Voilà que les sciences sociales contemporaines se prennent de passion pour les " émotions ". Mais le risque est grand que ce " tournant émotionnel " les fasse tomber dans un individualisme sentimental qui porte à son comble l'abandon des structures, des institutions et des rapports sociaux, par construction coupables de ne pas faire de place aux choses vécues.Comment articuler les affects et les désirs des hommes avec le poids de détermination des structures ? Comment penser ensemble ces deux aspects également pertinents – et manifestement complémentaires – de la réalité sociale, que rien ne devrait opposer en principe ? Tel est le projet d'un " structuralisme des passions " qui fait travailler les concepts fondamentaux de Spinoza – le conatus et les affects – dans la pensée de Marx, Bourdieu et Durkheim. Et qui livre par là une nouvelle perspective sur la part passionnelle des structures du capitalisme et de leurs crises.Économiste devenu philosophe, Frédéric Lordon s'attache au fond par ce travail à la " réfection de nos sous-sols mentaux ". Parce que seule la destruction du socle métaphysique de la pensée libérale permet de concevoir que le déterminisme structural n'est nullement incompatible avec une pensée de la transformation sociale.Directeur de recherche au CNRS, Frédéric Lordon est notamment l'auteur de L'Intérêt souverain (2006), J usqu'à quand ? Pour en finir avec les crises financières (2008), Capitalisme, désir et servitude (2010) et D'un retournement l'autre (2011).
Frédéric Lordon est un économiste français né le 15 janvier 1962. Il est directeur de recherche au CNRS et chercheur au Centre de sociologie européenne (CSE).
Un conjunto de textos vinculados por el enfoque spinoziano de ciertos problemas sociológicos centrales y su uso para reflexionar sobre el capitalismo, especialmente, en su encarnación denominada "neoliberal".
Un essai en demi-teinte. Frédéric Lordon fait preuve d'une puissance d'analyse et exégétique tout à fait remarquable (surtout lorsqu'il s'agit d'analyser la pensée spinoziste). Les passages ayant attrait à l'épistémologie sont intéressants et nécessaires au développement de la thèse de l'auteur, quoique parfois attendus. Le problème principal du livre réside dans une glose et un "jargonnage" outrancier qui diminue la puissance de la démonstration. L'essai se complaît alors dans la répétition, la déclinaison sans fin des concepts, chaque fois formulés d'une manière différente. Je soupçonne un goût prononcé de l'auteur pour les élucubrations théoriques, ce qui rend l'ouvrage peu accessible, et ce, non pas par nécessité conceptuelle, mais plutôt par snobisme intellectuel.