Les essais rassemblés dans cet ouvrage balisent et condensent une vingtaine d’années d’enquêtes ethnologiques, de réflexions et de lectures au cours desquelles Alban Bensa, spécialiste du monde kanak, propose une approche novatrice de la différence qui le conduit à concevoir véritablement, loin de la fossilisation des cultures, la fin de l’exotisme d’antan. Avec La Fin de l’exotisme, Alban Bensa inaugurait en 2006 une série de publications qui mettaient son travail de toute une vie en perspective, travail qui s’est accompli récemment avec Les Sanglots de l’Aigle pêcheur (Anacharsis 2015). Considéré comme l’un des penseurs les plus perspicaces sur les mondes sociaux depuis le point de vue de l’anthropologie, il ouvrait avec son premier ouvrage théorique un chantier qui se porusuit aujourd’hui, invitant les sciences sociales et humaines à réinvestir le débat public. Avec cette réédition en collection de poche, c’est à une plus grande diffusion que ce livre suggestif doit avoir accès.
Le propos est très intéressant : changer le point de vue de l'anthropologie qui tend a figer des peuples à une époque sans prendre en compte l'Histoire et les modifications qu'elle engendre, atténuer l'opposition entre "eux" et "nous" dans laquelle on se complait et reconnaître les points communs qui font de nous des humains, ne pas partir dans des généralisations trop faciles qui maintiennent un fossé entre "eux" et "nous". Beaucoup de choses logiques et humaines. Alors certes, cet essai ne se veut pas un ouvrage de vulgarisation mais j'ai horreur de ce langage verbeux et pompeux et il aurait pu user d'un langage plus simple pour expliquer son point de vue de manière tout aussi efficace.
Intéressant mais très peu incarné, très peu d’exemples ce qui fait qu’on tourne parfois en rond dans un petit huis-clos abstrait - précisément ce que Bensa dénonce