« Est-ce que tu aimes ? » clame le site sous la photo d’un cadavre mutilé. Sur le Dark Web, il existe des espaces interdits où les voyeurs de la pire espèce assouvissent leurs pulsions. Estel Rochand a été écartée de la police après une terrible bavure qui a causé la mort d’une innocente. Sa vie est en miettes, son couple à la dérive. Cette ancienne championne de boxe se fraie un chemin dans l’existence comme elle l’a toujours fait : à coups de poing. Prise dans un engrenage infernal, Estel a de plus en plus de mal à contrôler ses accès de violence. Quentin Falconnier, policier spécialisé en cybercriminalité, enquête sur un site du Dark Web qui propose des vidéos de torture et de mise à mort en direct. Qui se cache derrière cette « red room » appelée « La Saignée » ? Le jeune homme se lance corps et âme dans cette nouvelle croisade : découvrir l’identité du coupable derrière le masque du bourreau, et l’arrêter. Une plongée dans un monde où chacun doit affronter ses démons. Un polar ultra noir qui percute et vous laisse KO. Télé 7 Jours. PRIX MEDITERRANEE POLAR 2022. PRIX DES PETITS MOTS DES LIBRAIRES 2022.
Né en 1974, le Toulousain Sire Cédric occupe depuis plusieurs années une place de choix sur la scène du thriller français.
Il est l’auteur de huit romans et de deux recueils de nouvelles, aux frontières du mystère et du frisson.
Il a reçu le prix Masterton pour son roman L’enfant des cimetières et le prestigieux prix Polar du festival de Cognac pour son thriller De fièvre et de sang.
Ses livres sont traduits en plusieurs langues.
Son nouveau roman, Du feu de l'enfer, est paru aux éditions Presses de la Cité en mars 2017.
Une red room dans les profondeurs du dark web. Cette pièce peinte en rouge « accueille » en son sein une victime qui subira toute forme de tortures. Six participants, « six voyageurs des zones les plus sulfureuses du Web profond. Bien à l’abri chez eux, tout-puissants derrière leur anonymat. Leurs doigts humides sur leurs claviers. Leurs fantasmes en ébullition.” Le Grand Saigneur a le pouvoir de mort, Le Saigneur participe activement, et 4 voyeurs peuvent faire infliger des supplices ne provoquant pas la mort. Une jolie brochette de cinglés dont tous les desiderata sont exécutés par un bourreau, silencieux, discipliné, obéissant et impassible. « La saignée, la seule véritable pièce rouge pour connaisseurs avertis. Prenez part à cette expérience qui ne se présente qu’une fois dans une vie. »
Dans un même temps, rencontre avec Estel Rochand. Ancienne flic, virée pour cause de bavure policière, Estel s’est reconvertie dans le métier de garde du corps. Affûtée, ex-championne de boxe qui n’a pas froid aux yeux, elle travaille pour une saleté de la pire espèce Clément Droux, une ordure qui trempe dans une palanquée de sphères illicites.
D’entrée de jeu, ce qui est assez frappant et plutôt inhabituel, c’est que j’ai rapidement pris en grippe la plupart des personnages (pour des raisons diverses, certes), mais l’auteur prend un malin plaisir à mettre assez rapidement l’accent sur des côtés de leur personnalités assez détestables. Il n’y en a pas un pour racheter l’autre. Quentin Falconnier, flic, chasseur des « loups vicieux » qui naviguent à couvert sur le dark web, que le lecteur rencontre un peu plus tard dans le récit n’échappe pas à cette règle. Malgré de bonnes intentions, débusquer ceux qui organisent La Saignée, quelque chose m’a profondément dérangé chez lui sans que je puisse réellement mettre le doigt dessus. Difficile également de comprendre les actions et les réactions de Estel Rochand qui a l’air de s’enfoncer dans une spirale infernale dont le lecteur ne comprend pas les tenants et les aboutissants. Elle est entourée d’une aura mystérieuse où les coups font loi, tiraillée psychologiquement par des choses que l’auteur tait (volontairement) et qui provoquent des pertes de conscience de plus en plus fréquentes, des souvenirs absents de sa mémoire. Cédric Sire rassemble en 560 pages toute la lie de l’humanité, personnages inhumains, cruels, sadiques et barbares qui n’ont de cesse que de réduire les plus faibles au rang de chair à consommer, misogynes, obsédés par le sexe et la violence. Rassurez-vous, l’écrivain parvient à faire naître une réelle empathie pour certains de ses protagonistes dont la chair et l’âme à vif gagneront peu à peu vos faveurs, en révélant, pas doses homéopathiques, leurs secrets les mieux enterrés pour vous permettre de mieux les déchiffrer.
