À l'automne 1963, deux inconnus grimpent la petite route en lacets qui mène au village de Sarrola, en Corse. Romain Gary, le héros de la résistance et de la littérature, épouse Jean Seberg, la star de la Nouvelle Vague, loin des paparazzis. De cette cérémonie secrète, il ne reste que deux photographies en noir et blanc, encore auréolées d'un parfum de secret et de maquis. « Une façon fugace et gracieuse de revenir sur un moment clé de l'après-guerre, dans une France en transition vers notre modernité. » Henri Gibier, Les Échos « Il a fallu attendre cinquante-trois ans pour connaître enfin la vérité sur ce Mariage en douce. Ariane Chemin triomphe en musique. » Bernard Pivot, Le Journal du dimanche« Merveilleusement écrit, la patte d'un grand écrivain. » Olivia de Lamberterie, Télématin
Toujours avec une écriture ciselée, Ariane Chemin conte une anecdote celle du mariage des emblématiques Jean Seberg et Romain Gary, couple glamour s’il en est des années 60. Le livre aurait peut être plutôt mérité un long article dans M le Monde, mais il permet de revenir brièvement au delà du récit du mariage en douce, sur la vie de Romain Kacew, affabulateur dans ses livres et dans sa vie, et de la passionaria Jean Seberg. Les pisse froids dont je pourrais être avanceraient que c’est beaucoup de moyens de l’Etat mis dans la France Gaulliste au service des caprices romantiques d’une personnalité publique (l’avion militaire, la libération ultérieure d’un prisonnier corse), la France Libre est sans doute à ce prix, la Patrie reconnaissante.
Davantage essai que roman, ce livre très court basé sur une histoire vraie passionnante devrait s’avaler d’une traite, mais j’ai lutté avec le texte alambiqué d’Ariane Chemin. C’est dommage que le sujet soit traité de manière aussi superficielle. Visiblement, l’auteure a fait beaucoup de recherches et aurait pu livrer un récit beaucoup plus complet.
Le 16 octobre 1963, dans un petit village de Corse, a eu lieu le mariage de Romain Gary, diplomate et écrivain, avec Jean Seberg, actrice et égérie de la Nouvelle Vague. Cette union a été célébrée dans le secret le plus complet, loin des paparazzis qui pistaient le couple depuis des mois. Ariane Chemin a mené l’enquête pour comprendre comment s’était organisé l’évènement, préparé comme un véritable complot par un ancien militaire, agent des services du renseignement.
Ce petit livre, moins de cent soixante pages, est intitulé récit mais se lit comme un roman, roman d’espionnage, roman d’amour, roman d’une époque. Il est à la fois le journal de l’investigation qu’a menée la journaliste Ariane Chemin pour mettre au jour les rouages de l’organisation de cette journée du 16 octobre 1963 et un travail de reporter sur ces deux personnages qu’étaient Romain Gary et Jean Seberg. Lui, ancien aviateur et compagnon de la libération, diplomate, écrivain, deux fois prix Goncourt et elle, actrice américaine ayant tourné aussi bien avec Preminger qu’avec Godard, engagée dans la défense des droits civiques et à cause de cela, black listée par le FBI. Deux personnalités sur lesquelles planent encore des mystères, dont ceux de leurs suicides : Jean Seberg retrouvée morte dans sa voiture en 1979 et Romain Gary, tué d’une balle dans la bouche à son domicile le 2 décembre 1980.
J’ai dit plus haut que j’ai lu ce livre comme un roman, sans doute parce qu’il en a de nombreuses caractéristiques : une construction qui ménage le suspense, des allers et retours dans le temps pour rappeler qui étaient Seberg et Gary, un style tantôt précis et journalistique, tantôt libre, fluide et imagé. Et ce sont les vies elles-mêmes de cet homme et de cette femme qui apportent à ce livre cette base romanesque, car leur amour a persisté au-delà de leur mariage. Romain Gary a toujours soutenu son ex-femme, allant jusqu’à reconnaitre l’enfant mort-né qu’elle a eu avec un autre, pour la protéger des accusations du FBI.