Son nom la relie à une constellation, mais sa présence au monde la rend indissociable des paysages qu’elle traverse : Hélène Dorion vit environnée de lacs et de forêts, de fleuves et de rivages, de brumes de mémoire et de vastes estuaires où la pensée s’évase. Dans ce recueil voué aux forêts, elle fait entendre le chant de l’arbre, comme il existe un chant d’amour et des voix de plain-chant. « Mes forêts… », dit-elle dans un souffle qui se densifie de poème en poème. Et l’on entre à pas de loup dans une forêt de signes où l'on déchiffre la partition de la vie sur fond de ciel, sur fond de terre, sur fond de neige, de feuillages persistants et de flammes qu'emporte le vent, de bourgeons sertis dans l’écorce et de renouvellement. Un chemin « qui donne sens à ce qu’on appelle humanité. »
Née au Québec en 1958, Hélène Dorion a publié une vingtaine d’ouvrages de poésie au Québec, en Belgique et en France, et qui ont été traduits dans plus de dix langues. Lauréate de nombreux prix littéraires, elle est aujourd’hui considérée comme l’une des voix majeures de la poésie francophone. « Nous avons besoin de sa quête intérieure, de cette immensité du dedans, de ce vent de l’âme que sa poésie ne cesse de faire souffler et de faire entendre », écrit à son propos l’écrivain Pierre Nepveu.
Hélène Dorion est née à Québec le 21 avril 1958. Elle y a fait ses études primaires et secondaires, au Collège Notre-Dame-de-Bellevue, puis ses études collégiales au cégep de Sainte-Foy, avant d’entrer à l’Université Laval où elle obtient, en 1980, un baccalauréat en philosophie, et en 1982 une maîtrise en lettres. Membre de la rédaction de la revue philosophique de la faculté, Considérations, elle y publie des textes de réflexion portant entre autres sur les présocratiques, Nietzsche et Camus. Un passage s’opère alors de la philosophie à la littérature, et en même temps qu’elle entreprend des études en lettres qui mèneront, en 1985, à l’obtention d’une maîtrise. Elle publie ses premiers poèmes en 1981 dans la revue Estuaire. L’année suivante, elle se joint au comité de rédaction de cette revue et y rencontre Suzanne Paradis et Michel Beaulieu qui l’inciteront à présenter son premier manuscrit, L’intervalle prolongé suivi de La chute requise, aux Éditions du Noroît qui le publieront en 1983.
Credit photo : Maxime G. Delisle
En 1984, elle quitte Québec pour aller s’établir dans les Laurentides où elle enseignera la littérature durant six ans au cégep de Saint-Jérôme. Elle continue alors à déployer une activité plurielle et s’implique dans la vie littéraire à différents titres : critique, membre de la rédaction de revues et collaboratrice à des émissions culturelles radiophoniques. En 1987, elle fait un premier séjour en Europe. Ses poèmes commencent alors à paraître dans diverses revues françaises et belges, et peu à peu ils seront traduits et publiés dans de nombreuses revues européennes. En 1990, une anthologie de ses poèmes paraît aux Éditions Le Dé Bleu, sous le titre La vie, ses fragiles passages, et le même éditeur publie, en coédition avec le Noroît, Un visage appuyé contre le monde.
En 1991, elle devient directrice des Éditions du Noroît. Durant cette période qui durera dix ans, en plus d’être éditrice, elle réalise une série audio de poésie et musique, conçoit et présente au Québec et en Europe des lectures-spectacles, prépare des anthologies de poètes québécois et préface de nombreux ouvrages. On lui doit entre autres une anthologie de poèmes de Saint-Denys Garneau.
En 1993, les directeurs des Éditions de la Différence, Colette Lambrichs et Joaquim Vital, l’invitent à publier dans leur maison. Elle y fera paraître par la suite tant ses livres de prose que de poésie. En 1994, elle participe pour la première fois à la Biennale internationale de poésie de Liège. Ses voyages commencent alors à se multiplier, en même temps que les traductions de ses livres, ce qui l’amène à participer à de nombreuses lectures publiques ainsi qu’à des colloques et festivals. Son œuvre reçoit plusieurs distinctions et prix littéraires au Québec et à l’étranger, et des revues européennes lui consacrent des dossiers et des numéros spéciaux. En même temps, son activité littéraire se diversifie : elle est membre de comités de rédaction de revues européennes et prépare à ce titre plusieurs numéros consacrés à la poésie québécoise, elle est lectrice pour des maisons d’édition et fait aussi partie de nombreux jurys, dont celui du prix francophone de poésie Louise-Labé. De 1999 à 2001, elle est écrivaine en résidence à l’Université du Québec à Montréal puis à l’Université de Montréal. Elle anime en outre des ateliers d’écriture. En 2002, elle tient une chronique régulière dans le magazine Relations.
