Divertir pour dominer - La culture de masse contre les peuples

Divertir pour dominer #1

by Offensive Libertaire et Sociale

Le développement de la culture de masse a entraîné l'érosion des formes autonomes de culture populaire et la dissolution des liens sociaux au profit d'un monde artificiel d'individus isolés, fondement de la société de consommation. Le capitalisme ne peut donc être réduit à un système d'exploitation économique, il représente un "fait social total".II ne tient que sur l'intériorisation d'un imaginaire et grâce au développement d'une culture du divertissement permanent. Cette uniformisation des comportements et des aspirations se présente comme l'affranchissement de toutes les contraintes (sociales, spatiales, temporelles, etc.). Survalorisée et triomphante, la culture de masse (séries américaines, nouvelles technologies, football, jeux vidéos, etc.) trouve des défenseurs même chez les intellectuels dits contestataires. Il est donc urgent et nécessaire de mener une critique intransigeante du mode de vie capitaliste et de démontrer comment notre civilisation du loisir participe de la domestication des peuples.

Genres: Nonfiction, Politics

280 pages, Paperback

First published January 1, 2000

Reviews

[Franck Chauvel · Rating 2 out of 5]

Ce livre se découpe en dossiers indépendants: la télévision, la publicité, le sport et le tourisme. Chaque dossier est lui même une série d'essais et d'interviews. L'ensemble m'a semblé inégal, et si les questions soulevées m'ont paru pertinentes, je n'ai pas été convaincu par les discussions. Ce ne sont pas tant les conclusions, mais les argumentaires qui m'ont paru faibles. Par exemple, la question de l'influence de la publicité sur la politique en Pologne est très intéressante, et la juxtaposition des faits frappante. Malheureusement, rien ne vient justifier le lien de causalité que l'auteur implique. Par ailleurs, de nombreux faits ne sont pas appuyés par des références et il faudra faire confiance aux auteurs sans pouvoir aller plus loin. À mon avis, le tout est écrit dans un style assez pompeux qui dessert la cause des auteurs.

[Bertrand · Rating 3 out of 5]

Une fois laissée de côté la rhétorique pompeuse propre au mouvement (même si j'ai pu lire bien plus irritant), Divertir pour dominer se révèle intéressant de bout en bout. Les différents axes abordés dans les chapitres nous amène à une remise en cause assez profonde. On peut reprocher toutefois certaines approches trop partisanes qui desservent le discours proposé.

[DonJulio · Rating 5 out of 5]

Heureux de lire enfin une critique du capitalisme qui a du sens. Plutôt que de s'obstiner vainement à pourfendre le système économique et le progrès technique, cet ouvrage s'attaque aux conséquences perverses du capitalisme, à savoir l'aliénation de l'être humain à la consommation, à l'identification à des visuels et des slogans, au culte du loisir, etc.

L'ouvrage rappelle, une fois n'est pas coutume, que le socialisme et le communisme ne sont pas des alternatives mais au contraire sont voués à l'échec (avec les droits individuels en moins) faute de remettre en cause la nature des moyens de production, obnubilés qu'ils sont par la propriété et le partage de la valeur.
Ces trois systèmes procèdent en réalité du même désir uniformisé de consommer, de "mettre en valeur le monde par le développement des forces productives". Et en cela ils sont totalitaires. Du pain et des jeux mais surtout pas de libre arbitre et d'individuation.

Le propos est riche et interpelle; ce que personnellement j'attends d'une telle lecture.

J'aurai néanmoins souhaité une bibliographie plus étoffée (et plus solide quand il s'agit de science). Il y a quand même quelques colossales allégations sans références associées... Et un peu plus d'impartialité et de distanciation, même si le côté militant est revendiqué en ouverture.

À mon goût, le livre pêche en 2 points majeurs. Sur le fond par l'absence de proposition alternative au système actuel car les auteurs se limitent à un diagnostic. Sur la forme par l'horripilant usage d'une orthographe politiquement correcte. Le-a lecteur-rice non habitué-e à une écriture inclusive pourra trouver cet usage stylistique et politique un peu lourd. En dehors des militant-e-s, lesquel-les sont habitué-e-s, un-e béotien-ne comme moi en aura probablement les yeux qui piquent.

[Fantomas · Rating 3 out of 5]

Voici un ouvrage très intéressant et bien documente qui recoupe des enquêtes, des interviews de chercheurs, d'écrivains ou de sociologues, le tout rédigé dans des articles aux tons différents ce qui donne un rythme agréable au livre. A découvrir d'urgence.