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La nuit des orateurs

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"Les grosses fautes ne sont pas tragiques, elles méritent leur châtiment ; les fautes tragiques sont de petites fautes, certains sénateurs en font, ils croient qu'elles sont sans conséquence, ils ne voient pas qu'elles ouvrent la porte à la tragédie." Rome, ier siècle, sous le règne de Domitien. Que peut-on dire, que peut-on faire sous la tyrannie ? Publius Cornelius, surnommé Tacite, est sénateur et avocat. Autour de lui les gens tombent. Il court lui aussi le risque d'être accusé du crime de lèse-majesté. Sa femme, Lucretia, décide de se rendre au palais impérial pour plaider la clémence d'un souverain qui tue comme on éternue. Face au tyran, le temps d'une nuit fatidique, chaque mot compte.

416 pages, Pocket Book

Published October 13, 2022

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About the author

Hédi Kaddour

22 books12 followers
Hédi Kaddour was born of a Tunisian father and a French mother. Received 1st at the aggregation of modern letters, he is a translator of English, German and Arabic. He taught French literature and dramaturgy at the École normale supérieure de Lyon (ex ENS de Fontenay-Saint-Cloud) and journalistic writing at the Centre de formation des journalistes [fr] (CFJ). He is now a professor of French literature at the New York University in France. He also teaches the writing of reports at the École des métiers de l'information (EMI, Paris) and runs one of the writing workshops of the "NRF" at Éditions Gallimard.

Editor-in-Chief of the magazine Po&Sie , he sometimes gives literary columns to Le Monde des livres, Libération and Le Magazine Littéraire.

After several collections of poems published by Editions Gallimard, he published Waltenberg [fr] in 2005, a novel that plunges into the history of men and letters of the twentieth century. This book, which mixes adventure and espionage, also houses a sentimental plot tinged with melancholy. Hailed by critics, it received the prix Goncourt du premier roman and the prix du premier roman, and was ranked "Best French novel of the year 2005" by magazine Lire.

A collection of studies on this novel appeared under the title Études sur Waltenberg, roman de Hédi Kaddour, at editions Act Mem (series "Lire Aujourd'hui") in 2007. The novel Waltenberg was translated into English by David Coward at Random House in 2007 and in German by Grete Osterwald in 2009 by Eichborn Verlag, Frankfurt am Main.

In January 2010, Hédi Kaddour published two new books: Savoir-vivre, novel, Gallimard, series "Blanche" and "Folio". A German translation appeared by Eichborn Verlag in April 2011. Les Pierres qui montent, notes et croquis de l'année 2008, Gallimard, series "Blanche".

In 2015, Hédi Kaddour received the Prix Jean-Freustié for his novel Les Prépondérants [fr], as well as the Grand Prix du roman de l'Académie française. He was also among the four finalists of the Prix Goncourt which was eventually awarded to Leïla Slimani. In March 2016, he also received the Prix Valery Larbaud for that novel.

Three of his poems were put into music in 1999 for voice and piano by composer Karol Beffa in the series Six Mélodies (Le Vin nouveau, Théâtre du vide and La Jalousie); These pieces were subsequently transcribed for violin (or viola) and piano in 2008 (Cinq Pièces).

