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Rue à sens unique

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Qui prête attention aux bonnes manières mais rejette le mensonge ressemble à un homme qui s'habille à la mode mais n'a pas une chemise à se mettre.Voici un ouvrage d'un genre nouveau, dans lequel Walter Benjamin pratique le collage à la manière de ces amoureux des télescopages poétiques que furent Dada et les surréalistes. Rue à sens unique se compose de notes autobiographiques, de souvenirs d'enfance, d'aphorismes, de scènes de la vie urbaine, de considérations acérées sur l'état du monde, et de l'Allemagne en particulier, mais aussi de réflexions sur l'écriture elle-même, sur la graphologie. Benjamin­ se penche par exemple sur l'entrelacs des manuscrits arabes. Voire va-t-il jusqu’à donner des conseils à l'écrivain : par exemple, ne jamais faire lire une œuvre non encore achevée; une musique et quelques voix en fond sonore sont recommandées, de même que l'attachement maniaque à tel type de papier ou à telle plume. Benjamin rend compte par la même occasion de l'éclatement de l'écrit dans la signalétique qui émaille nos villes, désormais parsemées de messages à décrypter. Arrachée du livre imprimé, son asile de prédilection, l'écriture se retrouve désormais dans la rue, à travers la publicité, prise dans le chaos d’une économie devenue toute-puissante. Et l'auteur ne manque pas d’humour en ce sens, reprenant pour titre de ses pensées les recommandations, mises en garde et autres slogans assenés dans nos villes : « Travaux publics », « Défense d’afficher », « Attention aux marches » ou encore « Allemands! Buvez de la bière allemande ». Emprunter cette Rue à sens unique, c'est se laisser entraîner dans une dérive au cœur d’une ville certes de papier mais dont les mots fournissent autant de repères urbains pour qui sait jeter des passerelles. Du reste, entre la ville décrite et le paysage fait de mots que dessine l'écrivain, il n’y a pas loin, quand Benjamin nous propose de découvrir les « principes des pavés ou l'art de faire des livres épais ».

128 pages, Paperback

Published January 6, 2023

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About the author

Walter Benjamin

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Walter Bendix Schönflies Benjamin was a German Jewish philosopher, cultural critic, media theorist, and essayist. An eclectic thinker who combined elements of German idealism, Romanticism, Western Marxism, Jewish mysticism, and neo-Kantianism, Benjamin made influential contributions to aesthetic theory, literary criticism, and historical materialism. He was associated with the Frankfurt School and also maintained formative friendships with thinkers such as playwright Bertolt Brecht and Kabbalah scholar Gershom Scholem. He was related to German political theorist and philosopher Hannah Arendt through her first marriage to Benjamin's cousin Günther Anders, though the friendship between Arendt and Benjamin outlasted her marriage to Anders. Both Arendt and Anders were students of Martin Heidegger, whom Benjamin considered a nemesis.
Among Benjamin's best known works are the essays "The Work of Art in the Age of Mechanical Reproduction" (1935) and "Theses on the Philosophy of History" (1940). His major work as a literary critic included essays on Charles Baudelaire, Johann Wolfgang von Goethe, Franz Kafka, Karl Kraus, Nikolai Leskov, Marcel Proust, Robert Walser, Trauerspiel and translation theory. He also made major translations into German of the Tableaux Parisiens section of Baudelaire's Les Fleurs du mal and parts of Proust's À la recherche du temps perdu.
Of the hidden principle organizing Walter Benjamin's thought Scholem wrote unequivocally that "Benjamin was a philosopher", while his younger colleagues Arendt and Theodor W. Adorno contend that he was "not a philosopher". Scholem remarked "The peculiar aura of authority emanating from his work tended to incite contradiction". Benjamin himself considered his research to be theological, though he eschewed all recourse to traditionally metaphysical sources of transcendentally revealed authority.
In 1940, at the age of 48, Benjamin died by suicide at Portbou on the French Spanish border while attempting to escape the advance of the Third Reich. Though popular acclaim eluded him during his life, the decades following his death won his work posthumous renown.

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