Malgré les beaux discours sur la diversité corporelle et l’acceptation de soi, rien ne semble entamer la grossophobie ambiante. Dans Cet exécrable corps, Eli San explore son dégoût instinctif envers son propre corps. D’un ton acerbe, vulnérable et parfois indulgent, ce livre parle de capitalisme, de haine de soi et d’injonction à la minceur, mais surtout, de la difficulté d’être emprisonnée dans un corps que tout nous pousse à haïr.
J’ai commencé ce livre en me fiant à la description, m’attendant à lire un essai militant sur la grossophobie. Ce n’est pas ce que j’y ai trouvé. J’aimerais avertir les personnes qui le liront de la violence des propos qu’on y retrouve. Si vous avez un corps gros, si vous avez parfois des pensées intrusives sur votre image corporelle, ne vous affligez pas cette lecture. J’ai des convictions presque inébranlables sur la grossophobie et j’ai quand même douté de l’amour que je me porte suite à la lecture : coudonc, est-ce que je devrais me détester un peu plus? Les opinions de l’autrice sur les corps gros (et pas seulement le sien, puisqu’elle parle au nous trop souvent) sont présentés comme des faits. Une lecture dégradante et humiliante. Je ne comprends pas la démarche derrière mais je ne pensais certainement pas lire un journal intime haineux. À lire avec précaution et beaucoup de selfcare avant, pendant et après. Je ne pense pas que ce soit approprié pour les ado, d’ailleurs!
J’ai vu des reviews sur Instagram qui m’ont jeté à terre… Ça m’a affecté moi et mon 205lbs. Je me suis sentie obligée d’être dégueulasse d’avoir pris du poids avec une médication. Comme si je devais avoir honte d’avoir grossi. Il y a une différence entre une personne de 250lbs et 350lbs dans notre société, pis ça c’est pas évoqué dans le livre. Je voulais me faire ma propre idée en lisant l’oeuvre complète, pis my god que je feel tout croche…
Malgré quelques éléments vrais avec lesquels j’ai été en accord, ils étaient trop peu nombreux pour que le livre ait raison d’exister. La violence des propos, le dégoût qui se dégage du texte, les éléments mensongers qui sont véhiculés et qui peuvent être extrêmement dangereux pour quelqu’un qui se sent mal dans son corps ont réussi à m’écoeurer.
L’oeuvre ne fait pas du tout ce qu’elle est censé faire. C’est de la grossophobie dégoulinante qui pousse à haïr son corps et en avoir honte. Ça cultive la grossophobie, ça pousse vers l’amincissement parce qu’un corps gros c’est dégueulasse, mais hey! Au moins en étant grosse tu feras plus bander faque tu te fera pas violer ! (oui, c’est écrit dans le livre) C’est quoi le message sérieux?
C’est simplement horrible et ceux qui devraient avoir honte ce sont l’auteure et l’équipe qui trouvait ça adéquat comme texte dans notre littérature québécoise.
Comme plusieurs, j’ai vu le tollé qu’a causé ce livre quelques jours avant sa parution et mon envie de le lire a été refroidi. Cependant, j’ai décidé de faire fi des protestations et de le lire tout de même. ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ Honnêtement, c’est un livre dur. Il est cru, il est violent, il peut être méchant. Ce livre met, noir sur blanc, les pensées grossophobes qu’une personne peut avoir envers elle-même. Étant une personne grosse, plusieurs passages m’ont ébranlé parce que ce sont réellement des choses que j’ai déjà dites ou pensées au sujet de moi-même. Même si ce livre n’est pas là pour me réconforter et me flatter le dos en me disant que je suis « belle, bonne et capable », il m’a fait énormément de bien et m’a permis de me sentir vu. Je n’ai honnêtement jamais autant annoté un livre que celui-ci. Non, ce livre n’est peut-être pas body positive mais il permet d’extérioriser les démons qui nous poussent à détester nos corps gros. ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀ Merci Eli San pour ce livre. MOI, je l’ai adoré.