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Displaying 1 - 9 of 9 reviews
Profile Image for Etienne Mahieux.
539 reviews
December 21, 2022
* Attention, divulgâchis lourd mais flou*
L'action de ce roman se situe à Rome sous le règne de Domitien, à la fin du premier siècle ; aucune date précise n'est fournie, même "ab urbe condita", et c'est bien entendu délibéré. Après avoir remporté un succès judiciaire sur Baebius Massa, un proche de l'Empereur qui a mis en coupe réglée la Bétique dont il était gouverneur, le sénateur Senecio s'est enhardi et a rédigé la biographie d'un fervent républicain, Helvidius. Dès lors il ne peut qu'inquiéter Domitien, et sa chute est proche. Son ami Publius Cornelius, aujourd'hui célèbre comme historien sous son surnom de Tacite, craint d'être entraîné dans sa chute car, en compagnie de Pline le Jeune, il a aidé Senecio à préparer sa plaidoirie victorieuse. Il s'attend à l'arrestation, et à la mort ou au mieux à l'exil ; mais son épouse Lucretia, fille du général Agricola et familière du palais impérial depuis l'enfance, a décidé de le tirer de là.
"La Nuit des orateurs" se présente d'emblée comme un roman historique riche en suspens : il paraît évident que le destin des personnages va se jouer au cours de la fameuse nuit. De ce strict point de vue c'est un roman à la fois impressionnant et pas exempt de faiblesses ; mais on peut, j'y reviendrai, regarder ces faiblesses d'un autre oeil. Hédi Kaddour maîtrise son sujet, c'est le moins que l'on puisse dire, et nous entraîne avec brio dans la Rome antique, dans un style qui joue avec des citations latines (assez rares et toujours glosées) portant la marque précise de la pensée romaine. Son récit a une remarquable puissance d'évocation, qui fait revivre les lieux et les hommes, en donnant à ces derniers le poids d'humanité qui convient grâce à l'introduction de détails apparemment futiles (Lucretia se maquillant par exemple). Ainsi nous les trouvons attachants, ce qui est un régal s'agissant de personnages historiques voire fameux (le roman historique, c'est parfois "Gala" avec une excuse culturelle et c'est très bien comme ça) tout en nous éberluant de la distance qui nous sépare d'eux sur le plan des idées, des moeurs et parfois des émotions. La première phrase annonce brillamment la couleur : "Sa femme, il ne l'a pas vue grandir, et ce soir c'est elle qui lui a donné un ordre". L'étrangeté de la première proposition est expliquée par la suite (les jeunes filles patriciennes étaient mariées extrêmement jeunes) mais le roman commence par ce paradoxe, et par la surprise de Tacite lui-même découvrant en Lucretia une adulte à la volonté de fer.
Le début du roman procède de façon extrêmement classique. Comme dans certains romans Zola fait revenir à chaque chapitre le plus de personnages possible dans des circonstances nouvelles qui révèlent leur évolution (un procédé criant dans "Nana" par exemple), Hédi Kaddour fait de chaque chapitre un tableau, où les personnages parcourent un lieu qui influence le fil de leurs pensées en leur rappelant maints souvenirs personnels ou historiques liés à cet endroit, ce qui permet au romancier de brasser les sujets qui l'intéressent dans des siècles d'histoire romaine, alors même que l'action principale semble se concentrer sur très peu de temps. À partir du quatrième chapitre cependant le procédé devient quelque peu mécanique et l'on se réjouit de voir alors débarquer un danger imminent qui relance l'action.
Celle-ci peu à peu semble éclater. Les chapitres sont toujours monographiques et permettent à Kaddour d'éclater la narration entre divers points de vue, y compris ceux de personnages qui, s'ils ne sont pas sans importance historique, restent au bout du compte parfaitement périphériques par rapport à l'action. Le fil chronologique se fait douteux et au bout du compte apparaissent des contradictions pures et simples. Par exemple — un exemple assez grossier ! — au premier chapitre Senecio est donné comme devant être convoqué devant l'Empereur, et Publius pense son arrestation imminente. Au chapitre quatre, Lucretia passant devant la Curie évoque comme un fait bien connu l'arrestation grotesque d'Orfitus en plein Sénat. Au chapitre seize, Orfitus et Senecio sont arrêtés en même temps : donc si Lucretia connaissait les détails de l'arrestation d'Orfitus, elle et Publius ne peuvent ignorer que Senecio a au minimum disparu de la circulation.
Autre problème, fréquent dans les romans historiques : une dramatisation que l'on sent excessive. L'accent est tellement mis sur les exactions de Domitien et de sa garde prétorienne qu'on finit par avoir l'impression que l'occupation essentielle des Romains du premier siècle était de se livrer mutuellement au bourreau (j'ai eu le même problème au cinéma récemment avec "The Northman" de Robert Eggers qui décrit d'une façon peut-être pas tout à fait volontaire le suicide de la civilisation viking) et par se demander par quel miracle l'Empire a encore tenu trois siècles.
Mais tout ceci se retourne. "La Nuit des orateurs" décrit une généralisation du soupçon qui semble procéder de la volonté de Domitien de contrôler jusqu'aux pensées de ses éventuels adversaires politiques. Hédi Kaddour décrit l'Empire romain comme une sorte de totalitarisme avant la lettre. J'ignore si c'est vrai mais cela éclaire puissamment notre époque. On dirait que sous la toge sénatoriale qui le drape, le roman décrit avec précision le fonctionnement des pires dictatures contemporaines. "De te fabula narratur." Quelques anachronismes de langue, oh, très légers et se comptant sur les doigts d'une main, mais frappants dans un texte aussi précis sur les détails historiques, ne peuvent que renforcer l'idée que c'est bien là le véritable but du romancier.
L'éclatement de la chronologie, le ressassement même des idées par les esprits inquiets des personnages, font écho au chaos des fragments du "Satyricon" dont Pétrone donne lecture vers le milieu de l'ouvrage, eux-mêmes images d'un monde chaotique. Si l'intrigue donne le sentiment de se dissoudre dans un chaos de ramifications plutôt que de coaguler pour aboutir à une grande scène finale chargée de suspens, c'est que "La Nuit des orateurs" nous décrit littéralement une Rome de cauchemar, dans une expérience mentale qui fait écho à la paranoïa de Domitien, qui n'a peut-être d'égale que celle qu'il parvient à insuffler à ses conseillers, qui anticipent sur leur supplice dès qu'ils craignent d'avoir déplu. Il est normal que ce labyrinthe fou se contredise : sinon, il ne serait pas labyrinthe, et manquerait de folie. Jupiter rend fous ceux qu'il veut perdre, dit un proverbe cité plusieurs fois dans le texte avec des variantes, et Domitien se prend pour Jupiter : sa stratégie ne peut dès lors être que de rendre fous ses rivaux, et c'est cette horreur borgesienne ou kafkaïenne que Hédi Kaddour nous fait toucher du doigt.
(Lu en édition de poche pas encore disponible sur Goodreads).
Profile Image for n.
54 reviews1 follower
August 25, 2023
Un peu dégoûtée, je pense qu’il faut avoir les connaissances adéquates pour comprendre ou pour ne pas perdre le fil…:/
48 reviews
May 15, 2021
Fascinante plongée dans la Rome impériale. L'atmosphère est lourde de complot et de trahison, et la cruauté de cette civilisation déjà sur le déclin transpire de chaque page.
Profile Image for Mélanie.
912 reviews188 followers
August 13, 2023
Chef d'œuvre d'une nuit étoilée !
En ce Ier siècle où la mort est à craindre à chaque main qui se tend, ces ortaeurs nous rappellent que les mots qui nous sauvent de la tyrannie sont aussi ceux qui nous condamnent et précipitent notre chute.
Ce roman flamboyant à l'insoutenable tension atteint le sublime !
Profile Image for Christian.
252 reviews
August 1, 2021
J’aime beaucoup Hedi Kaddour, encore une fois il a le talent et la culture pour vous rendre une époque et un lieu.
Après Waltenberg et la guerre froide en Europe, les Prépondérants et le Maroc colonial, il nous plonge dans la Rome Impériale sous le règne de Domitien.

