La dernière fois que Tsuyoshi Toda a vu son père, c'était en 1942, quand ce dernier partait travailler en Mandchourie, d'où il a été déporté en Sibérie après la fin de la guerre. Vingt-cinq ans plus tard, alors que sa mère sombre peu à peu dans les errances de l'alzheimer tout en conservant l'espoir de revoir un jour son mari, Tsuyoshi apprend que son père, porté disparu, est vivant au Japon. Lorsque le père accepte de rencontrer son fils, seul, il lui remet une lettre dans laquelle il explique les raisons de sa disparition : ce qui s'est passé sur le bateau qui le ramenait au Japon a brisé net le cours de sa vie.
D'une logique dramatique imparable, ce roman explore le destin d'êtres que l'Histoire a broyé dans les replis de ses silences honteux.
Aki Shimazaki is a Canadian novelist and translator. She moved to Canada in 1981, living in Vancouver and Toronto. Since 1991 she has lived in Montreal, where she teaches Japanese and publishes her novels in French. Her second novel, Hamaguri, won the Prix Ringuet in 2000.
J'ai commencé à lire cette série par hasard : auteure d'origine japonaise, "oh, la jolie couverture", peu de pages.
Et depuis, je suis accro de chez accro. Oh, pas dans la violente passion, ce n'est pas le genre de l'auteure. Son style est discret, poignant, délicat et terriblement humain. Ici, la petite histoire familiale débouche sur la grande histoire de l'après-guerre, du communisme, de la Sibérie. Apparemment (j'ai vérifié), cette partie de leur histoire était inconnue des Japonais. Ceux qui ont réchappé aux camps n'aimaient pas en parler. Je ne m'attendais pas à ce sujet, mais d'un autre côté, j'ai acheté le livre sans regarder le résumé, juste parce qu'il me le fallait. On peut d'ailleurs le lire sans connaître le reste de la série.
Ce n'est pas un grand livre d'histoire non plus (151 pages, petit format), simplement une redécouverte d'une histoire familiale suite à un abandon, l'histoire d'une personne que l'on croyait morte. Ces personnages ont-ils eu raison d'agir comme ils l'ont fait ? Etaient-ce des sots ou des grenades qui ont explosé suite à des années de répression ? A vous de voir.
En tout cas, j'ai fortement envie de lire tout ce qu'a écrit cette magnifique auteure. La semaine prochaine, visite programmée chez le libraire du coin.
Avec une rare délicatesse, Aki Shimazaki dresse un portrait émouvant de Takashi, et de sa famille durement éprouvée. Bref, ce livre est écrit comme toujours avec beaucoup de finesse. 3/5
déjà je tiens à dire que la qualité du papier m’a apporté une satisfaction immense c’était un peu cartonné gaufré quel bonheur
ensuite au début j’ai eu du mal je trouvais ca moins organisée j’avais + de mal à m’y retrouver que dans les autres livres que j’ai pu lire d’aki mais finalement j’ai bien dévoré ca et je suis brisée en mille par ce récit et je pense que du point de vue d’autre personne cv encore bien me hit
j’ai hélas commencé par le tome2 ce qui explique ptt mon incompréhension au départ (c’est la faute à la bibliothèque ils ont tous les tomes sauf le 1 mais n’ayez crainte j’ai demandé à ce qu’il l’achète j’espère qu’on traitera ma demande de rat favorablement)
Dans ce deuxième volet de la pentalogie Au cœur du Yamato, Aki Shimazaki réexplore la seconde guerre mondiale, thématique cruciale de sa première pentalogie intitulée Le poids des secrets. Mais au lieu d’aborder l’impact des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, elle explore un sujet historique assez tabou; c’est-à-dire les prisonniers de guerre japonais capturés en Mandchourie à la défaite du Japon, puis emprisonnés par l’union soviétique dans des camps à travaux forcés. Au total, 510 000 japonais coupés de leurs familles pendant deux ans; avant d’être rapatriés au Japon. Parallèlement, ce roman explore la vie de Tsuyoshi Toda, un individu non-identifié dans le roman Mitsuba, mais dont les gestes ont aidé le protagoniste Takashi Aoki.