Et pourtant… Si l’on peut se demander ce qui se passe dans la tête d’un écrivain de thrillers pour imaginer de telles monstruosités, on peut également se demander ce qui se passe dans la tête d’un lecteur pour lire de telles abominations. Cédric Sire a un véritable univers qui lui est très personnel, une écriture incisive, parfois vitriolique, aussi tranchante qu’un Haiku Itamae. L’atmosphère sombre qu’il crée dans tous ses romans embarque le lecteur dans un autre espace temps, plus sombre, plus rouge aussi. C’est d’autant plus vrai ici, quand les portes du dark web s’ouvrent lentement pour laisser entrevoir le pire, engendré par notre société hyper connectée. Nous entrons dans un monde de voyeurisme où cachés derrière leurs écrans, des individus peu recommandables cherchent des sensations fortes, bien sûr illégales. Mais nous, lecteurs, nous sommes placés exactement dans la même position de voyeurs en quête de sensations…
Cédric Sire maîtrise tous les codes du thriller. « La saignée » est un page turner où les choses vont vite et où la psychologie des personnages est distillée avec grand soin : leurs secrets sont bien gardés. Le lecteur se pose mille questions et tourne les pages pour en connaître les réponses. Il est ferré. Il ne sera libéré qu’à la fin du roman où les masques tombent. Là aussi, les protagonistes qui avaient finalement gagné vos faveurs se révèlent enfin, et ne sont pas forcément ceux sur lesquels vous aviez misés. J’ai beaucoup aimé ce compte à rebours permanent qui apporte du rythme, véritable pulsation cardiaque du récit, agrémenté par de franches scènes de combat, très visuelles, décrites avec suffisamment de force pour qu’elles se déroulent littéralement sous vos yeux. Enfin, l’auteur vous envoie sur de fausses pistes que vous n’avez pas anticipées, des retournements de situation propres à ce genre littéraire. Les flashbacks qu’il utilise à dessein pour aider son lecteur à comprendre le personnage d’Estel sont à propos : nébuleux au début, ils deviennent de plus en plus intelligibles pour permettre d’appréhender sa personnalité et de comprendre comment elle en est arrivée là dans sa vie. Estel pour qui « La société est un dépotoir où tout le monde ne cherche qu’à vous baiser, à vous humilier, ou, au mieux, à se servir de vous. » est dans une spirale de destruction sans que l’on sache vraiment pourquoi. « La seule personne que vous aimez faire souffrir, c’est vous, insista la psy. C’est à vous que vous infligez une punition permanente. »
Si le roman étrille les hommes (ils sont tous de gros pervers sadiques sans aucune morale), il est plus pusillanime avec le sexe féminin. Dans chaque tête de chapitre, vous trouverez le mot femme : la femme en feu, la femme en cendres, les femmes qui passent, la femme sur la photo, les femmes du passé et du présent, la femme dans la pièce, la femme à rebours, la femme enragée. Mais, ne vous y fiez pas trop, car là encore, les cartes sont brouillées. L’intrigue ne se base pas sur une affaire de sexe, mais sur les relations que chacun entretient avec le sexe opposé, qui parfois déteint sur la personnalité ou provoque le rejet. Je regrette de ne pas pouvoir vous parler d’un personnage bien spécifique parce qu’il n’est pas mentionné dans la 4e de couverture. En l’introduisant de cette manière dans l’histoire, Cédric Sire apporte à son récit une dimension supplémentaire que j’ai trouvée passionnante.
En résumé, « La saignée » n’est pas un thriller pour les fillettes. Le dark web ne regorge pas d’enfants de chœur. Certaines scènes sont trash, ultra-violentes parce que parfaitement décrites. Amateurs de sensations fortes, vous allez être servis, ce roman risque fort de hanter quelques-unes de vos nuits. « Est-ce que tu aimes ? »
La saignée de Cédric Sire, présentation Surf anonyme sur le dark web. En direct, torture d’une femme jusqu’à la mort. Il y participe derrière son écran et il donne des instructions.
Quatre ans auparavant, Estel travaillait dans la police. Elle doit voir un psychologue car elle a tué quelqu’un dans l’exercice de ses fonctions. Elle ne sait pas si elle sera blanchie. Mais Estel a toujours envie de frapper. Elle est une championne pour ça.
Avis La saignée de Cédric Sire
Et voilà, le dernier Cédric Sire lu. Lors de notre dernière rencontre à Quai du Polar, il m’avait annoncé la sortie de son dernier roman. Je l’attendais donc avec impatience. Il a fallu d’un dimanche après-midi pour avaler pratiquement les 3/4 du roman.
La saignée de Cédric Sire, ce sont pour moi trois personnages principaux et d’autres qui ont, quand même, un sacré rôle à jouer. En premier, il y a Estel, une jeune femme qui a subi plusieurs traumatismes au cours de sa vie. A l’heure actuelle, elle est garde du corps et n’hésite pas à utiliser ses poings pour faire mal, voire très mal. Mais Estel est mal dans sa tête, elle a de nombreuses absences, de plus en plus, et elle ne sait pas ce qu’elle a pu faire pendant ces trous noirs. Son couple est au plus mal. Elle est également manipulée par ses différents employeurs.
Quentin Falconnier est le meilleur dans son job. Il traque tout ce qui concerne les méandres du web afin que les coupables passent en justice. Après Versailles, il se retrouve à Marseille et lors d’une enquête, il découvre l’indicible, des meurtres qui se déroulent en direct, en présence de quelques personnes qui donnent des ordres. Sa croisade va être de trouver cette louve, ce bourreau car c’est bien une femme qui prend du plaisir à donner les pires sévices et à tuer. Son enquête va le mener à Paris et il rencontrera Delphine Bellefonds qui plongera, avec lui, dans cette enquête. Mais cette dernière tiendra compte des avertissements de ses collègues.
Un patron d’une boîte de nuit, un auteur à succès, un petit ami, Léo, et sa collègue font partie des personnages secondaires mais qui tiennent une grande place dans ce roman.
Le monde littéraire avec ses dédicaces, ses salons, ses rencontres auteurs-lecteurs, leurs fêtes également et là un clin d’oeil à Olivier Norek. Autre clin d’oeil et pas des moindres et pas sympathique non plus, celui à Matzneff, car Cédric Sire dénonce les viols commis, les violences envers les femmes. Le personnage de l’écrivain de Cédric Sire en est une parfaite représentation. Un homme manipulateur qui fait de nombreuses victimes et la dernière en date sera Estel qui a compris les manigances de cet homme mais qui ne s’imagine pas son degré de cruauté. Les hommes sont cruels, mais certaines femmes le sont tout autant, voire plus, pour assouvir leurs fantasmes, leurs côtés noirs.
Je n’ai pas eu peur de me plonger dans les méandres du dark web, d’assister à toutes ces violences, tous mes meurtres mais aussi la violence dégagée par cette jeune femme Estel. J’étais bien protégée par Cédric Sire et mon livre. Je me suis laissée avoir par les pistes laissées par l’auteur et qui, en définitive, se révèlent fausses.
Cédric Sire nous offre un roman magistral, très documenté, qui tient en haleine son lecteur pendant près de 600 pages, pendant juste quelques heures de lecture. Cela va être forcément long d’attendre le prochain, mais j’ai de la chance puisqu’il me reste quelques Sire Cédric, parmi les premiers romans de l’auteur, à lire.
Totalement addictif, totalement maîtrisé, totalement visuel. J’ai retrouvé cette plume que j’adore tant. Le prologue est époustouflant. J’ai trouvé les 100 premières pages longues à se mettre en place, mais elles sont comme une introduction des personnes. Cela n’empêche que ce soit un véritable coup de coeur de ce mois d’octobre 2021.