Hélène Dorion est aussi l’auteure d’une quinzaine de livres d’artistes, ce qui l’a amenée à collaborer avec de nombreux artistes visuels québécois et européens. Des artistes ont aussi souvent travaillé à partir de ses œuvres, notamment Carol Bernier qui a consacré deux de ses expositions à la rencontre de son œuvre.
Une anthologie de poèmes, présentée par Pierre Nepveu, paraît en 2002 dans la collection de poche Typo. Dans les années suivantes, elle publiera Jours de sable, roman pour lequel elle recevra le pr
La verdad es que tenía muchas expectativas con este libro de Hélène Dorion. Su publicación ha sido todo un acontecimiento, ya que por primera vez en el programa de bachillerato en Francia se ha incluído la obra de un autor que aún está vivo, algo que nunca se había hecho antes. Además es una mujer, su obra es poesía (cuando lo que predomina suele ser la novela) y por si fuera poco es de Quebec, osea que su francés es canadiense y no el estándar de Francia. Todo esto ya hace que el libro llame la atención, pero lo más sorprendente es que siendo tan contemporáneo ha sido incluido en el programa apenas dos años después de que se publicara, sin que haya habido tiempo para estudios o análisis académicos previos.
Y la verdad es que no me ha terminado de convencer.
Primero siento que el libro tiene un problema de base con su propia premisa. Trata el tema de la reconexión con la naturaleza como remedio ante la sociedad deshumanizada en la que vivimos. Es un discurso que ya se ha visto muchas veces: el hombre ha perdido su sentido y para recuperarlo debemos volver a nuestras raíces, a nuestra esencia en la naturaleza. Y aunque es un hecho que este tema no es nada novedoso la poesía tiene la ventaja de que, bien trabajada en la forma, puede hacer que una idea común se vuelva interesante. Sin embargo en este caso no ha sido así y la lectura se me hizo tibia.
Personalmente lo que más me emociona en poesía y creo que es su trabajo lingüístico fundamental, es esa fusión absoluta entre fondo y forma. En una obra literaria se nos presentan siempre dos planos distintos: un contenido y un lenguaje que lo codifica. En una buena novela entiendo que fondo y forma deben ir de la mano, pero en la poesía se funden, se identifican, se vuelven una sola cosa. No puedes parafrasear un poema sin que se convierta en otro poema.
En la poesía romántica por ejemplo esa fusión es evidente ya que el discurso exagerado de la idealización de la naturaleza se acompaña de un lenguaje igualmente exagerado, lleno de exclamaciones, hipérboles y versos largos. El propio lenguaje es performativo y grandilocuente en línea con el discurso. Pero en el caso de Dorion, sin embargo, su escritura se siente demasiado contenida y seria siendo el argumento de sus textos algo tan cliché, lo que me generaba como lector una distancia con lo que me estaba contando.
Un ejemplo de cómo la poesía puede tratar la naturaleza de manera más novedosa es el libro “Don de la ebriedad” de Claudio Rodríguez. Libro importantísimo en la poesía española del siglo XX, en él el autor fusiona el conflicto espiritual del ser humano con la naturaleza de una manera muy original. En su obra, el lenguaje abstracto y el figurado se entrelazan tanto en la descripción de los paisajes que no sabes cuándo está hablando de manera figurativa y cuándo abstracta, y eso lo hace sorprendente (teniendo en cuenta además que lo escribió con 19 años, nuestro Rimbaud español).
Otro ejemplo más contemporáneo sería el libro de Basilio Sánchez “He heredado un nogal sobre la tumba de los reyes”. En su poesía, las imágenes sensoriales (los colores, los olores, las sensaciones) tienen mucho peso, y las ideas y reflexiones nacen de esas imágenes, no al revés. Basilio Sánchez deja que el poema se construya a partir de la experiencia sensorial, lo que lo hace mucho más vivo y plástico.
En cambio, en el libro de Dorion siento que el discurso ya está muy planeado antes de que aparezcan las imágenes. La estructura está muy dirigida y organizada en partes, con cada sección respondiendo a una idea clara, como "el tormento", "la unión", "la separación". Esto hace que el mensaje esté muy marcado desde el inicio y las ideas no surgen de las imágenes, sino que parecen estar controladas por el discurso previamente. Tiene como punto a favor que el lenguaje es claro, pero las descripciones de la naturaleza se quedan muy vagas, no hay mucho juego a nivel de lenguaje, ciertas asociaciones me resultan caprichosas, porque “suenan bien”, y eso hace que me resulte una lectura plana.
En fin que me ha parecido un tipo de poesía que se siente demasiado complaciente consigo misma y su discurso sobre la naturaleza me resulta muy repetido, con ideas como que las pantallas son un veneno que me parecen simplistas y un poco lachosas. Osea que muy sin más.