Bien qu’il travaille comme cadre professionnel dans une compagnie innomée, mais qui s’avère clairement être celle de Goshima, ce quotidien professionnel est à peine mentionné dans ce livre. Au contraire, sa vie privée monopolise le texte. Nous découvrons son quotidien avec sa femme, sa mère atteinte de démence, ses frères et ses neveux. Nous apprenons aussi comment son père Banzo a été prisonnier de guerre en Sibérie pendant la guerre, mais n’a jamais rejoint les siens. Devant cette situation, toute la famille considère cet homme comme défunt. Mais aux yeux de sa femme, celui-ci serait encore en vie et les rejoindraient bientôt. Une idée absurde aux yeux de Tsuyoshi et des siens; mais qui s’avèrera fondé quand un ami du nom de Koji a retracé Banzo par hasard et lui dévoile une vérité incroyable. Qui est que cet homme est toujours en vie, habite à Yokohama sous un autre nom et est marié à une autre femme. Abasourdi devant cette révélation, c’est un Tsuyoshi bouleversé qui retrace son père et entame un dialogue avec lui. Dans lequel il apprendra l’incroyable vérité sur cette double vie. Comment un incident politique assez grave durant l’emprisonnement en Sibérie a transformé sa vie.
L’intrigue du roman se déroule dans les années 70; pendant le règne du président américain Nixon et du premier ministre japonais Eisaku Sato, alors que la guerre du Vietnam enclenche de lourds débats et manifestations politiques dans le Japon. Dès lors, les débats entre Nixon et Sato sur les exportations de produits textiles (laine et de fibres synthétiques) sont souvent commentés par Tsuyoshi et les siens. Ainsi donc, nous découvrons le contexte historique du récit, notamment l’antipathie des japonais pour Nixon. De plus, nous apprenons comment certains manuels historiques japonais négligent des incidents difficiles, notamment ce qui se passait en Sibérie avec les prisonniers de guerre. En effet durant le roman, Satoshi — neveu de Tsuyoshi — révise son cours d’histoire et déplore comment son manuel ne mentionne rien de cette réalité historique. Par ce moment entre Tsuyoshi et Satoshi, nous sommes confrontés à la triste réalité que certains manuels scolaires omettent des passages historiques et informations cruciales sur l’histoire d’un pays; préférant plus le point de vue des vainqueurs que celui des vaincus. Ainsi Zakuro s’avère être un roman historique qui aborde autant les années 70 qu’un passage important des années 40. L’auteur y présente une recherche historique qui n’est pas surchargée de détails, mais qui est assez détaillée pour alimenter la curiosité des lecteurs et lectrices.
Concernant sa présence dans Le cycle du Yamato et son parallèle avec le roman Mitsuba, on réalise que Tsuyoshi est un employé chez Goshima; et que celui-ci a aidé Takashi Aoki et sa famille alors que leur père est décédé suite à une surcharge de travail venant de la compagnie. C’est un détail assez rageant qui a enclenché de sérieuses disputes entre l’entreprise et la famille, qui envisage de sérieuses poursuites contre celle-ci. Évidemment, Goshima n’est jamais nommée, mais tout démontre que la compagnie mentionnée dans Zakuro et les événements qui ont eu lieu correspondent à ce que Mitsuba présente. Ainsi, on réalise comment une connexion s’établit entre les romans de l’écrivaine Aki Shimazaki, encore plus forte qu’auparavant puisque si dans Le poids des secrets, des noms, des lieux et des événements revenaient, mais présentaient des continuités narratives différentes entre elles, cette fois-ci la pentalogie du Yamato semble se dérouler dans le même univers parallèle. À savoir si cette connexion restera aussi forte dans les prochains tomes, cela reste à voir. Mais c’est une approche appréciée puisqu’elle permet de revisiter un récit précédent, sous un autre angle.
