"S'il y avait un message diffusé dans des haut-parleurs avant l'entrée en territoire de fiction, il ressemblerait, curieusement, à celui des assurances ou des banques jointes par téléphone : Patientez quelques instants, vous allez être mise en relation... Ce que je cherche, sans doute, depuis le début, en tant que lectrice et en tant qu'écrivaine, ce sont des récits qui me permettent d'entrer en relation avec des êtres qui me sont inconnus et me deviendront proches, tout comme des récits qui leur permettent - à l'intérieur de la fiction - des relations riches, complexes et fragiles."Avec Toute une moitié du monde, Alice Zeniter écrit un livre hautement stimulant, fondé sur ses expériences personnelles de lectrice avant tout, mais d'écrivaine aussi, un livre qui nous invite à repenser nos façons de lire les histoires qu'on nous raconte. C'est aux lecteurs que nous sommes qu'il s'adresse, c'est avec eux qu'il converse, avec autant de sérieux que d'allégresse, autant d'humour que d'érudition. Ce livre est tout simplement l'histoire d'une femme qui aimerait qu'on ouvre en grand les fenêtres de la fiction.
Alice Zeniter is a French novelist, translator, scriptwriter, dramatist and director.
She has won a Prix Renaudot young adult award for her third novel, Juste avant l'Oubli, and a Prix Goncourt young adult for her fourth novel, L'Art de Perdre.
Zeniter published her first novel, Deux moins un égal zéro, at the age of 16. Her second novel, Jusque dans nos bras, was published in 2010 and translated in English as Take This Man.
Her latest novel, L'Art de Perdre, won multiple prizes and awards.
Dévoré. Je ne sais pas ce que j'aime le plus chez elle, son érudition, son humour ou sa sincérité. Bref. Si vous avez aimé son essai Je suis une fille sans histoire, vous aimerez celui-ci.
Si vous n'avez pas lu Je suis une fille sans histoire, vous savez ce qu'il vous reste à faire.
Un tel intérêt est presque insoutenable. Alice Zeniter est une version 4.0 voire 6.2 de moi-même, je ne vois que ça . Nous partageons les mêmes obsessions et interrogations, sauf qu'elle réfléchit tout avec un talent que je n'ai pas. Je la remercie donc de tenter de me mettre à jour dans chacun de ses textes ou interventions. Si vous avez lu Je suis une fille sans histoire vous serez dans vos petits souliers. Imaginez prendre un verre avec une copine brillante, érudite, exigeante et super drôle, qui a des théories sur tout ce qui fait un texte et tout ce qui fait une passion pour un texte, tout ce qui limite un texte, et tiens, d'ailleurs, elle a un petit paquet de livres annotés dans son sac, tant qu'à être là . Des citations dont elle souligne les limites ou pour lesquelles elle crie son admiration. Une copine qui veut absolument que vous restiez à table avec elle, alors qui parsème son argumentaire un peu éparpillé de références de la culture pop et de l'actu. Osez me dire que vous demandez l'addition. Non je ne crois pas . Vous restez puis vous rentrez chez vous le coeur léger, avec encore plus d'interrogations sur l'écriture et votre place dans le monde, quelques réponses, et une vie un peu plus grande qu'avant.
J'avais adoré Je suis une fille sans histoire donc quand ma collègue du rayon littérature m'a parlé de ce nouveau livre de l'autrice dans le "même genre" j'ai sauté de joie ! J'aime beaucoup la façon dont Alice Zeniter parle de littérature, de lecture, d'écriture, toujours avec ces petites pointes d'humour bien placées et notes de bas de page marrantes et intéressantes. J'ai aussi aimé tout le discours politique autour des livres, ses observations sur la façon dont le genre est abordé en littérature, mais aussi le racisme ou les problématiques de classe. Elle ne cite pas tant de monde que ça et cela reste plutôt concentré sur la littérature dite "blanche", mais la diversité de points de vus et de points évoqués était très intéressante
Il y a un peu de tout dans ce livre inclassable.. ! Beaucoup de belles citations, d'observations intéressantes sur son expérience d'autrice. Mais j'en ressors avec une impression de "livre fourre-tout" qui me laisse perplexe. Par conséquent, la notation n'était pas facile.
