"Un livre d'une causticité virtuose." Transfuge Un homme trouve un objet inconnu dans la rue. Cette « chose », de forme ovale, molle et irrégulière, l’obsède, il cherche son propriétaire et, au-delà, un sens. Sa quête commence : de Vienne à Tel-Aviv, en passant par New York, il croise des personnages à la fois comiques et tragiques, étranges et excentriques qui, tous, ont un avis. Chacun y voit ce qu’il veut y voir. Jusqu’où cette chose l’amènera-t-elle ? Né en 1986, Gregory Le Floch est l’auteur de Dans la forêt du hameau de Hardt , roman pour lequel il a reçu la Bourse de la découverte de la fondation Prince Pierre de Monaco. Il vit et travaille à Paris. Prix Wepler - Fondation La Poste 2020 Prix Transfuge découverte 2020 Prix Décembre 2020
Déambulations à Autour d’un livre Cannes. Un bandeau une couverture attirent mon attention. Je trouvais l’illustration et le titre poétiques. Me voilà plongée dans une lecture surprenante. Décontenancée par l’histoire. Enthousiaste, emportée au départ par le style et l’humour de l’auteur. Ses notes de bas de page, ses digressions et ses adresses au lecteur. Très vite, je n’aime pas la société que l’auteur décrit, une société suspicieuse, terroriste agressive antisémite raciste. Je n’aime pas quand le narrateur généralise « les arabes » ou insulte les passants depuis son 8ème étage. Il y a un côté très freudien un peu angoissant, notamment les passages sexuels avec la vieille du musée à Vienne ou la grande Schloma croisée dans un train ou encore le passage où il jette un bébé par la fenêtre d’un train. P95 « j’ai eu envie de me lever pour aller fracasser la chaine hi-fi. Mais je suis resté assis en me disant qu’il ne fallait pas prêter attention à tout cela, que ce n’était que le monde qui gerbait une fois de plus sont trop plein de sens devant moi ». Certaines expressions sont « tirées par les cheveux », tjs p 95 « elle avait un regard émoussé, qui semblait, tout en me traversant, ne pas me voir et se contenter de l’auréole béate formée par ses cils. C’était un regard idiot, identique à celui que donne la digestion après un repas trop lourd et à travers lequel celui qui voit et celui qui est vue ne distinguent que de l’ennui ». Ou encore p 239 « il se trouvait maintenant quelques mètres plus loin devant un restaurant indien qu’il a voulu regarder avec le même intérêt qu’un visiteur de musée porte à un tableau qui occupe la totalité d’un mur ». Il y un truc qui me dérange dans le livre sans parvenir à dire précisément quoi. L’atmosphère, les sempiternelles questions au sujet du narrateur, qui es- il, de quoi souffre-t-il? Il y a aussi cette impression d’ode à la terre promise, ce paradis sur terre en évoquant le kibboutz. P 152 « cette vie sucrée au milieu d’une communauté (...) peinte comme la réunion sur terre des meilleurs êtres qui soient ». Je me disais au départ laisse une chance aux personnages, ils sont poétiques… Leur loufoquerie me perd. Notamment cette secrétaire fasciné par les photos de cadavres. Il y a quelques fulgurances qui sauvent le livre. Par exemple ce passage sur la maternité très noir plutôt juste :) p 176 ces mères condamnées à « une éternelle dispensation de soins caressants ». Je ne comprends toutefois pas le passage à la maternité. A l’instar de celui qui suit avec le médium qui a la capacité de faire entendre les voix enfermées. Certaines images sont belles exemple Loretta qui déferle dans l’ascenseur note bas de page p 198. A vous de vous faire votre propre avis que je serai curieuse de découvrir!
Une pépite d'absurdité qui vous extirpe du réel avec force, une langue qui se délecte des circonvolutions du quotidien, un personnage bien embêté par une petite chose qui prend toute la place, et une galerie de personnages surprenants ! La bonne surprise de la rentrée.
L’absurde a son apogée oblige à lâcher prise dès les premières pages pour se laisser emporter dans les péripéties du narrateur. Parfois poétique, parfois franchement glauque mais toujours cathartique, je me suis surprise à apprécier les transgressions successives. Les codes sociaux volent en éclat en même temps que la bienséance.
A prendre a 50000 eme degrès tout en ne perdant pas de vue certains symboles peut être même satires ?
Une fois que le livre est terminé on ressent l'envie de le relire à la lumière de ce que l'on comprend à la fin. Il y a tellement de choses dans ce livre...