Publié intialement en 1995 et paru à nouveau en poche en 2011, voici réédité le premier roman de l'écrivaine d'origine haïtienne Marie-Célie Agnant, La dot de Sara, dans la collection Martiales, dirigée par Stéphane Martelly. La présente édition a ceci d’inédit qu’elle offre une version bilingue français et créole haïtien dans une traduction vers le créole effectuée par Agnant elle-même.Histoire de filiation et d’exil entre Montréal et Haïti, le roman donne à voir tout à la fois la solitude des protagonistes et leur solidarité, l’héritage culturel et la quête identitaire étant au coeur du récit qui rassemble trois générations de l’adolescente Sara, sa mère et sa grand-mère. Pour Stéphane Martelly, directrice de la collection les Martiales, ce travail de traduction « permet que la voix de ces femmes leur soit restituée, plusieurs décennies plus tard, dans la langue même où elles ont offert leur récit ».Cette traduction par l’autrice enrichit ainsi le livre d’un travail de transmission et de mémoire passionnant pour quiconque s’intéresse à l’histoire d’une langue.
Marie-Célie Agnant (born 1953, Port-au-Prince, Haiti) is a French-speaking Quebecer, who has lived in Canada since 1970.[1]
Agnant is a writer of poems, novels and novellas, and she has also published children's books. She is also a storyteller and occasionally appears with the Bread & Puppet Theater of Vermont. Her works have been translated into Spanish, English, Dutch, Italian and Korean. Her books include Silence Like Blood, (Le Silence comme le sang 1997), which was nominated for the 1998 Governor General's Award, and La Dot de Sara.[2]
Review en Français • en Español • in English Ceci n’est pas le genre de livre vers lequel je suis attirée, j’ai du le lire pour un cours et connaissant déjà le type d’histoire qui allait se raconter, j’ai cru que le livre serait ennuyeux. Cependant ce que j’y ai trouvé c’est une autrice avec des références littéraires solides et une grande maîtrise de la langue. Elle a su tisser ensemble différentes histoires, certaines tragiques et d’autres qui pourraient être banales, dans un récit qui attire notre regard d’une façon qu’une autre forme ne réussirait pas. Les voix de femmes haïtiennes, immigrées à Montréal et interviewées dans le cadre d’un projet de recherche, sont mise de l’avant de façon belle et harmonieuse dans La dot de Sara. — Este no es el tipo de libro que normalmente leo, era tarea para un curso. Sin embargo, lo que encontre en él fue una autora con referencias literarias sólidas y una gran maestria de la lengua. Supo tejer diferentes historias entre ellas, unas trágicas y otras que podrían ser consideradas banales, en un relato que atrae la mirada de una forma que otro medio no hubiera logrado. La voces de mujeres haitianas inmigradas en Montreal que fueron entrevistadas para un proyecto de investigación, se encuentran bellamente valoradas en La dot de Sara. — This is not the kind of book I gravitate towards. I had to read it for a class and thought I already knew the kind of story it told and thus I would find it boring. What I encountered through this read is the author. She is a solid writer, she clearly has a strong literary bagage to share through her book, she has a clear mastery of the language and she can weave the stories, banal and tragic, of people we wouldn’t normally pay attention to as much if we heard them told differently. The voices and context of a group of women that immigrated to Montreal from Haïti, interviewed as part of a study, are beautifully portrayed in La dot de Sara.
La dot de Sara est un roman qui se trouvait sur ma liste depuis quelques années. J’ai découvert son existence lors d’un Black History Month et, souhaitant lire davantage d’auteur-ices québécois-es racisé-es, je me suis dit que j’allais en faire la lecture éventuellement. Ce jour est enfin arrivé !
Marianna et sa fille Giselle ne s’entendent pas toujours. Pourtant, quand cette dernière lui demande son aide, Marianna quitte Haïti en direction du Québec. Elle qui devait y rester quelques mois s’y installe finalement de façon permanente, avec sa petite fille, Sara, qui devient son soleil.