La métaphore des forêts ça va 2 minutes mais faut pas pousser ça fait beaucoup là on a compris que ta vie c’était le bordel Hélène change de disque et va voir un psy
« Mes forêts sont des bêtes qui attendent la nuit pour lécher le sang de leurs rêves gratter la terre gratter l'écorce boire l'offrande et se glisser dans un lit rempli de lucioles
mes forêts sont une planète silencieuse
une éclipse qui fléchit le bois de barques à la dérive alors qu'on croirait tout immobile
elles sont un dessin de nature morte ignorant les écrans sur lesquels on les regarde sans jamais les voir mes forêts
sont chemin de chair et marées de l'esprit un verbe qui se conjugue lentement loin de facebookinstagramtwitter
mes forêts sont des rivages accordés à mes pas la demeure où respire ma vie »
je n’ai pas assez de 5 étoiles… moi qui ne lis jamais de poésie parce que ça m’est hermétique, j’ai été complètement emporté par les mélodies d’Hélène Dorion! Le pari de l’accessibilité est tenu ! Quelle chance ont les élèves de l’avoir au bac!
PARTIE II: I enjoy the connection between all the poems, thus creating a discreet storyline. I also believe that this book is wonderful for people who initially have a certain connection to nature, therefore encouraging a stronger set of emotions towards these peoms. However, this could very well vary depending on different cultures. Nevertheless, as for people who might be less in touch with nature, i believe that these poems actually do help them develop that sense of connection to the beauty around them. It sort of did for me. (These goodreads reviews/updates are kind of just getting better and better. Also, not being able to put half a star on goodreads is ruining my night, I can't decide between 2 options.)
Ma passion ? Finir un recueil de poésie et me mettre en retard pour aller au travail... 0 regrets
Un très beau recueil de poésie qui allie avec élégance la nature à la question du souvenir et du devenir. On est ici avec du vers libre qui embrasse toute la déconstruction de la modernité : absence de majuscule, peu de ponctuation, rejet enjambement, place au blanc et au silence au milieu du vers. L'arbre incarne le temps qui passe, le souvenir qui reste, les mots qu'on ne comprend plus, la liberté élégante, la recherche d'une connexion, l'effort de la nature pour se faire entendre dans le monde moderne, l'immobilité sereine au milieu du bourdonnement anxiogène... A travers le recueil et ses différentes parties, le long poème "Mes forêts" construit un refrain en 5 parties, il forme une continuité mélodique à travers les 4 parties du recueil. C'est un recueil qui fait partie des œuvres proposées au programme du bac, et avoir une poétesse moderne est une bouffée d'air rafraichissante.
"écoute la lumière se pose sur ton visage l'âme des choses ne laisse sa trace que dans le silence entre l'automne et l'hiver hier et demain entre les étoiles les nuages et chaque goutte de pluie
J’attendais le contexte idéal avant de plonger dans la lecture de ce recueil de poésie: vu mon propre amour de la forêt, je ne pouvais m’imaginer le lire ailleurs qu’auprès des arbres, mes sens entourés par la nature. Dès le titre, dès la quatrième de couverture, dès le texte «Le choix de l’éditeur» en préambule, j’ai été complètement séduite, et cette impression s’est bonifiée, amplifiée au fur et à mesure que je traversais ces variations de formes d’un cycle à l’autre. De la très grande et riche poésie.
"Hélène Dorion vit environnée de lacs et de forêts, de fleuves et de rivages, de brumes de mémoire et de vastes estuaires où la pensée s’évase. Dans ce recueil écrit au coeur d’une forêt, elle fait entendre le chant de l’arbre, comme il existe un chant d’amour et des voix de plain-chant.
…
si peu me fait vivre quand c’est plein d’étoiles et que s’avance le poème
…
et quand les brumes s’apaisent mes forêts sont une poignée de rayons plantés dans le sol durci
avec le réveil d’un temps elles sont les paupières tremblantes d’un espoir qui parle une langue d’écorce et de souffle"
Je n'ai même pas fini cette horreur mais juste pour la phrase "un verbe qui se conjugue lentement loin de facebookinstagramtwitter". Je mets 1 étoile et c'est seulement parce que je ne peux pas mettre une demi étoile. Est-ce que cette pathétique "écrivaine" est au courant qu'elle a un compte Instagram d'ailleurs ? Honteux qu'ils nous mettent cette merde au bac.
c’est le premier recueil de poèmes que je lis et je crois que j’adore ce genre de chose, on se sent libre de penser ce que l’on veut à travers les mots écrits. (j’avais déjà lu des recueils mais c’était ceux de papa) ps : c’est plus un 3,5
un recueil sensiblement doux et un champ lexical de la forêt très présent, j’ai tout simplement adoré ! la plume est poétique et nous fait plonger dans cette magnifique atmosphère boisée 🌳
très heureuse de découvrir cette œuvre et cette autrice québécoise contemporaine inscrite au programme du bac :)
j’avoue que je ne suis pas entièrement rentrée dans le recueil. les poèmes longs, peut-être plus engagés au sens politique du terme, plus concrets, m’ont plus touchée que la partie « L’écorce incertaine », qui offre un côté plus onirique dans lequel j’ai eu du mal à me plonger.
