Sur fond d'Anthropocène et d'humanité aliénée par ses GPS, Jérémie Moreau fait voyager ses personnages de Paris en Alaska, du ciel de la modernité à la Terre des non-humains, à la recherche de l'homme de demain.
Sillonnant Paris jour et nuit au volant de sa BMW à crédit, Nathan enchaîne les courses Uber pour subvenir aux besoins de ses frères et sœurs. Faisant littéralement corps avec son GPS, Nathan plonge dans un vide assourdissant quand son portable tombe en panne. Suite à un accident, Annie, sa dernière cliente, lui propose de partir vivre en forêt avec Zoé et Étienne au fin fond de l'Alaska.
Je voulais vraiment aimer ce livre, et c’est en partie réussi: les illustrations et les couleurs sont magnifiques, la quête familiale de deuil pour se retrouver comme unité et individuellement est touchante, le tout sur fonds de désastre écologique. Cependant, comme lecteur québécois ayant aussi habité au Yukon, la perspective française de l’auteur se faisait vraiment sentir, notamment par l’utilisation de termes fautifs voire offensants, et de stéréotypes sur les personnes autochtones. Par exemple, il n’est pas possible de parler l’indien, car l’indien n’est pas une langue, encore moins une langue parlée par des premiers peuples d’Amérique du Nord. Cela témoigne d’un manque de recherches, et m’a vraiment fait sourcillé comme lecteur. Aussi, présenter un personnage autochtone alcoolique et violent sans approfondir vraiment son histoire ne fait que perpétuer des stéréotypes nocifs envers les Premières Nations. Je ne peux m’empêcher de penser que le rapport ici entre l’auteur et son sujet en est un qui descend directement de la colonisation, et je crois que l’auteur aurait pu en faire plus pour en prendre conscience et s’en détacher. Consulter, rencontrer et impliquer des personnes autochtones dans le processus d’écriture et de révision aurait entre autres été bénéfique. Ça m’attriste, car à mon sens cette histoire a un grand potentiel.
Como si otra magnífica obra, «Penss y los pliegues del mundo», «Los pizzlys» es un cómic monumental y apabullante que habla sobre atípicas familias reestructuradas y sobre la relación entre el ser humano y el entorno natural.
Un joven francés que, por una tragedia familiar, tiene que hacerse cargo de sus hermanos pequeños acaba en una cabaña de lo más profundo de Alaska junto a una señora a la que apenas conoce. Esa chavalería urbanita conoce allí las costumbres, cultura y peculiaridades de los nativos de la región y entran en contacto con la naturaleza de una forma que roza lo místico.
Jérémie Moreau se consolida, para mí, con este cómic como una de las voces más interesantes de su generación. Sus historias hablan de sus obsesiones y son capaces de abarcar distintos planos temporales, experimentales y anímicos. Su dibujo es verdaderamente hipnótico; tiene un estilo reconocible y fascinante que adereza con algunas notas de color de lo más rupturistas. La edición es una absoluta belleza.
J'ai adoré les couleurs et de nombreuses planches, plutôt les vues de paysages et de nature que des personnages, mais l'histoire m'a laissée sur ma faim : trop de choses effleurées et un propos qui reste un peu en surface . En essayant de comprendre ce qui m'est arrivé, je peux dire que je regrette que les personnages ne soient pas davantage incarnés. Ils sont surtout des symboles, j'aurais aimé en savoir plus. Je suis tout de même contente de l'avoir découverte, malgré cette légère déception vu ce que j'en avais entendu. (Je ne me suis pas attachée facilement à Nathan en grande partie à cause du dessin, ce qui a dû aussi freiner mon entrée dans l'histoire car il est de toutes les premières pages.)
J'ai adoré. Le dessin, les couleurs vibrantes et l'histoire, parfaitement scénarisée. Il n'y a rien de trop ou de pas assez. On ne tombe ni dans la caricature de la diabolisation de la technologie, ni dans celle de la fin du monde grâce à un récit fait de subtiles nuances et surtout plein de la vitalité et de la promesse de ces enfants pourtant ordinaires. J'ai apprécié également que le récit se place bien de leur point de vue et ne se réapproprie pas une histoire et des mythes qui ne sont pas ceux de l'auteur : c'est inspiré par ses lectures d'essais sur les peuples d'Alaska et leurs luttes (dont il donne d'ailleurs les références à la fin) que Jérémie Moreau a bâti ce récit sur les désastres écologiques et colonialistes perpétrés par l'homme blanc jusqu'au sein même de ses propres sociétés, dont la fin très ouverte n'impose ni sentence simpliste, ni espoir ingénu.
Sillonnant Paris jour et nuit au volant de sa BMW à crédit, Nathan enchaîne les courses Uber pour subvenir aux besoins de ses frères et sœurs. Faisant littéralement corps avec son GPS, Nathan plonge dans un vide assourdissant quand son portable tombe en panne. Suite à un accident, Annie, sa dernière cliente, lui propose de partir vivre en forêt avec Zoé et Etienne au fin fond de l'Alaska.
Petite BD, sympa mais pas assez développée à mon goût. Les dessins ne sont pas d'un style que j'apprécie mais j'ai été vite prise dans l'histoire donc ça ne m'a pas gêné. J'ai beaucoup aimé suivre les aventures de ses 3 frères et sœurs, l'aspect écologique est fortement présente et bien développé. Le petit truc que je n'ai pas trop suivi, c'est le problème de Nathan. Ce côté de l'histoire un assez peu compréhensible, et pas vraiment résolu. Cette histoire aurait gagné en profondeur en étant plus développé, les sujets sont justes survolé.
