Prisme très américain sur l'histoire du féminisme parce qu'il est entièrement structuré sur une opposition modernisme/post-modernisme, en associant donc les développements des théories critiques des années 1970-1980 à la "French theory" (Foucault, Derrida surtout) et au "French feminism" (Cixous, Kristeva, Irigaray surtout), sans trop considérer le reste de l'époque. Mais c'est très intéressant une fois qu'on accepte ce parti pris de départ, très éclairant sur les ambiguïtés philosophique du féminisme, attrapé entre désirs de sortie des binarismes et régimes de pensée catégoriels (post-modernisme) et désirs de lutte et de libération concrètes et immédiates (pragmatisme beaucoup plus proche du modernisme) ; permet de penser le féminisme comme cœur du shift philosophique global de ces années, dans ses contradictions par rapport à l'usage des catégories, donc.