On dirait que j'aurais mieux compris l'exercice si le livre était sorti il y a 25 ans. Ce n'est pas à moi de juger du vécu et du ressenti de l'autrice mais ça m'a semblé tellement loin de ma réalité et tellement exagéré, surtout quand on sait que sa période grosse n'a pas vraiment excédé la catégorie "small fat", dont je suis d'ailleurs. (Le passage des doigts trop gros pour texter ou la sensation de marcher maladroitement comme un pingouin, c'était quasiment trop grotesque pour que je puisse m'en offusquer sérieusement. J'ai sourcillé pas mal, par contre!)
Je suis quand même contente d'avoir eu accès aux rétroactions de plusieurs fatbabes sur ce livre au moment de sa sortie car ça a su réviser et recadrer mes attentes. Je crois que le marketing autour de la sortie du livre a vraiment mal visé son public cible. Ceci dit, je ne suis pas certaine à ce jour, surtout après ma lecture, de savoir à quel public l'ouvrage est réellement destiné. Peut-être aux autres femmes grosses qui se détestent avec passion? Même encore là, je ne suis pas certaine que de valider une telle haine de soi soit quelque chose d'utile ou de réconfortant.
Sinon, ça se lit bien et facilement. Une grosse demie-heure et l'affaire est ketchup.
Toute notre vie tourne autour du chiffre qui est écrit sur cette balance. Du moment où on naît (tu étais bin un gros bébé), jusqu'à l'enfer de l'adolescence (je prendrais un couteau et je le couperais ce gras) pour continuer sa course dans les hauts et les bas de la vie adulte (criss faut encore que je change la taille de mes pantalons)
Je sais pas, j'ai souvent eu de la difficulté avec mon poids, à me questionner sur chaque kilo que je pourrais avoir pris, alors c'est percutant comme lecture
C’est un super sujet et l’autrice a une super plume mais j’ai l’impression d’avoir lu seulement l’introduction du livre que je m’attendais à lire. J’aurais adoré si l’ouvrage avait été un développement des deux derniers chapitres, que j’ai trouvé pertinents. En bref, je crois que ça méritait d’être plus long et abordé sur d’autres angles. C’est vrai que ça mérite un gros trigger warning mais c’est juste parce que contrairement à d’autres essais sur le sujet celui-là est vraiment axé sur un discours interne violent et c’est écrit de façon sincère.
J'avais hâte de lire ce livre afin de trouver plus d'arguments contre la grossophobie, mais aussi comprendre certains angles morts. Pourtant c'est un livre qui décrit les corps gros comme dégoûtants et répulsifs (et mes mots sont légers honnêtement) J'ai trouvé le livre vraiment violent et je me suis arrêtée au 3/4 du livre pour mon propre bien être. Ça faisait un moment que je n'avais pas eu autant de pensées intrusives sur mon corps et ce livre a ravivé mes complexes.
Pour moi, je n’ai ni aimé ni détester, c’est plutôt un livre qui m’a fait réfléchir à ma propre expérience avec la grossophobie et qui m’a permis de me poser et de réfléchir à ce sujet. À des moments, je pouvais empathiser avec les propos et à d’autres, j’étais en désaccord.
Ce livre ne sera pas la tasse de thé de tout le monde, comme il y a certains passages assez chargés et qui peuvent provoquer des malaises, mais il demeure intéressant.
Je ne sais pas comment donner une « cote » à ce livre. Pour ma part, je l’ai lu en partant du principe que chaque chapitre était le dialogue intérieur de l’autrice. Oui C’est parfois très violent et haineux envers son corps mais Je me suis « entendu » plusieurs fois dans ce discours intérieur .
Je suis soulagée qu’enfin je puisse me dire que je ne suis pas la seule à être aussi méchante et haineuse envers mon ventre qui a tellement de fois changé de formes en 50 ans. Soulagée qu’une femme avoue s’être fait dire dès son jeune âge « rentre le ventre et diminue tes portions ». Soulagée de voir que je ne suis pas la seule à ne plus pouvoir m’arrêter de manger la boîte de biscuits tant que je n’en vois ps le fond, puis d’avoir des regrets, et l’envie de me faire vomir mais en être incapable. Soulagée, car cette autrice est plus jeune que moi et pourtant je me reconnais en ses écrits.
