« Le féminisme n’a jamais tué personne ». Cette phrase est brandie depuis des décennies par le discours féministe majoritaire. Comme si les féministes cherchaient à rassurer un patriarcat pétri d’angoisse, ou à appuyer l’idée – déjà bien répandue – qu’une femme ne peut pas faire peur, qu’une femme ne peut pas être dangereuse. Mais est-il vrai que le féminisme n’a jamais tué personne ? Elles s’appellent Maria, Noura, Judith, Diana, Christabel. Elles ont fait usage de la violence contre le patriarcat. Elles ont touché au grand tabou. Pour nourrir une réflexion sur la place de la violence dans la lutte contre le patriarcat, Irene nous raconte l'histoire de ces femmes violentes.
Irene a grandi dans un mélange de cultures espagnole, basque et française. En 2017, elle s’installe a` Paris et se lance dans le militantisme au contact des milieux féministes. Elle est également l’autrice de Hilaria. Récits intimes et théorie féministe (Divergences, 2022).
Irene was born and raised in Brooklyn, NY. Ever since her childhood days her first passion was to write books. A hardworking and dedicated mother of three young men, Irene has truly come a long way and is steadfast at going further to reach deep into the minds and hearts of people who love to read. Currently she resides in the state of Kentucky.
« Dans le système patriarcal, les hommes exercent la violence pour marquer leur statut de dominant. Il ne s'agit pas de savoir si tous les hommes sont des violeurs ou des meurtriers, mais d'accepter que le système leur donne la possibilité de l'être et ce, sans nécessairement risquer grand-chose. (...) Le féminisme est violent depuis le début. [Cependant,] à la différence du patriarcat, la violence féministe n'est pas oppressive. Elle est subversive. »
« Personnellement, je ne veux pas d’un féminisme violent. J’aimerais que notre révolution puisse se satisfaire de flashmobs et de pancartes à paillettes. Seulement, je ne suis pas certaine que cela suffise. Notre militantisme ne peut pas faire abstraction du monde dans lequel nous vivons. Et ce monde, ainsi que les stratégies des adversaires, est immoral et, oui, violent. Le fascisme ne négocie pas ses règles. Le patriarcat n’organise pas de sit-in. Le capitalisme ne crée pas de pétitions sur change.org. L’oppression et la domination sont intrinsèquement violentes. Toujours. Partout. (…) Parlons de Terreur Féministe si vous le souhaitez. Mais n’oublions jamais que celle-ci n’est qu’une riposte à la terreur patriarcale, qu’elle est subversive et non pas oppressive. »
Micdrop pour Irene, j’ai envie de dire ? Un essai passionnant, richement documenté et plein d’arguments solides. L’autrice s’intéresse à l’histoire de la violence dans le mouvement féministe et à sa raison : les femmes sont violentes par réaction à la violence du patriarcat. Elles ne le sont pas par plaisir. Elles le sont par désespoir, pour se protéger, pour survivre, pour combattre un système profondément misogyne.
J’ai appris l’existence de certains mouvements et je trouve ça aberrant qu’on en parle aussi peu…
Attention, ça reste une lecture très difficile qui évoque de nombreuses violences sexuelles et de nombreux féminicides. N’hésitez pas à découper votre lecture et prenez soin de vous.
Un livre qui permet d'avoir un autre avis et regard sur le féminisme violent, j'ai beaucoup aimé le fait que l'autrice déconstruit les clichés autour de la violence féministe. On découvre les portraits de pleins de femmes qui ont fait usage de la violence que ce soit au XVIIe siècle, au XIXe ou en 2020 ce qui est très intéressant et enrichissant. De plus, chacune fait usage d'une forme de la violence ce qui nous permet de voir les différentes manières d'utiliser la violence dans un combat féministe et tout simplement humain. Enfin, on sent que l'autrice est très engagée mais cela ne l'empêche pas d'avoir un regard critique sur les actions de certaines féministes ou femmes, ainsi son discours est vraiment percutant !
