Ce texte iconoclaste est un plaidoyer pour l’imagination et pour la fiction, une défense de l’optimisme, des fins heureuses, du romantisme et de la littérature « féminine ». Tenu par une démarche résolument féministe, ce court essai est une arme politique et un instrument d’émancipation sociale.
Quand on referme ce livre, on ne peut que ressentir l’envie de faire la révolution, avec des livres et dans la rue.
Top 3 de mes livres préférés, direct. Eloge des fins heureuses est une ode à l'imagination, aux possibles, au romantisme et à l'optimisme. C'est refuser la facilité du cynisme tragique (ou de la cynique tragédie), et c'est dire oui à l'amour, aux étoiles dans les yeux, à la déraison. Je pourrais citer des passages mais il faudrait citer tout le livre. Je n'aurais jamais cru possible d'être émue aux larmes dans un essai de moins de 100 pages, et pourtant. Coline Pierré a parlé à mon coeur, de lectrice, d'écrivaine, d'amatrice de comédies romantiques, de féministe révoltée, d'amoureuse des fins heureuses. Coline Pierré écrit : "Je dois faire un aveu : si je crois tant aux comédies romantiques, c'est sans doute parce que j'en vis une". Elle écrit qu'on a tort de se complaire dans les histoires qui finissent mal, qu'on devrait se laisser porter vers le haut par les histoires idéalistes, irréalistes, qui finissent bien. Je contemple ma propre comédie romantique, ma chance et mon envie de devenir une personne toujours meilleure, et j'ai envie de serrer ce livre contre mon coeur. D'en faire mon livre de chevet. J'attendais la révélation de l'année, le livre qui bouleverserait ma vie "pour cette année", et ça y est.
Et j'ajoute, d'un point de vue moins littéraire, que l'édition de ce livre est superbe, que la typographie choisie est très agréable, et qu'acheter un livre chez Monstrograph, c'est soutenir une maison d'édition associative, des auteurs-ices engagé-es, et nourrir, un peu, l'idéalisme qui sommeil en nous.
"Pourquoi trouve-t-on du réconfort dans la médiocrité de la vie de personnages censés nous inspirer? Sans doute parce qu'ils nous permettent de justifier nos propres renoncements."
Petit essai en faveur des comédies romantiques et de toutes les fins heureuses aux histoires qu'on raconte. Étant moi-même une pessimiste notoire (et une autrice, comme Coline Pierré), j'attendais beaucoup de cette lecture.
Malheureusement, je suis restée insensible à son propos. Même si je comprends l'autrice et la soutiens, son manifeste ne m'a pas convaincue et je reste campée sur mes positions (le monde, c'est de la merde, et il faut écrire des romans réalistes).
Paradoxalement, je suis d'accord avec l'importance des fins heureuses comme armes féministes et je me rends compte que j'écris des fins heureuses dans mes livres, moi aussi 🥰
Alors je sors mitigée de cette lecture, qui ne m'a pas passionnée mais touchera davantage d'autres personnes, sans doute.
"Et puis les comédies romantiques sont les parfaits écrins où dissimuler les armes."
Hop, à peine refermé, ce petit bijou entre directement dans mes favoris !
Un livre délicieusement subversif, dont le titre me laissait dubitative, en grande adepte des livres tragiques ! Ainsi, il faut croire que je suis bien plus conformiste que ce que je pensais [ou du moins, je l'étais car ce livre a changé mon regard]. L'autrice nous rappelle à quel point l'écriture et la littérature sont politiques et nous incite à repenser notre vision des fins heureuses. C'est, notamment, un outil pour changer le monde et le rendre plus agréable à fréquenter.
Ce livre a parlé à mon âme. Je n'ai rien d'autre à dire, c'était exceptionnel et très vrai, je suis d'accord avec tout. Écrivez des fins heureuses. Lisez des fins heureuses. Pensez des fins heureuses. Vivez des fins heureuses. Imaginez, toujours, tout le temps.