Évidemment, la famille et les secrets sont des thèmes toujours présents dans ce roman. Mais malgré tout, j’y note une approche beaucoup plus positive, moins tragique ou amère que dans les autres textes. Il y a une tentative de dialogue et de communication beaucoup plus forte; avec une réconciliation et une meilleure unité familiale. Ce qui donne un récit plus positif, finissant sur une meilleure note. Au final, une énergie différente qui enrichit la littérature de la romancière.
Quant à la prose, celle-ci reste toujours concise. Aucune description superflue; jamais de détails alourdissant le contenu. Seuls les éléments les plus importants résident; laissant la place au lecteur pour visualiser tout le reste. Concernant la perspective du texte, deux points de vue sont abordés. D’abord celui de Tsuyoshi dans les années 70, puis celui de Banzo alors qu’il raconte dans une longue lettre ses mésaventures en Sibérie. Cela donne un roman à perspectives diverses; explorant autant les années 40 que les années 70, contrairement à Mitsuba qui n’offrait qu’un point de vue.
Ainsi donc, Aki Shimazaki nous offre avec Zakuro une nouvelle pointe délicieuse dans la tarte qui forme sa pentalogie du Yamato. Que les passionnés de récits historiques courts aimeront lire soit en une demi-journée, ou en deux-trois jours s’ils aiment plonger lentement dans un livre.
Quelle excellente surprise que cette suite où l'on suit une autre famille mais qui va venir s'entrecroiser et percuter l'histoire précédente avec un nouveau contexte historique déchirant !
Cette fois, nous sommes dans la famille de Tsuyoshi qui, après la guerre, a dû prendre en charge sa mère et ses jeunes frères et soeur parce que leur père, envoyé en Mandchourie (non comme soldat) avait ensuite été déporté par les Russes dans un camp de travail en Sibérie. Jamais revenu chez eux, il est une figure dans l'absence pèse, au point que sa mère l'a toujours attendu, même alors qu'elle n'a désormais plus toute sa tête.
Avec ce nouveau récit, Aki Shimazaki continue un peu plus de plonger dans l'histoire passée de son pays et les conséquences de la Seconde Guerre mondiale. Si elle manque, à mon sens, parfois, un peu de recul sur le rôle des Japonais dans tout ça, elle éveille en revanche ma curiosité à la fois sur la réécriture de l'Histoire dans les manuels scolaires qu'elle dénonce et sur le souvenir de ce qu'on vécu les Japonais dans leur chair, au Japon et ailleurs.
J'ai beaucoup aimé ici, à travers cette histoire de famille bouleversante, dont le secret va gonfler gonfler jusqu'à percer dans le dernier tiers de manière si douloureuse, découvrir l'histoire des Japonais envoyés en Sibérie dans des camps, puis rapatriés au compte goutte ou juste morts là-bas. C'était un pan que j'ignorais ou du moins dont je ne connaissais pas l'entièreté. L'autrice montre notre méconnaissance, ces pans de l'Histoire effacés et pas que pour nous Occidentaux. Elle dénonce la nouvelle génération de Japonais à qui on cache tout cela pour les faire rêver autour d'un nouveau miracle économique sans jamais revenir sur leur passé.
Avec finesse, émotion et pudeur, elle aborde ainsi des sujets très intimes comme le rapport à la guerre par les populations qui l'ont vécu et par celles qui ne l'ont pas connu, la peur, la honte d'en parler, l'envie de passer à autre chose... La famille de Tsuyoshi en est un parfait exemple. Il a lui-même était dans le Pacifique mais n'en parle pas. Sa mère et ses frères et soeur ont été en Mandchourie mais c'est aussi tabou. Et quand on parle de certaines personnages plus actives, on se moque d'elles parfois, comme cette ancienne actrice qu'on croisait dans le tome 1.