J’ai eu envie de pleurer et de la prendre dans mes bras pour lui dire que non, le poids, la taille, ne devrait pas compter dans « notre valeur », que oui c’est extrêmement difficile, douloureux et pénible de vivre dans notre monde conçu malheureusement pour les corps minces. Que oui les pires grossophobes sont les médecins, les profs. D’éducation physique et les entraîneurs. Que moi aussi je vois en chaque personne peu importe sa grosseur, sa taille, sa race whatever else , le beau et le bon mais que j’en suis incapable pour moi-même quand je me vois dans un miroir ou dans le reflet d’une vitrine de magasin. Je sais que je suis grossophobe envers moi. Que j’ai certains préjugés inculqués par les adultes qui m’ont élevés, éduqués, enseignés et que je me force à en être consciente pour ne pas les dire à voix haute et même dans ma tête. Je sais que je suis la personne la plus haineuse envers mon gras et moi aussi parfois j’aurais tellement envie de tout couper. Mais en même temps je m’aime, je l’aime ce ventre qui m’a donner 3 beaux enfants, ces seins qui étaient jadis gros et ferme mais qui après 6 ans de grossesse et d’allaitements, sont maintenant flasques et définitivement gagnés par la gravité. J’aime mon corps quand je suis seules mais c’est une autre histoire quand il y a quelqu’un à côté de moi.
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Je ne suis aucunement au courant de la polémique entourant ce livre (je l'ai appris en lisant les commentaires sur Goodreads après avoir commencé ma lecture). J'avais juste envie de m'éduquer un peu plus sur la grossophobie et puisque j'ai déjà croisé les écrits de l'auteure sur les réseaux sociaux, je me suis dis why not?
Je vais être franche, je n'ai nullement accroché aux paroles de l'auteure et je me suis demandé si c'était parce que je suis privilégiée dans mon corps (je ne suis pas particulièrement en surpoids, bien que j'ai eu des variations à cause d'un problème de santé) et dans la vision que j'ai de moi-même. Après une petite réflexion, j'en suis venu à la conclusion que c'est les propos violents, brutaux qui m'ont turn off. J'avais l'impression que l'auteure vomissait tout le fiel et la haine qu'elle avait en elle (et à propos d'elle), sans aucune nuance. Il y a certains points qu'elle a soulevé qui méritent une réflexion de la part du lecteur, ça j'en conviens, mais pour le reste... La partie qui concernait son médecin de famille m'a fait hausser le sourcil et celle qui parle des gyms m'a fait douter un peu de ses propos (les gens ont le droit de vouloir aller au gym pour n'importe quelle raison...?).
Bref, j'ai plus l'impression d'avoir lu un exercice de thérapie qu'un essai sur la grossophobie. J'ai appris quelques petits trucs, mais le tout dissimulé sous une montagne de haine pour soi.
Cette lecture m'a tellement fait du bien. Oui, ces pensées que l'auteure y décrit, je les ai presque toutes eut d'une manière ou l'autre. La réalité dépeinte dans ce livre n'est peut-être pas très jolie à lire, mais il s'agit d'une réalité vécue par de nombreuses personnes, dont moi. Ce ne sont pas des pensés qui m'accaparent à toutes les minutes de tous les jours de ma vie, mais ce sont des pensées omnipresentes dans ma tête. Malgré que mon objectif soit d'un jour m'accepter pleinement telle que je suis, je ne peux nier la grossophobie internalisées avec laquelle je me bats constamment. Notre société et les médias nous ont tellement gavés d'images de corps parfaits qu'il est souvent impossible de ne pas se comparer et de pas se sentir laids, indésirables et non-méritants parfois. Il s'agit d'un combat constant et oui l'auteure a choisit d'être honnête dans l'image qu'elle dépeint et elle a choisit de faire face aux tabous et non de les contourner et de les embellir. Et malheureusement la realité n'est pas toujours belle à voir. Mais elle fait du bien à entendre pour les gens qui s'y identifient. Ça m'a fait me sentir moins seule avec mes combats. Merci à l'auteure pour ce fragment de vérité sans compromis!