Les illustrations et les couleurs sont magnifiques et j’ai bien aimé l’histoire. Par contre, je ne peux m’empêcher de ressentir un certain malaise face à la représentation d’un quotidien autochtone en Alaska par un auteur français qui semble avoir été inspiré par quelques articles lus en ligne.
Première lecture de l'année...et quelle lecture ! C'est magifique, des couleurs aux compos, en passant par la narration et le scenario. Envie de le relire et d'en prendre a nouveau plein les yeux à chaque case !
Rien à redire sur les couleurs et le dessin qui sont, selon moi, la véritable force de cette BD !
Je suis, cependant, un peu dubitative face au récit. Il célèbre de jolis messages, mais je l'ai trouvé un peu maladroit par moments. Maladroit par rapport au personnage de Nathan dont je trouve l'histoire non résolue. Aussi, maladroit (je ne sais pas si le terme est vraiment le bon ...) dans la façon dont sont représentés les natifs Nord-Américains. En sachant que ces derniers se battent depuis des années contre des termes et des stéréotypes racistes à leur encontre (ici le mot indien, ou l'image du natif violent/alcoolique, par exemple), je ne suis pas convaincue qu'il soit judicieux de continuer à perpétuer ces clichés. Même si je peux entendre que le terme indien était, ici, employé pour montrer l'ignorance d'Étienne, je ne pense pas nécessaire de continuer à faire vivre des stéréotypes nocifs pour ces populations.
Un livre qui aurait pu être un très grand livre, mais qui n'a pas su me séduire.
beau et puissant comme tous les livres de Moreau je me suis demandé tout du long comment il avait imprimé cette esthétique riso fluo très maîtrisée en grande distribution dans l'ensemble, je suis moins touché par ce livre que par les deux précédents, moins sensibles aux choix graphiques et à l'univers de celui-ci. le discours de fond sur la relation à la nature est selon moi beaucoup moins subtil et donc marquant que dans les deux précédents, où le décalage dans le temps et l'imaginaire permettait d'éviter un ton qui peut devenir moralisateur, ce que j'admirais beaucoup (le pouvoir de la fiction iykyk) est-ce que c'est trop wokiste de ma part de trouver que c'est un peu dommage d'utiliser encore Indien pour parler des peuples natifs d'Amérique ? mais dans l'ensemble ça reste une belle œuvre
Au début un peu dubitatif face au style graphique que je n'ai pas l'habitude de cotoyer, j'ai fini par rentrer dans l'histoire en moins de 5 pages et adorer ce roman graphique. Récit qui alie deux mondes, la civilisation rurale et les grands espaces. Deux façons de vivre et de concevoir le monde qui se fondent l'un dans l'autre, préparer un après : un peu comme le pizzly, mélange entre l'ours polaire et le grizzly.
Très beau livre, les dessins et surtout les paysages sont incroyables. Un début très fort où on est accroché mais l'histoire peine à se finir aussi bien qu'elle commence. Mais on ne tombe a aucun moment dans les clichés, il y a de la nuance un peu partout.
C'est sublime visuellement et les couleurs sont incroyables. C'était assez touchant par moments et ça m'a rendue mélancolique de la montagne. Mais aïe, aïe, aïe… malgré l' « effort », la représentation des populations natives était bizarre.
Édit : en lisant les autres commentaires je me rends compte de certains biais racistes à travers lesquels l'auteur a pu représenter les natifs américains. Merci à leurs auteurices pour la prise de conscience !
Incroyable livre, une des plus belles bds qu'il m'ait été donné de lire ! Couleurs hypnotisantes et histoire enveloppante, c'est un magnifique voyage au cœur de la nature d'Alaska. Jérémie Moreau a su faire s'immiscer les légendes des natifs américains dans l'esprit terre à terre occidental. Il dresse un tableau très dur des conséquences de la crise environnementale sur la nature et les peuples originels, tout en y intégrant une surprenante douceur et en nous laissant un peu d'espoir.
Read this at Angoulême. I was expecting a science fiction from the cover and hence was surprised to find a story of family and wilderness. Also had the opportunity to see the original of the front cover which made me appreciate the coloring much more (initially I found the colors a bit agressive). Covers the ambivalence of different modes of life, urban and almost self-sustainability in the wild. And what people loose and sacrifice in each of them. I am not very receptive to the mystic twists but was touched by the feelings expressed by the characters (be it separation from friends, or electricity).
Les couleurs sont incr, mais c'est insane d'écrire un livre sur des populations autochtones et de pas faire la moindre recherche sur "comment parler des populations autochtones sans avoir l'air d'un giga raciste"
les couleurs et les dessins sont juste sublimes et tellement originaux j’ai adoré l’histoire est touchante et les sujets abordés importants (fontes des glaces, réchauffement climatique et addiction aux écrans)
Les dessins sont sublimes (surtout pour les paysages et animaux) et les couleurs magnifiques. L’histoire est sympa, les deux enfants sont super, mais pour les autres je reste un peu sur ma faim. Le plus gros problème reste la représentation des populations natives (notamment avec l’utilisation du terme « indiens »), ainsi que la banalisation des violences faites sur les enfants :/
Les planches sont magnifiques, c’est une claque de couleur Le fond y est aussi avec un message fort : comprendre le dérèglement climatique et l’impact sur un écosystème fragile