Ma lecture fut donc très riche historiquement. J'ai aimé tout ce qu'elle abordait : Japon, Russie, Etats-Unis, notamment via les biais choisis par l'autrice et sa manière de montrer qu'une boucle se boucle dans l'horreur, la douleur, la souffrance, et le désir d'effacer cela des consciences de la part des puissants. Le roman s'ouvrant et se refermant sur un échange de dupes des autorités des pays autour des questions économiques. C'est le reflet d'une époque, d'une philosophie d'après guerre que ni elle ni moi n'approuvons et que je trouve important de remettre en question.
Et l'autrice le fait ici avec une émotion puissante, celle d'un enfant qui a perdu son père, qui cherche son père, qui est en train ainsi de perdre sa mère qui perd la raison. C'est d'une tristesse absolue. Ça sert le coeur, ça bouleverse. On a beau être adulte, notre coeur reste toujours celui d'un enfant face à nos parents. Et le récit de ce père perdu peut-être finalement au Japon depuis des années sous un autre nom, avec une autre famille, est terrible. La découverte des raisons, parfaitement honorables et compréhensibles, n'enlevant rien au mal. C'est juste un drame terrible.
Aki Shimazaki continue de conquérir mon coeur avec ses récits où elle pose un regard humain sur ces tragédies de son histoire, l'histoire de son peuple que leur gouvernement a tenté de taire et auxquelles elle donne voix avec pudeur, sensibilité mais toujours honnêteté. C'est très intéressant de découvrir les séquelles de cette histoire même et surtout après la guerre sur les familles. Ça ne doit pas être oublié, même si j'aimerais qu'elle fasse le même travail concernant les exactions japonaises pour équilibrer la balance.
Zakuro ( la grenade) , deuxième tome de « Au cœur du Yamato », est centré sur le personnage de Monsieur Toda, le supérieur bienveillant (le seul !) de Takashi dans Mitsuba. Âgé d’une cinquantaine d’années , alors que sa mère sombre doucement dans la démence, il se remémore sa jeunesse difficile marquée par la disparition de son père en 1942 , le laissant soutien de sa mère et de ses jeunes frères et sœurs, une mère qui continue à attendre le retour de son mari dont la mort ne lui a jamais été notifiée.
Un tome très touchant dans lequel l’histoire familiale se mêle aux heures sombres de la grande Histoire nationale : des épisodes absents des manuels scolaires japonais comme le conflit en Mandchourie et la déportation de milliers de japonais en Sibérie, soldats comme civils, délivrés au compte goutte par Staline pour ceux qui étaient encore vivants…
« On parle beaucoup des victimes des bombes atomiques larguées sur Nagasaki et Hiroshima. Pourquoi ignore t-on les victimes des travaux forcés en Sibérie ? Il a raison. On dit que plus de 600 000 Japonais y ont été déportés, sans préavis. Pire encore, plus de 60 000 y sont morts... Et même maintenant, vingt-cinq ans après la fin de la guerre, personne ne connaît le nombre exact de victimes de cette déportation, mortes ou vivantes. En réalité, les chiffres réels doivent être beaucoup plus élevés que ceux qu'on donne officiellement. Honnêtement, je ne sais vraiment pas pourquoi ce sujet est traité aussi froidement."
Un récit douloureux mais croisé avec la tendresse qui transpire au sein de cette famille. Aki Shimazaki continue à nous livrer des pages méconnues de l’histoire du Japon, par petites touches et avec beaucoup de pudeur, à travers des personnages attachants comme ce Monsieur Toda qu’on espère retrouver par la suite !
Deuxième opus de la pentalogie "Au coeur du Yamato", "Zakuro" nous livre le récit de Tsuyoshi Toda, ami de Takashi Aoki ( qui est le protagniste de Mitsuba, le premier livre).