Un essai très sympa !! Un peu trop court pour me marquer vraiment, mais la notion de la violence féministe est très bien développée, c'est bien écrit, et les portraits de femmes sont très inspirants 🔥
Essai vraiment intéressant sur la place de la violence dans le mouvement féministe! Les idées apportées sont intéressantes, font réfléchir et les exemples qui les appuient ont beaucoup d’impact. Seule petite chose, c’est vraiment un petit livre et j’ai l’impression des fois que ça passait vraiment rapidement sur des idées et qu’il y avait plus de citations et d’exemples que de réflexions de l’auteure. Mais c’était plus au début, après j’ai moins eu cette impression là. À lire, ça m’a fait réfléchir et ça m’a donné une perspective que j’avais jamais vraiment explorée avant!
"Je ne me bats pas pour 'être égale aux hommes' car je veux détruire l'oppression, pas ressembler à l'opresseur"
Un ouvrage qui questionne l'utilité et la légitimité de la violence dans la lutte féministe. S'appuie sur des histoires de femmes poignantes.
Bien que je sois loin d'être pour la violence, cela reste tout de même enrichissant d'en apprendre plus sur ces femmes qui en usent, et de s'intéresser a ce qui a pu les pousser à y recourir dans un contexte de militantisme et de survie.
Un superbe essai bien documenté sur la violence des femmes et des féministes et en quoi elle est nécessaire dans la lutte contre le patriarcat. J'ai découvert l'histoire des Rote Zora et je suis déçue de n'en avoir jamais entendu parler à nulle part. L'invisibilisation, encore et toujours. Les récits du chapitre 2 sont très puissants. Un essai très important pour penser la place de la violence dans les luttes féministes.
Évidemment 5 étoiles pour ce petit bijou qui relate les différentes manières d'utiliser la violence par les femmes : la violence fictive, la violence pour se défendre et la violence comme arme politique. C'est court et concis et je pense que ce petit traité peut faire basculer des avis sur le sujet de la violence commise par les femmes. C'est un grand oui ❤
Pour l'instant, il s'agit du Points Feminist qui m'a le plus plu, le plus appris et le plus donner la patate, alors qu'il aborde des sujets infiniment violents et dévastateurs : la violence oppressive patriarcale face à la violence libératrice et réactive.
Tant de nouvelles sources de connaissance grâce à cet essai, et en premier : "se défendre" de Elsa Dorlin.
feminist dehşet, feminizmin bireysel duygu halleriyle,özellikle de öfkeyle, nasıl kesiştiğini araştıran, cesur ve duygusal bir anlatı. toplumsal cinsiyet eşitsizliklerinin ve ataerkil şiddetin kişisel hayatlardaki tezahürünü inceleyen bu eser, feminist literatürde uzun süredir kendine yer bulamayan bir hissi,kadın öfkesini hem teorik hem de deneyimsel düzlemde merkezine alıyor.
sosyolojik açıdan değerlendirildiğinde kitap, öfkenin bir kadın için ne zaman “haklı” ve “meşru” sayılabileceği sorusunu irdelerken, duyguların nasıl toplumsallaştırıldığını açıkça gözler önüne seriyor. irene’ye göre kadınlar yalnızca incelikli, sevecen ve sabırlı olduklarında makbul sayılıyor. öfkeleri ise ya histerikleştiriliyor ya da marjinalleştiriliyor.
