Neighian. Un nom, un tatouage, un art du combat qui fait gémir tout le Continent.
Les Neighians protègent l’Union, pouvoir central et neutre qui rassemble les représentants de toutes les nations, elfes, loups, stygias, vampires, humains, nains ; et maintient une paix fragile entre les états-nations. Mais les frontières sont des lignes de poudre sur un échiquier politique branlant, et quand un elfe assassine le Dominant de la Meute loup du Nord, c’est le grand brasier qui prend.
La dette de sang n’a plus de diplomatie, et les vieilles alliances se reforment. Complot ? Coup d’état ? Vendetta personnelle ? Personne ne sait si l’assassin a agi seul ou sur les ordres d’un commanditaire...
L’Union est au bord du gouffre, et c’est sans compter sur l’Ombre et ses Pervertis, qui de jour en jour gagne de ses massacres aliénés les chemins des convois et les villages isolés. Une Ombre dont personne ne sait le nom ni l’origine, mais dont les Neighians sont les implacables limiers.
Pour sauver l’Union, il fallait un miracle, un geste désespéré : Heltia de Cytari, Lieutenant Neighian et protégée du commandant, est chargée secrètement d’une bien étrange mission... Conduire un représentant du Royaume elfe de Fadren au lac des Sirènes pour y entendre leur vérité sur l’assassinat du Dominant Loup, et témoigner de leur jugement auprès du Conseil de l’Union...
Une quête suicidaire au nom de la paix. Et au prix du sang.
Oh non, j’ai pris du retard sur mes pépites, dites donc. Neighian de Louise Jouveshomme faisait partie de l’opération Les pépites de l’imaginaire qui ont lieu en Février tous les ans et que je prends toujours plaisir à découvrir. Mettre en avant de nouvelles plumes c’est toujours une bonne idée, mais que nous réserve cette nouvelle autrice ?
Sur un continent où cohabitent dix peuples (humains, loup-garous, elfes, nains, vampires, stygias, etc…), c’est l’Union qui maintient l’équilibre et la paix, enfin, qui essaye. Le jour où un elfe assassine le chef de meute des loup-garous voisins, ça commence à sentir le sapin. On envoie donc Heltia, capitaine Neighian, en mission « diplomatique » : Elle doit conduire un représentant de chacune des deux races impliquées dans l’affaire au lac des Sirènes, car elles seules pourront découvrir la vérité.
Neighian est donc le récit d’une mission pour aller d’un point A à un point B, du moins dans sa (grosse) première partie, où Heltia accompagne un elfe un peu coincé dans un long périple. La plume de Louise Jouveshomme est très belle et on se laissera envoûter par ses descriptions, ses ambiances et tous les petits détails de cet univers qu’elle nous présente. Le premier truc c’est que pour apprécier Neighian il faut aimer les belles plumes et le worldbuilding qui se pose tout doucement, parce que cet univers prend énormément de place, l’autrice prend son temps pour décrire chaque bout de forêt, chaque lever de soleil, etc… Au point que, si on est là pour l’intrigue et les personnages, on s’ennuie un peu, et c’était mon cas. Ce qui ne signifie pas que le bouquin est mauvais, si vous êtes partant pour une belle plume qui prend son temps mais cache une complexité d’univers sous sa lenteur, foncez. Enfin, foncez doucement.
J’ai bien aimé le personnage de Heltia qui est assez taciturne, c’est une professionnelle, mais le roman apporte de temps en temps un petit éclairage sur sa personnalité pour nous donner un peu de grain à moudre, elle est un mystère dans ce roman plein de mystères et c’est chouette à suivre. En fait c’est vrai pour beaucoup des personnages de ce bouquin, l’elfe prout-prout par exemple est aussi un bloc qu’il faudra grattouiller un peu pour savoir ce qui se cache dessous, même si lui fait parfois un peu caricature d’elfe coincé. Les personnages sont des énigmes au même titre que l’intrigue, et, comme cette dernière, se dévoilent très (trop, pour moi) lentement.
Ce rythme de promenade continue jusqu’au dernier tiers du roman qui nous fait une petite pirouette qui donne un éclairage nouveau à l’ensemble. Là on accélère enfin un peu, même si les 400 pages d’avant ont pu déjà user la patience d’un ours. Bien sûr, je ne dirais pas sur quoi on part à ce moment-là, c’est assez avancé dans le roman pour être considéré comme du spoiler même si c’était juste la description d’une mouche qui pète (c’est pas le cas, rassurez-vous). Mais sachez que ça évolue même si, étant le premier tome d’un diptyque, on garde pas mal de choses sous le coude.