J’avais commandé ce roman sur un site mais quand j’ai vu sur les réseaux sociaux que Cédric Sire promettait une dédicace en commandant son roman à la Librairie de la Renaissance à Toulouse, j’ai annulé ma première commande et en effectué une autre. Ce qui fait que j’ai reçu mon roman dédicacé et j’en remercie l’auteur.
On se retrouve aujourd’hui avec le dernier Cédric Sire, La saignée, paru à la fin du mois de septembre aux éditions Fayard. C’est un auteur que j’apprécie beaucoup et chacune de ses sorties livresques est pour moi un petit événement. Depuis quelques années, il s’attèle à des intrigues plus réalistes, sans cette touche de fantastique qui était un peu sa marque de fabrique à ses débuts. Le challenge lui réussit plutôt bien, La saignée en est une nouvelle preuve.
On suit les pas d’Estel, ancienne policière, écartée de la police à cause d’une bavure et devenue garde du corps parce qu’il faut bien manger. C’est une jeune femme boderline, qui maîtrise avec beaucoup de difficultés des pulsions hyper violentes qui la hantent et lui pourrissent la vie, il faut bien le dire. En parallèle, il y a Quentin, policier en mal de reconnaissance, obsédé par l’idée de montrer ses capacités au reste du monde, quitte à en faire un peu trop. Deux personnages complexes et torturés.
Tous deux vont se trouver mêlés à une sombre affaire de red room sur le Dark Web, une des mythiques chambres rouges où des femmes sont torturées et tuées en direct pour satisfaire des voyeurs pouvant donner des ordres sur un chat. Une intrigue pour le moins angoissante, quand on songe à tout ce qui grouille sous nos pieds, càd sur ce mystérieux Dark Web auquel on ne veut surtout pas avoir accès mais qu’on aimerait bien que les autorités démantèlent brique à brique.
L’autre grande thématique du livre, c’est la violence en elle-même. Estel y est littéralement accro. Elle a besoin de ça pour évacuer la frustration que sa misérable vie génère en elle. Une vie qu’elle déteste et pourtant elle repousse tous ceux qui cherchent à l’aider. Toute la question est de savoir si elle finira victime ou bourreau. Peut-être bien les deux, mon Capitaine, parce qu’on n’est pas dans le monde des Bisounours, loin de là. Ames sensibles s'abstenir, la violence est partout dans ce roman !
La longueur des chapitres, très courts, participe à en faire un véritable page-turner. Parce que même si on ne l’apprécie pas vraiment, on a envie de savoir ce qu’il va advenir d’Estel, si elle participe réellement à cette horreur. Et puis Quentin réussira-t-il à arrêter ces monstres en toute légalité, ou son obsession finira-t-elle par faire de lui un criminel ? J’ai adoré l’intrigue, j’ai adoré les réflexions derrière l’intrigue, j’ai adoré tout court, en fait. Un thriller efficace, qui envoie du lourd, tout simplement.
Le titre La saignée, une belle couverture rouge, tout nous laisse envisager un thriller sanglant et ce n’est rien de le dire. Il faut avoir les tripes bien accrochées pour supporter les descriptions des pires sévices qu’un être humains puisse faire subir à un autre être humain. La torture ce révèle encore plus abject quand on comprend dans quelles conditions elle s’exerce, dictée par des internautes à travers le Dark Web pour une mise à mort en direct. Il faudra à la police au moins le talent de hacker de Quentin Falconnier pour espérer remonter la piste des cybercriminels. Estel Rochand ex-flic, championne de boxe ne se remet pas de la bavure qui lui a couté sa carri��re et voit sa vie détruite alors qu’elle-même devient de plus en plus borderline. Un scénario efficace qui se déroule au fur et à mesure des découvertes de Falconnier. Des alternances de chapitres entre la vie d’Estel qui reste un personnage mystérieux pour qui j’ai eu du mal à ressentir de l’empathie, il faut dire qu’elle exsude la violence par tous les pores de sa peau. Une enquête centrée sur les techniques informatiques et l’anonymat qu’elles entraînent. Une écriture percutante où chaque mot est à sa place et enfin une intrigue travaillée au cordeau pour notre plus grand plaisir. J’ai suivi la piste avec un effroi mêlé de curiosité malsaine pour savoir jusqu’où l’auteur voulait nous emmener. Je n’ai pas vu passer le temps et j’ai même savouré le clin d’œil de l’auteur alors qu’un de ses personnages est un écrivain sans grand talent mais dont le succès féminin ne se dément pas, que doit-on comprendre ? Un final éprouvant où chaque minute compte, tension, adrénaline de quoi faire monter la pression d’un cran. Bonne lecture. http://latelierdelitote.canalblog.com...
Surtout ne pas penser que le titre La Saignée de Cédric Sire ne raconte qu’un pâle polar juste légèrement sanglant. La violence y est omniprésente. Elle casse les codes de nos représentations. C’est terrible et pourtant, je vous l’assure, ça finit plutôt bien ! Ça aurait pu être pire !
Ici, les flics ont des failles plus ou moins profondes et leurs comportements y sont aliénés au point de ne plus savoir qui fait bien ou non ! Les personnages qui sont au cœur de cet étau qui ne cesse de se refermer, irrémédiablement, vont placer le lecteur dans des abîmes de réflexions. Car le bien ne triomphe pas forcément du mal, chez tous les personnages de Cédric Sire !
Elle est sympathique cette Estel Rochand, ex gardien de la paix, convertit en agent de sécurité. Actuellement, elle protège un patron de boîte de nuit, trempant dans à peu près tous les trafics, proxénètes peut-être, dealer surement. Elle a quitté la police après une bavure. Au cours d’une interpellation, elle tue la victime !
Toujours borderline, elle est soutenue par des séances de thérapie. Mais elle soigne son stress post-traumatique à coups de baston.