metni özellikle duygular sosyolojisi açısından önemli buldum. kitapta feminist öfke bir isyan biçimi olarak değil, bir uyanış hali olarak ele alınıyor. kadınların maruz bırakıldıkları mikro saldırılar, örneğin sürekli bölünmek, küçümsenmek, görmezden gelinmek, zamanla biriken bir hayal kırıklığına ve öfkeye dönüşüyor. akademik bir çerçevede yazılmamış olsa da, kişisel anlatıların gücüyle feminist teoriye katkıda bulunduğunu düşünüyorum. her bir bölüm, okurun kendi hayatında benzer bastırılmışlık duygularını tanımasını sağlıyor. bireysel hikâyelerin ardındaki toplumsal yapıyı göstermede oldukça başarılı. kitabın bazı bölümlerinde kavramsal netlik eksikliği dikkat çekiyor ama bu okuma zevkimi azaltmadı. örneğin “erkeklik krizi” veya “kadın düşmanlığı” gibi ifadeler bazen betimleyici olmaktan öteye geçemiyor, kavramsal derinlik açısından daha sıkı bir çerçeve kurulabilirdi. belki başka çalışmalarda, 96 sayfalık bir metin için yeterliydi bana kalırsa. kaldı ki metnin amacının akademik bilgi üretiminden çok, sezgisel ve duygusal bir paylaşım olduğu da göz önünde bulundurulursa eserin gücünü zayıflatmıyor.
Ça faisait longtemps que j’avais pas lu une non fiction sur le féminisme qui me satisfasse autant.
Résolument révolutionnaire, cette joyeuse compilation des expressions violentes du féminisme nous propose une vision anti capitaliste, antiraciste, antifasciste du féminisme et ça fait du bien. Ne dénigrant pas les modes d’action non violents, mais insistant sur la nécessité de l’action directe violente pour en finir avec les systèmes oppressifs, ce petit recueil vous donnera fort envie de vous engager !
Je pense que ce livre peut très bien faire le taff d'introduction à un discours davantage radical pour des jeunes féministes un peu perdues. Son format, sa construction et son écriture le rendent très accessible et la conclusion était chouette. Je trouve que ça manque pour un tel ouvrage d'une liste de textes "pour aller plus loin". C'est bien de dire que le féminisme ce n'est pas vouloir que des femmes blanches puissent être autant des oppresseuses que des hommes blancs, mais renvoyer vers des écrits d'afroféministes aurait été chouette plutôt que de juste citer "le racisme" comme un des systèmes d'oppression modelant notre société.
Je pense garder ce livre dans ma bibliothèque principalement pour pouvoir le prêter si jamais je croise des bébés féministes un peu duper, mais de mon côté il m'a juste donné envie de lire les deux ouvrages qu'il citait et que j'avais déjà noté dans ma PAL (Se Défendre et Comment la Non-Violence protège l'État). Quelques chapitres étaient intéressants mais trop peu approfondi, je n'ai pas la sensation d'avoir appris quoi que ce soit.
Bref les gens qui me suivent sur goodreads, franchement c'est pas la peine vous êtes déjà tous convaincu par la thèse du livre.
oui, les femmes sont violentes. oui, elles sont en colère. oui, c'est légitime. cet essai met en valeur toutes ses femmes qui tuent parce qu'elles sont en danger. parce que le féminisme tue, par légitime défense, par nécessité de protection. c'était super intéressant à lire et oui, soyons en colère. parce que la lutte contre le patriarcat est violente, et qu'elle ne sera pas réglée avec des paillettes et des banderoles
A lire de toute urgence. Et à relire régulièrement. Irene écrit comme l'on parle entre ami.e.s de tout ce qui nous bouleverse, de notre peur et de notre rage, elle nous donne le courage de nous battre et de choisir nos moyens d'actions, elle nous offre aussi des figures inspirantes et des questionnements nécessaires. Merci <3
je remercie ce type de lecture qui renforce tout bonnement mon féminisme et mes idées, et qui nous permet à toutes de se sentir plus téméraires et courageuses, et d'y croire d'un brutalisme grandiose
"peut-être que craindre les femmes, c'est aussi commencer à les voir comme des êtres humains."
Very much needed cette lecture ! Les histoires de femme violentes, fictionnelles ou réelles, racontées à travers des exemples concrets, le tout pour justifier que la non-violence eh bien ... nope, je valide. Essai lu en deux après-midis. C'est violent, c'est dérangeant, ça brasse le bide, mais c'est nécessaire et à lire d'urgence
Ce livre a provoqué de profondes réflexions en moi. Je le recommande chaleureusement à toutes les personnes intéressées par le féminisme. Merci Irene pour cet ouvrage inspirant