Ce livre commence au pied du mur. Je n’ai plus rien à dire, je n’ai plus de souffle. Mais on me questionne, on me harcèle : « Qu’as-tu ? de quoi souffres-tu ? quel mal t’ai-je donc fait ? » Et je suis sans paroles, je suis un animal, je suis désolée je ne peux pas. Il faut néanmoins essayer, poursuivre la conversation, reprendre pied. Me saisissant de quelques mots trop gros, j’entreprends de construire des escaliers. Des poèmes qui descendent l’escalier.
Poème, descente. Chaque escalier est une version, un morceau de l’histoire qui ne veut pas sortir. À force, ça finira peut-être par répondre à la question ? Et puis ça glisse. Enfin la question se dissout, je parle assez, j’ai fait fuir la question, je ne m’adresse plus qu’à vous qui m’ouvrez votre cœur.
Au moment de terminer ce livre, j’apprends qu’on a repéré dans une galaxie lointaine un trou noir qui, au lieu d’avaler les étoiles, en engendre.
Roxane Desjardins est née à Montréal. Elle a fait paraître, avec l’artiste Coco-Simone Finken, Cannibale maison, qui leur a valu le prix Expozine du meilleur livre francophone. Ciseaux est son premier titre aux Herbes rouges.
"Je bâtis des portes munies de quatre loquets, je fusionne les débris. Ma floraison est interne et admirablement recousue."
Je ne peux qu'extrapoler et tenter de deviner le diagnostique derrière ce recueil de poésie, mais on sent bien la peur, les questionnements et l'abattement face à ce dernier. Ainsi que le refus d'abdiquer. J'y vois donc beaucoup de force derrière la vulnérabilité.
I much preferred the last third to the first two. I found the poems flowed much better and had a more distinct rhythm which I liked a lot. I also enjoyed the theme of hope at the end.
« Dehors le combat continue de faire rage. C'est pour cela que longtemps je n'ai plus dormi, que je me suis décarcassée dans la crainte. Le combat viendrait, il ne m'épargnerait pas, Je m'abîmais donc d'avance; je prévoyais y arriver à reculons, déjà décédée, au moins bardée de cicatrices. Dehors le combat fait rage; on dirait ma peau en train de céder. »