Ici il ne se passe rien, hormis une traversée haletante allant du Viminal où sont les villas patriciennes à la Domus Augusti de l’Empereur en passant par les bas fonds du quartier du Subure. Il y a aussi cette garde prétorienne qui parcourt le Caelius puis arrive à la Curia Julia pour y saisir un Sénateur au cœur même du Sénat devenu poltron.

Tout se passe dans les têtes : les chapitres se succèdent et donnent l’éventail des acteurs politiques de la Caput Mundi, Rome : ses délateurs, ses Sénateurs et leur soumission à l’Empereur (deus et dominus), le chambellan du Palais, la femme digne de Tacite, sénateur et avocat, sa maîtresse Flavie, ...), leurs mœurs, leurs réflexions toutes politiques et philosophiques, le poids des mots, des références à la défunte république pleine d’instabilités, des non dits.

On y est ! Les citations latines qui émaillent le texte relèvent encore davantage la richesse des descriptions et le rendu de l’atmosphère de la fin de la dynastie des Flaviens.

On a l’impression d’assister de temps en temps à un tour de force littéraire et la magie peine de temps en temps à nous garder en haleine dans un dénouement qu’on attend tragique, mais à la fin ca n’est que ça : la nuit des orateurs ... et le matin point à l’horizon sans bouleversement.
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135 reviews
January 1, 2022
Une somme incroyable de connaissances et d'érudition. Une belle langue, un très riche vocabulaire... Mais pas du tout un livre pour moi. Il y a, à chaque page, l'évocation d'une violence incroyable exercée par la société de l'époque et par l'empereur, desposte intelligent et cruel, paranoïaque à l'affût de tout soupçon de complot. Donc, je suis obligée tout le temps de sauter par au-dessus les descriptions des tortures et souffrances insoutenables exercées sur les esclaves, les citoyens romains, les sénateurs, les hauts fonctionnaires et tout l'entourage de l'empereur. Ensuite, c'est très ennuyeux, j'ai abandonné à la moitié et survolé le reste du livre. Les personnages soliloquent par chapitres entiers, surtout dans la 2de moitié du livre.
On sait que Pline le Jeune et Tacite en réchapperont, grâce notamment au courage et à l'habileté de la lumineuse Lucrecia, femme de Tacite. Mais je ne vois pas que cette issue heureuse soit indiquée dans le récit (à moins que je l'aie sautée, bien sûr). Je n'ai pas compris le dernier chapitre, ni la fin du roman.
Pp 169-170: Lecture de son texte par Pétrone, composé de fragments incohérents en tous genres: image d'un monde grotesque, chaotique, sans règles, sans lois, soumis à la seule volonté d'un tyran imprévisible.
This entire review has been hidden because of spoilers.
175 reviews2 followers
February 7, 2023
I was reading this books while watching Borgen (The Danish House of card) and to be honest due to the style of the writer i was too confuse to understand the rules/trap in the Roman Emperor court.
However, due to the style, at the closing the books, i g get the most important: The Feelings of paranoia and fear.
it is kind of book that you wish to read again to enjoy it fully.
Displaying 1 - 9 of 9 reviews

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