(Message de service au passage : si le correcteur automatique de clavier Google pouvait arrêter de me souligner le mot "autrice" comme s'il s'agissait d'un mot inexistant ou mal orthographié je lui en serais tout à fait reconnaissante)
J'ai beaucoup aimé ce texte. De manière très personnelle, Alice Zeniter y raconte son expérience de lectrice et d'autrice, tout en prenant de la hauteur et en réfléchissant au rôle du roman dans notre société. Je suis très impressionné par sa capacité à prendre du recul sur ce qu'elle lit, à comprendre la construction et le rôle de la littérature, sa position de "lectant" comparé à moi qui suis très "lecteur" (j'ai découvert cette notion dans ce livre). Je retiens qu'un des rôles du roman est de proposer des récits qui s'éloignent de personnages appartenant à la classe sociale dominante, pour enrichir sa vision du monde. Ça m'a donné envie de rechercher ces lectures de manière plus active !
Je pense que je suis trop bête pour apprécier ce genre de lecture. J'ai mis 6 mois à terminer cet essai qui n'est pas un essai, donc je saurais pas vraiment le résumer, je sais pas trop ce que j'en retire, c'était bourré de trucs intéressants et en même temps c'est tellement perché que je suis certaine de pas avoir compris la moitié des messages. Déjà ma culture littéraire doit être pauvre parce que j'avais pas un dixième des références. Et ensuite, je pensais avoir une compréhension de lecture acceptable, et ce livre m'a prouvé que visiblement NON parce que j'avais vraiment du mal à piger de quoi on parlait (je relisais tout 2 ou 3 fois pour essayer de comprendre et j'ai souvent abandonné, c'est très bizarre comme expérience, j'ai eu l'impression de lire une langue étrangère que je maîtrise pas alors que j'en connais absolument tous les mots). Après, j'ai mis 6 mois à le terminer, donc ça n'a pas aidé. Globalement j'étais perdue, mais certaines réflexions m'ont semblé très justes, et en même temps... ça partait trop loin pour moi. Bref, le propos est archi intéressant mais ça m'a un peu fait l'effet d'une branlette intellectuelle quand même, donc c'est une œuvre à recommander mais à des gens cultivés et intelligents. Et je fais pas partie de cette catégorie !
J'aime tout chez Alice Zeniter mais surtout sa plume, son humour et sa pédagogie.
J'avoue qu'avec cet essai la il m'a manqué une grande partie du background littéraire pour comprendre toutes les références. Et du coup certains chapitres m'ont un peu perdu faute de pouvoir me référer aux exemples qu'elle donnait.
Après le fond reste la, notre rapport à la fiction. Ce qu'il en dit, ce qu'il est, ce qu'il pourrait être ?
La touche d'humour et l'apport de l'expérience personnelle de l'autrice son un grand plus dans un récit qui aurait pu être très académique et disons le, chiant à mourir.
recueil d'essais/textes qui ne traitent pas tous le féminisme comme suggère le titre. J'ai beaucoup aimé "être autrice" dont certains passages me semblent très justes et pertinents. Dans l'ensemble, le recueil est intéressant mais pour quelqu'un qui s'attendait à un recueil de textes féministes, je trouve que c'est dommage de vendre un livre comme ça. Je l'aurais sans doute plus aimé si on ne l'avait pas présenté comme un essai féministe (les quelques premiers essais sont sur le féminisme, les femmes dans la littérature, écriture quand on est femme, etc mais ce n'est pas le cas de la plupart des essais).
Il ne s’agit pas d’un nouveau roman de cette auteure dont j’attends toujours de lire « l’Art de perdre », mais d’un essai sur la littérature, finalement assez inégal. Plusieurs chapitres m’ont laissé de marbre, trop érudits, bourrés de citations d’auteurs que je n’ai jamais lu, et d’autres en revanche se sont avérés très intéressants, notamment le chapitre qui a donné son nom au livre et où elle met en évidence la prééminence des auteurs masculins dans la littérature d’où découle une abondance de héros mâles entourés de femmes, qu’elle résume à une « kyrielle de figures de second plan, objet de désir d’un héros masculin, éléments souvent passifs, propres à être enlevés, séquestrés, empoisonnés... ». En tant que lecteur, je n’en avais pas pris forcément conscience, mais les exemples qu’elle donne, conjugués aux romans que j’ai lus, lui donnent plutôt raison.
C’est au chapitre « aimer, pleurer ou être un personnage » que je me suis le plus intéressé, et pas seulement parce qu’elle cite Martin Eden comme personnage d’un de ses romans préférés !
Alice Zeniter décrit très bien l’attachement aux personnages de roman, alors je la cite de nouveau : « Depuis que je connais le pays de la fiction, j’ai le même appétit pour ces rencontres étranges qui se prolongent pendant plusieurs jours ou plusieurs semaines et deviennent des fréquentations. Les personnages de mes lectures m’accompagnent si bien qu’il m’arrive d’avoir envie de donner de leurs nouvelles. »
Globalement un bon moment de lecture avec son lot de réflexions qui touchent plus ou moins. Il y a un long passage qu’il m’a fait réfléchir à ce que je lis et pourquoi ; pourquoi j’écris et comment, des moments d’humour dans le texte, d’autres passages qui m’ont laissé de marbre. Je ne suis toujours pas sure des intentions du livre mais c’était agréable à lire.