Je suis assez mitigée pour la notation de ce livre. En effet d’un côté j’ai adoré la thématique qui était le dark web. Mais d’un autre côté l’histoire ne m’a pas impressionnée. C’est vrai que la fin on ne pouvait pas facilement la deviner mais elle ne m’a pas choqué à ce point (j’avais envie d’un bon plotwist après tous les indices qu’on récoltaient à chaque chapitre!) . J’ai eu quand même l’impression de regarder une série policière sur tf1 haha. Mais bon j’ai pris quand même du plaisir à lire ce livre ( mais les 600 pages m’ont quand même bien achevées baha) PS: les chapitres courts de 2 pages c’était PARFAIT.
OMG ! Quelle écriture hypnotisante, obsédante, addictive !! La saignée, c'est une plongée dans les tréfonds de ce que l'humain peut avoir de plus obscur. Vous ne pourrez pas le reposer avant d'avoir fini de le lire.
Pour leur divertissement pervers, certains hommes sélectionnent des victimes. Et le mythe des redrums, l'une des légende du Dark Web, prend forme sous une douloureuse réalité.
@sirecedric nous emmène, à un rythme infernal, dans cette enquête suffoquante, sous le prisme de plusieurs personnages permettant d'aborder plusieurs angles de vues, sur plusieurs temporalités.
Estel, ancienne policière, cache ses traumas et d'autres zones d'ombres, en se réfugiant dans la violence. Quentin, petit génie de l'informatique et specialiste en cybercriminalité, méprisé de ses collègues policiers, est démuni face aux criminels qui se cachent sous les artéfacts du web. Et pourtant les victimes ne sont pas virtuelles. On croisera aussi un patron de boîte parisienne, un écrivain à l'égo surdimensionné, et bien d'autres personnages... Certains dans zone grise, et ceux qui proviennent du plus pur côté obscur... Une gradation dans l'intensité au fur et à mesure que le voile se lève sur leur véritable visage... Et une fin qui vous prend de court.
Le tout forme un roman qui dénonce, qui enseigne aussi, qui se dévore, qui provoque des insomnies, qui marque, qui peut être intense pour certain.e.s, mais que je recommande grandement. Dans la même veine que le silence des agneaux
c’était pas mal, j’ai bien aimé !! je l’ai très vite lu et les chapitres sont courts (ça c’est bien !!!) attention les personnages sont détestables…. (c’est voulu mais ça peut rendre plus difficile la lecture…) par contre j’avoue l’avoir trouvé un peu long (550 pages quand même!!!) car une grosse partie de l’action se passe à la fin et j’ai été déçu par certains des plot-twists…
Le livre se lit tout seul, on n'arrive pas à s'arrêter. À lire de toute urgence. Pour moi, le seul point négatif est que le livre est au final assez previsible, d'où le 4/5.
Bon. Je suis assez embêtée pour reviewer, tant la première et la seconde moitié du roman présentent entre elles un contraste saisissant.
Le récit dans la première moitié a été trop convenu à mon goût pour être passionnant. Tous les codes du polar sont au rendez-vous, entre autres : — un protagoniste que le récit désigne par son nom de famille (quand bien même nous sommes en POV interne) tant le récit le considère plus stylé que son prénom franchouillard passe-partout — un prologue qui semble dérouler un cahier des charges en matière d'exposition — des premiers chapitres réalisant une autre exposition (cette fois sur les personnages) dont l'efficacité est directement dûe à son manque de subtilité : on aura par exemple le détail par le menu du CV des deux protagonistes avant même de les avoir vu évoluer davantage ne serait-ce que de quelques lignes. Il aurait été bien plus intéressant, à mon sens, d'avoir un aperçu de la vie merdique d'Estel avant de comprendre comment elle en est arrivée là. Rien n'est véritablement mauvais en soi, mais tout est vu et revu si l'on a un tant soit peu l'habitude de ce genre de roman, générant vite une impression de lassitude.
Tous les personnages, protagonistes comme antagonistes, féminins comme masculins, sont des archétypes voire des stéréotypes. (La prostituée tuée comme point de départ de l'intrigue policière, le flic à l'investissement obsessionnel dans son métier, la collaboratrice bimbo blonde de l'homme riche, le bellâtre auteur à succès, la féministe forcément enragée qui fait des collages et brandit des panneaux, l'adepte des sports de combat qui a une soif de sang, le patron mafieux qui collectionne les sbires idiots...) Une mise en nuance salvatrice finit par survenir, mais tardivement, vers 60% du livre : c'est beaucoup trop. Avant ça, on peine à avancer avec ces personnages. (Il y aura aussi un approfondissement pour les personnages secondaires, mais soit limitée, soit tardive également, pour le final reveal. La mise en nuance des personnages tertiaires reste embryonnaire : généralement, ce sont les victimes des meurtres, et ils se font évacuer du récit assez vite).
La plume est correcte, souvent un peu trop hachée (dans une tentative visible de se faire percutante), et parsemée de quelques partis pris orthographiques surprenants (voir "périf" pour "périph"(érique parisien) est une première pour moi et me laisse perplexe). Des erreurs de concordance des temps viennent de temps en temps parasiter la lecture et certaines font saigner des yeux ; un tel manque de précision de la part de l'éditeur n'est pas tolérable. Dans la première moitié du roman, du découpage des chapitres résultent souvent des unités beaucoup trop courtes, au point que certaines coupures paraissent vraiment intempestives. Tentative maladroite de dynamiser un rythme ?
Tout s'améliore à partir de 60% du livre. Les personnages révèlent leur profondeur, le rythme se fait plus trépidant, le lecteur devient avide de révélations. Les situations se nuancent : par exemple le cat fight des rivales en amour Estel et Cassandre se fait plus subtil. Le point positif du roman est probablement l'intrigue : pendant un bon tiers du roman, je n'ai pas su dire où le récit voulait m'emmener, et il est agréable d'être prise au dépourvu. L'enquête policière n'est pas spectaculaire, mais suffisamment bien ficelée pour éviter les invraisemblances et nous faire anticiper les moments de suspens et les différentes révélations. Il y a plusieurs éléments qui surprennent positivement, comme le fait d'avoir donné la parole à Léo à plusieurs reprises (alors qu'il est courant que le conjoint à qui l'on cache des secrets ou une double-vie ne soit qu'un personnage subsidiaire sans POV, dont le rôle est principalement de servir de contrepoint aux démons du protagoniste, en représentant l'amour et la domesticité). Subjectivement, j'ai beaucoup apprécié et trouvé rafraîchissant l'effort de rechercher des prénoms féminins qui ne se terminent pas en "a".
