Ces dernières années, les Yézidis ont été victimes d’un génocide, reconnu comme tel par les Nations unies, perpétré par l’Etat islamique – aujourd’hui encore, des milliers d’entre eux sont portés disparus. Captives raconte leur histoire.Dunya Mikhail, Irakienne exilée aux États-Unis depuis 1996, décrit le sort des femmes Yézidies qui ont été capturées par les hommes de Daech, puis vendues sur des marchés comme esclaves sexuelles. Violées, mariées de force, obligées avec leurs plus jeunes enfants à confectionner des missiles (pendant que les garçons plus âgés sont entraînés pour devenir des combattants), séquestrées, revendues, violées à nouveau, parfois en groupe, certaines ont réussi à s’enfuir. Courage et détermination sont les valeurs cardinales de ces femmes. La solidarité dont elles ont fait preuve entre elles, mais aussi l’assistance de ceux qui mettent tout en œuvre, au péril de leur vie, afin de leur fournir les moyens de leur fuite, ont fini par former une magnifique chaine humaine, de la Syrie à l’Irak, en passant par la frontière turque, afin d’échapper à l’horreur, de sauver ses proches mais aussi des inconnues – et finalement peut-être, pour se sauver soi-même.Dunya Mikhail restitue, à travers le témoignage direct de Yézidies, l’histoire poignante, parfois rocambolesque, de certaines d’entre elles. Mais Captives est aussi le récit d’une rencontre entre l’autrice et Abdallah Shrem, ce héros des temps modernes, ancien apiculteur qui, à l’arrivée de Daech dans sa région, le Sinjar dans le Kurdistan irakien, va tout abandonner pour créer un réseau de passeurs, bénévoles, anciens contrebandiers, afin d’arracher ces femmes, une à une, aux griffes de leurs bourreaux. Lorsque, à la fin du livre, Abdallah accueille Dunya au Sinjar, où elle visite le principal temple yézidi et va à la rencontre de ces gens dont elle a conté les histoires, d’un camp de réfugiés à un autre, leur amitié naissante ne met pas seulement au jour la force d’un seul homme face à la terreur, mais dessine aussi une région, le Kurdistan, et une communauté, celle des Yézidis, qui ont toutes deux failli être rayées de la carte.La poétesse Dunya Mikhail, avec beaucoup d’humanité et une grande délicatesse, porte le témoignage de ces femmes, de leurs enfants, de leurs frères et cousins, afin de redonner des noms, des visages et une voix aux victimes et aux survivants de l’un des épisodes les plus barbares, de ce début du XXIe siècle. Traduit de l'arabe (Irak) par Stéphanie Dujols.
Dunya Mikhail is an Iraqi American poet and writer. She is the author of the poetry collections The War Works Hard, shortlisted for the International Griffon Poetry Prize, Diary of a Wave Outside the Sea (winner of the Arab American Book Award), The Iraqi Nights, winner of the Poetry Magazine Translation Award, and In Her Feminine Sign, chosen as one of the ten best poetry books of 2019 by The New York Public Library.
Her nonfiction book The Beekeeper was a finalist for the National Book Award, and her debut novel, The Bird Tattoo, was shortlisted for the International Prize for Arabic Fiction.
Mikhail is a laureate of the UNESCO Sharja Prize for Arab Culture and has received the UN Human Rights Award for Freedom of Writing, as well as fellowships from the United States Artists, the Guggenheim Foundation, and the Kresge Foundation.
She currently teaches Arabic and poetry at Oakland University in Michigan.
Un livre remplit d'humanité, poignant, qui tisse les récits de survie et d'évasion de milliers de Yézidies, enlevées et retenues captives par les hommes de l'Etat Islamique. C'est notamment grâce à Abdallah Chrem, un héros, que ces récits ont pu être relatés par l'autrice. En effet, cet apiculteur a décidé de tout risquer pour organiser un réseau de passeur et mettre en sécurite ces jeunes femmes devenues esclaves.