1944. Face à l'avancée des forces américaines dans le Pacifique, le haut-commandement de la Marine impériale japonaise applique une tactique de la dernière chance : engager ses pilotes de dragons dans des attaques suicide. Très vite, un autre feu du ciel s'abat sur le Soleil Levant. Les superforteresses B-29 lâchent sur les grandes villes des bombes au napalm. Seuls de rares pilotes se révèlent assez courageux ou fous pour les affronter sur leurs dragons de combat... Trois destinées sont balayées par le souffle de la guerre. Hideo, petit garçon qui vit de l'intérieur la souffrance du Japon. Tatsuo, son grand frère, étudiant recruté dans une escadrille suicide. Enfin le capitaine Obayashi, maître archer qui impose la « stratégie de la mort assurée ».
Un beau récit uchronique au ton érudit, à la documentation irréprochable, à l'approche originale. Je l'ai trouvé un poil détaché des émotions des personnages, très factuel dans l'ensemble mais l'auteur explique son choix dans les notes de l'annexe. En somme, une belle lecture qui ne ressemble pas aux autres
Une uchronie un peu particulière, puisqu’on pourrait être tenté de la classer en fantasy. En effet, Mauméjean choisit de raconter la guerre du Pacifique du point de vue des vaincus, mais pas exactement celle que nous connaissons puisque dans ce monde, l’existence des dragons est avérée, et l’armée japonaise les utilise en lieu et place des avions.
Là où on est plus dans la fantasy, c’est que ces dragons ne sont pas présentés comme des créatures magiques, mais bien comme des animaux « naturels »dont l’évolution est dépeinte et dont le fonctionnement biologique est explicité. La présence passe d’ailleurs bientôt au second plan, le cœur du récit étant bien le comportement des différents protagonistes mis en scène dans le récit, notamment vis-à-vis de la question des Kamikazes qui sont au centre du roman.
Mêlant à la fois richesse documentaire sur le Japon des années de guerre, questionnement sur l’homme et présentation scientifique de l’existence des dragons, Mauméjean évite cependant de tomber dans la pédanterie et le simple catalogue en livrant ici un roman très abouti et plaisant, tout en s’étant imposé une construction littéraire inspiré du théâtre bunraku.
J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire mais là maintenant que je l'ai fini, j'ai du mal à en sortir...
Une écriture douce, et pourqoi pas zen mais finalement un livre poignant sur une culture qui nous est inconnue. Le décalage avec la réalité historique et naturelle du fait des dragons ne nuit en rien au sujet traité. Je trouve même qu'il renforce le décalage entre notre culture et la culture nippone. J'ai passé un agréable moment empli de sérénité d'un coté mais de drame d'un autre... un livre sous forme de choc des cultures, que j'ai beaucoup aimé. A lire, voire à relire...
Comment le japon impérial a pendant la deuxième guerre mondiale instauré le modèle du kamikaze à grande échelle. Certes, la "percussion volontaire" a existé auparavant, mais cet épisode où des escadrilles entières ont été incitées à s'écraser avec leur dragon armé d'une bombe sur les navires américains est d'une toute autre envergure.
Un livre très factuel, presque documentaire ; une écriture au présent sans fioritures ; pas de pathos mais une grande force et une certaine émotion.