Mon souci, hélas, réside dans les personnages (et leurs archétypes en début de roman, comme précisé en amont).
— Quentin. (Désolée pour l'auteur, mais il a un prénom, alors je vais l'utiliser pour le désigner). J'ignore honnêtement comment il est possible de s'attacher à ce protagoniste. Il semble très unilatéral (flic passionné par son métier) jusqu'à sa mise en nuance (encore une fois : trop tardivement) où il gagne enfin en profondeur. Dommage : cette mise en nuance semble pauvre narrativement, ne consistant qu'à pousser son seul trait de caractère (flic passionné par son métier) dans l'excès. Elle lui rajoute d'ailleurs des côtés détestables, comme des épisodes colériques (Quentin est ce personnage qui va briser des objets dans ses moments de contrariété), ou encore certaines prises de position absolument crispantes, comme ces passages où Quentin déplore que les citoyens aient un droit au respect de leur vie privée (!!). Cette lecture du personnage est indissociable du contexte de violences et d'abus policiers omniprésents en ce moment. On comprend bien que l'intention était de dépeindre un personnage ni entièrement bon ni entièrement mauvais mais simplement humain, avec sa part de noirceur : c'est réussi, mais du coup je m'interroge sur le choix de Quentin en tant que protagoniste. Deux tiers du roman à ses côtés, c'est... long et rébarbatif. Pourquoi ne pas avoir fait de Delphine la protagoniste dès le départ ? Par ailleurs, l'épilogue de Quentin est tellement expéditif que son sort paraît presque gratuit.
— Estel. La construction et l'évolution du personnage en lui-même sont bonnes, mais son portrait est symtomatique de ce qui pêche dans ce roman en terme de représentation de genre. Si l'on apprécie d'emblée le renversement des clichés (le protagoniste torturé par sa violence intérieure, qui casse des gueules comme personne et qui revient le soir à son couple à l'agonie devant le regard effaré et désabusé de son conjoint, est ici, pour une fois, une femme), on déplorera bien vite le fait que, comme hélas trop couramment dans la fiction, le récit ne comporte qu'un seul véritable protagoniste féminin, perdu dans un monde d'hommes, où les personnages féminins ne sont liés par aucune forme de sororité. Estel est constamment dans la méfiance et le jugement face aux différentes formes de féminité incarnées par les femmes qu'elle rencontre, et qui représentent pour elle soit un antagonisme, soit une altérité incompréhensible. Toutes ses relations manquent cruellement de naturel ; au milieu du livre se trouve même un passage assez stupéfiant dans lequel Estel confronte Salomé sur l'hostilité de cette dernière à son égard. Salomé l'accuse de surréagir, mais Estel ne se satisfait pas de ce discours et soupçonne un secret derrière cette attitude (évidemment, la narration lui donnera raison) ; si bien que ni l'auteur ni sa protagoniste n'envisagent une seule seconde... qu'on puisse, tout simplement, ne pas aimer Estel. (Et pourtant, vu son comportement, il y aurait des raisons). Là encore, tout ceci est mieux exécuté dans la seconde moitié, avec un final qui donne la part belle aux personnages féminins.
— Delphine. Elle est la seule exception notable à ce qui est développé dans le paragraphe précédent, et pourtant là aussi, il est difficile de s'attacher (et plus encore de s'identifier) à ce personnage. Déjà, alors qu'elle est la seule alternative à Estel et Quentin proposée au lecteur, elle arrive trop tard dans le récit et occupe trop peu de temps d'antenne avant les 60% du livre. Une fois qu'elle est là, il s'écoule encore un temps très long avant qu'elle soit caractérisée comme sa propre personne ; jusqu'à ce qu'elle apprenne la vérité sur le passé de Quentin, elle semble davantage conçue comme un alter-ego narratif de ce dernier pour le rendre un peu plus intéressant et lui donner la réplique dans l'enquête. Le souci, là encore, c'est son écriture en tant que personnage féminin : le male gaze est visible dans la façon dont la rédaction esthétise Delphine, y compris dans les chapitres de son propre POV (et, à l'inverse, comme d'habitude, n'esthétise pas ou peu le personnage masculin). Cette tendance ne se limite pas à Delphine (Cassandre aura droit au même traitement par rapport à Léo, Lili par rapport à Aymeric, etc) et, comme l'esthétisation ne concerne que les personnages qui incarnent des normes typiques de féminité (autrement dit tous les personnages féminins sauf Estel et la Saigneuse), on remarque très vite que l'auteur ne voit pas la féminité dans les corps déviant des canons de beauté. A la première description physique de la Saigneuse, sèche et athlétique, le récit dira (citation) qu'elle « n'avait pas grand chose de féminin. Même son regard n'exprimait que de la dureté ». Une silhouette musculeuse, un regard dur, ne sont pas pour l'auteur des expressions valides (ou a minima normales) de féminité.
Il est par ailleurs surprenant que, pour une fiction ayant pour cadre et sujet les red rooms, la thématique de la violence intérieure soit relativement peu exploitée et que les réflexions restent en surface.
Si l'aspect polar est ce que vous aimez le plus dans un roman, foncez. Sinon, vous vous retrouverez un peu sur votre faim.
je pense que le livre a parfaitement bien commencé. J'ai vraiment adoré le début de livre mais aussi l'histoire. mais pour la fin , j'atteindais q.q.ch. de plus. notamment en comparaison avec les autres livre de SIRE CEDRIC , le fin m'a un peu déçu.