Tsuyoshi a perdu son père, demeuré captif des russes lorsque les Japonais ont perdu la guerre en 1945, alors qu'il était en Mandchourie. Tsuyoshi a donc du prendre en charge sa famille à la place de son père. De nos jours, alors que les choses se sont placées et que la mère de Tsuyoshi est atteinte de démence, Tsuyoshi apprend alors une nouvelle qui va bouleverser sa vie: son père n'est pas mort et d'ailleurs, est bel et bien revenu en sol Japonais. Néanmoins, il a un nouveau nom, propritétaire d'un restaurant, le Zakuro, et une nouvelle épouse. La question est donc: pourquoi? Que s'est-il passé pour que 25 ans plus tôt, Banzo Toda ait décidé de cacher son existence à sa famille? Pour connaitre la réponse, Tsuyoshi devra le rencontrer.
Aki Shimazaki nous amène donc un nouveau pan d'histoire nippone grâce à la famille Toda. L'histoire des familles divisées, dont les hommes étaient restés prisonniers des russes soviets après la seconde guerre mondiale, n,est d'ailleurs pas dans les manuels scolaires du pays, comme si on avait voulu faire disparaitre cet évènement. Certains japonais ont donc vécu dans des conditions terribles en Sibérie jusqu'à leur retours dans leur pays, sans aucunes formes de compensations.
À travers le drame de la famille Toda, c'est le drame d'une génération qui prend forme. Une autre fresque bien amenée, toujours agréablement sobre et épurée dont le symbole est le zakuro, la grenade, fruit rouge comme le sang et porteur d'un nom français porté aussi par une arme. Un symbole de guerre, de sottise et de famille.
Catégorisation: Roman fiction québecois, littérature adulte Note: 7/10
Ce second roman de la série « Au Cœur du Yamato » était incroyablement beau et touchant. J'ai adoré, tout simplement. Comme le premier, il est merveilleusement bien écrit et se lit vit, d'une traite.
Une fois de plus, c'est une plongée au Japon dépaysante, et cela fait du bien.
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Comme pour le tome précédent, il y a également dans ce livre-là un côté historique, car cette fois-ci il y est question de la seconde guerre mondiale.
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On suit l'histoire du point de vue de Tsuyoshi Toda, qui découvre que son père, Bânzo Toda, et porté disparu en Sibérie depuis la fin de la guerre, est en fait encore en vie, mais qu'en plus, et depuis vingt-cinq ans, il vit de nouveau au Japon, non loin de sa famille. Et il semble qu'il ait refait sa vie.
Tsuyoshi veut comprendre les raisons de son silence – pourquoi, alors qu'il est revenu sain et sauf, n'a-t-il pas redonné signe de vie à sa famille ? Pourquoi n'a-t-il pas cherché à retourner auprès de sa femme, qui, à présent, sombre dans la maladie d'Alzheimer (sans pour autant oublier son mari, qui, elle en est persuadée, est bien vivant et va revenir auprès d'elle) ?
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J'ai trouvé cette histoire réellement bouleversante. On découvre le drame qui a brisé de Bânzo Toda, l'empêchant de revenir vers sa famille, mais aussi ce que les Japonais ont pu vivre durant la guerre.
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C'est seulement la deuxième histoire de Aki Shimazaki que je lis, mais, une fois de plus, je ne suis pas déçue !
Un second tome centré sur le personnage de Monsieur Toda, rencontré et beaucoup apprécié dans le premier tome, comme un homme assez secret. On en apprend davantage sur le personnage dans ce tome dédié. On assiste à son enfance, adolescence et ses débuts dans la société Goshima. On assiste d'ailleurs à une scène phare du premier tome, scène du passé de Takashi qui tisse un lien subtil entre les deux hommes avant même leur rencontre. Ici, est évoqué la thématique familiale, la seconde Guerre Mondiale et surtout le conflit en Mandchourie et les liens avec l'URSS. Comme toujours l'Histoire, la grande, en toile de fond avec beaucoup de renseignements distillés par petites touches à la fois pertinentes et discrètes et l'histoire, la "petite", celle du personnage. Avec l'image des générations qui se succèdent, cette version japonaise du monde, Shimazaki a cette fierté et en même temps ne fait pas trop de concessions, elle expose sans gêne les travers d'une société qu'elle valorise, l'histoire méconnue, ce que l'on cache, nie, transforme avec le temps ou selon l'endroit du globe sur lequel on grandit. Un second tome complètement immersif qui donne envie d'enchaîner sur le suivant pour voir quel personnage sera central et découvrir une nouvelle histoire dans l'Histoire.
