Benjamin Fondane
Born
in Iași, Romania
November 14, 1898
Died
October 02, 1944
Genre
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Existential Monday: Philosophical Essays (New York Review Books Classics)
by
—
published
1990
—
10 editions
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Cinepoems and Others
by
—
published
2015
—
3 editions
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Le mal des fantômes
by
—
published
1980
—
4 editions
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Ulisses
by |
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Privelisti -si inedite-
—
published
1974
—
4 editions
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Rimbaud le voyou
—
published
1933
—
9 editions
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La conciencia desdichada
—
published
1936
—
11 editions
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Exodus
—
published
2008
—
3 editions
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Baudelaire et l'expérience du gouffre (Le regard littéraire)
—
published
2013
—
7 editions
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Opere I: Poezia antumă
by
—
published
2011
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“Sinaia
(II)
Les montagnes font un tourbillon d'eau contre ta joue ;
tu en détaches le bouquet mouillé sur les sapins
aux genoux ployés, à la crinière de nuit,
chevaux rétifs, hennissants et captifs.
Sur les bords de l'étang aux longs cils,
je sais des rires de femmes engloutis
et des regards limpides verdis comme la terrine.
Une flamme annonce l'imminence du vide,
et le chemin cerne l'étang, comme un couteau.
Que de sang ! Le temps, le temps éclate sur le couchant ;
la forêt a ce soir la folle effervescence de la bonde.
Les cerfs ne savent rien de l'automne roux,
et dans leur sommeil, âmes de feuille aux pieds nus,
ils rêvent limiers, cors et chasseurs redoutés,
venus s'emparaient du bocage, de ses bois, de ses sabots –
et la forêt, abattue, pleure, les narines palpitantes.”
― Privelisti -si inedite-
(II)
Les montagnes font un tourbillon d'eau contre ta joue ;
tu en détaches le bouquet mouillé sur les sapins
aux genoux ployés, à la crinière de nuit,
chevaux rétifs, hennissants et captifs.
Sur les bords de l'étang aux longs cils,
je sais des rires de femmes engloutis
et des regards limpides verdis comme la terrine.
Une flamme annonce l'imminence du vide,
et le chemin cerne l'étang, comme un couteau.
Que de sang ! Le temps, le temps éclate sur le couchant ;
la forêt a ce soir la folle effervescence de la bonde.
Les cerfs ne savent rien de l'automne roux,
et dans leur sommeil, âmes de feuille aux pieds nus,
ils rêvent limiers, cors et chasseurs redoutés,
venus s'emparaient du bocage, de ses bois, de ses sabots –
et la forêt, abattue, pleure, les narines palpitantes.”
― Privelisti -si inedite-
“Épitaphe
Ci-gît recouvert de poèmes
Isaac Laquedem,
un peu trop porté sur l'extrême,
enfant du vieux Sem,
ayant fait le tour de la terre,
le tour des vivants,
où tout lui parut éphémère,
et tout captivant,
bon bougre après tout –mais instable
(le mal des aïeux),
partout écrivant dans le sable
la langue des cieux.
(p.239-240)”
― Le mal des fantômes
Ci-gît recouvert de poèmes
Isaac Laquedem,
un peu trop porté sur l'extrême,
enfant du vieux Sem,
ayant fait le tour de la terre,
le tour des vivants,
où tout lui parut éphémère,
et tout captivant,
bon bougre après tout –mais instable
(le mal des aïeux),
partout écrivant dans le sable
la langue des cieux.
(p.239-240)”
― Le mal des fantômes
“L'HEURE DE VISITE
à Gala Galaction
Ce soir, ma tête comme une lampe
brûle les vestiges fumants de l'huile –
et quelqu'un a posé la main sur la poignée,
et quelqu'un m'effleure la joue.
En ce soir sans fin, quelqu'un
tousse en moi, crache et rend l'âme,
mais pour rien au monde je ne voudrais fuir – ni
toucher de nouveau le ciel de mes mains !
Je suis dans la chambre comme dans un train
attendant qu'un paysage brise le carreau,
et je tiens à la main mon âme solaire –
mon malheureux passeport de voyage.
Le silence qui s'est levé en moi me fait mal –
l'obscurité qui s'est levée me fait mal,
comme un sol boueux où dorment, recroquevillés,
les buffles noirs de l'inconnu.
On dirait qu'une ombre en moi a pris la fuite,
et ce soir je me sens si bien,
que j'ai presque envie d'arracher de mes mains
les orties qui ont assailli mon corps.”
― Privelisti -si inedite-
à Gala Galaction
Ce soir, ma tête comme une lampe
brûle les vestiges fumants de l'huile –
et quelqu'un a posé la main sur la poignée,
et quelqu'un m'effleure la joue.
En ce soir sans fin, quelqu'un
tousse en moi, crache et rend l'âme,
mais pour rien au monde je ne voudrais fuir – ni
toucher de nouveau le ciel de mes mains !
Je suis dans la chambre comme dans un train
attendant qu'un paysage brise le carreau,
et je tiens à la main mon âme solaire –
mon malheureux passeport de voyage.
Le silence qui s'est levé en moi me fait mal –
l'obscurité qui s'est levée me fait mal,
comme un sol boueux où dorment, recroquevillés,
les buffles noirs de l'inconnu.
On dirait qu'une ombre en moi a pris la fuite,
et ce soir je me sens si bien,
que j'ai presque envie d'arracher de mes mains
les orties qui ont assailli mon corps.”
― Privelisti -si inedite-
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