Un roi injustement méconnu, enfin réhabilité. Louis XII, qui régna de 1498 à 1515, fut jusqu'à la fin de l'Ancien Régime considéré comme le modèle du bon roi, au point que Voltaire lui consacra une monographie élogieuse. Gloire, paix, justice, prospérité nimbèrent longtemps sa mémoire. Une réputation flatteuse qu'il doit principalement à une véritable propagande. Pendant une décennie, il fit miroiter aux yeux de l'opinion le mirage, auquel il crut lui-même, du rétablissement de l'empire des Césars et de Charlemagne. C'est pourquoi il s'acharna, avec succès pour un temps, à conquérir l'Italie. Roi de France, il fut ainsi duc de Milan, roi de Naples, et porta même le titre de roi de Jérusalem. Par Louis XII, premier prince français de la Renaissance, la France entra dans l'ère moderne.
Didier Le Fur est l'auteur, entre autres, de Anne de Bretagne, miroir d'une reine, historiographie d'un mythe et, plus récemment, d'une biographie de Henri II.
J'avais ce livre depuis des années, après une visite au château de Blois, une des résidences de ce monarque du début de l'ère moderne. Je revois encore les salles reconstituées, le symbole du porc-épic lançant ses épines, avec la devise "de près comme de loin", comme image du pouvoir du roi. Cet ouvrage clair et correctement organisé brosse un portrait du règne et des actions de conquête de ce roi, principalement en Italie, et des ses prétentions au titre d'empereur. Un accent est mis sur la propagande royale, elle est minutieusement analysée. Mais cette ambition ne sera pas réalisée. Le XVIe siècle sera le siècle d'or d'une autre nation européenne : l'Espagne.