"Vive sans être bruyante, et naturellement recueillie, je ne demandais qu'à m'occuper, et je saisissais avec promptitude les idées qui m'étaient présentées. Cette disposition fut tellement mise à profit, que je ne me suis jamais souvenue d'avoir appris à lire ; j'ai ouï dire que c'était chose faite à quatre ans, et que la peine de m'enseigner s'était pour ainsi dire terminée à cette époque." Madame Roland, née Manon Phlipon (1754-1793), fut arrêtée comme Girondine le 1ᵉʳ juin 1793, condamnée à mort et guillotinée le 8 novembre. Elle passa ses mois de captivité à rédiger d'admirables Mémoires dont on trouvera ici les premiers chapitres. L'époque romantique devait voir en elle l'une des grandes figures féminines de la Révolution.
Marie-Jeanne 'Manon' Roland de la Platière, born Marie-Jeanne Phlipon, and best known under the name Madame Roland, was a French revolutionary, salonnière and writer.
Une toute petite lecture (à peine 100 pages, on n'a pas le temps de s'installer, quoiqu'on s'y sente tout de suite bien), charmante, à lire au soleil et à ne pas prendre trop au sérieux. Madame Roland pense beaucoup, et s'attendrit pas mal sur ses jeunes années. Madame Roland écrit de prison, sur des petits cahiers qu'elle fait passer à ses proches, et dont les quatre premiers forment ce livre. Madame Roland a vécu au temps des couvents et de la Révolution, au temps où Thompson et Voltaire sont des bestsellers, qu'elle dévore sous l'oeil complaisant de ses parents. Un gros plus donc de connaitre déjà la littérature du XVIIIe siècle, notamment pour la grappe de référence littéraires et culturelles qui forment le squelette de l'ouvrage (avoir lu La Religieuse de Diderot aide à se situer sur la question des couvents notamment). Pas un grand ouvrage, mais une lecture agréable !
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