Bien que je souscrive à plusieurs des arguments avancés par l’autrice concernant la grossophobie, qu’elle soit systémique ou intériorisée, certains aspects de son discours me semblent problématiques, voire contre-productifs. Par exemple, l’idée selon laquelle une personne obèse pourrait être en meilleure santé qu’une personne mince me paraît discutable. Cette affirmation, bien qu’animée par une volonté de bienveillance, est trompeuse. Encourager une personne en surpoids en lui affirmant qu’elle est en parfaite santé, sans tenir compte des risques médicaux associés à l’obésité, revient à lui dissimuler une part importante de la réalité. À mes yeux, cela ne constitue pas une preuve d’amour, mais plutôt une forme de déni potentiellement dangereuse. L'obésité est une maladie chronique très grave qui tue, point à la ligne!
Par ailleurs, et en toute conscience du caractère sensible de ce sujet, je dois souligner que l’usage excessif de pronoms non binaires tels que « iels », « celleux » ou « elleux » nuit, selon moi, à la fluidité de la lecture. Leur présence constante dans le texte agit comme une distraction, comparable à une perturbation continue qui empêche de se plonger pleinement dans l’œuvre. Si l’intention militante est compréhensible, je pense qu’il existe d’autres moyens, peut-être plus inclusifs et accessibles, de faire avancer les causes sociales sans altérer la lisibilité de la langue.
TW pour ce livre : Propos très crûs sur la grosseure! L’autrice est vraiment talentueuse! J’ai souligné plusieurs passages qui exploraient des concepts vraiment intéressants auxquels je n’avais pas pensé. San est honnête et crue, ce qui peut être rafraîchissant, mais aussi délicat à certains moments. Elle a répété à plusieurs reprises que « les femmes grosses ne font pas bandées » et je me suis imaginée lire ce livre en tant que femme grosse et je pense que même si j’avais pu relate à certains passages, je pense que ça m’aurait surtout blessé.
Je comprends le but du livre et ce qui voulait être accompli, mais je pense que la maison d’édition ne l’a pas bien vendu. C’est beaucoup plus un mémoire qu’un essai (d’ailleurs elle aurait du s’exprimer au je plutôt qu’au on ), puisqu’il n’y a pas de thèse ou de pistes de solutions ou même d’explications explorées par rapport à la grossophobie internalisée. Par contre, en gardant cela en tête, c’est un très bon livre qui m’a fait réfléchir sur la place que la société fait aux gens gros (vêtements, chaises, bancs de bus, magazines, etc.) et l’impact que ça peut avoir sur les mentalités. J’aimerais beaucoup lire autre chose de cette autrice! 8/10
Lecture très difficile. Je m’attendais à un essai sur la grossophobie, mais c’est plus un compte rendu de toute la haine que l’autrice a pour elle-même et les autres. Je ne recommande pas, à moins de vouloir se sentir moins bien avec soi-même.
Avec le titre et le résumé je pensais lire un essai explicatif, crue mais modéré. J'ai plutôt écouté des propos violents et j'ai trouvé accusateur. À quelques reprises je pouvais me reconnaître mais seulement pour exagérer le dégoût que je devrais ressentir d'exister. La lecture a été difficile et je pense que le livre lui-même fait preuve de grossophobie par les propos dégradants et humiliants qui y sont exprimés.Je ne recommande pas du tout...
La grossophobie apporte une réalité dure, cruelle, infligée par tous. Si bien cartographié, l'enjeu est décortiqué de ses conséquences jusqu'à son essence. Les mots y portent une lourde responsabilité revendicatrice pour cette cause semblant insurmontable. J'en suis resté bouche bée, a slap in the face.
Je comprends un peu mieux ce qui a causé la mini-controverse autour de ce livre : ce n'est pas ce à quoi les gens s'attendaient. C'est dur à lire, vraiment. Et il faut s'attendre à brasser ben des affaires. Mais c'est vraiment quelque chose d'intérieur (comme le sous-titre l'annonce, d'ailleurs). C'est toute la bouette qu'on peut avoir pensée (ou pas) de temps en temps au cours de sa vie, conjuguée aux regards extérieurs, et condensée en 50 courts chapitres. Jamais Eli San ne prétend que qui que ce soit devrait se sentir comme elle, bien au contraire. Mais c'est comme un immense témoignage qui avait besoin d'être écrit, crié, pour être exprimé, pour pouvoir avancer.
