Les technologies numériques imposent un mode de rationalité fondé sur la définition chiffrée de toute situation et sur une maîtrise indéfiniment accrue du cours des choses. Une connaissance sans cesse approfondie s’instaure, orientant les décisions individuelles et collectives au prisme d’algorithmes visant les plus hautes optimisation, fluidification et sécurisation des existences et des sociétés. Ce livre, qui examine la quantification et la marchandisation intégrales de la vie, est le premier volet d’une trilogie devenue la référence sur la compréhension de la nouvelle condition humaine à l’ère numérique. Suivront La Silicolonisation du monde et L’Intelligence artificielle ou l’enjeu du siècle.
Peu d'idées originales même si quelques rapprochements intéressants. Pas mal de temps passé sur les Google Glass qui ont été abandonnées depuis. Mais surtout une collection de phrases à rallonges inutilement difficile à lire et qui ne rajoute pas d'éléments intéressants.
Par exemple : "... ce qui contribue à l'instauration d'un nouveau paradigme tendenciellement totalisant, c'est l'entrecroisement fatal entre le temoignage passif du quotidien, via des capteurs à terme omniprésent, et le dévoilement intentionnel des individus de tous les pans de leur existence. Composé corrosif qui redéfinit la tension liant le citoyen et le corps social, notamment fondée sur l'agrément partagé octroyant à chacun une part située en retrait, au profit d'une socialité qui prend son fondement même dans l'affichage régulier des actes de la vie, recouvrant nombre de dimensions qui étaient supposées, pour le respect de l'intégrité de tous, relever de l'inviolable".
Un ouvrage essentiel actuellement qui, sans tomber dans une technophobie creuse, pose des questions capitales sur la place des technologies et des datas dans notre société. Un must-read !