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Portrait of a Jew

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Portrait of a Albert Portrait of a The Viking FIRST First Edition Thus, First Printing. Not price-clipped. Published by The Viking Press, 1999. Octavo. Paperback. Book is very good. 100% positive feedback. 30 day money back guarantee. NEXT DAY SHIPPING! Excellent customer service. Please email with any questions. All books packed carefully and ship with free delivery confirmation/tracking. All books come with free bookmarks. Ships from Sag Harbor, New York.Seller 329103 Judaica We Buy Books! Collections - Libraries - Estates - Individual Titles. Message us if you have books to sell!

326 pages, Paperback

First published September 24, 1962

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About the author

Albert Memmi

67 books138 followers
Tunisian Jewish writer and essayist who migrated to France.

Born in Tunisia under French protectorate, from a Tunisian Jewish mother, Marguerite Sarfati, and a Tunisian-Italian Jewish father, François Memmi, he speaks French and Tunisian-Judeo-Arabic. He claims to be of Berber ancestry. He was educated in French primary schools, and continued on to the Carnot high school in Tunis, the University of Algiers where he studied philosophy, and finally the Sorbonne in Paris. Albert Memmi found himself at the crossroads of three cultures, and based his work on the difficulty of finding a balance between the East and the West.

His best-known nonfiction work is "The Colonizer and the Colonized", about the interdependent relationship of the two groups. It was published in 1957, a time when many national liberation movements were active. Jean-Paul Sartre wrote the preface. The work is often read in conjunction with Frantz Fanon's "Les damnés de la Terre" ("The Wretched of the Earth") and "Peau noire, masques blancs" ("Black Skin, White Masks") and Aimé Césaire's "Discourse on Colonialism." In October 2006, Memmi's follow-up to this work, titled "Decolonization and the Decolonized," was published. In this book, Memmi suggests that in the wake of global decolonization, the suffering of former colonies cannot be attributed to the former colonizers, but to the corrupt leaders and governments that control these states.

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Displaying 1 - 3 of 3 reviews
Profile Image for P.E..
966 reviews760 followers
July 20, 2021
Portrait de paria à grand tirage

Ce livre que l'écrivain juif-berbère-italien-tunisien Albert Memmi a écrit en 1962 porte sur son point de vue sur lui-même rapporté à l'image que se font d'eux-mêmes et qu'on leur fait des Juifs de par le monde. Bref, la condition juive apparaît cernée de contraintes venues de l'extérieur comme de l'intérieur.

Memmi part de la condition historique, sociale, culturelle de la personne juive à l'époque d'écriture pour ensuite considérer la place qui lui est faite et qu'il reconnaît d'un point de vue interne. Il en conclut que toute valeur est fondamentalement ambivalentes pour les Juifs, ainsi que pour d'autres populations opprimées comme les peuples colonisés, les Noirs aux USA, les femmes.

Autrement dit, toute valeur positive, comme la solidarité familiale, la reconnaissance au sein de la communauté de croyants, l'antiquité de la tradition juive, ne sont qu'une face d'une réalité d'insécurité, de vexations et d'exclusion, réalité dont chaque terme renforce l'autre : plus j'accentue ma séparation, plus je parais différent, plus on me considère comme différent, plus j'accentue ma séparation.
'Loin de lui en faire un compliment redoublé, on vitupère cet exclusivisme juif, qui l'isole de la vie commune, et gêne le fonctionnement de cette vie. Tant il est vrai qu'il n'y a pas de vertu en soi ; que les qualités de l'opprimé changent de signification.'

[...]

'La solidarité répond à la menace et à l'hétérogénéité, mais elle confirme cette hétérogénéité et entretient cette menace autant qu'elle y pallie.'

[...]

'Dans les conditions d'oppression enfin, tout a tendance à se négativiser, la négativité attaque tout, corrode tout. Il ne suffit pas de dire que la condition juive est autant négative que positive, malaise et hostilité autant que vouloir-vivre et institutions. La contagion du malheur pénètre jusque dans les aspects les plus positifs. Comme si la positivité juive, fruit partiel d'une situation nocive, devait engendrer elle-même une certaine nocivité.'
Il observe aussi que tout portrait fait sur des fondements racistes est commode puisqu'il se fait entièrement à l'avantage de celui qui le brosse.
'Puis, loin de solliciter l'indulgence du tribunal, j'engagerais le fer en commençant par dévoiler et récuser le principe implicite qui commande tout le débat : à savoir que la différence est mauvaise en soi, que le particularisme, comme on dit, est blâmable en soi. Je dénoncerais et refuserais ce curieux accord entre mes amis et mes ennemis. Car si l'ennemi du Juif l'accuse d'être différent, l'ami du Juif veut lui épargner cette misère : tous les deux sont en somme d'accord sur ce point : il n'est pas tolérable d'être différent. Or, au nom de quoi condamne-t-on la différence ? Au nom de l'un des préjugés les plus grégaires. Si l'on se permet de juger et de refuser les autres, c'est qu'on se prend implicitement comme le critère du beau, du bien et du vrai.'