Essai politique passionnant sur la littérature et la fiction. Assez féministe.
« Nous avons payé cher notre culte de l’endurcissement et notre dénigrement de la sensibilité. La violence au lieu de l’émotion. Nous nous élevons contre la violence, mais nous ne lisons pas les écrivains non violents. Nous protestons contre l’absence de contact, mais nous ne lisons pas les écrivains qui décrivent les relations au lieu de non-relations ou d’antirelation. »
« Une comédie romantique, ça donne envie d’aider, de soutenir, ça donne la foi en l’humanité. Et donner foi en l’humanité, c’est un geste profondément politique. Qu’y a-t-il de plus déstabilisant que l’optimisme, de plus désarmant que la gentillesse ? »
"Écrire une fin heureuse, c'est creuser un tunnel vers la lumière, peu importe la colère, la tragédie et la violence dans lesquelles nous sommes embourbé.e.s.
Une fin heureuse, c'est une issue de secours."
Un essai magistral, qui fait un bien fou. Au fond, on vit et on se bat tous pour ça. Une fin heureuse.
Ohlala c’était tellement intéressant et génial !! Et même si je reste une pessimiste qui aime lire/regarder des choses réelles et tristes, ce bouquin m’a fait réfléchir à la façon dont je les consomme, et pourquoi elles me plaisent. Merci à Coline Pierré pour ce point de vue ultra pertinent !!
J'ai beaucoup aimé cette lecture. Je me sens très représentée dans les pensées de Coline Pierré. J'ai noté de futurs lectures surtout qu'elles étaient au milieu de livres que j'ai adoré!
Pourquoi la littérature ou le cinéma réserve une place plus sérieuse à la tragédie qu'à la comédie ? Pourquoi le lecteur ou le spectateur se sent exalté en présence d'un récit dramatique et d'une fin sans issue ? Pourquoi les happy ends sont à ce point décriés et méprisés ? C'est toute l'essence du questionnement de Coline Pierré à travers son essai.
En partant d'un constat personnel sur son passé et son ressenti, l'auteure interroge de manière juste les fins heureuses. Elle fait un état des lieux du happy end, essaie de comprendre ce rejet en bloc, propose des solutions pour nous aider à accepter le bonheur (qui n'est ni facile, ni mièvre), elle réhabilite la douceur, l'imagination, la littérature jeunesse, la comédie romantique... C'est tout à fait pertinent mais tout aussi délicieux. Son cheminement est clair, sa logique implacable, le monde irait mieux en acceptant ses fins heureuses, et on est tout à fait d'accord avec elle.
Ce petit essai sous forme d'éloge est un feel good book comme j'en ai rarement lu. Il fait du bien là où ça fait mal, vient nous titiller un peu, et se picorera souvent les jours de grisaille, nuageux et tous tristes. La lecture idéale de 2021 !
J'ai beaucoup aimé cet essai. Ceci dit, j'écris cette review 2 mois après l'avoir lu et je ne sais plus vraiment comment en parler. C'est un livre qui m'a fait du bien, qui m'a remonté le moral, qui m'a confortée dans mes envies de lecture, de films/séries et d'écriture aussi, à terme. C'est un livre important et que je vais relire assez rapidement parce qu'il m'inspire dans ma créativité.
Dans 'Éloge des fins heureuses', Coline Pierré dénonce la place de choix faite à la littérature réaliste et cynique et plaide pour une fiction qui ouvre l'imagination et permet d'envisager des solutions dans le monde réel. La fiction, c'est politique !
C'est court, plein d'espoir et en tandem avec Becky Chambers, ça donne de l'énergie.
'Être désabusé, ce serait donc faire preuve d'intelligence et de profondeur. Être sarcastique, ce serait avoir compris la vacuité de la vie.'
