D’où vient ma passion pour cette langue qui fonctionne pour ainsi dire à l’envers de la nôtre, et pour la civilisation dont elle est le vecteur ? Pourquoi me consacrer à une tâche impossible, paradoxale, consistant à effacer les sons, l’écriture, et jusqu’à l’arrière-plan culturel d’un texte, pour le reconstruire, à partir de ces « ruines », avec une langue aux paradigmes si différents ?
Pour répondre à ces questions, j’ai entremêlé éléments fondateurs de ma vocation de traductrice et réflexions nées d’une longue pratique. Chemin faisant, j’ai tenté de décrypter les sensations liées à cette activité : frustration de ne pouvoir tout transmettre, joie de la création nichée dans la part du texte original qui irrémédiablement résiste, vertige addictif du décentrement, analogue à celui que procure le voyage…
J'ai trouvé certains passages très intéressants, mais d'autres ne m'ont pas trop parlé, car un peu trop laconique ou sans trop de rapport avec la traduction. De manière générale, je ressors de ce livre avec un goût de trop peu, une certaine frustration et c'est vraiment dommage car certaines pages sont vraiment excellentes. J'ai l'impression qu'avec une approche différente, cette lecture aurait pu m'apporter beaucoup plus ? Je reprochais déjà un peu la même chose à l'ouvrage de Corinna Gepner dans la même collection.
Enfin, contrairement aux autres livres de la collection (qui sont accessibles à tous et toutes), je déconseille cette lecture si vous n'avez pas déjà une certaine connaissance de la langue et de la culture japonaises.
Le livre est principalement autobiographique. J'ai voulu le lire parce que j'avais vu des traductions avec textes parallèles à la toute fin. C'est un témoignage intéressant avec de nombreuses références et citations que j'ai noté car elles résument parfaitement des points essentiels de l'activité de traduction.