Un roman aussi glauque que passionnant. J'ai beaucoup aimé l'idée du site de La Saignée, présent sur le Dark Web que Quentin traque sans le moindre temps de pause. Le roman est bien ficelé car nous suivons différents personnages en parallèle. Depuis Estel qui, virée de la police, fréquente des milieux glauques, en passant par Leo, son petit ami mais aussi Delphine, enquêtrice et enfin Quentin dont l'arrogance devient de plus en plus évidente au fil du roman. Une question obsède : qui est la louve vicieuse ? Le bourreau qui exécute les ordres des "saigneurs" voyeurs pervers du web qui lui dictent leurs instructions par le biais du chat... Tortures en direct. Il faut avoir le cœur bien accroché pour suivre l'histoire. Est-ce Estel dont les absences sont inquiétantes ? Ou une autre ? Car le bourreau est une femme...
Le tout est violent mais terriblement bien monté. Alors, bien sûr on se doute peu à peu de l'identité des responsables de La Saignée mais celle de la louve... Du reste, cette dernière nous offre quelques bribes de son passé dans de rares paragraphes. Je n'irais pas plus loin pour ne pas spoiler mais j'avoue que la fin m'a vraiment plu.
Ce que j'aime : violent, glauque et porté par des personnages imparfaits.
Ce que j'aime moins : un poil plus d'informations sur la louve n'aurait pas été déplaisant
Pour résumer
Un thriller prenant et glaçant. Une machination machiavélique et des personnages qui sonnent juste. A lire
Livre du moment "La saignée" de Cedric Sire. Ce livre policier nous plonge dans la noirceur la plus extrême du Darknet. Et sa's la tête d'une jeune femme tourmentée par ses démons intérieurs et par la violence. Malgré un rythme soutenu, une intrigue bien ficelée, je reste cependant sur ma faim en raison de trop nombreux faux semblants voire d'incohérences. Beaucoup de stéréotypes également. Et comment accepter que quasi tout les personnages soient des experts en informatique... Mais si l'on passe outre, on trouve un intérêt à cette histoire et le style de Cedric Sire est agréable à lire.
Que de progrès depuis son précédent roman, Vindicta! Tout d’abord le style, moins naïf, plus incisif, plus cru, moins scolaire. Ensuite l’intrigue, beaucoup plus plausible, plus sombre, plus dérangeante. L’’auteur semble apprécier les personnages en nuances de gris. Cette absence de héros peut décontenancer, notamment pour les lecteurs qui aiment avoir un personnage auquel s’attacher (ce qui est mon cas) mais ici l’intrigue prend le dessus sur les personnage et cela fonctionne tout de même assez bien. Bref, après Vindicta je n’avais aucune attente concernant La saignée mais ce livre est une réussite!
« La saignée » de Cédric Sire. On suit Estel, une flic cabossée et désabusée et écartée suite à une bavure ayant conduit à la mort d’une innocente. C’est un thriller violent tant sur le plan physique que psychologique, malaisant et choquant, notamment concernant certaines pratiques au sein du dark web. Et pourtant les pages se tournent toutes seules, on est embarqué dans les bas fonds à vitesse grand V et c’est impossible d’en sortir sans connaitre le dénouement… redoutablement efficace… j’espère seulement qu’on est plus proche de la fiction que de la réalité…
Whaou quel choc Un livre que j’ai lu quasiment d’une traite, impossible a lâcher Un sujet dur : une pièce de torture filmée en direct sur le dark web Un rythme soutenu Une héroïne à laquelle on s’attache Un « méchant » diabolique et rusé Des policiers égaux à eux-mêmes Une histoire dingue Bref un livre que je recommande
Un livre très accrocheur quand on lit le quatrième de couverture et le résultat est parfait! Une intrigue haletante, des personnages vraiment intéressant et une incursion dans le Dark Web qui nous montre une violence perturbante. Malgré cela, Cédric Sire est un auteur de grand talent, on arrive à soupçonner tout le monde et on arrive à la fin et on est encore surpris!
Les romans de Cédric Sire sont toujours dérangeants. L’auteur, en inversant son pseudo, amorce un virage, où il oublie le fantastique. La réalité est déjà bien assez noire…Avec « La saignée », il nous emmène dans un voyage dans les profondeurs du net. Dans le darknet plus précisément. Vous êtes prêts ? Installez un VPN sur votre ordi, téléchargez le navigateur TOR, et c’est parti ! Mais attention : il faut avoir une sacré appétence pour la couleur rouge, rouge sang, hein, et pour les meurtres en direct. Car la Saignée n’est autre que le nom d’une red room (pas le salon de la Maison Blanche, non), nous allons pénétrer sur un site proposant de visionner des meurtres en direct, et mieux, d’y participer via un chat ! Trois niveaux de participants à La saignée : les voyeurs, qui ne peuvent infliger à la victime que des blessures non mortelles, le Saigneur qui a plus de pouvoir, et surtout le Grand Saigneur, celui qui peut décider quand et surtout comment la victime mourra. A chaque séance, ce sont six « voyageurs » qui se régalent de tortures innommables, moyennant une fortune en bitcoins.
« Est-ce que tu aimes ? »
« Il se rapproche de l’écran. Sans parvenir à déterminer si ce sont ses sens qui lui jouent des tours, ou si cette photo est bien animée. Puis le texte qu’il connaît par cœur s’affiche lettre après lettre, palpitant lui aussi.
LA SAIGNÉE LA SEULE VÉRITABLE PIÈCE ROUGE POUR CONNAISSEURS AVERTIS
Prenez part à cette expérience qui ne se présente qu’une fois dans une vie. »
Pour nous aider à survivre, Estel Rochand sera notre guide. C’est une ex-flic reconvertie en garde du corps. Elle n’a pas l’air bien nette, cela dit en passant…Elle est suivie par une psy et n’a qu’une seule méthode pour tout résoudre : la violence pure et dure. Quentin Falconnier, lui, c’est le flic. Spécialisé en cybercriminalité, il va essayer de forcer la porte de la red room, même si pour cela, il doit franchir la limite de la légalité. Les personnages sont tout autant dérangés que les cinglés participant à la red room. Difficile de les apprécier ! Car même si le but de Quentin est de découvrir qui tire les ficelles de la Saignée et arrêter ces meurtres en direct, il cache de sombres desseins. Quant à Estel, sa propension à tout régler par un uppercut ou un coup de pied bien placé ne la rend pas hyper agréable. Ma curiosité a toutefois été titillée car j’avais envie de connaître son parcours, savoir ce qui l’avait menée à se perdre dans cette colère qui la suit pas à pas.
