De l'occupation à nos jours, Lionel Duroy retrace la lente déliquescence d'une famille au fil des événements terribles de la seconde moitié du siècle. Le portrait d'un enfant pris au piège de la fatalité familiale.
(French) Je me suis lancé dans cette lecture sur recommandation d'une proche, et je n'ai pas été déçu du tout, contrairement à beaucoup selon les reviews Goodreads. C'est une version revisitée d'une autobiographie que l'auteur avait publiée il y a environ 30 ans. Pourquoi a-t-il choisi d'en refaire une ? Parce que la publication de la première a profondément bouleversé sa vie qui, jusque là, n'avait pas été des plus faciles non plus. Cette version retrace donc l'enfance désastreuse de l'auteur dans une famille déshéritée dont les péripéties ne s'arrêteront plus ou moins jamais... L'histoire se poursuit durant la vie d'adulte de l'auteur, qui essaye tant bien que mal de la mener normalement alors que les conséquences désastreuses de sa jeunesse n'arrêtent pas le rappeler à l'ordre.
Je suis assez choqué des commentaires que j'ai lu à propos de ce livre. Pour ma part, je l'ai trouvé riche en émotions, sans un seul chapitre monotone, et dont l'écriture légère pleine d'humour parfois sarcastique et parfois innocent crée un parfait équilibre avec la noirceur des sentiments qui y sont parfois exprimés. Pas une seconde je n'ai décroché du personnage et de son histoire, dont il ne raconte avec intensité que les évènements pertinents au sens qu'il veut lui donner. C'est une histoire bouleversante d'émancipation et de combat intérieur, qui s'étend sur plus de 40 années. Je recommanderai ce bouquin mille fois.
J'ai aime les premieres 200 pages mais apres le livre devient vraiment d'une banalite ennuyante et le style (ou plutot le manque de style) ne compense pas.
I agree with another reviewer that from a narrative standpoint the second half of the book is much less coherent and often feels a bit self-indulgent. It might appear dangerous to describe a work of autobiographical fiction as "self-indulgent" when its very purpose is to be just that, but after an initial two hundred pages detailing Duroy's trauma during his childhood, particularly surrounding his mother, I searched in spite of myself through the second half to make subtle connection between the foundational trauma and all that's recounted after: relationships, children, the falling-out with his family -bref, that which did occasionally provide insight into the author's evolution (or lack there of) - but not only! There are also too many pages dedicated to journalistic expeditions, particularly to Northern Africa, that, in spite of Duroy's attempts to instill them with symbolic value, appear almost as in-your-face attempts to remind us of Duroy's "ouverture d'esprit" in comparison to his racist and class-driven parents. I don't seriously doubt Duroy to have made certain connections, or to have felt drawn to all that is opposite of his parents, but they are too little developed for them to seem anything other than disingenuous.
Furthermore, many of the "characters" to whom much space was dedicated simply disappear off the page, with no further apparent reverberations. His parents most of all! Barely three sentences for their deaths, those individuals who so terrorized him throughout most of his life: his father whose obsequiousness and dishonesty so shamed him, his mother whose "soi-disant" effigy graces the cover of the edition I read and so, one is given to think, is the story's main thread. Perhaps his parents' quiet and final disappearance from their son's life, after they themselves had already disappeared their son from their lives, reveals what they had always symbolized for Duroy: absence. But in a book that is 548 pages long, it does not allow for any final moving, or for that matter interesting, final connections on the part of the reader.
There were some moving passages. I am glad to have read it, and yet I don't think I'll be reaching for any more of Mr. Duroy's work for some time.
Un livre dans lequel on entre lentement, en se disant que c'est banal et qu'on a déjà lu cela, avant de se surprendre à avoir hâte d'être à ce soir pour s'y replonger. L'auteur nous relate son enfance dans une famille difficile, où il y a à peu près un nouvel enfant par an, avec une mère obsédée par son statut social à maintenir et la supériorité de sa famille sur celle de son époux, qu'elle aime cependant, un père attachant mais pas à la hauteur, un frère aîné méprisant dont notre héros tente de conquérir l'estime... des mensonges, des huissiers qui viennent expulser la famille, des combines, des profs sadiques à Sainte-Croix, quelques figures bienveillantes mais lointaines...et puis peu à peu l'émancipation, le couple et des enfants, mais finalement tout cela ne disparaît jamais vraiment "je n'en pouvais plus de souffrir mais j'aurais été incapable de dire précisément de quoi je souffrais. ça n'avait pas de nom, pas d'histoire, pas de visage, c'était un obscure chagrin qui me broyait le coeur". Les tourments de l'auteur autour du livre assassin qu'il publie sur sa famille, laquelle, bizarrement, le prendra mal, et l'épiphanie finale moyennement crédible autour de l'amour qu'il voue à sa compagne, viennent ternir ce qui aurait pu être une forme de perfection, emballée dans un bon style même s'il est curieusement ponctué de "n'est-ce pas" et de "voyez-vous". Au passage une fresque attachante de la société française, de la seconde guerre mondiale à nos jours.
Il est très difficile de résumer ce livre tant il est dense... Une fresque familiale des années 40 aux années 2000. Nous sommes plongés dans une famille très nombreuse (11 enfants !) à travers le point de vue du 3eme ou 4eme enfant il me semble. La mère est présentée comme un tyran, mais à titre personnel, j'ai ressenti bcp d'empathie envers elle à la fin du livre. On sent qu'elle a du porter pas mal de choses sur ses épaules. Le père est beaucoup moins mentionné que la mère dans le récit. Vers le milieu, on a l'impression de changer d'histoire tant le ton est différent. beaucoup plus adolescent, ça devient moins un roman historique et plus une romance. La fin du récit se concentre sur sa vie professionnelle et son métier de journaliste. Bref très difficile à résumer en une phrase. J'ai eu du mal à rentrer dans les 150 premières pages, d'où ma note. Mais c'était quand même une bonne lecture, notamment toute la deuxième partie en ce qui me concerne.
Une histoire familiale autobiographique, dont on comprend l'importance de son écriture pour l'auteur, exorcisme nécessaire de son enfance gâchée. On ne s'y ennuie pas, mais on ne comprend pas toujours toute la rage sous-tendue.
L'histoire est bien ficelée et le livre se lit tres facilement. J'aime beaucoup sa facon d'écrire et les mots qu'ils trouvent pour mettre des images sur ses émotions. L'histoire de cette famille est touchante et je trouve ca d'aurant plus touchant quand on sait qu'effectivement il a eu beaucoup de problemes a publier contre l'avis de ses freres et soeurs et parents. Avoir le courage de faire un geste pareil, meme s'il l'explique en disant que c'etait vital pour lui, est quelque chose que je trouve profondément touchant. La fin est assez rassurante. Globalement, ce livre pourrait etre infiniment triste, mais c 'est un vrai message de vie. Un bon livre, a lire.
J'ai trouvée cette phrase particulierement jolie: "Il y a des ames si secretes, si attachantes, qu'on doit avoir le sentiment, les perdant, de dégringoler de plusieurs étages, comme si on s'était élevé grace a elles."
"J'étais bien placé pour savoir combien les livres peuvent être destructeurs, et cependant je ne connaissais pas de plus sûr moyen de garder auprès de soi ceux que nous aimons le plus."
J’ai adoré ce livre qui raconte magnifiquement l’histoire d’une famille particulièrement loufoque. Je pense encore à eux souvent. À lire, absolument absolument.