C'est le 2ème tome de la pentalogie et déjà je vois le dénominateur commun (autre que les personnages qui se croisent). Pour l'instant chaque personnage a vu ses certitudes s'écrouler. Dans le 1er, le héros a découvert que l'entreprise envers qui il se sentait reconnaissant n'avait finalement rien fait pour lui, et dans le second, le héros lui, découvre que son père n'était pas l'homme parfaitement intègre qu'il avait pris comme modèle. C'est un choix intéressant de s'attaquer aux certitudes qui vacillent. L'auteure aborde également un aspect meconnu (par moi) de la seconde guerre mondiale, à travers les prisonniers de guerre japonais en URSS. Et encore une fois, elle réussit à dire presque tout de la nature humaine tout en étant sobre et concise. Elle parle aussi d'Alzheimer et des conséquences sur l'entourage, des crimes de guerre, des relations Japon/USA après guerre, de l'histoire censurée par les gouvernements au détriment de la vérité... 130 pages seulement, mais qui disent plus et mieux que beaucoup de gros pavés.
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Un thème difficile mais surtout un chapitre historique sombre et méconnu, les camps japonais en Sibérie ainsi que la déportation des soldats après la défaite du Japon, théatre d'une souffrance et un déchirement silencieux. Un homme marqué par l'absence de son père toujours porté disparu 25 ans après la guerre. Cette histoire met bien en lumière l’impact de cette disparition sur plusieurs générations, transformant un drame personnel en une réflexion sur la perte, la mémoire et la transmission.
Une belle description de l’oubli volontaire de l’Histoire et l'impact psychologique de ces camps oubliés, tout en laissant entrevoir une lueur d’espoir et de résilience mais surtout une rélféxion aux blessures du passé, même enfouies, et comment celles-ci façonnent l’identité et les liens familiaux.
Une bonne découverte qui me surprend après 2 livres et des thèmes intéressants
" Tu sais , le zakuro, est appelé "grenade" en français, ce qui signifie aussi ryûdan en japonais. - Ryûdan? -Oui. Grenade à main, grenade incendiaire, grenade fumigène...."
Et si la vie de Bânzo Toda se résumait à un "zakuro"?
Je referme ce livre bouleversée. Bouleversée une fois encore par l'écriture d'Aki Shimazaki , fluide, précise, à la fois sobre et percutante, bouleversée plus encore par ce récit. Mandchourie, les japonais civils et militaires ont été fait prisonniers par les russes, envoyés en Sibérie, internés dans des camps et renvoyés au Japon peu à peu. Certains ne sont jamais revenus, Bânzo Toda est l'un d'eux. Son épouse l'attend depuis 28 ans, elle ne vit plus que dans l'espoir de le revoir même si plus personne autour d'elle n'y croit encore. Tsuyohi, le fils ainé a pris soin de sa mère, de ses frères et soeurs et apprend un jour que...
I've read many novels from Japanese author Aki Shimazaki. Like most of them, this book is short, concise and easy to read. The story is about an adult married man, who hasn't seen his father in decades, declared missing in 1940's then dead. The year is 1970 while the father disappeared in Russia in 1942 and never returned. The author writes about the fates of many Japanese, whom were captured by the Soviet Union and released after the war. However, many did not come back and the Japanese government forgot about them and didn't care about them upon returning.
The author mentions a Historical point about WWII that I didn't know and as mentioned in the story is not even mentioned in History school books. The author intelligently inserted a Historical fact into a family drama story.