Je ne suis pas à la même place que l'autrice dans l'acceptation de mon corps. Il faut dire que, contrairement à elle, j'ai toujours été grosse et il y a bien longtemps que j'ai juste fait la paix avec ça. Même si mon doux que, socialement, on veut pas que je le sois, en paix. Alors, même si plusieurs des réflexions sont moins venues me parler, je pouvais faire des parallèles avec la haine que je peux parfois ressentir pour mon corps malade (pas parce que gros, c'est plus à l'inverse que ça marche chez moi : gros et différent parce que malade). Je n'ai pas encore fait la paix avec ces limitations-là, et ça venait parfois piquer des coins qui se ressemblent pas mal, dans le ressentiment.
Des fois, faut juste se donner le droit d'explorer des coins sombres qui font mal, juste pour les apprivoiser. Juste pour prendre état des lieux et se dire "Ok, ça c'est là en dedans. C'est pas beau, j'aime pas ça, mais c'est là pareil." Les zones d'ombres exposées par l'autrice peuvent ne pas nous rejoindre, mais il n'empêche qu'il peut être légitime de les ressentir et d'avoir besoin de les exprimer.
J'ai commencé ce livre avec appréhension après avoir vu la tempête avant même qu'il soit accessible au grand public. En le lisant, j'ai été surprise : je me suis retrouvée dans plusieurs passages.
Certes, quelques avertissements auraient pu être mis notamment en ce qui concerne les VACS et les TCA, mais dans son ensemble je crois que c'est un essai important, d'autant plus que ce n'est pas tout le monde qui se retrouve dans le discours majoritaire dans le milieu anti-grossophobie.
C'est un essai lucide qui est difficile dans certains passages, difficile car il reflète bien la haine de soi, le ton est très juste. Je crois que cet essai permet aussi de valider les personnes qui ne se sentent pas « hop la vie » avec leur corps.
N'oublions pas que le cheminement vers la déconstruction de la grossophobie internalisée n'est pas linéaire et qu'il peut prendre du temps : toutes les expériences sont valides.
J'ai adoré cette courte lecture, mais ce n'est pas une lecture plaisante. Elle porte à réfléchir sur la grossophobie internalisée, c'est-à-dire la grossophobie qu'on porte envers nous-mêmes. Dans cette ère de body positivity, voir body neutrality, est-ce que c'est encore admissible d'haïr notre propre corps?
Je m'identifie beaucoup à elle, car j'ai longtemps internalisé énormément de grossophobie. Difficile de ne pas le faire quand nos corps sont à la merci des commentaires des autres (ouin, t'as pris du poids, hein? Ou wow, tu as maigri, bravo, comment tu as fait??) et qu'on est du genre à chercher des validations externes que notre corps est beau et qu'il a le droit d'exister. Quelle est la place qu'a notre corps dans la société, quand la société ne lui fait aucune place? Je suis beaucoup mieux aujourd'hui, j'ai travaillé fort sur moi, mais je m'identifie beaucoup à Eli et j'ai envie de lui faire un gros câlin. Il faut dire aussi que la grossophobie est mon sujet de thèse, alors c'est certain que c'était une lecture plus qu'intéressante pour moi!
Je recommande vraiment cette lecture à ceux et celles que ça pourrait intéresser. À toutes les personnes qui n'aiment pas leur corps, qui ont besoin de nommer leur mal-être avant de passer à l'étape de l'acceptation corporelle. Ou aux personnes qui commencent à s'intéresser à la grossophobie et comment les personnes grosses peuvent se sentir, avant de faire un commentaire sur le poids de quelqu'un. Ça porte à la réflexion. Mais attention, ce n'est pas une lecture "feel good".
