C’est à l’Institut médico-légal, surnommé L’Hôtel, que se croisent les personnages interlopes de ce roman noir. Le narrateur, directeur de ce lieu déroutant, décrit la lente dépravation de son institution. Suite à sa rencontre avec Valère, producteur de films pornographiques, il accepte une étrange proposition : que l’Institut abrite un club clandestin… Dehors, un mal jaune se propage.
“Cloaque nauséabond”, l’Institut devient l’antre d’une véritable fête des morts. La succession de chapitres courts et nerveux dit l’ascension irrémédiable du récit vers une apothéose de la folie. Aussi affutée que le scalpel du narrateur qui dissèque les cadavres, la plume de Bruce Bégout nous entraîne aux confins d’une extase ultime, d’une décomposition totale : celle des corps, des êtres et du récit.
Bruce Bégout, né le 21 mai 1967, est un philosophe et écrivain français. Il est maître de conférences à l'Université Bordeaux III. Il a publié plusieurs ouvrages philosophiques, quatre essais aux éditions Allia (Zéropolis. L'expérience de Las Vegas, 2002 ; Lieu commun. Le motel américain, 2003 ; La Découverte du quotidien. Éléments pour une phénoménologie du monde de la vie, 2005 ; De la décence ordinaire, 2008), mais aussi un « documentaire fiction » à la manière de certains cinéastes tiré de son roman L'Éblouissement des bords de route (Éditions Verticales, 2004). Par ailleurs, il a participé à la revue Inculte avant de la quitter en février 2008. En 2013, il publie aux éditions Inculte Suburbia, un essai sur les banlieues essentiellement résidentielles qui s'étendent à la périphérie des villes. En parallèle à ses recherches, il dirige la collection « Matière étrangère » aux éditions Vrin. Ses travaux s'inscrivent dans la tradition de la phénoménologie. Spécialiste de Edmund Husserl auquel sa thèse est consacrée, il se consacre à l'exploration du monde urbain, des lieux communs, mais aussi au quotidien. Également auteur de fiction, il a publié un recueil de nouvelles, Sphex, en 2009 ainsi que Le ParK en 2010. En janvier 2014, c'est à nouveau un recueil de nouvelles qu'il publie aux éditions Allia, L'Accumulation primitive de la noirceur. Ayant voyagé aux États-Unis, il livre dans Duane Hanson, le rêve américain son point de vue sur le sculpteur américain et ses réalisations