« Lorsque j'ai reçu votre première lettre, chère amie, je vous ai répondu immédiatement. Avoir de vos nouvelles plus de trente ans après m'a procuré une telle émotion que ma réaction ne pouvait être qu'un cri instantané. Votre deuxième lettre, que j'ai sous les yeux, je l'ai gardée longtemps avec moi, c'est seulement aujourd'hui que je tente de vous donner une réponse. La raison de ce retard, vous l'avez sans doute devinée, puisque votre missive contient une singulière requête : "Parlez-moi de l'âme"... Votre phrase : "Sur le tard, je me découvre une âme", je crois l'avoir dite à maintes reprises moi-même. Mais je l'avais aussitôt étouffée en moi, de peur de paraître ridicule. Tout au plus, dans quelques-uns de mes textes et poèmes, j'avais osé user de ce vocable désuet, ce qui surement vous a autorisée à m'interpeller. Sous votre injonction, je comprends que le temps m'est venu de relever le défi... »
François Cheng is a French academician, writer, poet and calligrapher. He is the author of essays, novels, collections of poetry and books on art written in the French language, and the translator of some of the great French poets into Chinese.
Born in China and taking French citizenship in 1973, he was elected to the Académie française in 2002, and was the first person of Asian origin to be a member of the Academy. He was the winner of the 1998 Prix Femina for Le Dit de Tianyi ("The saying of Tianyi")
When Cheng arrived in France in 1948, on a study grant, he did not speak a word of the language. He subsequently adapted quickly and profoundly. In his speech to the Académie française, he explained, "I became a Frenchman in law, mind and heart more than thirty years ago [...] especially from that moment when I resolutely went over to the French language, making it the weapon, or the soul, of my creative work. This language, how can I say everything that I owe to it? It is so intimately bound up with the way I live and my inner life that it has proved to be the emblem of my destiny." It took many years before he became a novelist. His first works were on Chinese poetry and painting. Later he began to write works of poetry himself, before finally turning to the writing of novels.
J’ai rarement lu une si profonde réflexion sur l’âme ! Avec une superbe proposition de réponse à ceux qui pensent que l’homme est au-dessus de tout, et « que leur liberté serait forcément diminuée ou piétinée par toute idée de transcendance » . Merveilleuse écriture !
Je ressors de ma lecture de De l'âme plutôt mitigée... La plume est très belle, pourtant j'ai eu l'impression que l'auteur se perdait parfois dans son cheminement, ou plutôt qu'il s'égarait sur d'autres considérations plus ou moins relatives à son sujet. Aussi, j'ai parfois eu du mal à comprendre, peut être par manque d'expérience et de vécu, mais c'est dur à dire. La part donnée au christianisme vers la fin de ce livre est, à mes yeux, aussi un peu trop centrale. Néanmoins, le récit de souvenirs et d'anecdotes de la jeunesse de François Cheng sont vraiment beaux, touchants aussi, ce qui a rendu ces moments de lecture agréables ; et les nombreuses références étaient intéressantes. En somme, mon avis correspond au genre de ce livre : à la croisée des chemin, composite - une sorte d'essai philosophique épistolaire unilatéral.
Si seulement ce livre pouvait être une lecture obligatoire pour les lycéens français, si bourrés de philosophie mais sans aucune connaissance de leur âme. Belle parenthèse pleine de grâce !
Este libro me sacudió mucho. La verdad es que empecé medio distraída a leerlo, me atrajo que se trata de una colección muy particular que es una búsqueda de publicar libros que unen el cielo y la tierra. De una manera intuitiva siempre he estado buscando referencias al alma, a saber de qué se trata, escribo canciones y sale en mis letras, porque expresa para mí algo muy esencial que tenemos todas las personas. También he buscado mucho a Simone Weil, (llegué a ella por mi amada Rosario Castellanos, quien tiene un libro que se llama Mujer que sabe Latin, en donde en un ensayo habla sobre Weil), y llevo tiempo revoloteando alrededor suyo, sin animarme a leerla directamente a ella porque siento que me rebasa, y no termino de comprenderla del todo. Pero me gusta mucho cuando aparece como figura, (como cuando habla sobre ella Chris Krauss). Pero acá de repente se conectó con todo lo que viene armando sobre el alma, y en la sexta carta se concentra en ella, de una manera que me emocionó mucho, esos momentos en donde dices, "todo tiene sentido". Y bueno, a partir de ahí volví al principio y empecé a leerlo de nuevo. Lo único que puedo decir es que es especial por la temática, porque se trata de cartas donde se dirige a una amiga, y porque habla a algo que va más allá de unas palabras metidas en un libro. Recomiendo que busquen mucho esta experiencia, me siento un poco lúcida, y a la vez medio perdida. Así que no me hagan mucho caso.
I had asked Andrew for this book for Christmas; he got me something else. I finally found it at the Bernardins and I loved reading it.
The seven letters build up the tension. Beyond suffering and joy we all can walk the path of life and grow ready for the next more open to life as it is and ever more ready for our last experience on earth.
Sept lettres de l'auteur (sans leur réponses) écrites à une amie autrefois perdue de vue. Sur l'ame. Malgré la profondeur de la réflexion, qui demande une certaine concentration, on est comme bercé par la poésie et le sens des mots. M'a incité à ouvrir des écrits de Simone Weil.
On ne peut que reconnaître le grand talent de François Cheng. Il écrit très bien, il sait manier les mots, apporte une réflexion philosophique autour de l'âme. Mais à titre personnel, je dois admettre que ce livre m'a paru ennuyeux, un peu long et trop baigné de religion chrétienne.
Une belle méditation sur l'âme, grande oubliée de notre temps en comparaison du corps et de l'esprit. François Cheng nous invite, à travers cet échange épistolaire de sept lettres, à redécouvrir la beauté de celle, qui en nous, résonne, s'émeut et communie.
3 1/2 stars. This very short book is poetic, beautifully written but at the same time I found it very frustrating. I knew after seeing François Cheng a few times on television that it wouldn't not be an easy read, and I am totally fine with that. I had enjoyed listening to this philosopher talk about the soul, subject of his last book and decided to give it a try. I admit I should read it again, but to be honest, I am not sure it would make much difference unless I first do more research about how the Buddhists, Taoists, Platon's Greece (and more) define the soul and the spirit. Then I would have to read about Simone Weil (never heard of her before) and others mentioned, including the ones I already think I know. This book seems to fly over too many aspects of the soul, never going deep enough and assuming all the readers are as erudite as the author is. I do love a read that makes me learn and think, some philosophers succeed at it, unfortunately it seems Cheng is not for me. This book feels more like the wanderings of a poet, but not a satisfying read to me.