusqu'au bout ou disparaître à tous jamais. Laissé son passé derrière elle, une bonne fois pour tout.
Je suis simplement déçu de ne pas être partie avec la suite, mais je me console en me disant que c'est la parfaite excuse pour retourner en librairie.
Je découvre avec ce premier opus les Chroniques de la place carrée de Tristan Saule édité au Québec. Pourtant, cette fameuse place carrée se situe quelque part en France entre un ensemble de Grands Immeubles et un quartier résidentiel cossu.
La première scène est assez anxiogène : Gaëlle ouvre sa porte à une drôle de réparatrice du câble.
Cette réparatrice, c’est Mathilde, grande et robuste, dont on découvrira petit à petit sa vie actuelle et le drame de son passé.
J’ai aimé que de son ancienne carrière de sportive de haut niveau de judo il lui reste une compréhension instinctive de n’importe quelle situation.
J’ai eu de la peine pour cette jeune femme qui se laisse embarquer par amour pour Thibault dans des magouilles à la petite semaine. Parce que Thibault est le seul à l’avoir vraiment regardé.
J’ai détesté sa névrose : elle compte toutes les 8 minutes car c’est le temps que met la lumière du soleil pour arriver jusqu’à nous. Si un jour le soleil d’éteint, nous profiterons de sa lumière pendant encore 8 minutes sans le savoir, et après il n’y aura plus que le froid.
J’ai aimé qu’elle travaille dans un service d’aide aux plus démunies et que l’auteur nous montre l’envers du décor.
Un roman qui parle également de la vacuité de nos vies que l’on remplie avec des émissions de télé ou nos smartphones.
L’image que je retiendrai :
Celle d’Idriss, le petit fils des voisins qui comprend trop de choses pour son jeune âge.
Chronique sociale déguisée en roman noir, ou bien l'inverse ? Tristan Saule nous raconte dans ce premier opus des chroniques de la place carrée l'histoire de Mathilde, fonctionnaire mutique convertie malgré elle en justicière masquée dans une ville périphérique française générique à la fin des années 2010. Inégalités sociales, cynisme à tous les étages, l'auteur dépeint la société française sur fond de conflit des gilets jaunes avec beaucoup d'humour et de noirceur. Sans avoir recours à la polyphonie, la galerie de personnages a pu me faire penser aux derniers romans de Despentes, par leur aspect à la fois caricatural et ambigu. On a envie de s'attarder plus longtemps pour les voir gagner en épaisseur. Instaurant souvent une forme de tension et de suspense, l'opus se dévore vite et bien, et donne envie de s'attaquer à la suite au plus vite.
Fresque d'une société éclatée. En tant que lecteur, on y est immergé. La froide protagoniste semble d'abord inapprochable, mais les analepses permettent de la rendre plus humaine. Une écriture acerbe, voire agressive, qui rappelle par moments celle de Virginie Despentes. Une belle mise en relief de la douleur, de la pauvreté et du désespoir.
Critique sociale légère déguisée en roman. J'ai bien aimé la nature tourmentée de l'héroïne et l'intrigue concernant son passé. L'écriture est efficace et nous permet d'apprécier (ou non) les personnages.