Le Havre. Vingt-cinq ans, célibataire, la narratrice écrit une histoire, celle de Flora et de Zak. Flora est une adolescente d’aujourd’hui, classe moyenne, envie d’aimer qui cogne fort. Zak, garçon inquiet et mystérieux, vient des quartiers Est. Mais au cœur du paysage ouaté, l’attraction est immédiate. Se déploient alors l’attente, le désir tâtonnant, le vertige de l’autre. Et tandis que leur rencontre flamboie et s’altère comme toutes les premières fois, la narratrice affronte ses propres pertes ; celles d’un garçon et de l’enfance qui doucement s’en va.
Lili Nyssen est née en 1996 et vit en Seine-Saint-Denis. Elle est diplômée du master de création littéraire du Havre-Normandie. Avec une grâce folle et un réalisme saisissant, elle dépeint dans L’Effet Titanic, son premier roman, ce concentré de fièvre et de doute qui caractérise le moment adolescent et livre une réflexion sur ce que peut l’écriture face au silence qui naît parfois entre ceux qui s’aiment.
Bien que j'aie choisi de postuler pour ce livre lors de la dernière Masse Critique de Babelio, malheureusement ce ne fut pas un coup de coeur. De base, je ne suis pas portée sur l'écriture poétique mais vu le sujet du livre, je me suis dit que cela devrait être bien ficelé et que j'apprécierais forcément l'écriture poétique de l'auteure alors qu'elle raconte l'amour naissant entre deux personnages adolescents du nom de Zach et Flora. Cependant, je n'ai pas du tout accroché à la plume de Lili Nyssen, certes très belle mais très complexe à comprendre, même si j'en ai parfois admiré la poétique. Cet avis est donc purement subjectif car, comme je le disais, c'est un genre d'écriture que je n'affectionne pas au départ, mais je suis sûre qu'il ravira les lecteurs qui y sont sensibles.
J’ai dévoré ce roman. Acheté à sa sortie lors d’un passage de Lili Nyssen au Havre (un come back le temps d’une lecture), je l’ai gardé au chaud et j’ai bien fait. Un bouleversement, l’amour adolescent qu’on peut voir au coin de la rue, sur la plage, caché entre deux poteaux, celui qui rappelle notre lycée, des personnages que n’importe qui pourrait incarner. La douleur d’une époque solitaire transpire de ce roman et c’est fabuleux de lire que les mots bloqués et les larmes en travers de la gorge pourront et parfois peuvent sortir.
Un premier roman qui raconte avec une grande sincérité les palpitations et les soubresauts du cœur, propres à toute première fois. Zak et Flora, adolescents, s'aiment comme ça, mais de même que la météo et les lumières sans cesse changeantes du Havre, l'amour à cet âge est souvent éphémère. Mais peut-être alors plus fort, plus intense. Lili Nyssen, dans une langue sans pareil, signe un roman vibrant d'émotions.
C’est un premier roman et ça se sent un peu : le style est travaillé, certes, mais pas très fluide. Le rythme en revanche est intéressant, et montre bien les pas en avant (et en arrière) qu’on fait tous dès qu’il s’agit d’amour
L'effet Titanic n'a pas pour héros une Rose et un Jack. Il n'y a pas d'iceberg ni de paquebot qui coule. Justement parce que le bateau c'est le lecteur lui même qui va découvrir avec une douceur douleureuse, une romance adolescente racontée par sa narratrice, en pleine rupture.
Il va être porté par la poésie de ce roman si court qu'on se met si lentement à lire pour sentir chaque remou. Quand la mer se réveille, il va être secoué par les vagues. Le réalisme de ses personnages, leur relation et leur psychologie apportent un goût salé presque amer.
J'ai aimé plonger dans le quotidien de ces ados et de leur autrice. Je me suis laissée dériver pour apprécier cette expérience de lecture nouvelle.
Un roman vrai d'une grande modernité et qui plaira aux lecteurs/lectrices de Clémentine Beauvais et Sally Rooney.