Ce livre présente le mouvement islamiste issu de l’internationalisation du mouvement des Frères musulmans, tel qu’il s’est développé en Europe : Florence Bergeaud-Blackler le nomme frérisme. Elle explore ici, de façon factuelle et documentée, l’origine du mouvement, son fondement doctrinal, son organisation et ses modes opératoires, ainsi que ses méthodes de recrutement et d’endoctrinement. Elle montre comment il étend son emprise au cœur même des sociétés européennes en s’appuyant sur leurs institutions, en subvertissant les valeurs des droits de l’homme ou en « islamisant » la connaissance. Ni réquisitoire ni dénonciation complotiste ou militante, c’est le résultat d’une enquête de fond étayée et référencée, menée selon les méthodes des sciences humaines, et qui cerne précisément un objet, l’islamisme frériste, qui construit un système-islam décliné dans trois directions : une vision, une identité, un plan. Le propos ne vise ni une religion ni une communauté de croyants, mais décrit un mouvement qui cherche à se servir d’eux pour imposer une stratégie d’islamisation des pays non musulmans dans toutes sortes de domaines, de l’économie à l’écologie, de l’école à l’université. Un document de référence, qui éclaire un phénomène souvent mal cerné. Un livre précieux pour sa mesure et sa lucidité, qui nourrit le débat de faits plutôt que d’anathèmes idéologiques. Florence Bergeaud-Blackler est anthropologue, chargée de recherche CNRS (HDR) au groupe Sociétés, religions, laïcité à l’École pratique des hautes études.
Århundredets vigtigste bog indtil videre: Europas dødskamp er startet. Nok fint nok, hvis flere vågner til dåd, herunder ikke mindst de liberale, velmenende som især svindles, fordi de vil være så gode, så gode.
Après des premiers chapitres intéressants et documentés sur l'histoire et les théoriciens du frérisme, on se heurte assez rapidement à un cruel manque de rigueur et de scientificité : citations distordues ; énumération d'associations liées au frérisme qui sont censées impressionner par leur nombre, mais dont on ne connait jamais l'importance, le rayonnement, le budget, le nombre de membres... Certaines assertions affirmées sans aucune référence (ma préférée : "70% des musulmans en France qui votent Mélenchon en 2017, c'est les consignes du vote frériste", tellement beau que ça a été repris tel quel par Zemmour en interview). J'avoue avoir abandonné à la phrase "les frères musulmans ont infiltré la gauche européenne, notamment via le wokisme, une quasi-religion née dans les années 2010", en citant Braunstein pour toute référence.
Dans la 4e de couverture, il est dit que le livre n'est "ni réquisitoire, ni dénonciation complotiste ou militante". Sans doute faut-il prendre cette affirmation au sens où ce livre n'est pas complotiste parce qu'il n'imagine pas un complot. A lire le livre, il est évident que pour l'auteure le frérisme complote à instaurer ou plutôt à restaurer le califat. Elle en expose les méthodes insidieuses. Dont acte.
Reste que le livre est soit maladroit, soit peu clair, pour ne pas dire malhonnête intellectuellement notamment quand il est question d'islamophobie. Maladroit il l'est quand il faut attendre la page 333, soit dans la conclusion, pour lire "disons-le d'emblée : assimiler l'islamisme (...) à l'islam est une erreur ontologique et politique". Quelque chose qu'on fait d'emblée ne se retrouve pas à la fin d'un livre. Autre point l'auteure dénie l'existence d'une "islamophobie supposée imprégnée le monde occidental". Sans doute les derniers mots, qui suivent et définissent l'islamophobie en question, sont-ils importants, car sinon ayant moi-même été témoin des propos d'un chef régional d'une grande entreprise française reconnaissant avoir officieusement donné pour consigne de ne pas employer de musulmans parce qu'ils étaient fauteurs de troubles, j'ai dû mal à croire à l'inexistence de l'islamophobie. Page 178, l'islamophobie est qualifiée de concept flou...
Ses démonstrations ne sont pas toujours claires. J'en veux pour preuve quand, page 184,parlant de la définition de l'islamophobie pour l'ONU comme étant "une hostilité et une crainte sans fondement envers l'islam, et par conséquent, une crainte et une aversion envers tous les musulmans ou la majorité d'entre eux", cela devient pour l'auteure qu'est "islamophobe celui qui n'aime qu'une partie des propositions de l'islam". Je dois être un peu bête parce que ce n'est pas ce que dit la définition de l'ONU et qu'entre ne pas aimer et éprouver de l'aversion et de la crainte, il y a un monde.