'[...] mon portrait mythique est toujours à l'avantage de mon accusateur. On comprend pourquoi l'incohérence ne gêne pas l'antisémite : son intérêt et sa passion unifient de l'intérieur tout ce qu'il raconte à mon sujet. C'est pourquoi théologiens, politiciens, économistes, écrivains proposent chacun le Juif qui lui convient. En grande partie, enfin, l'accusation renvoie à l'accusateur.'
Chemin faisant, il note la dimension culturelle et sociale, c'est-à-dire supra-individuelle, de la sécrétion de l'oppression et de l'exclusion:
'[...] il faudrait ici quitter le plan individuel, ou du moins le dépasser. Nous restons trop en ces questions les héritiers de l'individualisme philosophique, qui ne traduit guère la réalité humaine courante.'


'[...] l'ensemble des non-Juifs constitue cet univers d'hostilité et d'exclusion : cela, oui, je le sens ainsi. Que tous les non-Juifs participent d'une société qui rend invivable la vie du Juif en tant que Juif, oui, cela je le sens et le pense. [...] Je suis désolé que cette vérité soit si dure, mais elle est vraie, brutale et dramatique. De même que tous les hommes et chacun d'entre nous, nous participons de cet ordre social qui transforme les femmes en servantes ou en poupées, qui laisse transformer de nombreuses femmes en prostituées, tout non-Juif, directement ou indirectement, participe à la mise en question du Juif. Tout non-Juif, qu'il le veuille ou non, participe à l'oppression du Juif.'

'Il ne suffirait même pas, pour supprimer toute responsabilité, de n'avoir pas de biens en colonie, et de ne pas user de prostituées. Il faudrait encore ne pas accepter cette société, tout entière bâtie pour l'homme, qui assigne aux femmes une place limitée d'avance ; il faudrait bouleverser cette société, qui fait au Juif un tel destin. Et comme, en définitive, nous ne pouvons contribuer que bien faiblement à cet bouleversement, je considère la situation, je l'avoue, comme assez désespérée. [...]
Je reconnais en somme qu'une responsabilité si générale et si fatale, d'une certaine manière se dilue. Elle n'entraîne presque plus de faute privée, puisque les coupables sont si nombreux. Je me dis quelquefois avec indulgence et désespoir : Que peut le non-Juif, même de très bonne volonté, devant un phénomène qui dépasse si largement le temps et les forces de sa vie individuelle ?'

'Il n'y a pas rupture, discontinuité véritable entre l'antisémite et les siens, mais gradation, exaspération et systématisation. Comme il y a simple gradation et non différence de nature entre le bon patron et le patron de combat, et peut-être après tout le négrier. L'antisémite enfin est toujours l'antisémite d'une société donnée : il ne fait que reprendre les affirmations, chuchotées ou peu formulées, et les prononce, lui, à voix haute, d'une manière hargneuse ou sadique, plus ou moins harcelant, plus ou moins actif.'


Cependant, son propos ne rejoint jamais celui d'une Robin DiAngelo qui postule une culpabilité éternelle restreinte à une catégorie précise de population (essentialisée en même temps que sa culpabilité), puisque pour Albert Memmi, cette exclusion d'une part est le fruit d'une évolution historique donnée, et d'autre part cette exclusion ne coïncide pas avec une valeur positive intrinsèque de la personne différente exclue, pour sa différence et son exclusion même.
'Non, il Il faudra nous persuader et affirmer qu'il n'est ni bon, ni mauvais en soi d'être différent'

'Je sais encore que les défenseurs du Juif soutiennent qu'il est un idéal d'humanité, comme le prolétaire serait essentiellement vertueux et le le colonisé toujours innocent. Je dois avouer que je n'en crois rien. Non qu'il n'y ait des qualités particulières qui se développent au contact du malheur [...]. Mais ce sont le plus souvent l'envers de déformations plus graves et elle se payent vraiment trop cher'

'Nous sommes déjà différents, nous l'avons toujours été, même lorsque nous réclamions l'égalité. Nous ne l'avons pas toujours reconnu, parce que nous pensions que c'était une faiblesse et un empêchement à cette égalité. Je suis aujourd'hui persuadé que c'est la condition de toute dignité et de toute libération. Avoir conscience de soi, c'est avoir conscience de soi comme différent. Être, c'est être différent.'


