C'est plus beau là-bas

by Violaine Bérot

"Mais s'il ne s'agissait pas d'un jeu ? Si à force de leur donner matière à y croire tes étudiants t'avaient pris au mot, s'ils avaient voulu appliquer à la lettre le contenu de ce texte que tu leur offrais en fin de cycle, ce texte dans lequel tu détaillais point par point la mise en actes des théories étudiées pendant leur cursus ? Serait-il alors envisageable qu'ils aient réussi, comme tu le préconisais, à renverser le pouvoir en place ? Non, tu ne peux l'envisager, pas dans la vie réelle, car sans doute, et c'est la seule explication plausible, sans doute rêves-tu, sans doute patauges-tu dans un mauvais sommeil, et tout s'arrêtera net quand ton réveil sonnera, quand ta femme se retournera dans le lit, et enfin cessera ce grand n'importe quoi dans lequel tu t'enlises et t'épuises."

Énigmatique et poétique, C'est plus beau là-bas confirme le talent de Violaine Bérot. En ce début de millénaire, une autre vie est-elle encore possible ?

128 pages, Paperback

Published August 18, 2022

About the author

Violaine Bérot est une femme de lettres française. Elle est la fille de Marcellin Bérot, montagnard enraciné dans les Pyrénées et auteur de plusieurs ouvrages sur les Pyrénées, et de Marie-Claude Bérot, puéricultrice et auteur de livres jeunesse.

En 1994, elle publie son premier roman, Jehanne. Dans Léo et Lola paru en 1996, elle aborde le thème de l'inceste. En 1999, avec Tout pour Titou, elle « écrit un roman d'une rare noirceur », selon Claude Mesplède. Notre père qui êtes odieux, publié en 2000, est un roman de la série du Poulpe qui se déroule dans les Pyrénées de son enfance.

Reviews

[Nath.L · Rating 4 out of 5]

J'ai aimé le style et l'art d'entretenir le suspense. cette lecture est tombée dans une période où j'étais peu disponible. Je pense n'avoir pas su en apprécier toute la saveur.

[Liza · Rating 1 out of 5]

ужасная книга, зачем-то изданная поляндрией, еще и с хитрым полиграфическим приколом: неразрезанные страницы (то есть книга как бы в два раза толще, чем на самом деле, а между страницами с текстом по две пустые). в чем задумка, почему, зачем...

а вот фантастический отрывок по тупости из ее интервью:

— Ваш роман оставляет сильное впечатление, и многие наверняка захотят прочесть его снова, чтобы подумать как о собственной жизни, так и о своей жизни в обществе. Можете ли вы дать совет тем, кто только начинает знакомство с этой прекрасной книгой?


— Прочтите ее, позволив увлечь себя и сбить с толку. Вы, несомненно, будете заинтригованы, будете искать объяснений, которых не найдете. Этот первый опыт вас фрустрирует. А затем я советую вернуться к книге через какое-то время и перечитать ее заново...

[LISA NOEL · Rating 3 out of 5]

Une lecture déroutante à la fois en ce qui concerne l’histoire et le style d’écriture. J’ai été frappée d’incompréhension et cependant touchée par la poésie énigmatique.


Citations :
- « Car aimer, tu en es désormais certain, aimer ne dure que le temps ou l'on se persuade que l'on aime. »

- « tu avances, non pas pour avaler des kilomètres mais pour le seul plaisir de ton corps en mouvement. Tu ressens comme il prend goût à l'effort, combien il en redemande, et que ça fasse mal n'est plus si grave. »

- « un papillon très bleu se pose sur ta main, bleu comme le plaid sur les jambes de ta mère, et tu souris au papillon. Quand il s'envole tu plisses tes yeux pour le suivre, et son bleu se noie dans le bleu du ciel. Tu ne marches plus vers le beau, tu comprends qu'il est déjà là, en toi et tout autour de toi. Pas besoin de t'époumoner à lui courir après.
dans ta tête tout se calme. »

[Reader]

C'est plus beau là-bas. Quelle est la définition de ce qui est plus beau ? C'est la question à laquelle nous cherchons la réponse tout au long du roman, à travers le point de vue du personnage. Nous partageons les aventures, les doutes et les états d'âmes de celui-ci jusqu'à développer une compassion pour un évènement dont on ne connaît pas la nature. Pour autant, on y retrouve une certaine poésie sur la vision de la société, de l'humain et du monde en général, nous remettant en question sur notre vision de celui-ci. À lire sans hésiter pour celles et ceux qui aiment laisser place à leur imagination.

[Myriam · Rating 4 out of 5]

Lecture étrange. Nous sommes dans la tête du héros, et, comme lui, on ne comprends rien aux événements.
J'ai apprécié l'écriture, faite de paragraphes courts dans un style assez proche de l'oralité. En revanche, j'en suis sortie frustrée.

[Spoiler]

Une fois tournée la dernière page, le lecteur n'en sait pas plus. La révolution a-t-elle eu lieu ? Le narrateur a-t-il simplement sombré dans la folie ? J'aurais aimé pouvoir me faire une opinion sur la question, mais le roman est écrit de telle manière qu'il est impossible de faire pencher la balance. Dommage.

[Elodie Smn · Rating 1 out of 5]

Un essai eût été plus efficace. Je sais que le but est notamment que le lecteur soit perdu, mais j’ai justement été trop perdue et j’ai décroché presque immédiatement. Le style, qui est censé participer à cette impression que le personnage est dans le flou, devient insupportable et m’a poussé à sauter des morceaux de phrases, car j’ai eu du mal à me concentrer pour essayer de le comprendre.

[Isabelle · Rating 4 out of 5]

L'auteure et son nul doute possible une véritable écrivaine. Le style et l'histoire sortent d'un esprit curieux, penseur et accoucheur !

[Rémi DELION · Rating 2 out of 5]

Il y a des livres qui refusent d’être simplement lus — ils se vivent, s’endurent, s’interprètent. C’est plus beau là-bas appartient à ceux-là. À travers l’itinéraire opaque et déroutant de son personnage principal, Violaine Bérot propose une expérience de lecture à la fois physique et mentale, qui déstabilise autant qu’elle fascine. On traverse avec lui un monde fragmenté, presque onirique, où les idéaux se heurtent à la brutalité du réel. La force du roman réside dans sa capacité à maintenir ce flou : entre allégorie politique, récit d’exil intérieur et parabole existentielle. L’écriture, sèche, parfois abrupte, fait résonner les non-dits avec une intensité rare. Ce n’est pas un livre qu’on referme avec des réponses, mais avec une brûlure — celle du doute.