Dans ce deuxième livre de la pentalogie "Au Coeur de Yamato", Tsuyoshi Toda apprend que son père qu'il croyait être mort en Sibérie, vit en fait avec une autre femme dans un autre quartier de Tokyo. Des évènements tragiques sont racontés d'une façon simples et calme. Comment les personages pourront-ils se raconter leurs vies et leurs difficultés, et se comprendre/s'accepter malgré un passé si tumultueux? Pourront-ils trouver un moyen de redonner la paix à la mère de Tsuyoshi?
I did not expect any of this, and did not know much about the particular time where the story was set. It made me want to go and learn more about it, while telling me a very good story. In such a short read, I was amazed at the fact that the writer still took the time for the characters to think, and reflect. Reflexion is a big part of the story, and I find the storytelling quite different from what I've read up until now. It's good.
Toujours un style et une écriture exceptionnelle. Des petites pépites tant sur la forme que le fonds. Ici Aki Shimazaki traite avec délicatesse des thèmes de la démence, de la famille, et de l'histoire méconnue de ces japonais prisonniers des russes à la fin de la 2nde Guerre Mondiale. Sans y toucher, au détour de la conversation elle nous narre, les difficultés de ces familles à s'échapper de la Mandchourie notamment.
Zakuro (la fleur du grenadier) est le 2e tome de la série « Au coeur de Yamato ». Ces tomes peuvent se lire indépendamment un de l’autre, tous ont évidemment un lien avec le Japon.
Dans ce tome-ci, on traite des retours des prisonniers de guerre japonais qui étaient en Russie. L’impact que ça a eu sur les ménages de cette époque et la génération qui a suivie, incluant bien des secrets de famille….
J’ai adoré le personnage principal, monsieur Toda. Je l’appréciais déjà dans le précédent, mais là, je l’ai découvert sous un jour nouveau. Il est doux et prévenant que ce soit avec sa mère, son neveu Satoshi ou Eiji Satô. C’était plaisant de faire un bout de chemin avec lui. C’est un coup de cœur pour cette lecture, et j’ai hâte de savoir de qui parlera le prochain tome. https://psylook.kimengumi.fr/2023/07/...
Com tots els llibres d'Aki Shimazaki deixa un buit molt gran en acabar-ho. M'esperaré a demà per començar el següent que, com sempre, em farà odiar els personatges per no ser els mateixos i al cap de 10 pàgines no voldré haver de passar a uns altres. Aquest llibre reflexa molt bé la sofrença que pot causar ser 'moralment' correcte. I, sobretot, la inutilitat o incomprensió (això depèn del punt de vista del lector) d'aquesta ètica, en el moment en què fa més mal que bé.
3/5 J'ai mis un peu plus de temps que d'habitude (avec cette auteure) pour rentrer dans l'histoire mais une fois le secret de famille éclaté, pfiouuu... j'ai alors eu du mal à le lâcher. Encore un très joli roman, sensible, doux et pudique, liant la petite histoire à la Grande mais cependant pas mon préféré.
"Zakuro" aborde l'abandon paternel, l'exil, la tromperie et le meurtre. Si je me suis sentie moins touchée ou interpelée par cette histoire du cycle "Au coeur du Yamato", il reste que "Zakuro" est un bon roman de Shimazaki.
While the 1st instalment of this series was nice, this one was great. I loved the meaningful symbolism, the take on old myth, the emotional roller coaster balancing between opinions: are they good? evil? stupid? Very well done with so little.
Style est discret, poignant, délicat et très humain.
Livre rapide à lire mais belle histoire d'une famille Japonaise dans le contexte d'un abondon mais faut connaitre le pourquoi de toute situation avant de pouvoir juger.
J’adore les livres très courts mais contenant tellement de densité romanesque de cette auteure. Celui-ci entre dans la grande histoire en plus d’explorer les méandres de l’intime. Cela a ajouté à l’intérêt didactique même si j’ai un peu perdu l’intensité personnelle…
Un roman très fort en émotion. L'histoire tragique des soldats japonais dans l'après-guerre s'incorpore parfaitement dans la narration et permet d'en apprendre plus sur ce sujet. Une très belle histoire de la part de Aki Shimazaki, dont le style est agréable et efficace.