Je ne m'y attendais pas mais j'ai passé un bon moment avec ce livre, à mi chemin entre un essai et un billet de blog. Je ne connaissais pas Alice Zeniter et c'est une bonne découverte ! lecture agréable même si je suis loin d'avoir toutes les références.
Très intéressant sur le sujet " Être une femme qui écrit, qui lit, qui consomme de la fiction" Dans notre société viriliste. Il y a aussi des passages sur l'écriture en elle même, le rôle des personnages etc. C'est un peu sous la forme du Génie lesbien d'Alice Coffin Je recommande
Toute une moitié du monde, comme Alice l'explique au debut du livre, un ecrit entre le Roman et l'Essai. Une promenade parmi ses pensees, un parcours retraçant son evolution, en tant que lectrice, autrice, femme, passionnée. Son ecriture fluide fait appel a mon propre flot de pensées, je m'interroge sur des sujets similaires, je me ballade avec elle. La reflexion qu'elle mene sur la place de la fiction dans nos vies m'a bercé tout au long de la lecture. J'ai ris et parfois presque pleuré. Passionnée aussi, de litterature et de fiction. J'ai trouvé un personnage que j'aimais beaucoup dans cette fiction pas fiction. Un alter ego, une soeur pour penser le temps de cette lecture.
Pendant toute la lecture de ce livre, j'ai été très partagée. Alice Zeniter livre ses réflexions et questionnements sur la lecture et l'écriture, cite de nombreuses œuvres – fictions, essais littéraires, entretiens d'auteurs, films ou séries… - et parle de son propre cheminement et des coulisses du monde littéraire. C'est très riche et stimulant et j'ai beaucoup aimé certains passages, certaines citations. J'ai été très intéressée notamment par les réflexions sur les personnages féminins dans la littérature, sur la façon dont est perçue la littérature écrite par des femmes ou encore sur ce qui compte vraiment dans un récit (sa réponse : les personnages).
Mais j'ai été gênée par : - le fait qu'Alice Zeniter semble vouloir cocher dans ce livre toutes les cases des indignations actuelles sur les minorités, la pauvreté et les inégalités sociales, l'écologie… quitte à ne pas creuser suffisamment chacun de ces sujets ; - le sentiment de culpabilité qu'elle exprime à plusieurs reprises et les justifications qu'elle donne à ses propres choix littéraires (exemple, dans tel roman, elle écrit en substance : "oui ok mon héroïne est belle, mais elle ne veut pas d'enfant et elle désire d'autres hommes que le sien, donc ça va, j'ai réussi à ne pas reproduire totalement le schéma traditionnel") ; - quelques références politiques précises ainsi qu'un passage sur la gauche et la droite : hors-sujet à mon avis.
J'ai donc hésité entre trois et quatre étoiles… J'ai mis quatre, finalement, car cela reste un tour de force d'aborder, de façon digeste et plutôt agréable à lire, l'ensemble de ces thèmes "sociéto-littéraires"… Aussi parce qu'Alice Zeniter reste souvent fine et nuancée et qu'elle a un côté tellement sincère et transparent que ça en est attachant (d'un chapitre à l'autre, on lit ses contradictions entre "la théorie" qu'elle aimerait davantage cultiver et les choix du cœur…). Et enfin, surtout parce que je lui suis reconnaissante de ces pages érudites et stimulantes et de certaines références précieuses (telles que "Le chaos ne produit pas de chefs-d'œuvre" de Julia Kerninon, que j'ai très envie de lire).
Alice Zeniter explore ici les tenants et les aboutissants de son écriture, de sa créativité et de sa construction artistique au sein d'une société comme la nôtre. Ecrit au début de la pandémie de Covid-19, on sent que l'autrice a eu besoin de se poser pour réfléchir à ses activités littéraires, de prendre du recul et de se replonger dans ses classiques (modernes ou anciens). Elle nous propose une introspection réfléchie autant qu'un témoignage d'une certaine partie de notre société contemporaine et contrariée par des actualités angoissantes.