« Est-ce que tu aimes ? »
Cédric nous livre un roman saignant, servis aux petits oignons. Un pavé que j’ai dévoré telle une affamée de mots. Même si j’ai trouvé « La saignée » un chouia moins page turner que les autres romans de l’auteur que j’ai pu lire. La narration est implacable et saisissante. La plume de Cédric est vive, elle claque. Âmes sensibles, fuyez, car Cédric ne nous épargne rien. Il titille le côté voyeurisme du lecteur, son envie de découvrir les méandres du Mal, bien caché derrière son bouquin et sous son plaid. Car entre les lignes, on sait que « La saignée » n’est que pure fiction, que Cédric joue avec les mots et nos émotions, tel un métronome. Mais dans la réalité, ces red room, est-ce qu’elles existent ? Et si oui, « Est-ce que tu aimerais ? »
Cédric joue avec la corde sensible du Mal de chacun d’entre nous. Il dissèque ses personnages, mais également le lecteur, avec un scalpel bien affûté.
Un roman qui bouscule et fait réfléchir, une lecture qui m’a vraiment chamboulée, je n’en suis pas ressortie indemne.
« Le bourreau regarde la caméra et lève un pouce. Les participants tapent des hourras. La fille sur la chaise se met à secouer la tête et à hurler de toutes ses forces alors que l’exécuteur approche la lame de sa poitrine dénudée. »
Je remercie les Éditions Fayard et NetGalley pour cette lecture.
La Saignée est le dernier thriller en date de Cédric Sire. C’est aussi le 2e roman que je lis de cet auteur (après l’excellent Avec tes yeux, lu il y a quelques années et que j’avais bien apprécié 😁). Qu’en est-il de celui-ci ? Eh bien je dois dire qu’encore une fois j’ai beaucoup aimé. En effet, La Saignée se révèle être excellent thriller qui m’a tenu en haleine de bout en bout.
Lu en à peine quelques jours, j’ai été complètement happée par le récit. Une fois commencé, je n’ai tout simplement pas pu décrocher de ce livre, tellement j’étais absorbée par sa lecture.
Il faut dire que le style d’écriture y est aussi pour quelque-chose : à la fois agréable, concis et percutant, on n’a pas vraiment le temps de s’ennuyer ! Les chapitres quant à eux sont très courts, les pages se dévorent à un rythme effréné alors que ce roman comporte tout de même un total de 672 pages !
Et les personnages dans tout ça ? Tout au long du livre, nous faisons la connaissance de plusieurs protagonistes et antagonistes : on y trouve des personnalités de toutes sortes. Certaines sympathiques (c’est le cas du lieutenant Bellefonds), d’autres au contraire se révèlent particulièrement antipathiques et détestables au plus haut point. On retrouve aussi des personnages sans le moindre scrupule, manipulateurs, toxiques voire carrément effrayants. Parmi tout ce beau monde, on croise également des anti fans hystériques, une hackeuse de génie… bref des personnages variés et tous aussi intéressants les uns que les autres.
La Saignée est aussi un roman qui met en lumière des personnes efficaces et consciencieuses dans leur travail par opposition à d’autres qui elles tombent dans la facilité, ou qui font une fixette, allant même jusqu’à perdre la raison.
Il y a aussi beaucoup d’infos sur le Dark Web et le rôle des ICC (Investigateurs en Cybercriminalité) et tout un jargon informatique qui est employé. Tout était vraiment détaillé, ce qui montre bien tout le travail de recherche que l’auteur dû effectuer en amont pour agrémenter son récit. J’avoue par moments avoir été un peu perdue face à cette mine d’informations mais j’ai aussi appris pas mal de choses.
L’intrigue est bien ficelée. Dans les derniers chapitres, une véritable course contre la montre se met en place afin d’arrêter le coupable. Le sujet abordé est lourd et les crimes commis sont d’une violence et d’une barbarie inouïes. Qui plus est l’auteur parvient avec succès à semer le doute dans l’esprit du lecteur grâce notamment à des flashbacks qui viennent brouiller les pistes et ce jusqu’au twist, pour enfin nous offrir une fin digne de ce nom et plutôt satisfaisante car malgré toute l’horreur de la situation, on finit par voir la lumière au bout du tunnel.
Conclusion : C’est un thriller certes très sombre et extrêmement violent mais aussi terriblement addictif. J’ai passé un très bon moment en le lisant et je n’ai pas vu le temps passer. Il y a beaucoup d’action : les scènes de bagarres sont nombreuses, les coups partent un peu dans tous les sens. On n’a à peine le temps de souffler que c’est déjà reparti ! Un vrai cocktail explosif.
« Est-ce que tu aimes ? » clame le site sous la photo d’un cadavre mutilé. Sur le Dark Web, il existe des espaces interdits au commun des mortels où les voyeurs de la pire espèce assouvissent leurs pulsions.
J’ai découvert Cédric Sire il a y a déjà quelques années et j’avais adoré son univers si sombre. Je n’ai pas lu tous ces romans, mais quand j’ai vu celui-ci, je ne sais pas ce qui m’a attiré. Déformation professionnelle peut être vu que je suis infirmière anesthésiste…
L’histoire tourne autour de 3 personnages principaux :
— Estel, ex-flic reconvertie en garde du corps suite à une bavure. Elle a été pas mal chahutée par la vie depuis toute petite et s’est mise à pratiquer la boxe, enchaine les combats légaux ou pas.
— Quentin, policier spécialisé en Cybercriminalité qui n’est pas aussi clean qu’il le prétend.
— Delphine, lieutenante de PJ de Paris, va collaborer avec Quentin.
Autour d’eux gravitent Léo, le petit copain d’Estelle, l’ex-patron de celle-ci et un écrivain pas très net.
Tout ce petit monde va se retrouver autour d’une enquête assez glauque dans le Dark Web et dans une pièce aux murs rouges : La Red Room. Et du bourreau si particulier qui exécute les ordres de ceux qui ont accès à cette pièce.