A cela je pourrais ajouter que si l'organisation du livre est indéniablement logique, une mise en perspective historique claire fait défaut. Il ne s'agit pas de relativiser par rapport au contexte, comme l'auteure le reproche souvent aux soutiens involontaire des islamistes (ce qu'on appelle des idiots utiles mais le livre n'utilise pas l'expression), mais d'expliquer clairement la mise en place.
Reste que l'auteure pointe avec raison le problème que pose une pratique qui vise à instaurer un régime islamique et dont les penseurs affichent clairement un antisémitisme qui n'est pas que de l'antisionisme. Il a aussi le mérite d'expliquer la doctrine des Frères musulmans, d'expliquer ce qui les distingue des autres salafistes, page 228 et sq (quoiqu'ici aussi le raisonnement n'est pas clair car après avoir dit que "les salafistes dénigrent, voire haïssent" les Frères, le propos agglutine les deux).
Voilà un livre qui met le doigt sur un réel problème…soit la mollesse des dirigeants occidentaux face à cette réalité qu’est l’entrisme islamique dans nos sociétés. Cette réalité se vit et se voit à tous les jours. C’est bien écrit et bien appuyé.
Une magistrale analyse des Frères musulmans et de leur stratégie pour faire de l'occident un territoire musulman de plus Dans cette stratégie, l'entrisme, ou placer des Frères ou des musulmans qui s'en rapprochent sans même connaître leurs rôle, c'est à dire des idiots utiles, à tous les postes de contrôle tient une place de choix.
L'utilisation systématique de la philosophie woke, qui permet de relativiser toute affirmation en la dissolvant dans le doute, les sert également.
Leurs objectifs prioritaires sont les Juifs et Israël, la sécularisation et la globalisation.
Il est clair pour moi que cette organisation doit être déclarée subversive et hors la loi, exactement comme les communistes pro-soviétiques l'étaient dans les années 60.
Après présentation du contexte de l'apparition des Frères musulmans et leur histoire, Florence Bergeaud-Blackler (FBB) rend compte de leur stratégie, d'abord dans les pays musulmans, puis devant l'échec patent (pendant le nassérisme en Egypte et le règne des partis baasistes au Moyen-Orient), auprès des musulmans ou présumés tels, descendants des émigrés de deuxième et troisième génération des pays européens largement sécularisés. Imposant la vision holiste de l'Islam "autoréférentiel et autosuffisant" émanant du dogme du Coran "incréé", système politique totalisant proposant des règles de vie et de droit, système politique de fait, les Frères veulent adapter le contexte européen à l'Islam via des techniques de soft power, reculant si cela ne marche pas, pour mieux revenir une autre fois plus favorable. Les Frères musulmans, selon FBB utilisent toutes les possibilités offertes par nos démocraties libérales pour y imposer leur programme : l'Islam dominant le monde, comme réponse à toutes les problématiques sociétales, cela passe par l'infiltration et l'introduction de concepts flous, non démontrés statistiquement voire abscons, tel celui, notable, d'islamophobie, ou celui tout aussi flou de "sécularocène", le sécularisme étant la raison de tous nos maux, la destruction de la Nature notamment. Et nos démocraties "de rentiers" aveuglées, sont bien faibles face à ces techniques d'usure. FBB, qui a subi des menaces de mort et qui vit sous protection policière, nous met en garde : il faut juste voir et regarder la menace et être ferme sur la lettre de nos principes démocratiques, sécularistes et laïques. Une incitation au courage donc, rien de plus, mais rien de moins. Hors toutes polémiques suscitées par les "infiltrés", les politiques cyniques de la pêche aux voix, et autres idiots naïfs utiles, un ouvrage recommandable.
This is a very thorough and critical presentation of the Muslim Brotherhood. The author discusses the organization's origins in Egypt and its most important thinkers. But her main interest is related to the movement's influence in Europe, and especially France. The Brotherhood has a clear missionary program based on sharia and jihad, but which in Europe is most visible as a demand for access to halal-approved food and the use of the hijab among women.
The author accuses Western Islamic organizations of hiding their ties to the main organization in Egypt. She also believes that the Brotherhood seeks to gain influence in a number of other areas such as family policy and scientific research.
The book is thoroughly documented, but in the long run is characterized by repetition and excessive detail. A more entertaining twist on the theme, however, can be found in Michel Houellebecq’s novel Submission.
Un ouvrage bien documenté sur le réseau des Frères musulmans. Bien que très riche en informations, il peut parfois devenir prolixe dans les liens qu’il établit entre les personnes.