L'ouvrage foisonne de références littéraires (évidemment !) mais aussi de retranscription d'entretiens avec des autrices (Tony Morrison, entre autres) ou de citations plus ou moins célèbres, d'auteur.ices plus ou moins connu.es. Alice Zeniter se penche autant de sa façon de travailler, de sa personnalité propre, que des personnes qui l'ont inspirée au fil des années. Sans aller jusqu'à l'essai universitaire, elle nous livre une partie de ses connaissances théoriques autour de la littérature et de l'art de la narration (scénario, théâtre, cinéma...), en teintant ses réflexions de ses expériences personnelles d'autrice.
J'ai trouvé la plupart des sujets très intéressants. La vision d'Alice Zeniter m'a souvent plu, interpellée, amusée, mais je ne peux pas dire que j'ai été réellement touchée. J'ai eu l'impression de me contenter d'effleurer les thèmes, ce qui est très frustrant pour moi. Peut-être est-ce dû au fait que j'ai écouté le livre au lieu de le lire... Pourtant, la voix de Sephora Pondi est agréable et douce mais manque cruellement de dynamisme... Comme si les concepts évoqués étaient trop complexes pour être lus à voix haute à un rythme normal... Peut-être essayerai-je me replonger dans la version textuelle dans quelques mois pour me faire un avis plus tranché.
Je n’ai pas aimé ce livre. Comme je ne sais pas arrêter une lecture j’ai consciencieusement continué jusqu’à la fin, une torture. Je trouve que ce livre est réservé à un cercle de personne érudites. Je n’en fait pas partie. L’art de perdre m’avait beaucoup plu c’est la raison pour laquelle j’ai acheté ce livre mais c’est un tout autre genre, un essay truffé de référence littéraire que je ne possède pas. Je suis déçue.
I loved this book. I have three superfantastic Alices in my life now. Middle sister Alice. Friend and colleague Alice. Book Alice. Quite apart from the fact that I am positively prejudiced towards Alices, she writes so well, so clearly and funnily. There's a kinship there with that other sparky thoughtful erudite brain of Kapka Kassabova. Reading a book like this stops any desires to ever write - why bother when you can spend your time reading the work of people who are so good at their craft.
loved the wry writing style and self-awareness to critique her own work throughout, and the sarky footnotes tickled me a lot. just great writing, made me want to read her other novels (loved art of losing).
really interesting reflections on the way gender/structures of domination influence literature and our ways of reading, with an expertly sourced array of references.
circled back on itself a bit in places but kinda inevitable given the theme. the meta ending was great!
Un essai très stimulant, avec des idées qui me parlent, d'autres qui me questionnent ou me surprennent autour des représentations dans la littérature, des différents types de récits, des impasses de la dramaturgie... Un bon prolongement de "Je suis une fille sans histoire", qui donne encore une fois envie de lire les nombreuses œuvres auxquelles l'autrice fait référence.
Essai très éclairant autour de ce qui entoure la littérature (et la fiction plus généralement) : le statut d'auteur ou autrice, la construction de la narration, le rôle du personnage, etc. Les réflexions sont intéressantes et appuyées de nombreuses références. Le découpage permettra une relecture partielle et aisée :-)
Essai/non essai plein de références biblio au sujet de la fiction. Je termine ce livre avec l'envie de lire la plus part de textes cités, de continuer les réflexions amorcées et de se joindre à Alice Zeniter pour continuer ce travail. D'ailleurs drôle et léger grace au ton souvent ironique de l'auteure.
Dévore goulûment, comme un livre à suspense, mais en allant en arrière sans cesse, pour mieux comprendre, pour noter des noms, des titres de livres, des concepts. AZ (quelle initiales géniales!) est érudite mais pas prétentieuse pour un sou, elle a le don de la profondeur énoncée de manière légère. Un régal.
Intéressant, incisif et parfois drôle. J’avais adoré « l’art de perdre » et aimé « comme un empire », et j’ai acheté cet œuvre sans réaliser qu’il s’agit d’un essai sur la littérature. La majorité porte (heureusement) sur la lecture mais une partie porte sur l’acte d’écrire, ce qui évidemment me rejoins moins et donne un peu l’impression d’artistes qui se parlent entre eux de leur métiers.
C'est très bien écrit, mais j'ai moins accroché que à Je suis une Fille Sans Histoires. C'est aussi un peu le but, proposer une narration différente, et c'est vrai que ça m'a motivée pour écrire ! Mais bon voilà, le format est inhabituel et j'ai du mal à y rentrer (ce qui est, quelque part, le propos du livre).
Assez confus. Par moments j'avais l'impression de lire "Je suis une fille sans histoire - autre version". À d'autres je ne suivais plus la logique de l'autrice. Et dans le même temps c'est une petite balade bondissante dans la littérature et l'art. Si on l'aborde comme une lecture-grenouille qui bondit de sujet en sujet, alors c'est un livre sympathique.