Ion Pop
Born
in Mireșu Mare, Maramureș
July 01, 1941
Genre
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Avangarda în Literatura Româna
—
published
2017
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Lucian Blaga. Universul liric
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Casa scărilor
—
published
2015
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A scrie si a fi. Ilarie Voronca si metamorfozele poeziei
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Introducere în avangarda literară românească
—
published
2007
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Avangarda Românească
by
—
published
2015
—
2 editions
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Jocul poeziei
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Litere și albine
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published
2010
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Gellu Naum - poezia contra literaturii
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La découverte de l'œil
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“EN PARLANT
En parlant de ma tête
toujours posée comme sur un plateau de Salomée,
toujours offerte à sa Majesté.
Ici, comme devant le mur,
en parlant de mon sang
sur le nouveau pont de la voie ferrée
qui se distingue –combien peu, hélas !–
de la rouge, brillante peinture,
des quelques balustrades en fer, sous la pluie.
Mais en me confessant à l'herbe,
en tombant à genoux, anachronique,
devant les ombres,
en gardant, anachronique,
dans le poème très moderne,
les toutes dernières étoiles.
J'ai vu les poubelles
et la rose qui respirait la puanteur
j'ai vu la différence spécifique
entre cailles et héros,
entre balle et chevrotine.
Un éloge au savon, au balai, à la gomme,
une louange à mes yeux, à la main hésitante,
à l'élégie en offensive.
(p. 9)”
― La découverte de l'œil
En parlant de ma tête
toujours posée comme sur un plateau de Salomée,
toujours offerte à sa Majesté.
Ici, comme devant le mur,
en parlant de mon sang
sur le nouveau pont de la voie ferrée
qui se distingue –combien peu, hélas !–
de la rouge, brillante peinture,
des quelques balustrades en fer, sous la pluie.
Mais en me confessant à l'herbe,
en tombant à genoux, anachronique,
devant les ombres,
en gardant, anachronique,
dans le poème très moderne,
les toutes dernières étoiles.
J'ai vu les poubelles
et la rose qui respirait la puanteur
j'ai vu la différence spécifique
entre cailles et héros,
entre balle et chevrotine.
Un éloge au savon, au balai, à la gomme,
une louange à mes yeux, à la main hésitante,
à l'élégie en offensive.
(p. 9)”
― La découverte de l'œil
“LA DÉCOUVERTE DE L'ŒIL
Dès que je l'ai dessiné, je me suis rendu compte
que la différence
entre le triangle et moi-même
est très grande.
Mais, quoi que dise le vieux maître,
en caressant sa moustache
de phoque géométrique
cette différence ne me trouble pas.
Il te faut quelquefois toute une vie
pour découvrir ton œil,
pour apprendre que
la Babylone que tu pleures
est bien la Babylone
que tu pleures.
(p. 22)”
― La découverte de l'œil
Dès que je l'ai dessiné, je me suis rendu compte
que la différence
entre le triangle et moi-même
est très grande.
Mais, quoi que dise le vieux maître,
en caressant sa moustache
de phoque géométrique
cette différence ne me trouble pas.
Il te faut quelquefois toute une vie
pour découvrir ton œil,
pour apprendre que
la Babylone que tu pleures
est bien la Babylone
que tu pleures.
(p. 22)”
― La découverte de l'œil
“Brancusi a décidé
Comment cela est arrivé, je ne puis le savoir,
Brancusi m’est apparu et m’a dit
qu’il avait décidé d’intervenir
et de me ciseler.
Je te ferai comme Fondane, m’a-t-il dit –
il avait une crinière de cheveux flottants
sur son front trop ridé, mais moi,
je la lui ai effacée avec une gomme énorme –
il n’est resté de sa tête
qu’un ovale, l’Origine du Monde.
Je pense redessiner ta tête
et les yeux seront très vides, pour qu’on puisse y mettre
presque Tout. Et des mers, et des terres et des nuages.
D’autres
ne sont pas nécessaires. Puis, il s’est retiré.
Attention, Ion Pop, prends garde,
ce qui t’arrive maintenant n’est que la préparation, que l’attente polie du Maître.
Nombre de choses te quittent, tombent sous un ciseau invisible
de nouvelles eaux te lavent du vieux sang,
les fruits déjà mûrs tombent des fleurs qui viennent d’éclore,
la feuille de maintenant , la pierre d’aujourd’hui s’effritent,
au-dessus de spasmes et d’angoisses la lumière
essaie d’envelopper des visages blancs.
Tout ce qui pue en toi tout ce qui se gonfle
sera parfum et marbre.
Retiens cela, Ion Pop, maintenant et toujours –
c’est un grand, inespéré honneur
que Brancusi lui-même
ait décidé d’intervenir
et de te ciseler.
(p.42-43)”
― La découverte de l'œil
Comment cela est arrivé, je ne puis le savoir,
Brancusi m’est apparu et m’a dit
qu’il avait décidé d’intervenir
et de me ciseler.
Je te ferai comme Fondane, m’a-t-il dit –
il avait une crinière de cheveux flottants
sur son front trop ridé, mais moi,
je la lui ai effacée avec une gomme énorme –
il n’est resté de sa tête
qu’un ovale, l’Origine du Monde.
Je pense redessiner ta tête
et les yeux seront très vides, pour qu’on puisse y mettre
presque Tout. Et des mers, et des terres et des nuages.
D’autres
ne sont pas nécessaires. Puis, il s’est retiré.
Attention, Ion Pop, prends garde,
ce qui t’arrive maintenant n’est que la préparation, que l’attente polie du Maître.
Nombre de choses te quittent, tombent sous un ciseau invisible
de nouvelles eaux te lavent du vieux sang,
les fruits déjà mûrs tombent des fleurs qui viennent d’éclore,
la feuille de maintenant , la pierre d’aujourd’hui s’effritent,
au-dessus de spasmes et d’angoisses la lumière
essaie d’envelopper des visages blancs.
Tout ce qui pue en toi tout ce qui se gonfle
sera parfum et marbre.
Retiens cela, Ion Pop, maintenant et toujours –
c’est un grand, inespéré honneur
que Brancusi lui-même
ait décidé d’intervenir
et de te ciseler.
(p.42-43)”
― La découverte de l'œil
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