ça n’en reste pas moins une belle œuvre qui doit être très enrichissante à travailler pour le bac, avec des messages d’amour, d’écologie, de philosophie.
anecdote : Hélène Dorion est passée dans ma librairie il y a quelques semaines au moment où je lisais ce recueil, je ne m’y attendais pas 🫢
il est toujours difficile de rédiger une critique d'une littérature aussi intime que celle de la poésie.
dans "mes forêts", Hélène Dorion évoque son rapport à la nature, la beauté de sa richesse ainsi la profonde tristesse de sa décrépitude.
le vers est juste, saisissant, s'enracine dans l'esprit.
la structure du recueil est claire, le propos assumé.
il m'a pourtant manqué quelque chose pour pleinement l'apprécier, j'ignore quoi. c'est pourquoi il est toujours difficile de rédiger une critique de poésie.
Maîtrise absolue de la langue française et de son pouvoir poétique dans toute sa complexité, nuance et liberté d’interprétation, tout cela dans une logique et un thème récurrent étant celui-ci de la forêt. À première vue cliché et «facile» comme thème, mais à toute fin de compte apporté et livré de façon unique, personnelle et splendidement subjective tel que l’on devrait s’attendre d’une artiste de ce niveau et cette renommée. Simplement puissant. Se démarque du lot tel que la «cime des arbres les plus hauts dans mes forêts » pourraient le faire.
Mes forêts est un recueil délicat, sensible, presque chuchoté. Hélène Dorion y tisse des fragments de nature, d’introspection et de silences, dans une langue fluide et douce. C’est une écriture qui cherche plus à évoquer qu’à dire, plus à suggérer qu’à expliquer.
On se laisse d’abord porter par cette atmosphère feutrée, comme une marche solitaire en sous-bois. Les images sont belles, les mots bien choisis, et la musicalité du texte est indéniable. Mais parfois, ce flou constant, cette absence de prises nettes, m’a tenu(e) un peu à distance.
Hélène Dorion est la première contemporaine québécoise à rejoindre le programme du baccalauréat français. Avec des thématiques telles que la violence de l’existence, le capitalisme, l’exploitation, une nature crue et verdoyante, l’arbre. L’arbre se débarrasse de ses feuilles sinon il va mourrir, une leçon pure pour notre existence humaine.
“Tu t’arrêtes pour que traversent à l’embranchement les chagrins jamais avoués de tant de visages éparpillés parmi les heures gestes et tâches qui ensemencent nos vies” p72
J'ai trouvé que ce qui était dit là du vivant, de la vie, était plus sombre que lumineux. Quelque chose de l'ordre du vertige, de la peur. Peut-être à l'instar d'une forêt menaçante. Mais parfois aussi refuge. Refuge ténébreux seulement un peu, parfois, parsemé de lumière. Est-ce qu'elle fait parler notre intimité ou la sienne ?
Au départ, j'ai trouvé la plume de l'actrice fade, on aurait dit qu'elle posait les mots sur le papier sans même réfléchir à ce qu'elle écrivait, j'ai réussi à apprécier ma lecture qu'à la dernière partie, celle ci avait un réel sens, un meilleur message mais qui n'est pas cohérent avec le reste, bref ça ne me dérangerait pas de l'avoir au bac bon 🤷🏼♀️
Présenter la poésie pour en faire l'analyse c'est comme dire qu'on ne peut pas s'intéresser au vivant sans faire de dissection... après on s'étonne de se retrouver avec des jeunes frustrés qui hallucinent des métaphores faute d'avoir déjà vu des arbres... vos forêts ressemblent beaucoup à mes forêts, en fait.
Ce recueil de poésie sur un sujet qui me touche m’a offert un moment agréable de lecture. Cependant, j’ai trouvé qu’il manquait ce petit quelque chose qui aurait pu le rendre vraiment mémorable. Dans l’ensemble, c’était une lecture satisfaisante, mais qui ne m’a pas émerveillé.
Dans ce recueil, il y a la nature, bien sûr, cette description sensible de ce qui fait forêt. Et puis les émotions, les jours et les âges qu'elle symbolise, le prolongement de soi qu'on peut trouver en un lieu