J’ai retrouvé tout l’univers bien sombre et l’ambiance malsaine des romans de Cédric Sire. Il sait si bien décrire les pires sévices qu’une personne peut infliger à une autre par pur plaisir. C’est même assez dur et dérangeant par moment.
Les chapitres sont assez courts et passent d’un personnage à l’autre, dans le présent et dans le passé. Cela donne du relief et de l’intensité à ce roman sans que l’on soit gêné par l’épaisseur de celui-ci.
L’auteur a semé beaucoup de fausses pistes, mais je suis assez rodée avec ce genre littéraire pour ne pas me laisser piéger. Mais je ne m’attendais quand même pas au twist final.
Cédric Sire arrive toujours à nous faire aimer ces personnages cabossés par la vie, mais qui essayent, coute que coute, de s’en sortir. Il y a énormément de fêlures, de tristesse et de mystère. Mais c’est sa force de nous faire ressentir tout cela.
Par contre, pour cette plongée dans le Dark Web, âmes sensibles s’abstenir.
Une petite brique qui se lit fort bien ! Pour ma part, c'est la première fois que je lis un roman aussi immergé dans le Dark Web, et j'ai accroché complètement car au-delà du caractère intriguant du site, l'ensemble de l'intrigue est bien ficelée, avec beaucoup de points réalistes notamment au niveau des procédures judiciaires. L'auteur installe une vraie confusion autour d'Estelle, et finalement, même les choses qui devraient alerter le lecteur car elles sont un peu moins vraisemblables passent comme sur des roulettes, et lorsqu'on percute, c'est déjà trop tard. Le rythme est bien rythmé : autant vous dire que c'était dur de poser le roman !
👊🏻 Petit bémol au niveau du dénouement, je m'y attendais un petit peu car certains indices paraissent quand même assez évidents, mais surtout, ça manque d'explications à mon goût. En effet, l'organisateur de la Red Room est forcément quelqu'un qui aime la violence, mais il n'y a pas plus de développements que ça sur les motivations, même lors des aveux. J'aurais aimé comprendre davantage pour arriver à ce niveau de violence, aussi extrême.
En revanche, que de surprises avec les personnages ! Déjà Estelle, comme je le disais, est constamment dans la confusion, et le fait d'avoir quelques explications à droite à gauche durant ses flashbacks permet d'aiguiser la curiosité et de conserver l'intérêt du lecteur. Je me suis attachée à elle et j'ai eu envie de la comprendre dès les premières lignes. Quentin m'a bien agacée, donc là aussi, c'était réussi, surtout que pour lui aussi, le développement est tel qu'on peut comprendre ses réflexions, choix et motivations : tout ce que j'aime. Dommage pour 1 personnage secondaire clé, j'aurais aimé plus de développement même si on a des pistes de compréhension. Petit plot-twist quand même pour celui-là, je ne l'avais pas bien cerné et il me l'a bien mise à l'envers !
Bon ...comment dire? je ne vais pas être tendre. Est-ce que c'est mal écrit? non. Est-ce que c'est prenant? quand on ne voit pas les ficelles, oui ...quand on les voit, non ...et des ficelles y'en a des tas... En gros, la scène d'ouverture a allumé tous mes warnings "déjà lu ailleurs" et rien, mais alors rien sur les 600 pages du bouquin ne m'a fait oublier ça ...et donc, ça tombe a plat dès le début ...pourquoi? parce que Chattam a posé ce genre d'ambiance il y'a des années, les changements incluant le dark web, et autres références à l'ère du temps ne sont que cosmétiques et fan service ...
En vrac, ce qui m'énerve ici : - les chapitres d'un paragraphe pour gonfler artificiellement l'effet page turner et le nombre de pages - les flashbacks incessants - les twists qu'on voit venir page 100 et qu'on ne dénouera qu'au big reveal des 50 dernieres pages - les références piquées ici ou là entre autres au cinema (fight club, prestige,silence des agneaux, etc ) - des allusions 'contemporaines' pour ancrer ce truc dans le ici et maintenant qui n'apportent absolument rien au déroulement de l'intrigue - la foultitude de NPC sans substance - et j'en oublie surement
C'est le risque,quand on va vers le mainstream, de se voir comparer a d'autres et de perdre des lecteurs en route.... pourquoi est-ce que je continue à vouloir lui donner une nouvelle chance à chaque sortie? ça me dépasse...enfin c'est probablement parce qu'on me prete/offre les bouquins aussi en me disant c'est 'suuuuuuuupeeeeeer' ...euh oui? non, ça ne l'est plus depuis que le fantastique a été poussé sous le tapis et que la violence est devenue plus 'propre sur elle'
Je pourrais résumé mon avis pas quelques petits mots, par exemple: j’ai adoré; quelle claque! Ou juste woaw. Bref vous l’avez compris, j’ai beaucoup aimé!
On part sur un beau thriller assez épais, et le jeu en vaut la chandelle pour mettre en place tout la complexité de l’intrigue. Les personnages sont complexes dans leur psychologie, erraflés par la vie, intriguants.
Malgré tout, on ne s’ennuie pas une seconde, même lors de la mise en place des personnages. Il y a de l’action dès le début du livre pour vous mettre complètement dans la peau des personnages.
Petit à petit, Cédric Sire ajoute de la complexité à l’intrigue en ajoutant de nouveaux élèments, de nouveaux crimes, de nouvelles bagarres, de nouveaux mystères,…
Même du côté des enquêteurs, pas de banalité. Ils ont une personnalité bien trempée avec leurs qualitées pour enquêter mais aussi parfois des défauts qui vous remueront les tripes.
Et alors les 150 dernières pages vous donneront l’impression que courir un marathon sous la tension de l’intrigue! Pas de temps mort, pas le temps de souffler! Vous passerez par le stress, le dégout, la colère voir la haine, l’espoir,… J’ai revisité toutes mes émotions!
De plus, les chapitres sont très courts donc malgré la longueur du livre, les pages s’enchainent avec fluidité. Vraiment j’aurais envie d’entrer plus en profondeur dans les détails, mais je ne peux vous spoiler.
Alors je vais juste vous dire: lisez ce livre bordel!