Ce n’était pas assez pour relancer mon intérêt qui s’est un peu endormi après avoir été bercé pendant les deux premiers tiers du roman. Là on a un cas flagrant d’un bouquin certainement très bon mais pas pour moi. Neighian est beau, bien construit, énigmatique, mais lent, à la fois sensoriel mais qui peut apparaître froid à force de cacher les sentiments de ses personnages derrière la carapace de ses énigmes. Je peux vous inviter à aller lire la chronique de Dup, bien plus emballée par sa lecture, ça vous donnera une image complémentaire de cet avis.
Un très bon livre, dont j'ai hâte de découvrir la suite malgré quelques défauts.
L'entrée en matière a été très difficile, et je n'ai vraiment accroché qu'à partir de la 250-300e page : le style parasite un peu la compréhension du texte, et les paragraphes très longs qui ne décrivent qu'une petite action rendent le suivi d'une scène très difficile. Le début va très vite, puis le rythme ralentit brusquement avant de se stabiliser sur la fin.
L'autrice ne nous donne aucune clé pour comprendre le monde, ce qui est une bonne chose mais est ici poussé un peu trop loin : il y a trop de sous-entendu, et trop d'ironie qui tombe un peu à plat simplement parce que nous n'avons aucun contexte. Il y a beaucoup d'éléments de l'intrigue que j'ai compris trop tard pour qu'ils aient vraiment l'impact qu'ils auraient dû avoir, simplement parce que tout fourmille tellement de détails que be suis passée à côté.
J'ai particulièrement apprécié les personnages, et notamment notre personnage principale, qui reste cohérente et consistante tout le long de l'histoire : elle est définie par ce qu'elle a vécu depuis des années, et ne va pas complètement changer en l'espace de quelques semaines. Les autres personnages sont beaucoup plus discrets, mais là encore très bien construits.
Enfin, appréciant particulièrement les mondes sombres et cyniques, au bord du gouffre, brutaux, je me suis vraiment retrouvée dans cet univers, notamment dans la dernière partie du livre. Ce n'est pas un 5 étoiles pour moi, car j'ai seulement adoré la dernière partie, mais le deuxième tome a le potentiel pour l'être. J'ai attendu sa sortie pour lire le premier, donc je saurais très vite.
C'était une lecture intéressante, avec des points positifs, que j'ai bien aimé, mais qui n'était pas vraiment pour moi. On est sur de la fantasy contemplative, descriptive ; loin des combats épiques et des courses-poursuites haletantes. On accompagne Heltia dans sa mission cruciale et de longue haleine pour rejoindre les sirènes et faire la lumière sur le meutre du dominant de la Meute du Nord.
Le style d'écriture est atypique, travaillé, léché. On sent que l'autrice aime jouer avec les mots et la langue, c'est sans aucun doute le point fort du récit. Malheureusement, le flux de conscience permanent des personnages et les descriptions longues et denses m'ont parfois perdue. J'ai aimé entrer dans la tête de nos personnages, mais sur 600 pages, j'ai eu une impression de redondance, de stagnation presque. L'action est diluée et le rythme m'a paru très lent. Peut-être trop habituée aux rythmes effrénés, je suis passée un peu à côté, mais cela n'enlève en rien au talent indéniable de l’autrice ! Les personnages, qu'on apprend à bien connaître, sont moralement gris, cherchent à survivre et à préserver leur intérêt en premier lieu. Heltia est complexe, presque lunatique, sa nature de Pervertis (sorte de magicienne) soulève la méfiance et le rejet. La magie n'est pas très bien vue sur le continent ; les humains qui détiennent le pouvoir sont des parias. On constate très vite tout le potentiel de l'univers, très riche avec sa multitude de peuples et de créatures - certes classiques en un sens et pourtant différentes - ; les tensions qui règnent et les jeux de pouvoirs.
Pas fini, abandonné vers la page 100 Je ne comprenais que dalle, les enjeux de la quête était super flou, l'écriture est chelou, l'héroïne pas attachante, et l'intrigue met beaucoup trop de temps à s'installer. Ai-je mentionné que je n'ai rien compris?