Son propos rejoint enfin celui d'Albert Camus, en particulier les textes de ce dernier sur l'Espagne fasciste, son Homme révolté, Actuelles III sur la situation algérienne dans les années 50). Rappelons qu'Albert Camus a préfacé La Statue de Sel, et que le travail des deux hommes se rejoint sur plus d'un point.
'[...] l'immensité du malheur du monde ne me console pas du mien, ne me console de rien ; toute l'injustice du monde ne me fera pas accepter celle que je subis. [...] Je comprends bien, en bref, qu'il y a deux attitudes : ou l'on accepte toutes les souffrances ou on les refuse toutes ; eh bien, je les refuse en bloc ; comme je refuse en détail chaque figure de l'oppression.'

'J'ai montré ailleurs que l'on ne sort réellement de l'oppression que par la révolte. C'est ce que font instinctivement les révolutionnaires : ils contestent la légitimité du tribunal, tel qu'il est institué, c'est-à-dire qu'ils refusent les règles du jeu. Montaigne reconnaissait ce droit implicite aux femmes [...].'

'Disons-le en passant : les règles et les lois de la majorité ne sont respectables que dans la mesure où elles expriment la plus grande justice et la plus grande rationalité. Si elles devenaient oppressives, injustices et humiliations, je peux et je dois les récuser et les combattre.'
et:
'Le gouvernement français, dans le but de renouer à tout prix ses relations avec l'Égypte, a accepté le principe de sacrifier le citoyen français de confession israélite... Aussi estimons nous que la mère patrie... a sacrifié un groupe de ses enfants... en passant outre au principe sacré et garanti par la constitution de non-discrimination raciale.'

'On a beaucoup discuté, on discute encore du sort des Européens dans les colonies qui se libèrent. Je m'empresse de dire que c'est légitime[...]. Mais n'y avait-il, dans ces colonies, que les ex-colonisateurs d'une part, les ex-colonisés d'autre part ? En Afrique du Nord, les Juifs dépassaient largement en nombre les Français. [...]On dira que leur sort coïncide avec celui des Tunisiens[...] c'est un pieux mensonge.'



Le plan de cet essai s'organise comme suit :

I. Le malheur d'être juif
1) Le malaise
2) L'hostilité
3) Le problème
4) La séparation
5) La différence
6) L'accusation

II. Le Juif mythique
1) Suis-je une figure biologique ?
2) Suis-je une figure économique ?
3) Le sens du procès
4) Le mythe

III. Le Juif réel : ce qu'il n'est pas
1) Le Juif et la religion des autres
2) Le Juif, la nation et l'histoire
3) Le Juif et la Cité
4) Le Juif et la politique
5) De l'inconfort à la persécution
6) La figure d'ombre

IV. L'héritage
1) Le vouloir-vivre
2) La solidarité
3) L'héritage
4) Le poids de l'héritage

Conclusion provisoire : Une figure de l'opprimé.


Voir aussi:
On the Genealogy of Morals
Psychologie Des Foules

L'Homme révolté
Actuelles, III: Chroniques algériennes, 1939-1958

Sagesses Barbares
La dépendance: esquisse pour un portrait du dépendant
Tristes Tropiques
Histoire de la décolonisation au XXème siècle
Le Sanglot de l'homme blanc: Tiers-monde, culpabilité, haine de soi


Juke-Box :
Let's Call the Whole Thing Off - Ella Fitzgerald & Louis Armstrong
Profile Image for Lobstergirl.
1,921 reviews1,435 followers
May 1, 2017

I wouldn't really classify this as a memoir since its focus isn't so much on details of Memmi's life as on the situation of the Jew as other, outsider, minority. Having read much about "the Other" in college classes, I'm surprised Memmi never came up. I found it tedious.
Profile Image for Catherine Craig.
108 reviews
February 1, 2025
Les premières 200 pages m’ont impressionnées. Il a su décrire ce que j’ai senti et ressenti depuis ma plus tendre enfance. Les dernières pages sont lourdes de propos répétitifs. Il se peux que M. Memmi était encore très en colère pendant ces dernières pages.
Je ne regrette pas de l’avoir lu. Je peux à présent parlé avec sûreté de ma judéité.
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