Oups… Mince, alors ! Kid Paddle a encore fait "game over" avec son ordinateur ! C'est vraiment pas de chance… Pourtant, ce n'est pas faute de s'entraîner ! Avec sa casquette verte portée visière à l'envers et ses grosses baskets (on est de son époque, oui ou non ?), ce gosse est la terreur des joysticks. Lui, il préférerait sûrement terroriser les Blorks, ces monstres immondes qui pullulent à l'intérieur de son "ordi". Mais bon, on fait ce qu'on peut, hein… L'essentiel, c'est de s'appliquer et de persévérer. Remarquez, de ce point de vue-là, Kid Paddle n'encourt aucun reproche : s'il était aussi assidu en classe que devant son écran, sûr que sa maman et son papa seraient les plus heureux des parents. En attendant, ledit papa est obligé de déployer des trésors d'ingéniosité et des ruses de Sioux pour décider Kid à passer à table. Par exemple, lui parler comme si l'on vivait pour de vrai dans un jeu vidéo. Ce qui donne à peu près ceci : "OK, je vais te demander de me suivre, après quoi je te lirai tes droits." Notez qu'il s'agit juste de convaincre Kid de poser son joystick et de quitter sa chambre pour se diriger vers la table familiale… Si la série Kid Paddle remporte un tel succès, c'est sans doute parce qu'elle colle merveilleusement à son époque. Un peu à la manière d'un Titeuf : les jeunes lecteurs se retrouvent dans ce gamin déluré et espiègle dont l'univers tourne autour de l'école, des jeux devant l'écran, d'une sœur surnommée Blorkfinger et de parents qui (comme tous les parents) ne se rendent même pas compte à quel point il est terriblement important de terminer une partie en cours avant d'aller dîner… Kid n'invente aucun langage, comme le fait son "collègue" à la houppe blonde. Mais il séduit par sa fidélité à la réalité des gamins d'aujourd'hui et par sa gentillesse. Non seulement ses aventures se sont vendues à plus d'un million d'albums depuis 1996, mais il sera diffusé fin 2003 en dessin animé sur M6 et la radio-télévision belge. Et il a déjà obtenu sa consécration sur papier : le groupe Disney Hachette Presse lui consacre en effet depuis mars 2002 un mensuel tout simplement baptisé Kid Paddle. Décidément, son succès n'est pas près d'afficher "game over". --Philippe Actère
Comme Hergé et Franquin, c'est dans la commune bruxelloise d'Etterbeek que Michel Ledent, dit Midam, voit le jour en 1963. Enfant, il adore les monstres et rêve de devenir camionneur pour pouvoir travailler la nuit et écouter l'émission radio «les routiers sont sympas» dans son 30 tonnes. Mais lorsqu'à 18 ans, il choisit l'orientation de ses études, il se tourne, un peu par hasard, vers des spécialités artistiques. D'abord en architecture d'intérieur durant un an puis en photographie. C'est finalement en illustration qu'il décroche un diplôme à Saint-Luc, célèbre école de la capitale belge. Mais la révélation de Midam en tant que dessinateur et scénariste de BD devra attendre. Après ses études d'illustration, il fait son service militaire dans la Force Navale Belge en tant que dessinateur-décorateur. S'ensuivent des années de galère et de petites commandes pour diverses revues et journaux. En 1992, il anime diverses rubriques dans le journal de Spirou, mais ce n'est qu'un an plus tard qu'il renouvelle la rubrique consacrée aux jeux vidéo en créant le personnage de Kid Paddle. L'enthousiasme des lecteurs encourage Midam et le rédacteur en chef de Spirou à passer de la demi-page à la pleine page. Puis naturellement, en 1996, le premier album de Kid Paddle voit le jour. En 1997, Midam crée une nouvelle série : Histoires à lunettes. Il collabore avec Clarke (Mélusine) en lui confiant la réalisation graphique de la série. De cette collaboration naissent 3 albums qui à défaut de rencontrer un succès commercial, suscitent un accueil plus que favorable de la critique. Avec le succès de Kid Paddle, le souhait d'exploiter ce personnage sur d'autres supports n'a pas tardé. En 2002, le premier Kid Paddle Magazine apparaît. Un an plus tard, une première saison de 52 épisodes présente Kid Paddle en dessin animé et envahit les écrans de France, Belgique, Suisse et du Canada. A ce jour, 104 épisodes ont été produits et multidiffusés dans plus d'une vingtaine de pays. Midam produit en 2004 une série « spin off » de Kid Paddle intitulée Game Over et mettant en scène l'avatar virtuel de Kid Paddle: Le Petit Barbare. Pour ce projet, Midam collabore avec Adam Devreux au dessin et s'entoure de divers scénaristes. Cette série de BD est devenue, comme sa série mère, un best-seller de l'édition. La frénésie autour de Kid Paddle et sa volonté de réaliser d'autres projets artistiques obligent Midam à délaisser ce que furent ses passions d'autrefois : la micro-magie et la musique. C'est avec regret qu'il quitte le groupe "le Boys' Band (dessinée)" dont il était l'un des guitaristes depuis une dizaine d'années. Néanmoins, il reste un passionné de musique, de cinéma et de voyages. C'est d'ailleurs au cours d'un de ses voyages, que Midam met au point une nouvelle série de BD intitulée « Harding was here ». Cette série, scénarisée par Midam et illustrée par Adam, traite de l'histoire de l'art sur un ton humoristique. Fruit de plusieurs années de travail, le premier tome est édité en 2008 chez Quadrants. Depuis la parution du premier tome, plus de 4 millions d'albums de Kid Paddle (en langue française) ont été vendus. Des centaines de produits dérivés ont été créés à l'effigie de Kid : vêtements, chaussures, jeux de cartes, skateboards, tatouages, jeux vidéo, figurines, jouets, puzzles, draps de plages, couettes, papeteries, bagageries, etc. Pour veiller à maximiser la qualité de ces produits et gérer la multitude d'activités que Kid Paddle suscite, Midam s'associe à son épouse Araceli Cancino et ils créent la société Midam Productions. Midam adore toujours les monstres, travaille parfois la nuit mais n'est pas devenu camionneur. Et c'est tant mieux ! En comptant le nombre d'albums vendus et la pléthore de produits dérivés, ce sont plus de 5000 tonnes qu'il aurait dû transporter. De quoi remplacer le 30 tonnes de ses rêves d'enfant par un cargo dernière génération !