Une chose que je ne savais pas avant de commencer ce livre et que j’expose étant donné que c’est tout de même assez intéressant : il a été écrit conjointement avec une thèse en sociologie qui s’attarde sur les grand-mères haïtiennes à Montréal. L’autrice s’est servie des informations et témoignages recueillis pour écrire ce roman. Ça, c’est vraiment cool.
L’histoire en tant que telle en est une de nostalgie et d’amour familial. Marianna n’est pas chez elle à Montréal, mais elle reste pour Sara qui compte plus que tout pour elle. Son chez-elle est aux Mombins, mais Sara n’y est pas et ça fait toute la différence. On voit à quel point elle aime sa petite-fille (sa fille aussi même si c’est plus compliqué) et c’est très touchant.
Le roman offre dans tout ça un regard sur la communauté haïtienne grâce à Marianna qui retrouve certaines connaissances – notamment son amie Chimène – et se fait d’autres amis qui partagent sa réalité. C’est beau de voir des liens se tisser entre ces personnes qui ont des vécus similaires et d’assister à leurs interactions. J’ai personnellement aimé cette incursion.
Le ton nostalgique par rapport à la vie à Haïti malgré la situation qui s’envenime sur place est aussi quelque chose qui m’a plu puisque c’est quelque chose qu’on retrouve chez de nombreuses personnes issues de l’immigration. C’est réaliste et ça montre de manière assez efficace autant la difficulté d’adaptation à un nouveau pays que le constant « et si ? » qui se pose. De plus, ça montre comment pour certains immigrants, il leur est simplement impossible de devenir membre actif de leur société d’accueil pour plusieurs raisons.
Ce livre est très différent de ce que je lis d’habitude, mais franchement, je l’ai bien apprécié et je n’ai aucunement regretté cette lecture. Si vous avez l’occasion de lire ce roman, n’hésitez pas !
Narratrice insupportable, du moins jusqu’au sixième chapitre. Héritage culturel mis entre les mains de Sara, par sa grand-mère qui l’adore plus que tout.
Relations des femmes d’une famille et leur importance dans le bon fonctionnement familial. Les choses qu’un gemmes peut apprendre de son ainé.
Très belle écriture et instance narrative, mais le refus de s’adapter au nouveau monde dans lequel elle vit de Marianna l’a rendu désagréable pour la majorité du roman. Il lui arriverait de juger sa fille pour les choix qu’elles prenaient ou même les autres mères et femmes de ce pays, qu’elle croyait faibles et naïves pour oser faire confiance à un homme. Le passage sur la violence conjugale était insultant, Marianna blâmait sa fille pour la violence de son mari et ce fut tout ce qu’elle en dit à ce propos, outre que le mari, Fred, était un père absent…
2.5 arrondi à 3. Intéressant mais un peu court. Non pas que j'aurais voulu nécessairement que plus de choses se passent, mais j'aurais aimé voir un peu plus de nuance ou de développement sous certains aspects. Par exemple, la fille de la narratrice a clairement évolué entre le moment où sa mère la rejoint au Canada et quand sa fille est adolescente dans l'histoire mais on ne comprend pas vraiment comment ni pourquoi (au-delà de son divorce). J'ai trouvé le récit équilibré entre nostalgie du pays et apprendre à connaître un nouveau pays. Ou enfin je sais pas, le récit est beaucoup plus... disons naturel que je n'en ai l'habitude pour ce type d'histoires.
Édition publiée à la fois en français et en créole. Le récit suit la vie d’une femme en Haïti de sa jeunesse, à sa vie de jeune femme, jusqu’à ce qu’elle devienne grand-mère. Entre-temps, elle enfante, quitte son pays, refait ses racines ailleurs. Malheureusement, je ne peux pas dire que j’ai vraiment embarqué dans l’histoire. Il me semblait que l’œuvre était vraiment marquée par cette nostalgie d’une autre époque, du “tout était mieux avant”, ailleurs. Je pense que je ne peux pas vraiment comprendre.