Le poème d'amour est, on le sait, le motif favori de la poésie, aujourd'hui singulièrement déserté, et qu'on a toujours préféré élégiaque et désespéré. Or l'originalité de Paramour est précisément de le renouveler et de le décliner sur un mode résolument joyeux, délirant et caracolant. L'amour à la Stacy Doris est physiquement frais et réjouissant, mais pas si écervelé que ça, puisque l'auteur l'adosse aux grands classiques de la littérature de langue anglaise, et qu'ainsi les parties de jambes en l'air qui affolent et rythment sa poésie se jouent essentiellement avec le corps et la lettre des grands écrivains qui la précèdent : rien du pastiche, mais une réécriture inventive et déjantée, sur les airs réactualisés de la chanson, de la ritournelle, de la missive, de la danse, de la syncope, du feuilleton, du mot doux... bref une forme qui emprunte tout au plaisir du pas de deux.
Doris claims to be very conservative in her practice, but this book says otherwise. She often prefers parataxis and repetition with frequent line breaks, which contribute to a project seemingly aimed at disrupting certain ways of reading. She arranges these columns that can be read vertically or horizontally. Either mode of reading doesn't particularly provide any purchase, making you read the same words over and over but in different ways. And, she has a great poem in there called Menage a trois that is so awesome.