'Ce n'est pas faire preuve d'intelligence que de dépeindre à la perfection le réel. Se cantonner à lui, c'est souvent pousser les lecteurs et lectrices au renoncement, les décourager d'agir, de tenter de changer le monde ou de réécrire leur vie. C'est se ranger du côté du déterminisme.'
'L'imagination est un lieu où l'on peut traiter de manière rationnelle les phénomènes les plus absurdes et les plus improbables, le seul endroit où l'on peut décider sans réserve qu'une histoire d'amour impossible, qu'un combat contre un régime totalitaire ou contre une maladie grave, qu'une quête de soi, une lutte sociale ou un bouleversement de l'humanité, finira bien.'
Et aussi : 'Les fins malheureuses sont de droite.'
Ce livre prêchait certes un converti mais il m'a permis de poser des mots sur mon ressenti et m'a proposé des pistes de réflexion sur le pourquoi de ce même ressenti. Le ton a beau être plein d'humour et l'autrice admettre une certaine mauvaise foi, ce n'est pas un livre dénué de réflexion et d'intelligence loin de là ! Coline Pierré a après tout raison : la littérature ne peut pas être apolitique, elle est le reflet des idéaux que nous portons ; et elle a encore raison au sujet de pourquoi les fins heureuses sont vues avec un certain dédain. Le reste, entre propositions, revendications, et empowerement qui se revendique d'une lutte définitivement intersectionnelle, fait du bien à lire quand l'on fait justement partie de certains de ces petits groupes oubliés des luttes féministes et/ou queers.
Coline Pierré est écrivaine de romans jeunesse. Et, dans cet essai, elle milite pour des fins heureuses. Non seulement dans la littérature jeunesse, mais aussi d’une manière plus générale, pour toutes les œuvres de fiction. Pour que le regard porté sur les romances, chick-lit et autres fictions sentimentales soit moins condescendant, voir dédaigneux.
Armée de ses arguments bien aiguisés qui puisent tant dans les classiques que dans les comédies, elle développe un plaidoyer drôle, politique, féministe et convainquant.
Un essai stimulant et pertinent, qui fait réfléchir sur ses pratiques en tant que "consommatrice" (pardon pour ce terme moche) d'art et en tant qu'autrice. Bien sûr la perspective féministe (intersectionnelle) irrigue tout le livre. La subjectivité assumée (la mauvaise foi, comme elle dit) de l'autrice fait qu'on se sent à l'aise pour ne pas être d'accord avec tout et c'est très agréable.
C'était comme une fiction positive ou bonbon, on savoure le texte et à la fin ça va bien. Dans l'idéal, je recommanderais de mettre ce livre dans les mains des cyniques, mais à défaut il donne plein d'arguments, de soutien et de force aux idéalistes, et c'est déjà beaucoup.
Un chouette petit livre qui me réconcilie avec l’amour, la gentillesse et le pouvoir du bonheur. Finalement l’autrice démontre qu’une fin heureuse c’est bien plus politique que je ne le pensais ! J’ai bien aimé ma lecture 😄
Franchement si pour vous aussi janvier n’est qu’une longue suite de jours sans lumière ni saveurs faites le plaisir de lire cet essai, et enchaînez avec votre comédie romantique préférée. Moi c’est ce que je vais faire
aurait mérité des développements-approfondissements, notamment sur l'idée très intéressante selon laquelle les fins tristes sont l'avertissement punitif envers les personnages minorisés, qui ne bénéficient pas de fins heureuses face au joug du réalisme
Ça a gratté quelque chose en moi et ça m’a fait réfléchir sur des trucs sur lesquels j’avais peut-être pas envie de me poser de questions (d’où ma réticence à certains passages). Je le relirai bientôt c’est certain pour essayer de savoir vraiment ce que j’en pense
Quelle joie de lire un livre qui dit (si bien, avec clarté et intelligence) ce qu’on pense, ce qu’on souhaite. Vive les fins heureuses et les comédies romantiques, la littérature de jeunesse ou non optimiste et pleine d’espoir!