OK WOW WHAT THE ACTUAL FCUK? Cela est le livre le plus toxique que j'ai lu depuis...ever. Je suis pas une personne qui capote sur les triggers pour riens. Je suis small fat et j'ai des journées ou je me trouve belle d'autres que je me sens dégueulasse dans mes curves. J'ai lu tous les critiques ici et même en prenant connaissance en plus du sous-titre en dessous du titre je comprends pas comment une personne à pu avoir envie d'écrire ça et encore moins que quelqu'un le publie. C'est censé venir d'une collection de livre féministe ça? Ouch. Big fat fail de tous les cotés. Celleux qui dise qu'il y a un propos pertinent à propos de l'apparence dans ce livre overwork dans leurs nuances. Moi ce que je vois dans ce livre c'est une personne narcissique et toxique, qui se déteste profondément, qui doit haïr plein de monde encore plus qu'elle et qu'il faut qu'elle gather pleins d'autres personne pour pouvoir feed son besoin d'attention. Au début j'étais triste pour elle en la lisant. À la fin j'étais dead certain que son dégout n'a rien a voir avec son poids et qu'il va bien plus loin que ca. Il est at large. Son malaise vient pas de son poids. Il vient d'être une personne narcissique qui peut pas avoir le gaze qu'elle veut parce qu'elle est pas "conventionnally attractive" et qui va cherché l'attention avec son chialage déguisé en indignation. Emotional vampire. Beware. Un avantage d'avoir lu ca c'est que si je trippais pas sur l'écriture de Gabrielle Lisa-Collard je me rend compte now qu'elle est comme un antidote à ce genre de livre, I guess.
Je suis très mal à l’aise d’avoir une opinion sur ce livre, car je crois que la société me décrirait comme une personne mince… donc pourquoi aurais-je une opinion sur la grossophobie?
J’ai ressenti beaucoup de tristesse, de culpabilité et d’empathie envers l’autrice. J’ai lu un cri du coeur et une souffrance de vivre dans son corps. Je me suis même sentie coupable d’être bien dans mon corps.
Le livre s’appelle dissertation de la grosophobie internalisée. Cependant, j’ai eu l’impression que tout venait de l’extérieur d’elle-même. Ses distorsions cognitives viennent du gym, du médecin, du père, des hommes, de la société, etc. Mais elles ne viennent jamais de son esprit …. Pourtant.
Bref, j’ai apprécié lire les démons qui lui hantent l’esprit et l’empêchent d’être heureuse dans son corps. J’ai apprécié m’imaginer à sa place et vivre son désespoir. J’aurais toutefois encore plus apprécié si ce livre se terminait sur une bonne note ou un brin d’espoir pour son bonheur corporelle.
J'ai trouvé ce livre extrêmement violent, à l'image de ce que la "grossophobie internalisée" peut faire subir à une personne. Bien que le mouvement "body positivity" soit important et nécessaire, le présent essai dépeint bien la difficulté, la douleur et la frustration pour certaines personnes de ne pas correspondre aux standards sociaux. En ce sens, j'ai aimé la franchise de l'essayiste, parce que l'acceptation de son corps peut être un travail long et ardu.
Pour ce qui est de l'utilisation du "nous" maintes fois critiquée ; J'ai perçu cette façon d'écrire comme étant une manière pour l'autrice de se dissocier de son corps, plutôt qu'un désir de généralisation de son propos à l'ensemble des personnes grosses.
Finalement, j'ai moins apprécié que le récit se solde par une tentative de perte de poids via la restriction alimentaire. J'ai aussi trouvé le conjoint problématique...
Livre bien écrit et agréable à lire au plan littéraire.
Au plan du contenu, j'ai trouvé extrêmement triste et dur d'avoir accès à toutes ces pensées que l'autrice a sur son propre corps. Or, la littérature sert à cela: montrer comment se passe l'expérience de l'humanité telle qu'elle est vécue par les auteurs en question.
Mais il faut être averti pour ne pas réactiver des blessures, ou créer des complexes, chez les jeunes, notamment, je pense.
Je suis sur Instagram beaucoup des fatbabes positives qui m'ont appris à trouver beaux, désirables, normaux et sexy des corps gros, alors j'avoue que la voix d'Éli San détonne dans ce paysage, mais soit, ça m'appartient.
J'avoue aussi que j'avais envie de lui donner le nom de ma psychologue et de ma nutritionniste qui m'ont appris à faire la paix avec plein d'affaires de la même nature dont elle parle par ailleurs. :)